Conduites agressives et pathologie mentale

Les conduites agressives sont des actes qui imposent un dommage physique ou moral à l’autre (hétéro-agressivité) ou à soi-même (auto-agressivité), qu’il s’agisse d’une altération, d’une privation ou d’une souffrance. De façon manifeste, il peut s’agir de paroles (insultes, injures…) ou d’actes ouvertement agressifs (coups, blessures, agressions sexuelles, homicides). Ces actes ouvertement agressifs du fait de leur visibilité retiennent le plus souvent l’attention. L’homicide selon le petit Larousse[40] est l’action de tuer, volontairement ou non, un être humain. Il existe plusieurs types d’homicide dans la mythologie, la littérature, les faits divers et les rituels. Ces homicides ont connu différentes interprétations à travers les civilisations [86] Dans les représentations collectives, l’homicide est l’acte d’un malade mental. Il est considéré comme étant par essence pathologique, corroborant le propos de Dostoïevski [22] : « Le criminel, au moment où il accomplit son crime, est toujours un malade ». Pour une majorité de personnes interrogées, le meurtre et le viol sont associés à lamaladie mentale. Les résultats de l’enquête de Greacen en France de 1999 à 2003 confirment cette idée de la population générale. [33]. Néanmoins les études scientifiques bien menées depuis les années 1990 permettent de dire que cette croyance relevée par les sondages n’est pas entièrement fondée ; car si les malades mentaux commettent des actes antisociaux, la délinquance pathologique ne représente qu’une faible partie de la criminalité générale. Donc s’il est possible aujourd’hui d’établir un lien entre les troubles mentaux graves et la violence, celui-ci doit être nuancé. La majorité des meurtriers ne présentent pas de maladie mentale grave [47]: 80 à 85% des auteurs d’homicides en sont indemnes. Plusieurs psychiatres se sont penchés sur le phénomène homicide dans ses différentes variétés que sont entre autres : l’infanticide, le parricide, l’uxoricide, le maricide, l’avitolicide, …, pour montrer son importance et essayer de donner une explication rationnelle. Selon OCHONISKY, A. [58], en France en 1963, le parricide constituerait 29‰ des homicides.

Définitions

L’agressivité est une disposition marquée essentiellement par l’hostilité et la destruction. Le terme « agressivité » désigne une violence physique ou verbale manifestée avec une intention hostile. Sans hostilité, la violence n’a plus le caractère agressif. La conduite selon Daniel Lagache correspond à l’« ensemble des actions, matérielles ou symboliques, par lesquelles un organisme en situation tend à réaliser ses possibilités et à réduire les tensions qui menacent son unité. » [52]. Les conduites agressives sont des actes qui imposent un dommage physique ou moral à l’autre (hétéro-agressivité) ou à soi-même (auto-agressivité), qu’il s’agisse d’une altération, d’une privation ou d’une souffrance. De façon manifeste, il peut s’agir de paroles : critiques ouvertes de tonalité malveillante, insultes, injures, souhaits exprimés d’agression ou même de mort, menaces verbales ou écrites, exigences présentées de façon brutale voire assortie de chantage. Les actes ouvertement agressifs sont ceux qui retiennent le plus l’attention, de façon peut-être trop exclusive: gestes provocants ou menaçants, humiliations, coups, blessures, agressions sexuelles, actes criminels à l’instar des homicides. L’homicide selon le petit Larousse est l’action de tuer, volontairement ou non, un être humain. [40]. Ce mot vient du latin « homicidium », composé du préfixe « homo » qui signifie homme et de la racine « caedere » qui signifie tuer, abattre. Les actes criminels de sang sont nombreux et variés et tous contiennent la racine « caedere ». On distingue ainsi :
– L’Avitolicide : meurtre des grands–parents.
– Le Parricide : acte par lequel quelqu’un tue un de ses parents : père, mère ou proche dans la famille.
– Le Patricide : acte par lequel une personne tue son père.
– Le Matricide : acte par lequel une personne tue sa mère.
– Le Maricide : meurtre du conjoint.
– Le Fratricide : acte par lequel une personne tue son frère ou sa sœur
– Le Sororicide : acte par lequel une personne tue sa sœur.
– L’Uxoricide : acte par lequel une personne tue sa propre femme.
– Le Filicide : meurtre d’un enfant par le père ou la mère.
– L’Infanticide : meurtre d’un enfant.
– Le Néonaticide est le fait de tuer un enfant qui vient juste de naître.
– Le Suicide est l’acte délibéré de mettre fin à sa propre vie.

Conduites agressives et pathologie mentale 

Quelques approches psychiatriques

Plusieurs psychiatres se sont penchés sur le phénomène homicide dans ses variétés, pour essayer d’en donner une explication rationnelle.

