Connaissance actuelle sur les insectes parasitoïdes dans le contrôle des foreurs de la riziculture

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Importance agronomique des foreurs de tige:

Les foreurs de tiges représentent un des plus grands problèmes entomologiques du riz (Dembele, 1995). Ils se composent de trois douzaines d’espèces environ dans le monde mais ne sont pas toutes présentes à la fois dans un même endroit, la répartition est ainsi inégale et non sympatrique. Les Pyrales représentent deux tiers du borer et le tiers restant est représenté par les Noctuelles (Delucchi, 1987). Elles sont surtout rencontrées en Asie et en Afrique dans les Pays où on cultive le riz.
Les Noctuelles sont généralement polyphages, c’est-à-dire qu’elles sont associées à des plantes qui appartiennent à de nombreuses familles différentes. Elles n’ont pas une très grande importance dans la rizière par rapport aux Pyrales.
Quant aux Pyrales, il y en a deux types : les Pyrales monophages et les Pyrales oligophages. Les Pyrales monophages sont plus faciles à étudier parce qu’elles n’ont pas de refuge à part leur plante hôte, c’est le cas pour M. separatella. Par contre, les Pyrales oligophages sont plus dangereuses car elles ont des refuges pour survivre dans le cas d’absence de leurs plantes hôtes (Delucchi, 1987). L’intensification culturale favorise leur pullulation.

A Madagascar

Deux espèces de foreurs de tige sont plus connues à Madagascar : Sesamia calamistis HAMPSON (NOCTUIDAE) ou borer rose et M. separatella (PYRALIDAE) ou borer blanc africain. Le premier étant plus fréquent sur la Côte Est, le second sur les Plateaux et la Côte Ouest. Ceci est dû aux types de cultures dans ces régions.
Sesamia calamistis se rencontre souvent sur maïs et sur riz pluvial tandis que M. separatella a une préférence pour le riz irrigué. Mais on peut quand même trouver des populations mixtes dans certaines cultures de riz mais de proportion différente selon la saison de culture (Pollet, 1980 ; Delucchi, 1987).
Pour Sesamia calamistis, les dégâts sont plus importants sur le maïs que sur le riz. Ils peuvent atteindre 50% de la récolte pour le maïs si combinés à un cyclone, c’est-à-dire si les plants de maïs sont affaiblis par le cyclone. Pour le riz pluvial, le taux d’infestation des tiges ne dépasse pas 10 à 15% tandis que son impact sur le riz irrigué est encore mal connu (Delucchi, 1987; Raveloson, 2013).
Pour Maliarpha separatella, les dégâts causés sur le riz, presque invisibles à l’oeil nu, en cas de forte infestation peuvent toujours entrainer une perte de récolte pouvant atteindre 25%. A savoir que des pertes de récoltes ont été enregistrées à partir de 30% d’infestation de tiges au Lac Alaotra (Delucchi, 1987 ; Rahalivavololona, 1998 ; Rahalivavololona, 2001).
I.3. Connaissance actuelle sur les insectes parasitoïdes dans le contrôle des foreurs de la riziculture

