Le suivi physique des RP
Le continuum entre les deux stages Les enquêtes sont réalisées méthodiquement auprès des agents en aval de la filière ayant acheté et/ou travaillé le riz et le paddy en provenance des « trente » riziculteurs pluviaux enquêtés par l’étudiant stagiaire travaillant en binôme avec la présente étude. Il doit exister un « continuum » entre les deux études. Celui-ci prend effet au moment où le RP quitte les producteurs en faveur des autres acteurs recensés en aval de la filière.
Le suivi physique des RP L’étude suggère de procéder à un suivi physique en temps réel du riz pluvial produit par les 30 riziculteurs préalablement enquêtés. Il vise à retracer les différentes étapes empruntées par le produit et d’évaluer les diverses modifications/variations des informations associées aux lots de riz à suivre. Il semblait tout à fait nécessaire d’entrer en contact préalablement avec les acteurs avant de procéder aux enquêtes afin d’exposer le processus de suivi envisagé à savoir l’embarcation dans les camions des collecteurs, l’accès aux divers entrepôts, l’assistance aux différentes transactions,… Cependant, il constitue une phase très délicate car il requiert une bonne capacité de filature. Ainsi, il se trouve bloqué par plusieurs contraintes à savoir la méfiance des acteurs, l’effraction du code routier concernant l’assurance lors des transports et l’encombrement que cela pourrait créer ici. Les premières étapes du suivi se traduisent par :
a. L’élaboration d’une fiche de suivi des récoltes (cf. Annexe V) : la fiche servira en premier lieu pour repérer le gros de la production donc le flux intéressant à suivre. Le pointage s’effectue hebdomadairement auprès des 30 riziculteurs enquêtés ou encore à enquêter.
b. L’élaboration d’une fiche de suivi des ventes (cf. Annexe VI) : le suivi des ventes se fait lors des jours de marché à Ankazomiriotra auprès des 30 producteurs, et va permettre de repérer les collecteurs qui travaillent le RP produit à Marogoaika c’est-à-dire les collecteurs à enquêter. L’élaboration de ces fiches s’avère nécessaire afin de situer le gros de la production et de déterminer le flux de RP convenable pour le suivi. Cependant, le suivi étroit des RP en temps réel n’a pas pu avoir lieu. Le processus de suivi appliqué présenté dans les graphes suivants fait en sorte que les enquêtes sont tenues auprès des différents types d’acteurs dans la filière selon les flux régionaux empruntés par le RP en temps différé.
Les collecteurs
a- Sous –collecteurs : Comme bon nombre d’entre eux sont des riziculteurs pluviaux, la connaissance des VRP est plus poussée par rapport aux autres car c’est devenu chose courante à force de les voir quotidiennement. Les VRP s’identifient à travers :
– L’identité des producteurs qui sous entend que les sous collecteurs sont au courant des VRP cultivées par les producteurs précisées par ailleurs par l’implantation de l’exploitation ou l’origine géographique du paddy. En d’autre terme les sous collecteurs connaissent la répartition des VRP selon les régions et les producteurs vendeurs.
– Le constat de visu : étant donné que les VRP commercialisées, qui sont au nombre de 2 ne sont plus étrangères aux sous collecteurs locaux, ils sont toujours obligés de constater visuellement l’aspect physique (taille, couleur, humidité) du paddy pour une éventuelle identification des variétés.
– Le renseignement : le sous collecteur se réfère aux dires des producteurs concernant l’identité des variétés collectées. Ce cas est rare et ne se rencontre qu’en cas de variétés nouvelles ou rares ou mal présentées.
Lors du constat de visu, les variétés sont catégorisées selon la gamme afin d’orienter les opérations de mélange. En effet, les riz provenant de paddy de taille courte s’associent avec ceux de taille moyenne, et les riz de taille longue forment un tout. Ces derniers sont en majorité des riz irrigués longuement stockés dans les greniers villageois et l’apparition du RP sur le marché pousse les producteurs à les vendre. La gamme de riz de taille courte se vend moins cher que celle de taille longue pour 20 Ar/kg de différence avec une marge allant généralement de 30 à 60 Ar/kg bien qu’elles soient achetées au même prix auprès des producteurs.
b- Grands collecteurs : La connaissance des VRP achetées se transmet au moment des transactions c’est à dire au niveau des sous collecteurs. Ces derniers sont obligés de faire une présentation complète des gammes de riz en précisant fortement le caractère pluvial. Il n’existe aucune référence indiquant les appellations variétales mais seulement leur taille. En bref, les informations reçues par les grands collecteurs venant de l’extérieur sont limitées au caractère pluvial et l’appellation fondée sur la gamme d’appartenance qu’ils vont communiquer vers l’aval.
