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CONTRAINTES SANITAIRES
Elles sont plus constantes en élevage traditionnel. Le Sénégal dispose d’une bonne couverture sanitaire concernant les grandes épizooties. Cependant, le parasitisme et les pathologies infectieuses comme la dermatose nodulaire, la fièvre de la vallée du Rift, la fièvre aphteuse et la pasteurellose sont très fréquentes dans la région de Thiès et méritent une attention particulière de la part des autorités chargées de la santé animale. A cela s’ajoutent la présence des glossines dans le sud du Sénégal et le coût de plus en plus élevé des médicaments et matériel vétérinaires.
CONTRAINTES PATHOLOGIQUES
Rares sont les élevages tropicaux dont les animaux sont indemnes d’infections virales, bactériennes ou d’infestations parasitaires. L’élevage bovin sénégalais ne peut, malheureusement, se soustraire à cette situation. Particulièrement chez la vache laitière, la persistance des pathologies telles que les kystes ovariens, les infections du tractus génital et autres pathologies du post-partum présente des effets négatifs sur la fertilité (HANZEN, 1996). Par exemple, certaines de ces affections sont susceptibles de provoquer des avortements, des mortinatalités et des cas d’infertilités compromettant ainsi toute tentative d’amélioration génétique bovine.
Si de nombreuses études épidémiologiques ont montré que le cheptel bovin sénégalais dispose d’une bonne couverture sanitaire en ce qui concerne les grandes épizooties, un grand accent devrait être mis sur la connaissance du statut sanitaire des vaches en matière des pathologies abortives car celles-ci compromettent considérablement la réussite des campagnes d’insémination artificielle.
CONTRAINTES CLIMATIQUES
Le climat est certainement la contrainte la plus déterminante car il conditionne les ressources alimentaires du bétail.
La pluviométrie connaît une forte variabilité, tant dans l’espace que dans le temps. Cette dernière entraine de facto une limitation aussi bien quantitative que qualitative des pâturages disponibles pour ce système de production. Par ailleurs, d’après PAGOT(1985) cité par KOUAMO (2006), les températures tropicales élevées sont de loin une contrainte importante à la production laitière intensive qui est pour la plupart axée sur l’exploitation des races tempérées. Il rapporte que de nombreuses études ont montré que le séjour pendant un temps prolongé à des températures supérieures à 25°C, particulièrement en ambiance humide entraîne une réduction de l’ingestion alimentaire des vaches et, par conséquent, une chute de la production et de la fertilité des animaux.
CONTRAINTES SOCIO-ECONOMIQUES
Pour le pasteur traditionnel, le critère numérique constitue le facteur prépondérant par rapport à la production par tête. Dès lors, la maximisation du profit par la production laitière plus rationnelle ne constitue pas la préoccupation majeure. A cela s’ajoute le manque de formation des éleveurs et leur faible niveau de technicité.
De plus, le manque de maîtrise des circuits de commercialisation, associé à la dépendance du producteur vis à vis des intermédiaires intervenants dans la filière et la fixation du prix à la consommation font que le système de commercialisation du bétail n’offre pas de débouchés sûrs. Concernant la production laitière, l’enclavement des zones de productions rend sa commercialisation difficile.
Par contre, en système intensif, le coût élevé des intrants rend les produits peu compétitifs par rapport aux produits importés.
CONTRAINTES ZOOTECHNIQUES
Elles sont multiples, étant donné le contexte très complexe que présente l’environnement. Il s’agit du manque d’habitat, de la mauvaise conduite d’élevage et de la mauvaise gestion des pâturages. Ces facteurs exposent le cheptel bovin aux intempéries et au stress plus ou moins permanents qui vont contribuer à l’expression et à la pérennisation de certaines maladies.
Dans les zones infestées de glossines, c’est la Ndama trypanotolérante qui est exploitée pour la production de viande. DIOUF (1991) signale que la croissance des Ndama est lente et irrégulière alors que le rendement moyen de la carcasse chez la femelle et le mâle est respectivement de 38,9% et 48,7% ; Cependant, le poids adulte varie entre 250 et 300 kg (KAMGA, 2003). Le faible potentiel génétique des races locales constitue l’élément fondamental de cette contrainte. Ainsi, les campagnes d’insémination conduites par l’Etat Sénégalais ont pour objectif de rehausser ce potentiel génétique et par conséquent, améliorer les performances zootechniques des races locales.
