Environnement concurrentiel tendu et redistribution des cartes
ย ย Aprรจs trente annรฉes de prospรฉritรฉ ponctuรฉes par les crises de 1974 et 1981, les professionnels du champagne sont entrรฉs en 1989 dans ce que lโon appellera ยซ la troisiรจme crise ยป. Si les deux premiรจres, courtes,ย ont รฉtรฉ soldรฉes par une reprise forte, la troisiรจme, provoquรฉe par un double renchรฉrissement du prix du raisin et de la bouteille reste plus prรฉoccupante. Les rรฉcoltants-exploitants et les petits fabricants manquant de structures dโexportation, ont accumulรฉ des stocks qui fragilisent leur situation financiรจre. Ce retournement du marchรฉ dรฉstabilise un mรฉtier trรจs complexe oรน nรฉgociants, vignerons et coopรฉratives sont divisรฉs entre concurrence et solidaritรฉ. Cette crise entraรฎne une nouvelle rรฉpartition du pouvoir รฉconomique en intensifiant lโemprise de groupes financiers comme L.V.M.H. Lโattrait des rentes particuliรจres que reprรฉsente ce secteur pour des capitaux concentrรฉs, axรฉs sur la recherche de profit, y a largement participรฉ. Le marchรฉ du champagne reste ยซ libre ยป et la concurrence ouverte au sein de lโAOC, mรชme si elle n’a jamais รฉtรฉ rรฉellement exercรฉe : les solutions appliquรฉes sont toujours le fait d’une dรฉcision collรฉgiale, rรฉsultat d’une politique consensuelle entre les diffรฉrents acteurs. Plus quโune opportunitรฉ maรฎtrisรฉe, pour certains nรฉgociants, le contexte sectoriel sโapparente ร une contrainte. Malgrรฉ la reprise des ventes amorcรฉe dรจs 1993, confirmรฉe en 1995, le nouveau contexte de distribution et lโรฉvolution de la consommation provoquent une rรฉorganisation des structures et de la politique commerciale du nรฉgoce. Les premiers prix, nouveaux segments de marchรฉ, modifient lโoffre de champagne et bouleversent les fondements de lโรฉconomie du secteur. Si la crise est surmontรฉe, le problรจme de fond, celui de la production et de la vente, reste posรฉ pour les opรฉrateurs.
LโAOC Champagne, un Industry Life Cycle mature
ย ย Comme l’ont montrรฉ D. Boulet et P. Bartoli8 en 1989, la production dโAOC est un bien public ร usage privรฉ, le produit est dรฉfini, contrรดlรฉ et promu collectivement. Monopole commercial, lโAOC Champagne est reconnue et protรฉgรฉe par lโEtat, dans lโintรฉrรชt de la filiรจre. Lโobjectif รฉtant de lรฉgaliser la qualitรฉ et dโorganiser la raretรฉ du produit, gรฉnรฉratrice de rentes. Consacrรฉe par des usages ยซ locaux, loyaux et constants ยป, lโappellation contrรดlรฉe, organisation corporative, peut se prรฉvaloir du terroir ยซ Champagne ยป, atout commercial majeur. La Champagne, trรจs spรฉcialisรฉe, atomisรฉe en raison mรชme du dispositif AOC et de ses conditions pรฉdoclimatiques particuliรจres, fonctionne en un sous-systรจme relativement clos. Pour rรฉpondre ร lโรฉvolution des marchรฉs et maintenir la qualitรฉ du produit, le Comitรฉ Interprofessionnel des Vins de Champagne (CIVC crรฉรฉ en 1941) complรจte lโorganisation technique par une rรฉglementation draconienne. En limitant le nombre dโacteurs participant aux dรฉcisions de contingentement de la production, cette rรฉglementation pรฉrennise le surplus et sโinscrit dans un oligopole ร frange. LโAOC Champagne, propriรฉtรฉ incessible, confrontรฉe ร des changements profonds, se situe dorรฉnavant dans un contexte รฉconomique diffรฉrent de 1911 (annรฉe du dรฉcret sur la protection de lโaire de production). Lโappellation champenoise, devenue un micro marchรฉ face ร lโexplosion des ventes de mousseux, a atteint ses limites de production. Sa rรฉglementation ne verrouille plus la rente, dรฉfavorisant aussi lโinnovation produit, son process fabrique un produit typรฉ, mais substituable, et enfin sa gestion collective est remise en question par la pression exercรฉe sur la matiรจre premiรจre. Lโoligopole, arrivรฉ ร maturitรฉ, semble se fracturer.
