Conception theorique de la microfinance et de l’agriculture

LA MICROFINANCE

Certaines activités économiques ont besoin des ressources financières pour qu’elles puissent se développer. Ce besoin de financement connaissait une forte croissance presque partout dans le monde dans les années 80 ; les moyens de financement à cette époque, notamment les prêts bancaires, n’arrivent pas à s’y répondre. Cette situation pousse les opérateurs financiers à trouver d’autres moyens pour financer les activités, d’où la naissance de la microfinance.

Généralités sur la microfinance

L’accroissement de la dette des Pays En Développement (PED) et l’instabilité de certains Etats ont rendu difficile les relations financières entre leur gouvernement et les détenteurs de capitaux. Encouragés par les organisations internationales, ces dernières ont alors décidé de proposer directement des services de microfinance tels qu’épargne, crédit et assurance aux populations du Sud dont la plupart vit dans le monde rural.

Le développement du financement rural a été marqué dans les quarante dernières années par un glissement sémantique et conceptuel, du “crédit agricole” vers la microfinance. Après les Indépendances, les politiques de financement du monde rural étaient largement fondées sur le seul concept de “crédit agricole”, ciblé, subventionné, considéré comme un intrant dans le processus de production et distribué via des banques agricoles, banques de développement ou des projets. Face au constat d’échec de ces approches, et dans un contexte global de libéralisation des économies du Sud, s’est progressivement imposé le concept plus englobant, de “marché financier rural”. L’objectif n’est plus de promouvoir un crédit sectoriel, mais de favoriser le développement et la fluidité d’un “marché des capitaux ruraux” dans lequel le “crédit rural” n’est plus qu’un instrument financier parmi d’autres, constitutifs du système d’intermédiation financière global, moins contraint, durable, plus largement développé, reliant les ménages à la sphère macro-économique.

Concrètement, ce changement conceptuel a conduit d’une part, à porter les efforts sur la création d’institutions capables d’offrir durablement aux populations rurales un accès au financement répondant à leurs besoins et à leurs contraintes réelles ; d’autre part à responsabiliser le bénéficiaire des services de financement, notamment en lui donnant le libre choix de l’objet du crédit, à charge pour lui de payer le crédit à un coût permettant la durabilité du service financier . Sur cette base, s’est développée la microfinance. Celle-ci recouvre aujourd’hui des institutions de nature très diverse (réseaux mutualistes, entreprises de services financiers, banques, projets d’épargnecrédit), dont certaines atteignent une taille significative à l’échelle du développement, avec plusieurs millions de bénéficiaires. Le succès de certaines institutions de microfinance (IMF), la logique de développement de l’initiative privée qu’elles permettent de promouvoir, ont séduit les bailleurs de fonds, et un consensus large s’est établi autour de la microfinance comme levier du développement et de la lutte contre la pauvreté.

Fondements théoriques

L’approche théorique doit être à la base de toute chose puisque la spécification des théories utilisées est très fondamentale avant d’aboutir à la pratique, voilà pourquoi que Lénine annonce : « (…), la pratique dépourvue de théorie n’est qu’une course vers le suicide». La microfinance, en tant qu’activité économique, trouve bien son fondement théorique dans certaines écoles de pensée dans la science économique, analysons alors les différentes théoriques économiques expliquant cette activité de microfinancement.

Théories Classiques
L’avènement de la microfinance a eu lieu avec le contexte de la libéralisation financière dans le milieu des années 80. Or, c’est cette libéralisation que les classiques postulent dans ses théories, d’où le libéralisme économique. Ils affirmaient que quand on laisse libre les moyens de production, c’est-à-dire, admettre une propriété privée, chaque agent aura son intérêt individuel, ce qui aboutira à son tour à l’intérêt général grâce à l’existence d’une main invisible sur le marché. Cette théorie explique bien la naissance des microfinances parce que la libéralisation financière permet aux agents ou organismes financiers de manifester leur offre de capitaux sur le marché financier. Ces offreurs auront ses propres intérêts sur ce marché grâce à la plus-value créée par cette offre de capital. Néanmoins, les demandeurs auront aussi ses avantages grâce à l’utilisation de ces capitaux qui créent des surplus de revenu ; ce qui aboutira en final à l’intérêt général dans l’économie. La microfinance a été donc fondée sur la théorie classique qui postule le libéralisme économique, source de l’intérêt général et de l’équilibre.