Les performances zootechniques traduisent l’efficacité de la reproduction dans un troupeau. Elles sont évaluées par la mesure :
• des performances de reproduction ;
• des performances de production.
PERFORMANCES DE REPRODUCTION
TAUX DE GESTATION ET INDEX D’INSEMINATION
Le taux de gestation est le rapport entre le nombre de vaches gestantes sur le nombre de vaches inséminées. Ce taux varie en fonction de plusieurs facteurs comme l’âge, le nombre de jours post-partum, l’état sanitaire de l’animal et l’habileté de l’inséminateur.
OKOUYI (2000) a obtenu sur des vaches N’dama en Casamance un taux de 49% contrairement à LAMINOU (1999) et DIEDHIOU (2002) dont les taux sont de 43,41% et 51,9%.
DIADHIOU (2001) a obtenu un taux de 35,7% dans les régions de la Casamance et du Sine Saloum alors qu’il est de 39,32% à Kaolack, Fatick et Diourbel (DIENG, 2003) et de 35,66% à Louga (KOUAMO ,2006)
L’index d’insémination artificielle est le nombre d’IA réalisée dans un troupeau de vache sur le nombre de fécondations confirmées. Ce paramètre de fertilité doit être normalement compris entre 1,5 et 2 (DIOP, 1995).
DUREE DE GESTATION
La durée de gestation constitue le nombre de jours écoulé entre la fécondation et la mise bas. Elle est variable en fonction de l’espèce, de la race et de l’individu.
Chez la Holstein, elle est de 275±15 jours (KAMGA, 2003). Chez les montbéliardes DIOUF (1995) a observé une durée de 276 jours. Dans une même espèce, la durée de gestation peut être influencée par :
• la taille de la portée : la durée de gestation est plus courte en cas de naissance gémellaire (3 à 6jours) ;
• l’âge de la femelle : la durée de gestation est plus courte chez les primipares (de 2 à 3jours chez la vache) ;
• le sexe du foetus : la gestation est allongée de 2 à 3 jours lorsqu’il s’agit d’un foetus de sexe mâle (DRAME, 1996).
Selon DENIS et THIONGANE (1973), la durée de gestation est de 293 ± 2 jrs chez le zébu Gobra, et de 288 ± 6 jrs chez la N’dama.
KAMGA et al., (2006) ont observé en Guinée, chez la N’dama une durée de gestation de 280 ± 8 jours, de 264 ± 3 jours en gestation gémellaire et de 255 jours pour une portée de tripléts.
AGE AU PREMIER VELAGE
L’âge au 1er vêlage est un facteur important dans l’appréciation de la carrière reproductrice de la femelle. En effet, plus une femelle est précoce, plus elle donne des veaux au cours de sa carrière de reproduction. Au Sénégal, KEITA (2005) a observé un âge au premier vêlage chez les croisées Holstein et Montbéliarde respectivement de 1204 jours et 1230 jours. SANYANG et DIACK (2005) ont observé un âge au premier vêlage de 31,8±3 mois (970± 94jrs) chez les génisses F1 en Gambie. Au Bénin, ALKOIRET et GBANGBOCHE (2005) ont observé 1373±180jours chez la lagunaire.
MIME (1981) rapporte qu’en milieu traditionnel l’âge à la première mise bas des vaches Gobra est compris entre 4 et 5 ans. Au Centre de Recherche Zootechnique (C.R.Z.) de Dahra, dans des conditions semi-extensives d’élevage, les femelles sont mises à la reproduction vers l’âge de 24 à 27 mois, qui correspond au moment où elles atteignent 80% de leur maturité (ABASSA, 1987). Dans cette station, l’âge au 1er vêlage est de 1365±24 j, soit 44,8 mois (DENIS et THIONGANE, 1973). Ceci traduit une absence de précocité sexuelle de la vache Gobra qui serait due aux conditions d’élevage en général et à l’alimentation en particulier. En effet, DENIS et VALENZA (1971) ont montré qu’on pouvait ramener l’âge au premier vêlage à 31 mois en soumettant les animaux dès la naissance à une supplémentation appropriée.