Le contexte riz pluvial
Le riz pluvial produit à Bemahatazana est exclusivement destiné à la
commercialisation. Sa consommation n’est pas très pratique au sein des producteurs car ils procèdent à une vente massive à plus de 90% de la production immédiatement après récolte, pour profiter du cours élevé du riz en début de saison de récolte (cf. Annexe VIII). Au marché, le riz pluvial s’achète entre 340 Ar/kg en fin de récolte 2006 et 400 Ar/kg de paddy en début de récolte 2006 contre 560Ar/kg de paddy de riz irrigué au cours des mois de Mars et Avril. L’écart des prix s’explique par la qualité stockée du riz irrigué qui fait que c’est du riz bon à la consommation et rentable à la cuisson. Le prix varie de 10 à 20 Ar d’un collecteur à l’autre car chacun est libre de définir sa propre marge commerciale. Le riz pluvial constitue donc un produit complémentaire au riz irrigué. Sa présence sur le marché est assez courte environ 2 semaines mais peut atteindre entre 1,5 à 2 mois sur les marchés urbains selon les enquêtes. Les gammes de riz sont classées en trois :
– riz de taille courte : incluant une seule variété de riz pluvial (Ra-JL)
– riz de taille moyenne : en majorité variétés irriguées
– riz de taille longue : comportant deux variétés de riz pluvial (3737 et 2366)
Cependant aucune différenciation n’est faite parmi les diverses variétés de riz que ce soit irriguée ou pluviale. Tout s’achète. Au moment de la récolte, le prix du riz reste toujours intéressant pour les vendeurs.
Les facteurs d’intérêt pour riz pluvial
Les facteurs marquants du riz pluvial qui intéressent les acteurs sont d’ordre :
– économique : le riz apparaît tel une spéculation à haut profit dont la marge est largement variable car il peut se vendre à un prix atteignant presque celui des RI classés de luxe (Makalioka) et la variété Tsipala (apprécié) avec 20 Ar de différence pour le cas des VRP de taille longue qui s’achète pourtant bon marché sur les marchés ruraux. En plus, le RP est produit au moment où l’offre en riz irrigué est faible.
– qualitatif : le RP fait l’objet d’une demande élevée au niveau de la consommation. Il est apprécié pour ses vertus à la cuisson tels l’éparpillement, le gonflement,…. Toutefois, l’attention des acteurs est portée fortement sur l’origine pluviale du riz comme étant un riz différent du riz irrigué et qui fait l’objet d’une augmentation de la demande selon les enquêtes.
Les axes d’amélioration des connaissances
Ils visent à mettre en œuvre un moyen pour faire parvenir à chaque catégorie d’acteur toutes les informations nécessaires rattachées au RP.
Simplification du mode de nomenclature En effet, des appellations locales commencent à apparaître quand l’appellation attribuée par les experts généticiens est compliquée à retenir notamment les appellations codées de chiffre. Il faut de ce fait penser à répandre des appellations facilement assimilables adaptées à priori au contexte rural malgache montrant un faible niveau d’éducation. Il faut noter par ailleurs que la connaissance des acteurs dépend étroitement des informations émises par le maillon de base constitué par les producteurs ruraux.
Mise en place d’une entité de contrôle des variétés Elle permettra le recensement des variétés cultivées et de ce fait le contrôle des introductions de variété nouvelle. Une entité qui œuvre simultanément pour la caractérisation et l’identification des variétés en essayant de déboucher sur une appellation convenable et reconnue. Elle implique en outre des phases de communication axée sur le RP.
