Depuis des milliers d’années, les échanges ont toujours été la base des relations et des interactions entre les individus dans une société. De ce fait, ceux-ci peuvent se présenter sous différentes formes : échange social, échange culturel, la communication et les échanges économiques. Dans cet essai, l’on va seulement nous intéresser qu’aux échanges économiques entre les différents agents économiques. En effet, ce sont les seuls types d’échanges où interviennent un intermédiaire, dans ce cas-ci le marché et un instrument indispensable pour la circulation des marchandises, la monnaie. Celle-ci qui pendant de longues périodes s’est présenter sous différentes formes depuis sa découverte pendant la Rome antique. Elle s’est montrée être le moyen et l‘instrument incontournable dans les différents échanges marchands que l’on l’a substitué au troc qui est un échange direct entre deux biens, le moyen d’échange utilisé avant l’apparition de la monnaie ; du fait qu’il n’était pas très pratique dans la mesure où tous les biens marchands n’était pas tous divisibles et que la problématique de la valeur n’était pas encore résolue.
La monnaie est un instrument indispensable à l’économie dans la mesure où elle permet les transactions. A cet effet, sa maitrise et sa création est déterminante. La création monétaire est surtout une activité des banques qui ont la capacité de créer de l’argent quasiment à partir de rien. Ces derniers sont tenus d’assurer à la stabilité interne et externe de la monnaie en élaborant et en mettant en œuvre une politique monétaire accommodante.
GENERALITES DE LA MONNAIE
L’échange constitue la base fondamentale du développement d’une société. Avant l’Antiquité, il s’est présenté sous forme de troc par un échange direct entre deux biens. Face aux limites de ce dernier, la monnaie à pris une place centrale dans l’économie afin de faciliter les transactions.
FONCTIONS DE LA MONNAIE
Au cœur de telle ou telle société où règnent des rapports marchands ou division sociale du travail, les nôtres actuellement, la monnaie occupe sans conteste à la fois une place centrale et particulière de par sa nature multidimensionnelle. En effet toute transaction se règle en monnaie ; cela quel qu’en soit le type, l’objet et l’objectif de la transaction : qu’il s’agit d’un achat de consommation, qu’il s’agit d’une opération de crédit, qu’il s’agit d’une opération boursière ou qu’il s’agit encore d’un versement d’un salaire etc…
Il n’existe pas une seule et unique définition comme il n’en existe pas une homogénéité des points de vue dans la façon d’appréhender la monnaie. C’est-à-dire que la définition que l’on se donne varie d’un auteur à l’autre ou d’un groupe à d’autre et dépend du point de vue de l’analyse menée. Mais en définitive la monnaie qui est acceptée selon l’expression de Paul SAMUELSON parce qu’elle est acceptée, apparait comme un actif pouvant être détenu, échangé, prêté et conservé. Ainsi elle fait l’objet d’une demande et d’une offre pour les fonctions économiques qu’elle remplit, étant en dernière analyse un moyen de paiement indéterminé, général et immédiat. Indéterminée, parce qu’elle doit permettre de payer n’importe quelle dette et d’acquérir n’importe quel bien ou service. Général, parce qu’elle doit être admise en tout lieu, à tout moment, par tout le monde. Immédiat, parce que son transfert doit permettre de régler instantanément et de manière définitive les achats et les dettes.
Dans cette définition, on retrouve les trois fonctions traditionnelles de la monnaie.
Fonctions traditionnelles de la monnaie
Unité de mesure :
En tant qu’unité de mesure ou unité de compte, la monnaie est une unité de mesure numéraire qui sert à évaluer les marchandises, ainsi sa valeur ; la monnaie fournit à l’ensemble des marchandises la matière dans laquelle elles expriment leur valeur comme grandeur égale (produit du travail) et comparable sous le rapport de la qualité (temps de travail contenu dans ces marchandises). Autrement dit, l’expression de la valeur d’une marchandise est la forme monnaie de cette valeur, c’est-à-dire son prix ; Seul son pouvoir d’achat c’est-à-dire le(s) bien(s) et servie(s) que l’on peut obtenir en échange d’elle en sens inverse des prix.