INTERVALLE VELAGE – VELAGE (IVV)
L’intervalle entre les vêlages est le nombre de jours séparant deux vêlages consécutifs. Il comprend la durée de gestation et l’intervalle entre la parturition et la nouvelle fécondation appelée période de service. La durée de gestation étant peu variable dans cette race c’est à dire 293±2 jours (DENIS et THIONGANE, 1973), c’est donc la période de service qui rend compte de la variation observée. Ce délai dans la fécondation serait dû à la présence permanente des taureaux dans les troupeaux, au déficit alimentaire et à l’allaitement prolongé des produits (DENIS et VALENZA, 1970). C’est ainsi qu’une amélioration d’un mois de l’intervalle entre mise-bas a été obtenue lorsque les conditions d’alimentation ont été améliorées (DENIS et THIOGANE, 1973).
L’IVV est un facteur très important pour la rentabilité d’un élevage, car il faut avoir comme objectif un veau par an et par vache. Cet intervalle varie en fonction de la race et du mode de conduite du troupeau.
• Chez les races locales
L’intervalle moyen calculé sur 1254 observations chez des vaches Gobra élevés dans les conditions d’élevage du CRZ de Dahra est de 473 ±8jrs.
En élevage extensif au Sénégal, il est observé un IVV de 21,5 mois pour les femelles âgées de 5 ans à 12 ans ; on peut considérer que la production d’une vache Gobra est en moyenne de 2 veaux tous les 3,5 ans ce qui veut dire que dans les conditions naturelles, une femelle Gobra peut donner 4 veaux pour une carrière de reproduction allant de 5 à 12 ans (MIME, 1981).
Selon YAMEOGO (1983), l’IVV de la Gobra est très élevé comparé à celui des bovins des régions tempérés qui font pratiquement un veau par an dans les meilleures conditions d’élevage.
Etiologie des avortements
En élevage bovin, les avortements ont une étiologie très variée (KARABAGHALI, 1972). Certains surviennent indépendamment de toute infection ; il s’agit d’avortements non infectieux. D’autres, dont la nature est mieux décelée, sont le fait d’infestations parasitaires ou d’infections virales et bactériennes. Il s’agit d’avortements infectieux et parasitaires.
Taux d’avortement
Le taux d’avortement est le rapport entre le nombre de vaches ayant avorté et le nombre de vaches gestantes. KAMGA et al., (2005) ont enregistré un taux d’avortement de 18,42% lors d’une étude sur les bovins en République de Guinée. Un taux égal à 25,92% a été observé par MUMPOREZE (2007) lors d’une étude sur les vaches inséminées en milieu traditionnel au Sénégal. Par contre (BADAI, 2008) rapporte un taux de 11,9% au CRZ de Wakwa au Cameroun.
PERFORMANCES DE PRODUCTION
DUREE DE LACTATION
La durée de lactation des races exotiques est variable dans les conditions tropicales. Elle est de 292 jours chez la montbéliarde, 291±10 jours chez la Holstein (DIOP, 1995). Une durée de lactation de 270±10 jours a été observée chez la croisée Holstein-Goudali par HATUNGUMUKAMA et al., (2007). Au Sénégal, la durée de lactation chez des croisées Holstein-Gobra et Montbéliard-Gobra varie de 108 à 317 jours (ISRA, 2003). Les durées de lactation sont plus courtes chez les races locales. La race locale Goudali, selon DIOP (1995) peut produire pendant 167 jours.
La lactation influe sur le retour de l’activité ovarienne (anoestrus post-partum de lactation). Chez la vache Gobra, bien que la lactation soit courte (150 à 180 jours) et faible, la fécondation ne se fait pas tant qu’elle n’est pas terminée (YAMEOGO, 1983).