M, problรฉmatique stratรฉgique et transformation des modes dโorganisation
ย ย Si lโon est encore dans un marchรฉ de prescription (Hatchuel 1992), il est cependant saturรฉ par une multitude de champagnes dont les prix varient sans que les consommateurs en comprennent la raison. Les ventes de M se font de moins en moins facilement. Les principaux dรฉbouchรฉs europรฉens ne prรฉsentent pas de courbe de croissance naturelle. La compรฉtition intra et extra sectorielle se durcit, amenant une tension supplรฉmentaire sur les marques de rรฉfรฉrence de la firme (Moรซt & Chandon, Mercier). La croissance de M prรฉsente dorรฉnavant des cycles accusรฉs. Les nouvelles contraintes de lโenvironnement concurrentiel conduisent L.V.M.H ร un repositionnement stratรฉgique et ร une transformation organisationnelle de M. Il faut restaurer, puis accroรฎtre la rentabilitรฉ en privilรฉgiant la crรฉation de valeur, la crรฉativitรฉ produit et la rรฉactivitรฉ client. La mise en ลuvre de la nouvelle organisation, complexe, pose problรจme (taux de syndicalisation รฉlevรฉ, crise dโautoritรฉ de la maรฎtrise, revendication salariale frรฉquente, main dโลuvre รขgรฉe, situation financiรจre dรฉgradรฉe, plans sociaux). Des rรฉformes et des plans dโaction se succรจdent de 1994 ร 1999 sans coordination. Il sโagit par ce travail – inscrit dans le cadre des travaux du CGS (Centre de Gestion Scientifique โ Mines de Paris) sur les organisations – dโapporter une contribution conceptuelle et empirique ร la maรฎtrise du changement stratรฉgique et organisationnel au sein des firmes AOC. Deux points saillants sโen dรฉgagent :
1) A ce jour, les modรจles stratรฉgiques classiques de Ansoff (1975) Porter (1990), Hamel et Prahalad (1995) insistent sur des axes de diversification, dโintรฉgration verticale, de croissance externe, de dรฉveloppement produit innovant, de synergies inter-activitรฉs, dโรฉconomies dโรฉchelle et de variรฉtรฉ. Ces modรฉlisations tiennent pour acquis que ces conceptions sont gรฉnรฉralisables ร toute entreprise. Or ce nโest pas le cas pour une firme AOC : les modรจles gestionnaires dรฉployรฉs par McKinsey au sein de la firme รฉtudiรฉe en 1994 nโont pas pris en compte les interdรฉpendances entre lโAOC, lโAOC Champagne et M. La plupart des thรฉories dรฉcrivant ou expliquant les modรจles stratรฉgiques possibles ne capturent pas la diversitรฉ de ce milieu.
2) Si la bibliographie nous apporte une mรฉthodologie, des outils (BCG, ADL, chaรฎne de valeur, stratรฉgie dโacteur, processus Horiver, cycle รฉmotionnel du changementโฆ) pour explorer et baliser notre terrain, ces mรชmes travaux soulรจvent rarement les causes dโun รฉchec stratรฉgique et organisationnel dans un modรจle concurrentiel atypique. Ces deux points ont particuliรจrement stimulรฉ nos travaux. Malgrรฉ lโinconvรฉnient que reprรฉsente lโabsence de cadre thรฉorique, il รฉtait intรฉressant dโexplorer la ยซ terra incognita ยป que constitue une firme qui se dรฉploie dans le cadre contraint de lโAOC. Dโautre part, notre arrivรฉe juste aprรจs le dรฉmarrage dโune rรฉorientation stratรฉgique et organisationnelle favorisait le diagnostic et allait permettre de dรฉcouvrir de nouvelles pistes.