De nombreux biens ont été utilisés au cours de l’histoire, pour remplir ce rôle, selon les endroits et les types de société : céréale dans les sociétés agricoles, bétail dans les sociétés pastorales, étoffe dans les sociétés commerçant avec l’extérieur, arme dans les sociétés guerrières. Il en est aujourd’hui à Madagascar, l’unité de compte est l’Ariary ; Dans les autres pays, elle est l’Euro, le Dollar, etc…
Moyen de paiement et d’échange :
La monnaie est considérée en tant que marchandise. Elle permet d’échanger un bien contre un autre bien par l’intermédiaire de la monnaie. A cette fonction, la monnaie permet de dissocier les opérations d’achat et de vente qui sont confondues dans le cadre d’un système de troc. Il s’agit d’un intermédiaire obligé dans les échanges ; tous les biens s’échangent contre de la monnaie qui, à son tour s’échange contre des biens. Pour cela, le moyen de paiement doit être unique et accepté par tous. Pour Jean Baptiste SAY , la monnaie « dans son rôle d’intermédiaire facilite les échanges et en circulant elle-même, elle-même permet aux biens de mieux circuler».
En effet, elle facilite les transactions des marchandises en tant que moyen ou intermédiaire d’échange, elle doit avoir cours légal c’est-à-dire qu’elle ne peut être refusée sur le territoire nationale dans les règlements et les paiements. La monnaie possède alors un pouvoir libératoire de dettes c’est-à-dire permet de se défaire instantanément de ses dettes au moment même du paiement de celles-ci.
Reserve de valeur et moyen de thésaurisation :
La monnaie peut être conservée un temps, étalant ainsi l’acte d’achat dans le temps. Dans de tel cas, la monnaie représente un lien entre le présent et le futur, c’est-à-dire qu’elle est un instrument d‘épargne ; « l’importance de la monnaie découle essentiellement du fait qu’elle constitue un lien entre le présent et le futur » selon Keynes .
Comme on peut toujours convertir la monnaie en n’importe quelle marchandise à n’importe quel moment, la passion à l’épargne devient chez chacun de plus en plus importante ; de plus la monnaie devient l’expression de la richesse sociale, la thésaurisation devient alors le canal d’adduction et de dérivation de l’argent en circulation. Cependant, les réserves de valeur évoluent en fonction de l’inflation. En période de hausse des prix, le pouvoir d’achat de la monnaie (la quantité de biens et services que l’on peut acquérir avec une unité monétaire) diminue, ce qui dégrade sa capacité à être une unité de réserve de valeur. Dans ce cas là, la monnaie n’assure plus la fonction de réserve car les agents économiques préfèrent substituer les actifs monétaires par des valeurs refuges qui rempliraient mieux cette fonction. Outre ses fonctions traditionnelles, la monnaie assure également des fonctions sociales et des fonctions politiques.
Fonctions sociales
Elle est un instrument privilégié de cohésion sociale dans la mesure où elle crée des liens entre les individus ou entre les groupes, elle permet donc d’unifier la société et crée une interdépendance entre les membres d’une société. Elle permet de compenser les pertes d’un argent, évitant ainsi la violence, car sans la monnaie, personne n’accepterait de se séparer de ce qui lui appartient contre quelque chose dont il risque de ne pas pouvoir se défaire. Puisque la monnaie repose sur la confiance de tous, on accepte de se séparer d’une richesse matérielle contre de la monnaie parce que l’on sait qu’elle permettra l’acquisition d’autre richesses matérielles. La monnaie permet donc, d’une part, de pacifier les relations sociales. D’autre part, la monnaie est le symbole d’appartenance à une communauté humaine sur un territoire donné. Elle permet de relier les individus producteurs et les clients. Elle contribue à l’émergence d’une conscience d’appartenir à un même monde, ce qui permet de souder une population.
