Conjonctive oculaire du chien
La caroncule et la membrane nictitante
Dans l’angle médial de l’oeil, la conjonctive est modifiée par la formation de la caroncule, petite excroissance charnue dans l’angle médial de l’oeil et par la membrane nictitante (Figure 2). La membrane nictitante ou troisième paupière est un grand pli de conjonctive qui fait protrusion du côté nasal au dessus de la surface antérieure du globe. Elle est fortifiée par une lame cartilagineuse en forme de T, dont la barre horizontale est parallèle au bord libre de la membrane nictitante et la barre verticale est entourée des glandes lacrymales et de tissu conjonctivo-adipeux profond [5]. Le stroma de la membrane nictitante est un tissu conjonctif fibreux, riche en tissu glandulaire et lymphoïde. Il est plus épais sur la face palpébrale que sur la face bulbaire. Il est plus dense et collagénique vers le bord libre. Il est richement vascularisé et contient des formations lymphoïdes folliculaires éparses, notamment sur la face bulbaire. Chez le chien comme chez la plupart des animaux domestiques, la mobilité de la membrane nictitante est passive, puisqu’il n’y a pas de muscle mobilisant la membrane nictitante sur la surface de la cornée. Le mouvement est donc indirect et résulte de la contraction du muscle oculaire rétracteur qui attire le globe vers le fond de l’orbite, déplace le corps adipeux, qui à son tour, pousse la membrane nictitante sur la cornée [7].
Un épithélium riche en cellules à mucus
Comme tous les épithéliums, la conjonctive est d’abord une barrière mécanique contre les agressions extérieures, agents physiques, corps étrangers, gaz irritants… La membrane nictitante, mobilisée comme un essuie glace, contribue à étaler et à répartir uniformément le liquide lacrymal sur la surface cornéenne. Le film lacrymal piège les petits corps étrangers et draine les micro-organismes vers les points lacrymaux où ils sont éliminés. Lors de traitement il véhicule aussi les médicaments [21, 22]. La conjonctive participe à la production de ce liquide lacrymal par l’abondance des cellules à mucus au sein de l’épithélium et des glandes lacrymales (Figure 12). Le liquide lacrymal est composé de 3 phases. Une couche aqueuse produite par les glandes lacrymales (principales, accessoires et nictitantes) qui est intercallée entre une couche mucineuse et une couche lipidique. La couche mucineuse adhère à la cornée et la rend hydrophile. Elle est produite par les cellules à mucus de la conjonctive et abaisse la tension superficielle du film précornéen ce qui lui permet de s’étaler à sa surface et d’y attacher le film lacrymal. La couche lipidique, sécrétée par les glandes de Meibomius, contribue également à l’abaissement de cette tension mais elle limite surtout l’évaporation des larmes (Figure 13). De plus, une protection immunologique spécifique existe. En effet, le film lacrymal contient de manière physiologique des leucocytes qui proviennent des vaisseaux du limbe et de la conjonctive et du lysozyme qui lui procure une action anti-bactérienne. Leur quantité augmente lors d’irritation ou d’infection oculaire. L’immunité locale met principalement en jeu les IgA sécrétoires contenues dans la couche aqueuse mais surtout retenues dans le mucus au contact de l’épithélium cornéen. [14].
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Partie I. ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
HISTOLOGIE DE LA CONJONCTIVE DU CHIEN
A. Histologie topographique :
1. La conjonctive palpébrale ou tarsale
2. La conjonctive bulbaire
3. La conjonctive des culs-de-sac conjonctivaux ou du fornix
4. La caroncule et la membrane nictitante
5. Le sac lacrymal
B. Structure histologique de la conjonctive oculaire du chien
1. La conjonctive
a. La conjonctive palpébrale
b. Le fornix
c. La conjonctive bulbaire
d. Les cellules caliciformes à mucus
e. Le chorion et les formations lymphoïdes
f. La caroncule
2. La membrane nictitante
3. La vascularisation et innervation
C. Histologie fonctionnelle de la conjonctive oculaire du chien
1. Un épithélium riche en cellules à mucus
2. Les formations lymphoïdes du chorion
INDICATIONS ET RÉALISATION DES BIOPSIES CONJONCTIVALES
A. Indications
1. Histopathologie générale de la conjonctive :
2. Principales indications de la biopsie
B. Réalisation
1. Matériel
2. Méthode
Partie II. ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
A. Matériel et méthode
1. Animaux
a. Sélection des cas
b. Identification des animaux et anamnèse
c. Consentement des propriétaires
2. Technique utilisée pour la biopsie conjonctivale
a. Matériel
b. Technique de prélèvement
3. Technique histologique
a. Fixation
b. Réalisation des blocs de paraffine
c. Coupes au microtome
d. Coloration des lames
4. Lecture et quantification
B. Résultats
1. Population de l’étude :
2. Qualité des biopsies
3. Surface des biopsies
4. Comptages des granulocytes éosinophiles
5. Comptages des mastocytes
C. Discussion
1. Intérêt de l’étude
2. Nombre de cas inclus à l’étude
3. Composition de l’échantillon
4. Taille et représentativité de l’échantillon
5. Qualité du prélèvement conjonctival
6. Lecture
7. Résultats
CONCLUSION
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