Les processus de succession des dirigeants
ย ย Dans lโapproche de Quinn, comme dans celle de Pettigrew, le changement provient du dirigeant qui prend conscience quโil faut faire ยซbouger les chosesยป en changeant de paradigme, de discours, dโorganisation et dโhommes. Pettigrew suppose lโexistence de leaders visionnaires et acceptรฉs. Ces derniers doivent convaincre leurs collaborateurs, pour qui le changement bouleverse les habitudes et menace leur emploi. La lรฉgitimitรฉ du dirigeant, innovateur ou conservateur, a donc son importance. Sa rรฉussite dรฉpend de sa bonne implantation dans lโentreprise et de son rรฉseau dโalliรฉs. Le changement est forcรฉment long. Selon Pfeffer et Salancik (1973), la succession des dirigeants est un facteur interne majeur permettant ร lโorganisation de sโadapter ร son environnement. La sรฉquence causale proposรฉe par ces deux auteurs est :
– lโenvironnement, avec ses contingences, ses incertitudes et ses interdรฉpendances, influence la distribution du pouvoir et du contrรดle au sein de lโorganisation ;
– lโorganisation, comme tout groupe dโintรฉrรชt dans lequel chacun a des prรฉfรฉrences et des objectifs, amรจne une redistribution du pouvoir, ce qui affecte les structures de la firme. Les changements organisationnels sโexpliquent ici par des processus politiques. Dans le cas de L.V.M.H/M, cโest lโarrivรฉe dโune nouvelle รฉquipe dirigeante qui crรฉe une pression interne en rรฉformant les pratiques de management. Rappelons que la mise en place dโun tel processus dรฉpend de la volontรฉ des leaders, preuve de leur domination sur les autres acteurs de lโorganisation. Dโaprรจs Pfeffer et Salancik, la Direction Gรฉnรฉrale joue un rรดle de mรฉdiateur entre les organisations et leur environnement. Ogien (1995) dรฉmontre que la ยซ force paradoxale de lรฉgitimitรฉ ยป des dirigeants est fondรฉe ร la fois sur ยซ lโordre gestionnaire ยป et sur lโaveu dโune impuissance ร contrer les obligations normatives de lโenvironnement. Ce dernier sert dโalibi aux dirigeants pour justifier des dรฉcisions de gestion difficiles. En modifiant la rรฉpartition des responsabilitรฉs, en agissant sur les structures et les systรจmes de sรฉlection, en valorisant les comportements des collaborateurs, le dirigeant institue ses propres rรจgles de rรฉussite. Certains chercheurs, dont Quinn85, comparent son action ร un jeu qui tiendrait compte des phรฉnomรจnes politiques autant que des intรฉrรชts personnels. Le dirigeant qui sโefforce de maรฎtriser les processus de dรฉcision, en contrรดlant les รฉquilibres de pouvoir et en formant des coalitions, a pour lui deux leviers dโaction : la sรฉlection des hommes et la dรฉfinition des structures. Le changement devient alors une stratรฉgie de gouvernement et un outil politique. Il fait partie de la panoplie managรฉriale favorisant la sรฉlection et le classement des membres de lโorganisation. Confrontรฉ ร des groupes porteurs de stratรฉgies alternatives, le dirigeant doit, selon le contexte, sรฉlectionner des solutions et des groupes dโacteurs nouveaux (chefs de projets86, chargรฉs de missions par exemple). Changer devient un modรจle de comportement et dโefficacitรฉ. Changer nโest pas seulement une รฉvidence de gestionnaire, mais une stratรฉgie de gouvernement dรฉlibรฉrรฉe. Si cette stratรฉgie est aussi forte, cโest parce que les dirigeants ont besoin de changement pour durer. A cet รฉgard, nous partageons le point de vue de Courpasson : ยซ Le changement peut รชtre considรฉrรฉ comme le signe social de lโimpuissance banalisรฉe des gouvernants ร guider les organisations de faรงon autonome vers des projets crรฉdibles ยป.
