Confluence et Lyon Métropole Intelligente

Le projet de Lyon Confluence est un des projets urbains français les plus marquants de ces dernières années. Il est pourtant difficile de définir clairement ce projet tant son unicité se traduit sous différents aspects. Quartier autrefois déserté à cause de sa mauvaise réputation, le secteur de Confluence est aujourd’hui un quartier économique important, siège d’innovations et d’expérimentations urbaines, encore en pleine transformation.

Contexte Historique

Histoire de la ville de Lyon

Le secteur d’étude de ce projet, le quartier de Confluence, est situé dans la ville de Lyon. Principale commune de la métropole Grand Lyon, la ville est le chef-lieu du département du Rhône (69) et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes La ville de Lyon tire son origine, et son surnom de Capitale des Gaules, de l’antiquité, elle était alors nommée Lugdunum. A la chute de l’empire romain, elle devient une ville de second plan, avec une influence très locale et une situation excentrée et éloignée du centre de pouvoir que devient alors Paris (à l’époque, Lutèce). C’est au début du XIVe siècle que Lyon fait officiellement partie du Royaume de France et la Renaissance permet à la ville un second âge d’or bientôt réduit à néant par les guerres de religion et la révolution, fin XVIIIe. Les prémices de la puissance économique et industrielle qu’est actuellement la cité rhodanienne apparaissent pendant le XIXe, période à laquelle la ville, au même titre que plusieurs communes de la région, connaît son essor grâce à l’industrie du textile puis, lors de la Belle Époque, l’industrie automobile ou encore l’énergie. La troisième République donne à la municipalité les pouvoirs perdus dans le passé et manquant à la réalisation de ses ambitions de développement. Puis, quand survient la deuxième guerre mondiale, Lyon devient une ville majeure de la zone libre et est le centre de nombreux réseaux de résistants dont a notamment fait partie Jean Moulin. Située donc dans la zone libre, Lyon fut moins impactée par la guerre que les villes Françaises de la zone occupée et se remet rapidement. Grâce à la construction de nombreuses habitations, la ville connaît un fort développement urbain. Son industrie renommée et son secteur tertiaire en plein développement lui donne le rang de grande métropole qu’on lui connaît actuellement.

Histoire du quartier Confluence 

Le quartier de la Confluence est, comme son nom le laisse deviner, situé à la confluence du Rhône, à l’Est, et de la Saône, à l’Ouest. Secteur Sud du 2e arrondissement de Lyon, il est délimité par les deux cours d’eau et, au Nord, par la ligne de chemin de fer et la gare de Perrache. Il s’organise principalement du Nord vers le Sud, autour du Cours Charlemagne.

La Confluence n’a pas toujours eu les frontières qu’on lui connaît aujourd’hui, le secteur est acquis par la municipalité en 1735 et est à l’époque l’île Mognat, séparée du reste de la ville par un confluent du Rhône et de la Saône. 36 ans plus tard, en 1771, est lancé le Projet Perrache. Dirigé par l’ingénieur Michel-Antoine Perrache, le projet a pour ambition d’assécher et de remblayer la zone pour étendre le territoire Lyonnais. Les travaux sont longs, le contexte institutionnel compliqué, le secteur devient constructible au début du XIXe siècle.

Le plan de distribution de la presqu’île Perrache est approuvé en 1828. L’enjeu est d’y développer des activités industrielles variées puisque l’économie est alors basée uniquement sur le commerce de la soie. La suite du XIX voit donc l’arrivée de ces activités. D’abord, pour assurer les échanges avec la ville de Saint-Etienne, la ligne de chemin de fer reliant la capitale Ligérienne et Lyon est créée. Cela marque l’entrée de la ville dans l’ère industrielle. En 1833, 1840, 1848 et 1857 sont respectivement mis en service l’usine à gaz, les abattoirs, l’arsenal, direction de l’artillerie spécialisée dans la fabrication d’obus et la gare de Perrache. Celle-ci définit la démarcation entre le quartier d’Ainay, résidentiel et commercial au Nord et le quartier du Sud (ne portant alors pas encore le nom de Confluence) qui devient principalement industriel et logistique. Trois ans plus tard, en 1860, la prison Saint Paul est ouverte. Elle fut dessinée dès 1831 par l’architecte Louis-Pierre Baltard, qui avait déjà construit le palais de justice Lyonnais.