Réorganisation des acteurs Elle est basée sur la restructuration des interactions au sein des acteurs de façon à permettre le retraçage précis de l’identité des variétés. Il faut donc revoir la possibilité d’obliger les acteurs à traiter par des contrats clairs et détaillés. Le Gouvernement pourrait y intervenir en légiférant l’indication obligatoire des appellations reconnues des variétés de riz présentées sur les marchés.
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Table des matières
INTRODUCTION
I- METHODOLOGIE
1. – La sélection des zones d’étude
1.1 – La sélection nationale
1.2 – La sélection des communes
1.3 – La sélection des fokontany
2- Le suivi physique des RP
2.1- Le continuum entre les deux stages
2.2- Le suivi physique des RP
3- Les techniques de collecte des données
3.1- La recherche bibliographique
3.2- Les entretiens préliminaires
3.3- Les guides d’entretien
3.4- Les enquêtes
3.5- Le traitement des données
4- La présentation des zones d’étude
4.1- La commune rurale d’Ankazomiriotra
4.1.1 – Caractérisation physique
4.1.2 – Caractérisation socio-économique
4.2- La commune rurale de Bemahatazana
4.2.1- Caractérisation physique
4.2.2- Caractérisation socio-économique
5 – Les limites de la méthodologie
II- RESULTATS
1- Les agents en aval de la filière
1.1- Les collecteurs
1.2- Les transformateurs
1.3- Les grossistes
1.4- Les détaillants
1.5- Les consommateurs
2- Les résultats dans le Moyen Ouest du Vakinankaratra
2.1- Le contexte riz pluvial
2.2- Les différentes variétés de riz pluvial (VRP) d’Ankazomiriotra
2.2.1- Les différentes VRP utilisées par les paysans à Ankazomiriotra
2.2.2- Les VRP commercialisées à Ankazomiriotra
2.3- La circulation du RP
2.3.1- Les flux internes
2.3.2- Les flux externes
2.3.3- La structure de la circulation du RP
2.4- Les correspondances dans les diverses appellations des VRP
2.5- Les pratiques du RP par les agents aval de la filière
2.6- La perception et la connaissance du RP
2.6.1- Les facteurs d’intérêt pour RP
2.6.2- La perception du RP
2.6.3- La connaissance des VRP
2.7- La description et les facteurs de reconnaissance du RP
2.7.1- La description des VRP
2.7.2- Les facteurs de reconnaissance du RP
3- Les résultats dans le moyen Ouest d’Antananarivo
3.1- Le contexte riz pluvial
3.2- Les différentes VRP de Bemahatazana
3.3- La circulation du RP
3.3.1- Les flux internes
3.3.2- Les flux externes
3.3.3- La structure de circulation du RP
3.4- Les correspondances dans les diverses appellations des VRP
3.5- Les pratiques du RP par les agents aval de la filière
3.6- La perception et la connaissance du riz pluvial
3.6.1- Les facteurs d’intérêt pour riz pluvial
3.6.2- La perception du RP
3.6.3- La connaissance du RP
3.7- La description et le facteur de reconnaissance des VRP
3.7.1- La description physique des VRP
3.7.2- La description appréciative des VRP
3.7.3- Les facteurs de reconnaissance du RP
III- DISCUSSION : ANALYSE COMPARATIVE DES PRATIQUES DU RIZ PLUVIAL
1-L’appréciation du RP
1.1- L’appréciation qualitative
1.2- L’appréciation commerciale
1.3- L’appréciation à la consommation
2-Le niveau de connaissance du RP
2.1- Le niveau de connaissance
2.2- Les flux des informations rattachées aux RP
2.2.1- Les différentes informations rattachées à la connaissance du RP
2.2.2- Les flux d’information au niveau des circuits courts
2.2.3- Les flux d’information au niveau des circuits longs
3-Le mode de nomenclature
4- Les contraintes à la bonne circulation des informations
4.1- Les contraintes naturelles
4.2. Les contraintes stratégiques/organisationnelles
5-Les axes d’amélioration et de gestion des connaissances
5.1- La normalisation/segmentation des marchés du riz à Madagascar
5.2 Les axes d’amélioration des connaissances
5.3- Les axes de gestion de connaissance
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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