Concepts relatifs à l’orientation sexuelle
L’orientation sexuelle est le sentiment qu’a un individu d’être attiré de manière sexuelle par un individu d’un sexe ou d’un autre. C’est donc le fait pour un individu de ressentir une attirance sexuelle pour un homme, pour une femme ou pour les deux. Pour Gross (2003), l’orientation sexuelle fait référence à cette attirance qu’une personne a pour les personnes du même sexe ou de l’autre. Helgeson(2012), de son côté, définit l’orientation sexuelle comme le désir qu’une personne a de vouloir une personne de son sexe ou du sexe opposé comme partenaire dans une relation sentimentale, affective ou sexuelle. Helgeson ajoute comme classification alors : l’hétérosexualité pour les personnes attirées par le sexe opposé aux leurs, l’homosexualité pour les personnes attirées par le même sexe que les leurs et la bisexualité pour les personnes qui sont attirées par les deux sexes. Aux deux dernières orientations sexuelles est associé le concept de coming out qui consiste à affirmer son orientation sexuelle.
Hétérosexualité
L’hétérosexualité est définie par plusieurs chercheurs comme l’orientation sexuelle d’un individu qui ressent une attirance sexuelle pour un autre individu du sexe opposé. Ils parlent surtout de l’attirance sexuelle d’un homme pour une femme ou d’une femme pour un homme. En 2011, LeVay a défini l’hétérosexualité en tant qu’orientation sexuelle, en ce sens, une prédisposition qu’un individu a à avoir une attraction sexuelle pour un autre individu du sexe opposé au sien. En 2013, des chercheurs (Australian Psychological Society [APS]) avance que l’hétérosexualité est l’orientation sexuelle d’une personne qui ressent en majorité ou exclusivement une attraction pour des individus qui se définissent ou préfèrent se définir à une identité de genre opposée aux leurs dans une vision binaire masculin/féminin à savoir une femme qui se définit comme masculin ou un homme qui se définit comme féminin.
Homosexualité
Les chercheurs définissent l’homosexualité comme une orientation sexuelle liant deux personnes du même sexe. En général, les homosexuels masculins préfèrent se définir comme gay. L’homosexualité peut, en effet, être définie comme le fait d’avoir de l’attirance sexuelle envers une personne du même sexe que soi. D’une manière simple, l’homosexualité est l’orientation sexuelle d’un homme qui est attiré sexuellement et de manière exclusive par un autre homme ou une femme qui est attirée sexuellement et toujours de manière exclusive par une autre femme. Benyamin (2010) a décrit cette orientation sexuelle comme suit : « L’homosexualité désigne les relations ou sentiments amoureux entre personnes de même sexe ».
Toutefois, plusieurs homosexuels masculins préfèrent se définir comme gay. Gay fait référence à un homme qui a une attirance pour un autre homme et a été utilisé par les homosexuels eux-mêmes pour se défaire des associations de l’homosexualité à la médecine (comme la reconnaissance de l’homosexualité comme maladie mentale dans le siècle précédent). Le terme gay a été utilisé à partir des années 1970 par des personnes qui avaient une certaine préférence pour les personnes du même sexe qu’elles comme partenaire sexuelle (Cohler et Hammack, 2004). À la fin des années 60, les homosexuels préfèrent s’appeler gay en raison de connotation médicale (association de l’homosexualité à une maladie); le mouvement gay a voulu montré que l’hétérosexualité n’était pas la seule forme de sexualité « normale » (Badinter, 1992). Gay est apparu aux U.S.A. vers la fin des du XIXème siècle et a été diffusé en Europe vers les années 1970 dans la lignée de la libération homosexuelle pour traduire la volonté des homosexuels de se démarquer des anciens vocables (Tamagne, 2011) comme « homosexuel » qui était surtout considéré comme opposé à hétérosexuel et associé à une maladie par des chercheurs.
Bisexualité
La bisexualité est une orientation sexuelle d’un individu qui est attiré par des individus des deux sexes. L’individu peut alors avoir des partenaires sexuels de son sexe comme des partenaires du sexe opposé. Helgeson (2012) parle du fait qu’une personne puisse avoir des relations amoureuses ou sexuelles avec une personne de son sexe tout comme avec des personnes du sexe opposé. Pour Perron et PerronBorelli (2001), la bisexualité est psychique et est le fait que dans tout homme il existe une part de féminité et dans toute femme une part de masculinité. Ainsi, ils avancent que tout individu est bisexuel de naissance et que par rapport aux expériences qu’il aura vécues forgera son orientation sexuelle.
