Conditions de participation a la conservation des ressources forestieres

Conditions de participation à la conservation des ressources forestières 

Participation à la conservation des écosystèmes forestiers 

Pour les spécialistes, le développement est un ensemble de transformations sociales qui rendent possible une croissance économique autonome et qui se reproduit d’elle-même. Il se fait actuellement suivant une trajectoire linéaire dans laquelle les sociétés dites en voie de développement sont contraintes à «rattraper» les pays développés et ainsi abandonner leur identité pour imiter ces derniers. Il est constaté que ce mode de développement ne fait que détruire la capacité d’innovation des sociétés, leur tradition donc leur capital social et surtout leur capital naturel.

Actuellement, la question du développement économique et social est adjointe à celle des enjeux liés à l’environnement naturel, à savoir la diminution de la couche d’ozone, le réchauffement climatique, la perte de diversité biologique. Cette prise en compte de la dimension environnementale dans la problématique du développement a permis à la science de l’homme de renouer sur ce terrain spécifique son lien originel avec la science de la nature. Par ailleurs, le développement humain durable constitue une autre forme de développement mettant en valeur cette identité de la communauté. C’est le développement de l’homme par l’homme et pour l’homme dans lequel celui-ci est le principal acteur. A Madagascar, le développement communautaire se fera à partir de la base en exploitant les ressources naturelles sur place. Cependant, plusieurs idéologies se sont succédé dans le temps. Les « hyper conservationnistes » disent qu’il faut conserver la nature et pour le faire il faut le faire sans l’homme car l’homme est considéré comme l’ennemi de la nature. Pour eux, il faut développer l’écotourisme pour développer durablement les paysans.

Pour les autres idéologies : la tendance systémique, par exemple, considère que l’homme est un élément de la biodiversité, on ne peut pas donc rompre les équilibres environnementaux. Le problème du rapport de l’homme à la nature est avant tout un problème spécial. La nature ne peut pas être conservée sans qu’il y ait un véritable travail sur la société. Avec les sociétés, il ne faut pas donc conserver la nature sans l’homme. De ce fait, la participation de ces acteurs est indispensable pour harmoniser et surtout pour arriver à un développement durable.

Les acteurs dans la participation à la conservation des ressources naturelles

La conservation des ressources naturelles ainsi que le développement communautaire demandent une implication des acteurs à tous les niveaux. Les premiers concernés sont ceux qui financent les programmes et les projets en passant par les acteurs intermédiaires au niveau national pour aboutir par la suite dans les communautés qui sont les principaux acteurs de la conservation des écosystèmes forestiers pour un changement considérable de leurs milieux.

Les bailleurs de fonds ou partenaires techniques et financiers

Les bailleurs de fonds agissent au niveau mondial. Ils persuadent les pays pauvres par leurs arguments sur la conservation de la biodiversité ainsi que sur le développement durable en utilisant comme approche la participation collective. Ainsi, ils incitent chaque pays à accroître sa capacité de mettre en œuvre ce processus. Force est de constater qu’actuellement, le terme bailleurs de fonds est changé en « partenaires techniques et financiers ». Ils ont voulu mettre en exergue le côté technique et dissimuler le côté crédit aux yeux des pays pauvres alors que le but ultime des bailleurs, c’est d’en tirer du profit. Le principal rôle des bailleurs est alors de contribuer au redressement du pays par son action « civique » en plaidant auprès des Etats sur le besoin de participation qui se fait ressentir au sein des programmes d’aides et de coopération pour le développement. En ce qui concerne la biodiversité malgache, elle est classifiée comme un bien public mondial unique et irremplaçable. Au niveau mondial, les conservationnistes imposent les règles de jeu aux pays pauvres par le biais de la communauté internationale. Ils persuadent les pays pauvres à demander des crédits auprès de la Banque mondiale : c’est ce qu’on appelle le crédit du programme environnemental. Avant d’accepter la demande de crédit des pays pauvres, les partenaires techniques et financiers imposent leurs conditions ainsi que leurs objectifs. En 1990, la promulgation de la charte de l’environnement défend un changement en matière de gestion des ressources naturelles renouvelables : le désengagement de l’Etat. D’ailleurs, la période des années 90 correspond à des bouleversements sociopolitiques dans le pays dont l’aboutissement est l’adoption d’une politique générale basée sur la libéralisation de l’économie, le désengagement de l’Etat du secteur productif et la décentralisation.

Trois faits sont constatés en matière de gestion des ressources naturelles renouvelables. Le premier constat était que, faute de moyens en tout genre, les administrations en charge de cette activité, manifestent de plus en plus leur impuissance à endiguer les vagues de destruction et d’exploitations illégales des biens de la nation, du fait de l’existence de situation d’accès libre. Le deuxième constat est que les populations proches des ressources sont à la fois victimes et pour une large part, responsables de la spirale de dégradation du milieu naturel malgache. Enfin le dernier constat est que les communautés villageoises, dans plusieurs endroits de l’île, appliquent certaines formes de gestion traditionnelle des ressources qui ne sont pas valorisées, du fait du système d’exclusivité appliquée par les administrations dans le domaine.

Ainsi, trois ateliers dont un national sont organisés pour pouvoir décider ce qu’on doit faire dans un cadre légal.

