Conditions d’ouverture d’une officine de pharmacie

Généralités sur l’officine

Définition de l’officine

Selon l’article 568 du CSP : C’est un établissement affecté à l’exécution des ordonnances magistrales, à la préparation des médicaments inscrits à la pharmacopée et à la dispensation des produits visés à l’article L511 du CSP. L’officine est à la fois un laboratoire de préparation et un magasin au détail, c’est-à-dire de vente au public. Ceci permet de différencier l’officine traditionnellement dite ouverte au public à d’autres types d’établissements pharmaceutiques (pharmacies hospitalière, pharmacies mutualistes, dépôts de médicaments etc.). Juridiquement, l’officine de pharmacie est un fond de commerce. Il convient de rappeler que le fond de commerce est un ensemble de biens de natures diverses corporelles et incorporelles. Tous ces biens concourent à la réalisation d’un seul objectif qui est la satisfaction de la clientèle.

Conditions d’ouverture d’une officine de pharmacie 

L’officine de pharmacie est le lieu de dispensation de médicaments au public. C’est pour cette raison, que son ouverture et son exploitation au Sénégal sont soumises à une réglementation stricte. En effet, pour l’exercice de la profession pharmaceutique, le pharmacien doit remplir certaines conditions :
– le pharmacien doit présenter toutes les garanties de moralité professionnelle et être inscrit à l’ordre des pharmaciens,
– le candidat doit être titulaire du diplôme de docteur d’état en pharmacie,
– il doit enregistrer son diplôme à la préfecture et au greffe du tribunal de grande instance,
– il doit être de nationalité sénégalaise ou bénéficiaire d’une mesure de réciprocité c’est-à-dire ressortissant d’un pays ayant passé des conventions à la matière avec le Sénégal.

Ainsi, après avoir rempli ces conditions, le pharmacien peut déposer une demande d’ouverture d’une officine de pharmacie à la Direction de la Pharmacie et des Médicaments. Ce dossier comprend :
– une demande manuscrite adressée au Ministre de la santé,
– un extrait de naissance datant de moins de trois mois,
– un extrait du casier judiciaire datant de moins de trois mois,
– un certificat de nationalité,
– une copie certifiée conforme du diplôme de docteur en pharmacie ou l’attestation du diplôme,
– une demande d’inscription à la section B de l’ordre des pharmaciens qui comprend une demande manuscrite adressée au Président de l’Ordre des pharmaciens, un extrait du casier judiciaire, une copie légalisée du diplôme, un contrat de travail et un certificat de travail,
– un bail ou une promesse de bail pour le local devant abriter la pharmacie,
– le plan des locaux,
– un plan de masse des locaux au 1/10000ieme visé par le cadastre.

Cette demande doit être motivée avec des arguments tendant à prouver la nécessité de l’ouverture d’une officine dans la localité ou le quartier pour les besoins de la population.

Elle doit comporter l’adresse exacte du lieu où est envisagée l’ouverture de l’officine. Il faut rappeler que le demandeur doit déposer trois exemplaires de ce dossier et il faut au moins une pièce originale dans l’un des exemplaires pour le bail du local, le certificat de nationalité et le casier judiciaire. Le ministère chargé de la santé publique, après examen du dossier par l’ordre des pharmaciens et le directeur de la pharmacie, délivre par décret une autorisation d’ouverture de l’officine dans la localité demandée.

Exploitation d’une officine de pharmacie 

L’officine de pharmacie est un fond de commerce. Le fond de commerce est l’ensemble des biens mobiliers qui concourent à une même exploitation.  L’objectif du fond de commerce est de satisfaire cet objectif, le pharmacien d’officine doit disposer de différents éléments.

Le mobilier 

A l’officine le matériel mobilier est constitué :
– des rayonnages où sont rangés les produits pharmaceutiques par ordre alphabétique, par forme et par classe (rayons des comprimés de classe 1, rayons des sirops de classe simple, rayons des solutions injectables de classe 2 etc. [48] [34],
– une caisse enregistreuse, un détecteur de faux billets,
– des mortiers, des balances, de la verrerie pour la préparation et le contrôle des médicaments,
– un réfrigérateur pour la conservation des produits sensibles (sérums, vaccins, etc.),
– une armoire vitrée pour les produits cosmétiques,
– une armoire fermant à clé pour les produits stupéfiants,
– un présentoir pour les produits diététiques,
– des chaises, un appareil téléphonique pour recevoir et émettre des appels.