Lโutilisation de la culture dโentreprise dans la conduite du changement
ย ย Les nombreux travaux sur la culture dโentreprise se sรฉparent en deux รฉcoles. Lโentreprise ยซ a ยป une culture qui peut รชtre apprรฉhendรฉe comme un levier de changement. Cโest dโailleurs le domaine dโintervention de lโOrganization Development. La seconde envisage la culture comme un mode de reprรฉsentation de lโorganisation : lโentreprise ยซestยป une culture qui ยซ รฉmerge de lโinteraction sociale ยป. Elle ne peut pas รชtre modifiรฉe, mais elle peut รชtre dรฉcrite et interprรฉtรฉe. Par exemple, lโapproche ยซ Corporate Cultureยป distingue les rites, les mythes, les symboles et le rรฉseau culturel qui deviennent, soit de puissants leviers, soit des freins au changement organisationnel. Kilmann99 (1985) dรฉfinit la culture comme ยซun ensemble de valeurs, de comportements partagรฉs ยป et la considรจre comme ยซ une รฉnergie sociale susceptible de favoriser la mobilisation du personnel ยป. Selon lui, la culture serait ยซ le produit du systรจme dโรฉvaluation, des procรฉdures, des rรจgles formelles dโune part, et des actions des fondateurs de lโautreยป. Or, au fur et ร mesure quโune culture se constitue, elle tend ร se maintenir, mรชme si elle est dysfonctionnelle. Trice et Beyer100 (1985) dรฉfinissent les rites comme ยซ des activitรฉs organisรฉes et planifiรฉes, qui ont des sรฉquences ร la fois pratiques et expressives ยป. Ils en ont identifiรฉ cinq :
1- les rites de passage ;
2- les rites de mise en valeur ;
3-les rites de dรฉgradation ;
4/5- les rites de rรฉduction des conflits et les rites dโintรฉgration, de renouveau.
Dโaprรจs ces deux chercheurs, les rites prรฉservent les modรจles culturels traditionnels sans รชtre les vecteurs du changement. Ils proposent alors de ยซ modifier les rites existants en intรฉgrant de nouveaux rites combinant lโancienne et la nouvelle culture et dโรฉliminer les rites porteurs de valeurs statiques ยป. Cependant, Kanter, Larcon et Reitter soulignent que ยซ le langage symbolique est plus lent ร se transformer que les stratรฉgies et les structures ยป. Pour Crozier, ces rites, symboles et identitรฉs, constituent un ยซsystรจme organisationnel formรฉ de stratรฉgies individuelles et dโexpรฉrience acquise, dโhistoire partagรฉe oรน va se dรฉvelopper toute une sรฉrie de croyances, de valeurs portรฉesยป par les CSP, fixant les rรจgles du jeu et conditionnant le comportement des acteurs. Hofstede101 rejoint cette analyse en รฉcrivant que les individus sont imprรฉgnรฉs de leur culture et reรงoivent de celle-ci un ensemble de prรฉdispositions qui les incitent ร se comporter dโune maniรจre dรฉterminรฉe. Si bien que, mรชme ร lโintรฉrieur dโune sociรฉtรฉ, les รฉtablissements ont des cultures diffรฉrentes. Lโethnologue A.Etchegoyen constate que ยซ PSA Sochaux nโest pas PSA Mulhouse. Il faut tenir compte de lโinsertion de lโรฉtablissement dans la rรฉgion ยป. Certaines firmes sont en effet trรจs marquรฉes par leur singularitรฉ locale comme nous lโavons constatรฉ ร Epernay, chez M. Le contexte culturel pousse les entreprises ร des formes de structure et des modes de fonctionnement adaptรฉs aux comportements de la rรฉgion. Afin de supprimer le ยซ gap culturel ยป, les acteurs porteur du changement doivent agir en sโappuyant sur la nouvelle stratรฉgie, la structure et le systรจme de rรฉcompenses
La possession dโun rรฉseau de distribution