C’est à l’aube de la Première Guerre Mondiale, en 1913, que sont construites les premières cités d’habitations. Comprenant 160 logements, la cité rue de la Quivogne fut la première d’une campagne de création d’habitats bon marchés (suivront entre 1924 et 1932 le groupe Ravat ou encore la cité Perrache). Concernant les échanges fluviaux, la position du quartier confluence offre un avantage majeur, la présence de deux cours d’eau. Dans l’optique et les travaux de développement du quartier, l’idée de l’implantation d’un port est donc apparue très tôt. Avant 1926 et l’inauguration du port Rambaud, il existe un port provisoire sur les rives de Saône. Celui-ci est ouvert au commerce en 1920. La gestion du port Rambaud appartient à la chambre de commerce lyonnaise. Un port pétrolier y est ajouté en 1932 mais détruit lors de la seconde guerre mondiale. Le port cessera ses activités en 1995. Après la seconde guerre mondiale, le quartier voit à nouveau son économie dynamisée puisque le Marché de Gros (ou marché Gare) de Lyon y est déplacé en 1961. Cinq ans plus tard il devient Marché d’Intérêt National (MIN), marché public géré par la Société d’Économie Mixte (SEM) “SOGELY”, appartenant majoritairement au Grand Lyon (51% du capital). Le marché sera, en 2006, déclassé en Marché de Gros privé (première européenne) et délocalisé à Corbas (69) en 2008. Dans le même temps, le projet d’un nouveau quartier d’affaire pour Lyon apparaît. L’ancien maire de Lyon (1957-1976), Louis Pradel, veut implanter le nouveau centre économique dans le quartier “des deux rives” mais le quartier de La Part Dieu sera finalement préféré. A la fin du 20e siècle, la transformation du quartier en pôle multimodale, centre d’échange ou même “machine à circuler” est amorcée, d’abord en 1971 lors de l’inauguration de l’autoroute A7, puis en 1976 avec l’arrivée du centre d’échanges. De nombreuses activités cessent, d’autres se délocalisent, le quartier est délaissé et des friches apparaissent. C’est donc face à l’abandon du quartier que la municipalité et Raymond Barre, alors maire de Lyon, décident de lancer un projet de reconversion en 1990. Le site présente un réel potentiel stratégique et il s’agit, à une échelle plus large, de créer un tissu urbain continu entre le centre-ville et la presqu’île et de donner une nouvelle image à celle-ci.

Contexte politique

En 1995, lors du lancement du projet Lyon Confluence, Raymond Barre, politiquement classé centre droite, est maire de Lyon et président de la Courly, Communauté Urbaine de Lyon remplacée en 2015 par le Grand Lyon. Sont créés sous la présidence de Raymond Barre durant son mandat la mission Confluence en 1997 et la SEM Lyon Confluence en 1999. Lors du changement de majorité municipale en 2001 avec l’élection de Gérard Collomb (Parti Socialiste), ce dernier devient président de la SEM et se réapproprie le projet avec de nouvelles orientations et notamment l’ouverture de la ZAC. De tradition bourgeoise, la ville de Lyon est susceptible d’être gouvernée par la droite. Pourtant, depuis 2001, la ville est aux mains d’une équipe socialiste avec les maires Gérard Collomb et Georges Képénékian depuis 2017. Il est difficile de trancher sur la question d’identité électorale du Grand Lyon. On constate cependant que les communes du nord et du nord-ouest, supposées aisées, sont tournées à droite tandis que celles du sud et de l’est, plus populaires et à tendance industrielles, sont à gauche. La commune de Lyon est divisée en 9 arrondissements présidés chacun par un maire d’arrondissement dont les pouvoirs sont limités (les mairies d’arrondissement ne lèvent pas d’impôts mais répartissent les crédits qui leur sont délégués par la mairie de Lyon). Dans le cas du quartier Confluence, situé dans le 2nd arrondissement, le maire, Denis Boliquier, appartient au parti de l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI). Dans le cadre du projet, il y a consensus entre les différents acteurs politiques, la plupart des élus siégeant au Grand Lyon et participant donc au suivi du projet et à la prise de décision.

Le Projet Lyon Confluence 

C’est en 1997 qu’est officiellement lancé l’appel d’offre sous la forme d’un “Concours National de Définition”. Celui-ci est remporté en 1999 par le trio d’urbanistes Catherine Mosbach, Oriol Bohigas et Thierry Melot (qu’on nommera par la suite MBM). Ils proposent alors le premier Schéma Directeur des Opérations (SDO). Les grands enjeux qui y sont cités sont la reconquête de l’eau et le désenclavement. Afin de mener à bien ce projet, la SEM Lyon confluence est créée dans le même temps.

Les acteurs du projet

Le projet Lyon Confluence est un projet urbain faisant intervenir un système d’acteurs inédit et complexe. De plus sa particularité repose également sur la participation active de la population et sa concertation dans toutes les étapes du projet. Le Grand Lyon, en quête d’une dimension et d’une organisation territoriales à la mesure des métropoles européennes expérimente une recherche urbaine différente menée par des chercheurs*, des urbanistes et des collectivités locales qui ont défini le projet autour de quatre axes :
– « L’économie de l’aménagement » faisant intervenir les investisseurs
– « La participation citoyenne » concernant la population
– « Les grands projets comme technique d’action » impliquant les acteurs opérationnels
– « L’articulation entre stratégies urbaines et opérations » mobilisant investisseurs, collectivités et population.

*Dans le cadre d’une volonté de développement et de renouvellement urbain, la ville de Lyon a fait appel à des chercheurs de l’Université Louis-Lumière Lyon 2, l’Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat (ENTPE) et de l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA).