Coming out
Le coming out est un moment long ou ponctuel qui consiste pour une personne à se l’avouer à lui-même puis à avouer publiquement son orientation sexuelle ou son identité de genre minoritaire. En général, on parle de coming out pour un homme qui avoue à une ou plusieurs personnes qu’il est gay ou d’une femme qui avoue qu’elle est lesbienne et aussi à des individus qui se déclarent bisexuels. Le coming out est un processus long qui varie d’une personne à une autre et qui consiste à se dévoiler à soi-même puis aux autres une orientation sexuelle qui n’est pas hétérosexuelle (Coalition des familles lgbt, n. d.-b).C’est, de même; l’affirmation de son orientation sexuelle ou de son identité de genre à soi-même dans une première étape et aux autres dans un second. Cette affirmation peut se produire à un moment important ou tout au long de sa vie (Coalition des familles lgbt, n. d.-a). De même, c’est un processus durant lequel une personne avoue publiquement son statut de « minorité sexuelle » (American Psychology Association [APA], n. d.).
Concepts relatifs à l’identité de genre
Le sexe et le genre sont deux notions à distinguer l’une de l’autre. Le premier est une notion stable et se réfère à la biologie mâle/femelle alors que le genre se rapporte à des concepts sociaux tels l’identité de genre, le gender-role, le transgenre, le transsexuel, le travesti etc.
a. Sexe
Il est à noter que le sexe est à différencier du genre. Ces deux termes sont souvent utilisés comme synonymes, bien à tort. Le sexe est la catégorisation biologique mâle/femelle qui se fait par rapport aux gènes, chromosomes et hormones (Helgeson, 2012); une catégorisation relativement stable alors que le genre est une catégorisation qui évolue selon les traits psychologiques et les rôles que la société attribue à un individu d’un sexe ou à d’un autre. Le sexe se réfère à la catégorisation biologique et le genre à la catégorisation sociale (Helgeson).
b. Genre
Plusieurs chercheurs ont étudié le genre et les anglo-saxons font une différence entre le gender et le gender-role. Le genre est une catégorisation qui se réfère aux traits que la société attribue à chaque sexe. A chaque genre est associé un ensemble de traits que la société dicte à un sexe d’avoir. C’est donc, d’une manière générale, le fait pour un individu de sexe mâle d’être reconnu comme homme ou pour un individu de sexe femelle d’être reconnu comme femme. Pour Nagoshi, Nagoshi, et Brzuzy (2014), le genre est un système de classification qui décrit les caractères et le comportement que la société attribue à un sexe comme, par exemple, le fait d’être puissant, insensible ou encore stoïque pour un homme et être fragile, sentimentale ou encore à fleur de peau pour une femme. Hausman (2001, cité par Nagoshi et al., 2014), Best et Foster (2004) et Helgeson (2012), quant eux, ont dit que le genre est un système qui attribue des caractères sociaux à un sexe; des croyances de comment devraient se comporter un homme ou une femme et qui souvent à l’origine de nombreux stéréotypes. En anthropologie, il est dit : Ce terme est de plus en plus utilisé pour désigner toutes les différences sociales, fonctions, statuts, symboles, valeurs positives et/ou négatives, qui s’attachent à un individu du fait de son sexe. (Godelier, 2004, p. 600) Plusieurs chercheurs anglo-saxons (Helgeson, par exemple) font la différence entre gender et gender-role. Le gender se limite pour un individu à être considéré comme homme ou comme femme par la société alors que le gender-role est l’ensemble des comportements que la société dicte à un individu à avoir selon son gender. Par exemple, un individu mâle peut être reconnu comme étant de gender masculin et ayant comme gender-role le fait d’être puissant, insensible ou encore stoïque pour reprendre l’exemple précédent. Le gender est l’ensemble des traits qui distinguent un homme d’une femme et le gender-role se réfère aux attributions de la société par rapport au masculin ou au féminin : la société attend des hommes qu’ils soient masculin et des femmes qu’elles soient féminin (Helgeson, 2012).
c. Identité de genre
L’identité de genre, encore appelé identité sexuelle, est le fait pour un individu de se sentir appartenir à un genre ou à un autre. Les anglo-saxons préfèrent parler d’identité de genre (gender identity ou gender-role identity) alors que les francophones parlent d’identité sexuelle, un terme qui porte un peu à confusion étant donné que sexe et genre sont deux notions différentes. L’identité de genre est donc, la perception qu’à un individu de son genre comme masculin, féminin ou une toute autre catégorie. Pour Helgeson (2012), l’identité de genre (le gender identity ou le gender-role identity) est la perception qu’un individu a de sa propre personne comme masculin ou féminin. Wilchins (2002, cité par Nagoshi et al., 2014), de son côté, l’a défini comme le désir profond d’un individu à être un homme, une femme ou une identité entre les deux ou même hors de ces deux catégories. Corraze a alors défini l’identité sexuelle comme « la conscience que le sujet a de son appartenance à l’un des deux sexes (…) on s’accorde pour penser qu’elle précède l’acquisition du rôle sexuel » (Corraze, 1982, p. 352). Gross, quant à lui, a dit : « l’identité sexuelle est la conception que l’on a de soi comme homme ou comme femme » (Gross, 2003, p. 75).