Les produits pharmaceutiques

Les produits pharmaceutiques sont constitués à plus de 90% de médicaments et ces derniers sont constitués de comprimés, de sirops, de solutions injectables, de collyres et de pommades ophtalmiques etc. [16] Il y a également les produits diététiques constitués par les céréales et laits pour enfants. On note également des produits cosmétiques constitués de laits, pommades et crèmes pour usages externes, des dispositifs médicaux c’est-à-dire des seringues, des perfuseurs, des épicrâniens etc. Enfin, il y a les produits chimiques comme l’acide borique, l’acide salicylique pour la préparation de certains produits en officine.

Le personnel

Le personnel des officines tourne autour de trois à six personnes. Ce personnel est divisé en général en deux groupes et est composé d’hommes et de femmes. Ces dernières travaillent en général les matinées et les hommes travaillent le soir. Il peut y avoir des variations d’horaires en cas de garde. On peut noter aussi un troisième groupe dans les officines qui sont à proximité des hôpitaux et des centres de santé et ce groupe travaille de 23h à 8h. Ce personnel est composé d’un à deux pharmaciens assistants et des employés de pharmacie plus connus sous le nom de vendeurs et ils travaillent du lundi au samedi et se reposent le Dimanche si l’officine n’est pas de garde.

En plus de ces personnes chargées de la vente et de la délivrance des médicaments, le pharmacien engage une à deux ménagères et un ou deux gardiens qui assurent respectivement le nettoyage et la sécurité de l’officine. Le nombre de pharmaciens, dont les titulaires d’officine doivent se faire assister en raison de l’importance de leurs chiffres d’affaires, est fixé ainsi qu’il suit :
– Un (1) pharmacien assistant pour un chiffre d’affaires annuel compris entre 150000000 F CFA et 300 000 000 F CFA ;
– Un (1) deuxième pharmacien assistant pour un chiffre d’affaires annuel de 300000000 F CFA à 450 000 000 F CFA ;
– Au delà de 450 000 000 F CFA un pharmacien assistant supplémentaire par tranche de 100 000 000 F CFA en cours de réalisation.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR L’OFFICINE
I. DEFINITION DE L’OFFICINE
II. CONDITIONS D’OUVERTURE D’UNE OFFICINE DE PHARMACIE
III. EXPLOITATION D’UNE OFFICINE DE PHARMACIE
1. Le mobilier
2. Les produits pharmaceutiques
3. Le personnel
CHAPITRE 2 : GESTION D’UNE OFFICINE
I. ORGANISATION FONCTIONNELLE
II. LES OUTILS DE GESTION
1. Les cahiers
2. Le support d’enregistrement électronique
3. L’ordonnancier
4. Le Vidal
6. Les autres outils de gestion
III. LES TRAVAUX EFFECTUES A L’OFFICINE
1. La dispensation ou vente des produits
2. La commande des produits vendus
3. La réception et le déballage
4. Le suivi des ventes et des dates de péremption
5. Les retours et les réclamations
CHAPITRE 3 : LE DEVOIR DES PHARMACIENS D’OFFICINE
I. DISPOSITIONS A TOUS LES PHARMACIENS
II. TITRE II — DEVOIRS DES PHARMACIENS D’OFFICINE
CHAPITRE 4 : CIRCUIT DU MEDICAMENT
I. HISTOIRE DU MEDICAMENT
II. LE MEDICAMENT : DE SA DECOUVERTE A SA COMMERCIALISATION
1. La recherche exploratoire : la sélection des molécules candidat-médicament
2. Les essais
CHAPITRE 5 : REGLES DE DELIVRANCES
I. QUE SIGNIFIE DISPENSER UN MEDICAMENT?
II. QUI SONT LES DISPENSATEURS
1. Les étapes de la dispensation
2. Législation, réglementation et déontologie de la dispensation
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE 6 : ETUDE ET METHODOLOGIE
I. CADRE DE L’ETUDE
II. METHODOLOGIE
III. PROBLEMES RENCONTRES
IV. RESULTATS
CHAPITRE 7 : COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
I. LES VENDEURS
II. QUELQUES REGLES DE DELIVRANCE
1. Droit de substitution
2. La règle des sept jours
3. Qui fait les injections
4. Le secret professionnel
5. L’ordonnancier
6. Quelques médicaments conseils et médicaments de tableaux
III. ETUDES DE CAS
1. Conseils des vendeurs
2. Recommandations
3. Prévention et traitement
IV. ORDONNANCES INFORMATISEES
V. LES BONNES PRATIQUES DE DISPENSATION
1. Actualisent-ils leur connaissance ?
2. Automédication
3. Authenticité de l’ordonnance
4. Une bonne dispensation prend du temps
5. Le temps que mettent les vendeurs à dispenser une ordonnance
6. Le processus de dispensation
VI. LES FACTEURS DE MOTIVATIONS
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION

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