PINEL, P. rapporte en 1809 un cas d’homicide altruiste non suivi de suicide. Il expose «l’exemple d’une mélancolie avec bigoterie » : « un vigneron crédule, qui se croit franchement dévolu aux brasiers éternels, et qui ne pense plus qu’à sauver sa famille,…Il essaie d’abord de commettre ce crime horrible sur sa femme, qui parvient à s’échapper de ses mains, et bientôt après son bras forcené se porte sur ses deux enfants à bas âge, et il a la barbarie de les immoler de sang-froid, pour leur procurer la vie éternelle ». Pinel P. le considère comme un mélancolique. Il relie homicide et mélancolie sans parler néanmoins d’homicide mélancolique ou d’homicide altruiste. [18] En 1936, P. COURBON et J. CHAPOULAUD exposent le cas d’un alcoolique chronique qui, au cours d’une ivresse tue sa femme puis tente de se poignarder. Pour les auteurs : « l’uxoricide dont il s’agit, n’est que la réussite incomplète d’un suicide collectif conjugal qui, lui-même, fut la première manifestation psychique d’une intoxication alcoolique ». [18] H. EY et P. BERNARD exposent l’observation d’une femme de 38 ans qui, en 1940, tue un de ses enfants, en blesse un autre et tente de s’égorger au cours d’un état crépusculaire inconscient et amnésique, suivi quelques semaines d’une crise de mélancolie confuso-anxieux. [27] On croyait encore au rôle de la dégénérescence, dont le médecin français MOREL [51] avait décrit l’action dans son « Traité des dégénérescences physiques, intellectuelles et morales de l’espèce humaine » en 1857. Ce fut le premier ouvrage traitant directement de la criminalité.

Approches criminologique et sociologique

Lombroso (1836-1909), dans « l’uomodelinquete » publié en 1876 élabore la théorie du criminel-né qui représente à ses yeux une régression atavique physique et morale vers l’une des étapes primitives de l’évolution de l’espèce humaine. Dans la cinquième édition italienne de son ouvrage, il en arrive à la conclusion finale que le commun dénominateur à tous les déviants est leur « fond épileptoïde », il les classe ainsi :
– le criminel-né : ce dernier présente des caractères morbides physiques (regard féroce, plagiocéphalie, front fuyant, mâchoire proéminente, pommettes énormes…) et des tendances morales anormales (irritabilité extrême, amour de vagabondage, négligence pour l’étude, obstination à mentir…)
– le fou moral et épileptique : les fous se rapprochent plus aux hommes normaux qu’aux criminels. Ce qui n’étonne pas car les fous ne naissent pas tels, mais ils le deviennent tandis que c’est le contraire pour les criminels.
– le criminel par passion : le crime est déterminé par les passions surexcitées surtout l’amour, la cupidité et la haine.
– le criminel fou : comme son nom l’indique, le criminel devenu fou.
– le criminel d’occasion : c’est la nécessité qui pousse au crime.

Enrico Ferri (1836-1929) s’écarte des conceptions strictement anthropologiques et insiste sur l’importance des facteurs physiques (climat, conditions météorologiques) et surtout des facteurs sociaux et économiques (misère, chômage, etc.).Il inaugure la criminologie sociologique. Garofalo (1852-1934) peut être situé dans cette même orientation sociologique mais les préoccupations juridiques s’y font plus intenses. Il a établi une classification du crime qui se fonde sur une approche des affects qui ont conduit aux mécanismes criminels. Il distingue les crimes dits naturels (dont les plus classiques sont les crimes passionnels, pour lesquels les processus affectifs prédominent) et les délits conventionnels (qui sont repérés et sanctionnés différemment selon le contexte social et les lois en vigueur dans le territoire où ils sont commis).

A la suite des positivistes italiens (Lombroso, Ferri et Garofalo), certains chercheurs à l’instar de Léauté et Pinatel ont continué à examiner la population délinquante dans l’espoir d’y trouver des caractéristiques anatomiques, physiologiques et ou génétiques permettant sa différenciation. L’école française « école du milieu social » a mis l’accent sur le rôle du milieu social dans lequel naît, grandit et vit le criminel. Ainsi Gabriel de Tarde (1843-1904) était persuadé que l’imitation tenait une place très grande dans l’adoption des conduites humaines. Il a insisté sur l’importance des comportements appris dans le processus criminel.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
1- Définitions
2- Conduites agressives et pathologie mentale
2-1- Quelques approches psychiatriques
2-2- Approches criminologique et sociologique
2-3- Données épidémiologiques
2-4- Données psychopathologiques
3- Psychiatrie et justice
3-1- L’expertise psychiatrique
3-2- La mission de l’expert
3-3-Notion d’état de démence
3-4- Notion de dangerosité
3-5- Notion de responsabilité et d’irresponsabilité
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
METHODOLOGIE
1- Cadre d’étude
1.1- Historique
1.2- Cadre législatif et règlementaire
2- Objectifs
2.1- Objectif général
2.2- Objectifs spécifiques
3- Période d’étude
4- Type d’étude
5- Critères d’inclusion
7- Recueil des données
8- Saisie et analyse des données
RESULTATS
1- Caractéristiques sociodémographiques des inculpés
2- Caractéristiques sociodémographiques des victimes
3- L’expertise
DISCUSSION
1- Difficultés de l’étude
2- Caractéristiques sociodémographiques des auteurs
2-1. Sexe
2-2. Age
2-3. Niveau de scolarisation
2-4. Situation matrimoniale
2-5. Profession
2-6. Antécédents personnels médico-psychiatriques
2-7. Consommation de substances psychoactives
2-8. Antécédents personnels d’actes violents
2-9. Evènements de vie
2-10. Endroit de l’homicide
2-11. Motif allégué de l’homicide
2-12. Méthode utilisée pour commettre l’homicide
2-13. Comportement post homicide
2-14. Critique de l’acte
3- La victime
3-1. Sexe de la victime
3-2. Lien entre la victime et l’auteur
4- Conclusion des expertises
CONCLUSION

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