Acteurs opérationnels

SPL Lyon Confluence 

Lors du lancement du projet de revitalisation urbaine du quartier Lyon Confluence, l’aménageur est la communauté urbaine de Lyon ou Grand Lyon mais la réalisation des opérations nécessite l’apparition de la SEM Confluence. Présidée à sa création en 1999 par le Maire de Lyon, Raymond Barre puis Gérard Collomb, elle est, en 2001, dirigée par Jean-Pierre Gallet. Créée pour coordonner les différentes phases du projet, la SEM est assistée par l’urbaniste François Grether et le paysagiste Michel Desvigne dont le rôle sera d’établir le plan d’urbanisme. C’est une société anonyme de capitaux publics (1,2 M) détenus par le Grand Lyon (89%) et six autres collectivités territoriales (Ville de Lyon, Région Rhône-Alpes, Département du Rhône, communes d’Oullins, de La Mulatière et de Sainte-Foy-lès-Lyon). Elle est composée d’une équipe d’ingénieurs, d’urbanistes, de juristes … centrée sur la conduite et le mangement du projet. En 2003, la SEM est nommée officiellement aménageur du projet. Ce rôle lui donne la responsabilité de diriger les différentes études relatives à l’aménagement et à la construction, de nommer les maîtres d’œuvre et d’ouvrage, de gérer les chantiers, d’organiser des concertations et d’informer la population en communicant sur l’évolution du projet. Cela marque le début des travaux, la ZAC 1 est créée. En 2008, la SEM devient Société Publique Locale d’Aménagement (SPLA). Depuis le 13 juillet 2006, d’après l’article 20 de la loi n° 2006-872 : « les collectivités territoriales et leurs groupements [peuvent] prendre des participations dans des sociétés publiques locales d’aménagement. » D’après la loi n°2010-559 du 28 mai 2010, une SPLA a la compétence de « réaliser toute opération d’aménagement au sens du code de l’urbanisme (article L. 300-1) exclusivement pour le compte de leurs actionnaires et sur leur territoire. » Cette compétence s’élargie à la capacité de procéder à des opérations de construction et de réhabilitation, de gérer des baux commerciaux. Enfin, elle pourra exercer les droits de préemption et d’expropriation. La SPLA devient en 2012 SPL, ce nouveau titre lui donne un champ d’action plus large. Globalement, elle a les mêmes compétences qu’une Société d’Economie Mixte Locale (SEML) dans le sens où ses actions ne se limitent plus aux opérations propres à l’aménagement.

En résumé, et d’après le site officiel lyon-confluence.fr, la SPL a pour mission de :
– Réaliser ou faire réaliser toutes les études (urbaines, techniques, environnementales, paysagères, économiques, sociales…) préalables aux actions d’aménagement ou de construction (en mobilisant plus de 100 prestataires externes).
– Procéder ou faire procéder à toutes acquisitions d’immeubles bâtis ou non bâtis en vue de leur revente en l’état ou après mise en valeur, ainsi qu’à toutes démolitions
– Procéder ou faire procéder à toutes acquisitions ou passer toutes conventions en vue d’assurer la maîtrise foncière préalable à la réalisation d’actions ou d’opérations d’aménagement, ou de cessions à des tiers à des fins d’aménagement ou de constructions
– Procéder ou faire procéder à l’exploitation, la gestion, l’entretien et la mise en valeur par tout moyen des terrains, des bâtiments, des ouvrages et des équipements pendant la phase de réalisation et préalablement à la remise à leur destinataire définitif
– Réaliser ou faire réaliser, dans le cadre du présent objet, les aménagements, équipements et constructions qui lui seraient demandés par ses actionnaires
– Promouvoir l’opération Lyon Confluence et entreprendre les actions susceptibles d’en favoriser la réalisation
– D’une manière générale, accomplir toutes les études et toutes les opérations financières, commerciales, industrielles, mobilières et immobilières pouvant se rattacher directement ou indirectement à son objet ou susceptibles d’en faciliter la réalisation.
– Mener des actions d’information, de concertation et de sensibilisation auprès des habitants et usagers du quartier, l’accueil des délégations professionnelles nationales ou internationales (près de 250 par an) et toutes les autres actions de communication participant au rayonnement international de Grand Lyon Métropole.

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Table des matières

Introduction
I. Contexte Historique
A. Histoire de la ville de Lyon
B. Histoire du quartier Confluence
C. Contexte politique
II. Le Projet Lyon Confluence
A. Les acteurs du projet
1. Acteurs opérationnels
2. Architectes
3. Investisseurs
4. Entreprises
5. Agences internationales
6. Population
B. Interactions entre acteurs
C. Objectifs et programme
1. Lyon Confluence en chiffres
2. Temporalité du projet
3. Les objectifs
III. Confluence, projet durable ?
A. Projet Urbain durable, Définition
B. Confluence et Lyon Métropole Intelligente
1. Smart City, définition
2. Lyon Smart Community
IV. Impact et Rayonnement
A. Rayonnement
1. Effets sur l’économie locale
2. Lyon à l’international
B. L’image du quartier
1. Eléments Phares
2. Gentrification
3. Vivre la Confluence
Conclusion
Webographie

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