L’économie classique s’est définie généralement comme une économie de l’offre, selon laquelle, il faut agir sur l’offre pour atteindre l’équilibre sur un marché, c’est-à dire que quand il y a de l’offre, la demande s’en suit. D’où « Toute offre crée sa propre demande », ou bien « c’est la production qui ouvre des débouché aux produits » .On pense souvent que c’est le déséquilibre sur le marché financier qui cause les crises économiques ; certains agents ne veulent pas exprimer leur besoin de financement sur le marché. On assiste alors à un marché de crédit insuffisant qui se traduit par l’inadaptation, voire même l’excès, de l’offre par rapport à la demande de crédit ; ce qui exige une formulation de nouvelle offre. C’est sur la recherche de cette nouvelle forme d’offre de crédit que la microfinance était née ; la concurrence sur le marché conduit certains offreurs de produire une autre forme d’offre de crédit avec des conditions différentes de celui du présent, d’où la création du système de microcrédit. Par suite, les agents non intéressant au système de crédit précédent joindra cette nouvelle offre qui demeure adaptée et favorable à ses situations. La loi des débouchés constitue donc une émergence de la microfinance grâce à la production d’une nouvelle forme d’offre de crédit favorable et satisfaisant la situation de nombreux ménages, et qui les incitent enfin d’adhérer dans le système financier.

Ainsi, la théorie sur le marché monétaire était bien au cœur du fondement de la microfinance ; elle affirme que s’il s’avère que certains revenus ne soient pas immédiatement utilisés pour la consommation, les excédents qui en résultent sont placés sur le marché monétaire sous forme d’épargne. Dès qu’elle est empruntée, cette épargne est réinjectée dans l’économie sous forme d’investissement (gonflement du capital). L’intérêt payé par les emprunteurs aux épargnants permet de garantir qu’aucune épargne ne soit retirée du marché monétaire. Le marché monétaire s’équilibre par une modulation du taux d’intérêt.

Théorie néo-classiques
La théorie néo- classique, une théorie à base de microéconomie, a aussi une grande importance dans le fondement de la microfinance. A la différence des théories classiques, elle se caractérise par l’analyse du calcul à la marge et de l’équilibre lequel soit partiel ou général, et donc le raisonnement par rapport aux marchés. Cette théorie cherche l’explication des phénomènes économiques au niveau des comportements individuels guidés par le principe de rationalité. Elle s’est définie comme objectif la recherche du maximum d’utilité ou de satisfaction, compte tenu de la contrainte de revenu pour les consommateurs, et le maximum du profit pour les producteurs sous contrainte de leur fonction de production.

C’est sur cette idée de la recherche du maximum de profit que peuple la raison d’émergence de diverse institutions et organisations, et bien les IMF en tant que producteur des services financiers. Le marché ainsi considéré est ici le marché financier dont le prix est le taux d’intérêt sur lequel les institutions financières cherchent à maximiser leur profit. Pour les IMF, les coûts de production liés à leur fonction réside dans la rémunération des salariés et du capital investi (achat des biens mobiliers et immobiliers, divers constructions,…) ; et pour avoir du profit, il faut donc que leur production soit supérieure à la somme de ces différents coûts. On peut résumer ce postulat néo-classique par la formule suivante :

Max П = p Y – wN – r K

Sous contrainte : Y = f (N, K)

Avec : Y : production, П : profits,

w : salaire, N : travail, r : intérêt, K : capital

Littéralement, le profit total est obtenu par la différence entre la recette totale(RT) et le coût total(CT). La recherche du profit maximum exige comme condition de premier ordre l’égalisation entre la recette marginale (variation de la recette totale résultant de l’intérêt de l’octroi de crédit supplémentaire) et le coût marginale (coûts du dernier prêt) lié à l’opération crédit des IMF, comme le cas d’une entreprise en situation de monopole, sous l’hypothèse que l’élasticité prix de la demande soit égale à 1.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie 1 : CONCEPTION THEORIQUE DE LA MICROFINANCE ET DE L’AGRICULTURE
I.1- La Microfinance
I.1. 1- Généralités sur la microfinance
I.1.2- Fondements théoriques de la microfinance
I.1.3- Caractéristiques de la microfinance
I.2- L’agriculture
I.2.1- Fondements théoriques du développement agricole
I.2.2- Caractéristiques de l’agriculture
I.2.3- Rôles de l’agriculture
Partie 2 : LA MICROFINANCE ET L’AGRICULTURE A MADAGASCAR
II.1- Etat des lieux de la microfinance et de l’agriculture à Madagascar
II.1.1- La microfinance à Madagascar
II.1.2- L’agriculture malgache
II.2- Rôles de la microfinance dans le développement de l’agriculture à Madagascar
II.2.1- Rôles économiques
II.2.2- Rôles sociaux
II.2.3- Etude de cas : le réseau Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel (CECAM)
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLE DES MATIERES

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