ย ย Dans le contexte de stabilisation des ventes (1995), la maรฎtrise directe de la distribution, qui contrรดle prix, conditions de vente et image de marque, devient un enjeu croissant pour les nรฉgociants. Le nรฉgociant privilรฉgie la gestion des produits et de la distribution pour empรชcher le producteur, la coopรฉrative ou la GMS de percevoir une part de la rente de marque. Cette stratรฉgie nรฉcessite un lourd investissement. Les contraintes de lโintรฉgration verticale sont les mรชmes que dans toute autre activitรฉ industrielle : au-delร de lโinvestissement initial, elle engendre des coรปts fixes en cas de fluctuation de la demande. En revanche, elle maintient au sein du nรฉgoce lโensemble des compรฉtences utiles ร sa compรฉtitivitรฉ et permet une rentabilitรฉ maximale en phase de croissance soutenue. Les nรฉgociants adossรฉs ร un groupe spรฉcialisรฉ et disposant dโun circuit de distribution intรฉgrรฉ et puissant sont favorisรฉs (M et VCP, Pommery dans le rรฉseau Diageo depuis 1998, Krug dans celui de Remy distribution France468…). Les autres maisons et petits producteurs possรจdent des agents multicartes en France (Laurent Perrier, Taittinger, Ruinart), des attachรฉs commerciaux et des directeurs rรฉgionaux (Mumm, M). A lโรฉtranger, la plupart des sociรฉtรฉs ont des agents importateurs qui distribuent leurs produits sur place. Seules quelques trรจs grandes maisons ont crรฉรฉ des filiales (Laurent Perrier en Angleterre, M aux USAโฆ). La concurrence qui sโexerce entre les producteurs de vins et spiritueux influe sur la situation des nรฉgociants partenaires dans les structures de distribution. Entreprise depuis plusieurs annรฉes, la concentration de leurs rรฉseaux se poursuit dans la mesure oรน un portefeuille de produits รฉquilibrรฉ devient un facteur clรฉ de succรจs nรฉcessaire. Cette tendance se trouve renforcรฉe par lโinstauration potentielle de nouvelles contraintes comme la suppression du rรฉgime de vente en duty-free aux Europรฉens. En effet, plusieurs rรฉseaux sont impactรฉs comme Camus France Distribution (distributeur de Pol Rogerโฆ) qui rรฉalise 70% de son CA en duty free. Le phรฉnomรจne de concentration contraint les maisons indรฉpendantes ร rechercher de nouveaux circuits de distribution, ou ร intรฉgrer un rรฉseau de plus grande envergure. Ces restructurations, qui bouleversent la distribution internationale des entreprises de vins et spiritueux ont contraint les nรฉgociants indรฉpendants tels que Bollinger ou Taittinger ร rechercher de nouveaux distributeurs. Cโest lโune des raisons qui ont motivรฉ la sociรฉtรฉ Piper-Heidsieck ร rejoindre Rรฉmy Martin. Cette dรฉcision implique une perte dโindรฉpendance financiรจre et stratรฉgique. Elle se traduit aussi par une rรฉorganisation du portefeuille de produits, la concurrence entre les marques pรฉnalisant les ventes des nรฉgociants. Au sein du portefeuille de produits de ces rรฉseaux de distributions, la concurrence est coรปteuse et nรฉcessite :
– une modification des approvisionnements et des techniques de production ;
– une rรฉorganisation des forces de vente vers lโexport ;
– une rentabilisation du portefeuille de marque (รฉlagage des marques non leader) ;
– une redรฉfinition du mix produit ;
– une rรฉduction des coรปts de production et de structure afin de mieux maรฎtriser lโamont et dโaugmenter les investissements de notoriรฉtรฉ.