Dans le monde

L’impact du borer est difficile à évaluer au champ parce que les dommages causés sur les plants de riz sont généralement presque impossibles à observer à l’oeil nu à cause du comportement trophique des larves (se nourrissant et se développant à l’intérieure des tiges de riz) (Brenière, 1969 ; Delucchi, 1987 ; Rahalivavololona, 1984 ; Rahalivavololona, 1992). Ce qui rend difficile la lutte contre ces foreurs. La lutte doit absolument s’inspirer de la biologie du borer.
La méthode chimique systémique a été appliquée avec l’intensification de la riziculture mais elle n’est pas très rentable et nécessite des applications répétées, et de ce fait très couteuse ; en plus il est difficile d’identifier un produit qui soit en même temps efficace contre le borer et peu toxique pour l’homme et les poissons (Delucchi, 1987). Elle peut également engendrer des phénomènes de résistance chez le borer. Le déchaumage qui consiste au brûlage des chaumes ou la mise en eau complète de la rizière après récolte favorisent par contre la destruction des larves diapausantes dans les chaumes (Brenière, 1969) mais ce n’est pas évident parce que les paysans les utilisent encore comme fourrage pour leurs bétails.
Avec la venue de la lutte intégrée, une nouvelle conception de contrôle des insectes ravageurs est apparue ; une nouvelle stratégie qui consiste à associer les différentes formes de luttes (biologiques, culturales et chimiques) mais en respectant l’environnement en n’ayant recours aux méthodes chimiques qu’en dernier lieu. Dans cette perspective, des recherches sur les auxiliaires de cultures ont pris une grande importance afin de lutter contre ces foreurs de tiges.
Des études pour connaître les insectes utiles dans la lutte contre le borer blanc africain ont été menées par Brenière (1969), Pollet (1980) et par Polaszek et al. (1994), spécialement en Afrique et à Madagascar. Ainsi vingt six espèces ont été recensées comme étant des parasites du borer blanc africain (annexe 1).
Malgré la grande diversité des parasitoïdes de M. separatella (les insectes qui le parasitent), le taux de parasitisme reste quand même faible mais on ne peut pas négliger pour autant leurs rôles dans l’équilibre naturelle des populations du foreur. L’étude de la biologie de certaines d’entre elles a été entreprise par Pollet en Côte d’Ivoire (1980)

A Madagascar

Madagascar faisait également l’objet des recherches sur les parasites du borer blanc africain vu l’impact de ce dernier sur la production rizicole (Pollet, 1980 ; Randriamanantsoa et al., 1994). Des auteurs comme Nickel (1964) et Brenière (1969) ont mentionné dans la littérature la présence de quatre espèces parasitoïdes du borer M. separatella à Madagascar dont Telenomus bini POLASZEK & KIMANI un parasite oophage, Phanerotoma saussurei KHOL un parasite ovolarvaire, Bracon testaceorufatus GRANGER et Rhaconotus niger SZEPLIGETI deux ectoparasites larvaires. Polaszek et al. (1994) ont ajouté à cette liste six autres espèces parasitoïdes toujours appartenant à l’ordre des Hyménoptères, retrouvées dans la grande île (annexe 2). Ce sont toutes des ennemis naturels indigènes du borer.
Phanerotoma saussurei KHOL et B. testaceorufatus GRANGER semblent être les plus répandus à Madagascar (surtout au Lac Alaotra), par contre c’est T. bini POLASZEK & KIMANI qui joue le rôle le plus important dans le contrôle du borer en réduisant jusqu’à 50% le taux des oeufs viables (Brenière, 1969 ; Delucchi, 1987).

But de la recherche

Avec le changement climatique, les diverses méthodes culturales, les luttes chimiques contre les insectes nuisibles et diverses autres pressions, l’entomofaune des rizières pourrait subir un changement. Voilà pourquoi nous avons entrepris cette étude. Nous voulons réactualiser les données sur la population des insectes parasites du borer blanc africain dans la station du FOFIFA à Andranovaky Mahitsy. Qui sont- ils ? Y-a-t- il de nouvelles espèces dans le complexe parasitaire de ce borer dans cette zone? L’étude tentera ainsi de répondre à ces questions.

Captures et fauchages des parasitoïdes dans les rizières :

Des captures au vol et par fauchage ont été effectuées dans les parcelles d’études pour trouver des parasitoïdes adultes du borer blanc fréquentant les rizières.
En général, environ 5% des rizières étaient en pépinière, 60% labourées et 35% non labourées pendant cette période.
Pour les captures par fauchage, un transect linéaire de 10m choisi au hasard a été réalisé pour chacune des parcelles d’études. A chaque pas, le fauchage des rizières avec un mouvement de droite à gauche alterné a été effectué. Ensuite les insectes capturés ont été collectés dans des piluliers contenant de l’alcool 70° en vue de leur inventaire. Quant aux captures par filet à papillon, la même méthode a été effectuée sauf qu’au lieu de faucher, le filet a été agité d’un mouvement de droite à gauche alterné (à hauteur du bras) pour capturer les insectes volants.