QUANTITE DE LAIT PRODUITE PAR LACTATION
Les conditions climatiques influencent fortement la production laitière des vaches en Afrique. La production moyenne de lait chez la Goudali au Cameroun est de 447 litres en 167jours de lactation alors que la métisse Montbéliard x Goudali produit 2004 litres en 292 jours (DIOP, 1995). La Holstein et la métisse Holstein x Goudali produisent respectivement 2508 ± 105 litres en 291 ± 10 jours de lactation et 1940 ± 109 litres en 270 ± 10 jours de lactation. Les tableaux III et IV présentent quelques données sur la production laitière des métisses au Sénégal et en Côte d’Ivoire.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : L’ELEVAGE BOVIN AU SENEGAL
1. Effectif du cheptel bovin et races exploitées au Sénégal
2 Différents systèmes d’élevage
2.1 Système pastoral traditionnel du nord (extensif
2.2 Système agropastoral ou semi intensif au centre et au sud
2.3 Système intensif périurbain
3 Différents types de production des bovins
3.1 Production laitière
3.2 Production bouchère
3.3 Productions annexes
3.3.1Trait
3.3.2 Cuir
3.3.3 Fumure
4. Contraintes de l’élevage
4.1 Contraintes alimentaires
4.2 Contraintes sanitaires
4.3 Contraintes pathologiques
4.4 Contraintes climatiques
4.5 Contraintes socio-économiques
4.6 Contraintes zootechniques
CHAPITRE II : PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES DES VACHES
1. Performances de reproduction
1.1 Taux de gestation et index d’insémination
1.2 Durée de gestation
1.3 Age au premier vêlage
1.4 Intervalle vêlage – vêlage
1.5 Intervalle vêlage – première Insémination Artificielle
1.6 Intervalle vêlage-insémination artificielle fécondante
1.7 Note d’Etat Corporel (NEC)
1.8 Les paramètres de fécondité
1.9 Taux d’avortement
2 Performances de production
2.1 Durée de lactation
2.2 Quantité de lait produite par lactation
2.3 Caractéristiques de carcasse
CHAPITRE III : CONDUITE ET PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES DES VEAUX
1. Conduite des veaux
1.1 Logement
1.2 Alimentation
1.2.1 Alimentation des veaux d’élevage
1.2.2 Alimentation des veaux de boucherie
1.2.3 Alimentation des veaux en élevage traditionnel
1.3 Prévention des mortalités chez le veau
2 Performances zootechniques des veaux
2.1 Productivité numérique
2.1.1 Mortinatalité
2.1.2 Gémellité
2.1.3 Sex-ratio
2.1.4 Mortalité
2.2 Productivité pondérale
2.2.1 Poids à la naissance
2.2.2 Evolution du poids et du gain moyen quotidien
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
1. Cadre d’étude
1.1 Situation géographique de la région de Thiès
1.2 Milieu physique
1.3 Activités économiques
2. Matériel
2.1 Matériel animal
2.2 Matériel technique
2.2.1 Fiche d’enquêtes
2.2.2 Ruban mètre
3. Méthodes
3.1 L’enquête
3.1.1 La pré enquête
3.1.2 L’enquête proprement dite
3.2 Traitement des données
CHAPITRE II : RESULTATS
1. Performances zootechniques des vaches inséminées
1.1 Taux de gestation
1.2 Durée de gestation
1.2.1 influence de la taille de la portée sur la durée de gestation
1.2.2 Influence du sexe du foetus sur la durée de gestation
1.3 Taux de vêlage
1.3.1 Relation entre le département et le taux de vêlage
1.3.2 Relation entre l’âge et le taux de vêlage
1.3.3 Influence de la NEC à J60 sur le taux de vêlage.
1.3.4 Influence du type d’élevage sur le taux de vêlage
1.4 Taux de prolificité
1.5 Taux d’avortement
1.5.1 Relation entre la séroprévalence des vaches et le taux d’avortement
1.5.2 Relation entre l’âge et le taux d’avortement
1.5.3 Relation entre le type d’élevage et le taux d’avortement
1.5.4 influence de la NEC à J60 sur le taux d’avortement
1.5.5 Influence du département et le taux d’avortement
2. Performances zootechniques des produits issus des vêlages
2.1 Taux de mortinatalité
2.2 Gémellité
2.3 Poids à âge type
2.4 Sex-ratio
2.5 Taux de mortalité avant sevrage
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
1. DISCUSSION
1.1 Performances zootechniques des vaches inséminées
1.1.1 Taux de gestation
1.1.2 Durée de gestation
1.1.2.1 Influence de la taille de la portée sur la durée de gestation
1.1.2.2 Influence du sexe du foetus sur la durée de gestation
1.1.3 Taux de vêlage
1.1.3.1 Influence du département sur le taux de vêlage
1.1.3.2 Influence de l’âge sur le taux de vêlage
1.1.3.3 Influence de la NEC à J60 sur le taux de vêlage.
1.1.3.4 Influence du type d’élevage sur le taux de vêlage
1.1.4 Taux de prolificité
1.1.5 Taux d’avortement
1.1.5.1 Relation entre la séroprévalence des vaches et le taux d’avortement
1.1.5.2 Influence de l’âge sur le taux d’avortement
1.1.5.3 Influence de la NEC à J60 sur le taux d’avortement
1.2 Performances zootechniques des veaux
1.2.1 Taux de mortinatalité
1.2.2 Gémellité
1.2.3 Poids à âge type
1.2.4 Sex-ratio
1.2.5 Taux de mortalité avant sevrage
2. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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