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Table des matiรจres
Introduction gรฉnรฉrale et Plan de thรจse
Partie 1ย un leadership ร consolider
Introduction
Chapitre 1 Une fenรชtre dโopportunitรฉย
1.1 Cadre de lโintervention au sein de la sociรฉtรฉ du leader mondial des vins de champagne et intรฉrรชt de la recherche
1.2 Couverture thรฉorique, outils stratรฉgiques et changement organisationnel
1.3 Les modalitรฉs opรฉrationnelles dโun changement et ses risques dโรฉchec
Chapitre 2 Un itinรฉraire construitย
2.1 Questions principales posรฉes ร la recherche et hypothรจses
2.2 Contexte contractuel et mรฉthodologie utilisรฉe
Chapitre 3 Comprรฉhension des enjeux
3.1 Les zones dโintersections stratรฉgiques
3.2 L.V.M.H et la branche Moรซt Hennessy, une organisation subsidiaire
3.3 M, un leadership ร consolider
Conclusion
Partie 2 Une redistribution des cartes entre acteurs nรฉcessaires ?
Introduction
Chapitre 1 Le renforcement du pouvoir de nรฉgociation des fournisseurs de matiรจre premiรจreย
1.1 Les exploitations viticoles et les rรฉcoltants en France, un recul significatif
1.2 Les exploitations viticoles et les rรฉcoltants dโAOC
1.3 Le rรฉcoltant en Champagne, une force concurrentielle hรฉtรฉrogรจne
1.4 Les diffรฉrentes sources de revenu du vigneron, un avantage compรฉtitif certain
1.5 Faiblesses et incertitudes stratรฉgiques
1.6 Points de vigilances et tendances futures pour le vigneron
Chapitre 2 Inversion des concurrences nรฉgociants // coopรฉrativesย
2.1 La coopรฉrative viti-vinicole en France, une concurrence รฉmergente
2.2 La coopรฉrative champenoise, une couverture de la chaรฎne de valeur complรจte
2.3 Avantages concurrentiels et faiblesses
2.4 Principaux facteurs de contre dรฉveloppement
Chapitre 3 Les nรฉgociants champenois, concentration, diversification et rรฉgressionย
3.1 La situation du nรฉgoce รฉleveur en France
3.2 Le nรฉgoce champenois, un dรฉsengagement des capitaux externes
3.3 Les facteurs majeurs de diffรฉrenciation concurrentiels
3.4 Performances comparรฉes des acteurs
3.5 Marge de manลuvre potentielle
Chapitre 4 Les mousseux, analyse et critique de la concurrence indirecteย
4.1 Champagne et mousseux, une origine historique commune
4.2 Lโorganisation du marchรฉ, le rรดle de la rรฉglementation, de la vinification et du coรปt de la matiรจre premiรจre
4.3 Lโindustrie des vins mousseux en France, une rรฉalitรฉ complexe
4.4 Une concurrence ambiguรซ et protรฉiforme
Chapitre 5 La Grande Distribution franรงaise, une captation de la rente champenoise ?ย
5.1 La GMS, concentration et internationalisation
5.2 Un acteur de poids dans le commerce du vin dโAOC
5.3 Une reconfiguration des canaux de distribution du champagne
5.4 La GMS, une captation de la rente champenoise ?
Chapitre 6 Synthรจse stratรฉgiqueย
6.1 Des phases de transitions amenant une complexitรฉ nouvelle
6.2 Une cohรฉrence d’ensemble menacรฉe
Partie 3 Perspective dโรฉvolution de M : scรฉnarios stratรฉgiques et organisationnels alternatifs possibles
Introduction
Chapitre 1 M, la nรฉcessaire recherche dโun nouveau modรจle de croissance ?ย
1.1 Les fondamentaux du modรจle de croissance
1.2 Force (1832 โ 1962) et dรฉclin (1962-1987) : le rรดle des familles Moรซt & Chandon
Chapitre 2 Rรฉflexion sur la stratรฉgie de Mย
2.1 Une stratรฉgie ร triple dรฉtente
2.2 Scรฉnarios alternatifs proposรฉs
2.3 Perspectives de dรฉveloppement
Chapitre 3 Un changement sous contrainteย
3.1 Les premiรจres รฉtapes
3.2 Les modalitรฉs du changement, quelques exemples
3.3 Les raisons de lโรฉchec
Conclusion
Conclusion gรฉnรฉrale
Bibliographie
Annexes
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