Fonction politique de la monnaie
La monnaie a également une fonction politique. La monnaie constitue un outil puissant entre les mains des autorités publiques, car elle permet d’influencer considérablement l’activité économique. La politique monétaire peut servir les objectifs de croissances et de stabilité de prix. Un État donné corresponde une monnaie nationale, émise et contrôlée par les autorités publiques: les États-Unis ont le dollar, le Royaume-Uni la livre, etc. … Le gouvernement exerce donc un monopole ou un pouvoir sur la création et la gestion de la monnaie nationale. Ce pouvoir fournit un symbole politique puissant de promotion du sentiment d’identité nationale. Par le simple fait de son utilisation quotidienne par tous, une monnaie nationale souligne justement l’appartenance de chacun à une collectivité. Un rôle qui ressemble à celui joué par une langue nationale, que beaucoup de gouvernements (en particulier en France) s’attachent à promouvoir. Le monopole monétaire permet aussi aux gouvernements de bénéficier d’une source potentielle importante de revenus pour financer les dépenses publiques. Le monopole de la création de monnaie donne également au gouvernement un outil essentiel de gestion de l’économie: la politique monétaire peut être utilisée pour servir l’action étatique, que ce soit par la manipulation des taux d’intérêt ou par celle du taux de change. Enfin, le monopole public sur la monnaie trace une frontière explicite entre l’État et le reste du monde, renforçant encore l’autorité politique, d’après Benjamin J. Cohen .
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I: NOTION SUR LA MONNAIE
CHAPITRE I : GENERALITES DE LA MONNAIE
SECTION I : FONCTIONS DE LA MONNAIE
1. Fonctions traditionnelles de la monnaie
2. Fonctions sociales
3. Fonction politique de la monnaie
SECTION II : LES FORMES DE LA MONNAIE
1. Evolution et formes de la monnaie
2. Les mesures de la monnaie
SECTION III : LES THEORIES MONETAIRES
1. L’approche classique et néoclassique de la monnaie
2. L’approche Keynésienne de la monnaie
3. L’approche monétariste de la monnaie
CHAPITRE II : LE MARCHE MONETAIRE ET LA POLITIQUE DE REGULATION MONETAIRE
SECTION I : LE MARCHE MONETAIRE
1. Offres de monnaie
2. Demandes de monnaie
SECTION II : LA POLITIQUE MONETAIRE
1. Les enjeux de la politique monétaire
2. Les objectifs de la politique monétaire
3. Les instruments de la politique monétaire
4. Les canaux de transmission de la politique monétaire
SECTION III : LA POLITIQUE DE CHANGE
1. Le régime de change fixe
2. Le régime de change flexible
3. Le régime de change « dirty float »
PARTIE II: CONCEPTS DE LA CREATION MONETAIRE ET SES IMPACTS SUR L’ECONOMIE
CHAPITRE I : MECANISMES ET INSTRUMENTS D’ANALYSE DE LA CREATION MONETAIRE
SECTION I : ACTEURS DE LA CREATION MONETAIRE
1. Les banques commerciales
2. Les Banques Centrales
3. Le trésor public
SECTION II : MECANISMES ET LIMITES DE LA CREATION MONETAIRE
1. Mécanismes de la création monétaire
2. Les Limites de la création monétaire
SECTION III : LES CONTREPARTIES DE LA MASSE MONETAIRE
1. Les créances sur l’économie
2. Les créances sur l’extérieur
3. Les créances sur l’Etat
CHAPITRE II : IMPORTANCE DE LA CREATION MONETAIRE DANS L’ECONOMIE NATIONALE
SECTION I : REALITES DES PAYS ET SES POLITIQUES MONETAIRES
1. Cas des Pays développés et des Pays émergents
a. Le ralentissement de la croissance mondiale
2. Cas de Madagascar
SECTION II : APPORTS DE LA CREATION MONETAIRE DANS LES PAYS PRATIQUANTS
1. Mobilisation de l’activité économique
2. Amélioration de la demande intérieure
3. Amélioration de l’exportation
SECTION III : LES RISQUES LIEES A LA CREATION MONETAIRE
1. Risques d’inflation
2. Risques liées à la création monétaire dans l’économie mondiale
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE ET SOURCE