Echantillonnage de chaumes par variété

Il est important de noter que l’échantillonnage a eu lieu pendant la période après récolte, il n’y avait donc plus que des chaumes dans les rizières de la station d’Andranovaky Mahitsy. Les données étaient alors limitées et de ce fait, on ne pouvait évaluer que l’abondance des parasitoïdes après récolte, c’est- à- dire présents dans les chaumes, ainsi que celle de son hôte.

Prospection

Une prospection des lieux a été effectuée pour définir les parcelles d’études ainsi que les variétés de riz à étudier.

Prélèvement des chaumes par variété

Un échantillonnage des chaumes sur 3,4 Ha de rizières a été effectué pour les dix variétés de riz étudiées se subdivisant comme suit : 6321 m2 pour Africa Rice, 5967 m2 pour FOFIFA 160, 4671 m2 pour Kalila, 4329 m2 pour Mailaka X265, 3814 m2 pour Rojofotsy, 3120 m2 pour Soameva, 2954m2 pour Tché Kouai, 1579 m2 pour Manjamena, 1198 m2 pour Madirat 217 et 350 m2 pour Rojomena.
Pour cela, soixante touffes ont été prélevées au hasard pour chacune de ces variétés. Les touffes de riz ont été ensuite rapportées au FOFIFA Tsimbazaza pour faire l’objet de dissections tige par tige.

Dissection des tiges

Le nombre total des tiges ainsi que le nombre des tiges attaquées par touffe (marquées par les traces d’activité du borer : présence de fèces ; ou par la présence de larve ou de pupe) ont été relevés pour chaque variété. Le nombre de tiges attaquées fait référence au nombre total des larves ayant infestées les plants de riz.
Les tiges de chaque touffe de riz ainsi prélevée ont subi une dissection pour évaluer la densité larvaire et pupale du borer blanc (larves vivantes, mortes, ou malades, et pupes), mais surtout aussi la densité des parasitoïdes (larves, pupes ou adultes) présentes dans les tiges par variété.

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Table des matières

LISTE DES GRAPHES
LISTE DES ANNEXES
I- INTRODUCTION
I.1. Généralités
I.2. Importance agronomique des foreurs de tige:
i. Dans le monde
ii. A Madagascar
I.3. Connaissance actuelle sur les insectes parasitoïdes dans le contrôle des foreurs de la riziculture
i. Dans le monde
ii. A Madagascar
I.4. But de la recherche
II- MATERIELS ET METHODES
II.1. Zone d’étude
II.2. Matériels biologiques
II.2.1. Le riz
II.2.2. Le borer blanc africain :
II.3. Période d’étude :
II.4. Captures et fauchages des parasitoïdes dans les rizières :
II. 5. Piégeages lumineux
II.6. Echantillonnage de chaumes par variété
II.6.1. Prospection
II.6.2. Prélèvement des chaumes par variété
II.6.3. Dissection des tiges
II.7. Elevage des parasitoïdes du borer blanc
II.8. Identification des parasitoïdes
II.8. Analyses et statistique
III- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Les insectes collectés par fauchages et captures par filet à papillon dans les rizières . 
III.2. Résultats des pièges lumineux
III.3. Dissection des tiges
III.4. Résultats de l’élevage et de l’identification des parasitoïdes après émergence
– Bracon testaceorufatus GRANGER
– Norbanus sp.WALKER
III.5. Relation entre le taux d’infestation des tiges et le taux de parasitisme du borer
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE .

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