d. Masculin et Féminin
La dichotomie masculin/féminin est la configuration du genre que fait la société selon ses propres exigences associée à celle de mâle/femelle. En effet, le masculin est le genre qu’assigne la société aux individus de sexe masculin et le féminin aux individus de sexe féminin. En reprenant le même exemple, aucun individu de sexe masculin ne pourrait être considéré comme homme que s’il est puissant, insensible et stoïque et de même, un individu de sexe féminin ne peut être considéré comme femme que s’il est fragile, sensible ou encore à fleur de peau. Être homme ou femme est un statut que la société reconnait respectivement aux individus mâle et femelle qui répondent aux critères du masculin et du féminin dictés par la société où ceux-ci se trouvent (Chiland, 2003).
e. Transgenre
Une personne transgenre est une personne qui ressent ne pas appartenir au genre que la société attribue à son sexe. Une personne transgenre est un homme qui ne se définit pas comme masculin ou une femme qui ne se définit pas comme féminin. Une personne transgenre est une personne qui vit avec une identité de genre qui ne correspond pas à son sexe biologique (Helgeson, 2012). Ainsi, c’est une personne qui casse le code de l’identité de genre ou même qui passe d’un genre à un autre (Green, 2004, cité par Nagoshi et al., 2014). De même, une personne transgenre est une personne qui exprime son genre hors de la définition « normative » (homme masculin et femme-féminin) et qui a une envie quasiinexistante voire inexistante de recourir à une chirurgie ou à des traitements hormonaux (Bornstein, 1994, cité par Nagoshi et al., 2014). Dans ce cas-là on parle plus de transsexualisme.
f. Transsexuel
Une personne transsexuelle est une personne transgenre qui veut ou qui a fait en sorte d’avoir un sexe biologique qui corresponde à son identité de genre. Une personne transsexuelle est donc une personne transgenre qui a recouru soit à la chirurgie soit à des traitements hormonaux. Une personne transsexuelle a également une identité de genre « incompatible » avec son sexe biologique et qui a recouru à la chirurgie ou des traitements hormonaux afin de faire correspondre son genre et son sexe (Helgeson, 2012). C’est une personne qui ne se conforme pas aux normes de genre et qui recourt à la chirurgie pour faire coïncider son sexe biologique avec son identité de genre (Tamagne, 2011).C’est également une personne qui pense à recourir, qui est en train de recourir ou qui a recouru à des chirurgies ou des traitements hormonaux (Hird, 2002, cité par Nagoshi et al., 2014) pour concilier son genre et son sexe.
g. Travesti
Une personne travestie est une personne qui porte les vêtements du sexe opposé sans pour autant s’y identifier. Une personne travestie s’habille comme une personne du sexe opposé au sien sans pourtant vouloir se définir comme tel et encore moins recourir à un changement de sexe. Un travesti est donc un homme qui s’habille en femme sans se définir comme telle ou encore une femme qui s’habille comme un homme sans se définir comme tel. En 1910, Hirschfeld (cité par Tamagne, 2011) a défini le travestisme comme un ensemble de pratiques où des personnes portaient les vêtements de l’autre sexe. Hirschfeld (cité par Corraze, 1982) a également dit que cette pratique était accompagné par « un plaisir spécifique » à porter les vêtements de l’autre sexe.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. DEFINITIONS
1. Concepts relatifs à l’orientation sexuelle
2. Concepts relatifs à l’identité de genre
3. Lien entre orientation sexuelle et identité de genre
II. METHODOLOGIE
1. Cadre épistémologique
2. Type de recherche
3. Echantillonnage
4. Méthode de collecte de données
5. Méthode d’analyse des données
6. Considérations éthiques
III. RESULTATS
1. Perception de la société par rapport au genre masculin
2. Perception des gays par rapport à leurs identité de genre et orientation sexuelle
3. Perception des gays de la réaction de la société face à eux
4. Réactions des gays par rapport aux réactions de la société
5. Impacts des réactions de la société sur les gays
6. Relation entre les divers thèmes mentionnés
IV. DISCUSSIONS
1. Tentative d’explication des résultats obtenus par les théories existantes
2. Comparaison des résultats obtenus avec les résultats d’études existantes
3. Réflexions sur la méthodologie adoptée
CONCLUSION
Références citées
Annexes