En septembre 1994, le premier atelier national s’est déroulé à Mantasoa et le thème concernait les « capacités locales de gestion et les droits d’accès aux ressources ». L’atelier a mis en exergue la nécessité de reconnaître légalement les structures locales de gestion des ressources naturelles, malgré la réticence des décideurs techniques présents à l’atelier. Le deuxième atelier qui s’est déroulé à Mahajanga en novembre 1994 est un atelier international. Le thème traité portait sur l’occupation humaine dans les aires protégées. Dix points sont sortis de cet atelier signés par les représentants de l’ANGAP (MNP actuelle), l’ONE, de la Direction de l’environnement et des forêts. Le plus important dans ces décisions est la démarche contractuelle faisant de l’Etat et des communautés rurales des partenaires de gestion.

Le troisième est le colloque international d’Antsirabe qui s’est déroulé au mois de mai 1995. Ce colloque est financé par la Banque mondiale, l’USAID et la coopération française. Ces derniers envoient des experts internationaux en environnement pour garantir le document de l’ONE intitulé « Vers la gestion locale communautaire des ressources renouvelables : proposition d’une politique de décentralisation de la gestion des ressources renouvelables » devant les tendances véhiculées par la communauté internationale concernant la conservation de la biodiversité au niveau mondial. L’objectif du colloque est, d’ailleurs, de valider le document de l’ONE.

Quatorze points sont déclarés. Ces derniers reprennent les concepts de Mantasoa et de Mahajanga, notamment l’inscription de la gestion communautaire de ressources naturelles dans un cadre légal. Presque une année après ce colloque, l’Etat malgache promulguait la loi 96-025 dite loi Gélose votée par l’assemblée nationale. En outre, les bailleurs de fonds établissent également un partenariat avec les ONG nationales et internationales afin de rendre les programmes moins politiques et surtout plus à proximité de la masse populaire.

Ce partenariat est caractérisé par l’appui financier des partenaires techniques et financiers qui fournissent un soutien financier pour rendre les programmes de développement opérationnels. Pour faire connaître et réaliser leurs projets de développement durable ainsi que leurs perspectives de conservation des ressources naturelles renouvelables, les bailleurs de fonds interviennent au sein des réseaux existants. Par ces réseaux, ils pourraient intervenir activement dans des problèmes en mettant en relation plusieurs personnes cherchant à résoudre des problèmes similaires. A leur tour, ces réseaux se manifestent en tant qu’observateurs mais ils véhiculent en même temps les idées afin de les propager.

Ces réseaux peuvent être les milieux gouvernementaux ou entreprises ou le monde universitaire ou autre. En ce qui concerne la protection de l’environnement à Madagascar, les partenaires techniques et financiers ne considèrent pas beaucoup le développement social et humain. A titre d’illustration, dans son rapport de document de projet relatif à une proposition de crédit additionnel pour le programme environnemental troisième phase en mai 2011, sur 42 millions USD, la Banque mondiale ne consacre que 6,7 millions USD pour plusieurs activités : la création de 900 comités locaux de surveillance de parcs, l’appui à 30 Comités d’appui aux parcs aux alentours de 30 aires protégées, ainsi que pour 150 groupes communautaires de gestion forestière (50 nouveaux groupes à 100 groupes existants) autour de 33 aires protégées. Jusqu’aujourd’hui, les mesures d’accompagnement comme la construction des écoles primaires, l’adduction d’eau potable, etc. ne sont pas au programme des partenaires financiers de Madagascar dans le plateau Mahafale.

L’Etat et ses démembrements

L’administration centrale

Compte tenu de la dégradation actuelle de la situation à Madagascar, la réalisation d’un développement participatif, durable tout en conservant la biodiversité, constitue un véritable défi pour la nation toute entière. Les partenaires techniques et financiers essaient d’apporter leur aide à partir de la mise en place des programmes de développement participatif par l’intermédiaire de l’Etat considéré comme une porte d’entrée. Par conséquent, l’Etat doit renforcer les institutions existantes aux fins d’une prise de décision collective. Le gouvernement est ainsi appelé à faire preuve de volonté et adopter une politique adéquate permettant cette prise de décision collective. Le Gouvernement malgache est obligé de s’engager pour une décentralisation et une réforme gouvernementale sous le nom de « Bonne Gouvernance ». Cette nouvelle forme de gestion gouvernementale, basée sur une bonne relation entre l’administration et les administrés, donne lieu à un nouveau mode d’accès des citoyens aux décisions. Agir dans la bonne gouvernance, c’est agir dans la participation. Actuellement, Madagascar se donne les moyens pour promouvoir cette participation.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA PARTICIPATION A LA CONSERVATION
Chapitre I : Communauté Mahafale et structures sociales
Chapitre II : Autour de la conservation des ressources naturelles
Chapitre III : Théorie de la participation
DEUXIEME PARTIE : CONDITIONS DE PARTICIPATION A LA CONSERVATION DES RESSOURCES FORESTIERES
Chapitre IV : Participation à la conservation des écosystèmes forestiers
Chapitre V : Conditions de participation des communautés de base à la protection des ressources naturelles
Chapitre VI : les activités alternatives à la conservation des ressources naturelles
TROISIEME PARTIE : ANALYSE CRITIQUE SUR LA PARTICIPATION DES COMMUNAUTES DE BASE
Chapitre VII : Les portées et les limites de l’approche elle-même
Chapitre VIII : Développement durable et conservation des ressources naturelles
Chapitre IX : Transfert de gestion des ressources forestières et son avenir
CONCLUSION GENERALE
Annexes
Bibliographie

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