Conception négative sur l’effet de la dépense publique sur la croissance économique 

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APPROCHES THEORIQUES SUR LES DEPENSESPUBLIQUES

La croissance économique est au centre des préoccupations des gouvernements de tous les pays du monde et caractérise l’histoire économique du monde depuis la révolution  industrielle.  Plusieurs  moyens  ont  été  mise  en  œuvre  pour  avoir  un  taux  de croissance élevé et la politique budgétaire notamment la dépense publique figure justement  l’une  de  ces  moyens.  Différentes études ont  été menées  pour analyser l’incidence de la politique de dépense publique sur la croissance économique. Dans ce chapitre, nous allons voir les débats théoriques de l’effet de la dépense publique sur la croissance économique et l’effet de la dépense publique sur la croissance économique dans le PED.

Débat théorique sur l’effet de la dépense publique sur la croissance économique

Comme la dépense publique figure parmi les moyens qui permettent à l’Etat d’intervenir dans l’organisation économique, les théories avancées en relation avec les dépenses publiques concernent principalement les impacts positifs ou négatifs des dépenses publiques sur la croissance économique. Dans cette section, nous allons voir les théories qui sont les plus répandues.
Théories  qui  soutiennent  que  la  politique  des dépenses publiques contribue  à la promotion de la croissance :
Conception keynésienne de la dépense publique:
Dans son ouvrage « la théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie », Keynes affirme que l’Etat doit intervenir pour corriger les déséquilibres du système. Ainsi, Keynes7 a toujours considéré l’interventionnisme un instrument de stabilisation de la situation économique et c’est la raison pour laquelle qu’il utilise la dépense publique comme moyen d’interventionnisme.
Pour les keynésiens, la dépense publique permet d’assurer une solidarité sociale et elle joue le rôle de stabilisateur économique ; alors la manipulation par l’Etat de la dépense publique est une stratégie de régulation de l’économie. La dépense publique pour eux encourage les gains de croissance car la dépense publique soutient la demande en période de crise et le réduit en période d’expansion.
En effet, cette théorie est expliquée dans le cadre d’une crise économique. Lors d’une récession économique, l’Etat procède à une augmentation des dépenses publiques pour pouvoir augmenter la demande globale, qui par la suite augmentera la production. Et cette augmentation de la production entrainera une augmentation du revenu, donc une croissance économique. En période de crise, la politique de l’Etat consiste à diminuer les dépenses publiques. Donc, Keynes trouve un intérêt sur les dépenses publiques tant au niveau économique que social.
Principe de multiplicateur keynésien :
L’intérêt d’une politique budgétaire réside, selon lui, dans sa capacité à stimuler l’activité économique. La recommandation de la politique économique est donc de relever le niveau de la demande globale par l’effet de la dépense publique. Le résultat de cette stimulation est égal au montant des dépenses publiques associées à un coefficient multiplicateur. En effet, la dépense stimule la production, ce qui entraîne une hausse d’ un revenu supplémentaire de même montant pour les agents économiques , Ceux-ci affectent ce revenu pour partie à l’épargne et pour partie à la consommation, la répartition se faisant en fonction de leur propension à consommer (c). Partie consommée suscite à son tour une augmentation de demande globale. Cette hausse de la demande globale va stimuler à nouveau la production et qui va restimuler de nouveau le niveau de revenu et ainsi de suite. Le processus se répète ainsi à l’infini, en s’amortissant d’autant plus vite que la propension à consommer est plus faible. C’est ainsi que s’explique l’existence d’un effet multiplicateur de la dépense publique.
Au total, une augmentation de dépense publique provoquera un accroissement global de revenu y qui sera un multiple :
∆Y = K ∆G le multiplicateur des Dépenses publiques
∆Y représente la variation de revenu global
∆G représente la variation de dépense publique
Et l’on peut montrer que le multiplicateur K est égal à 1\ (1-c).
Par exemple, pour une propension à consommer de 80%, le multiplicateur de dépense est de 5 ; d’où, l’augmentation de la dépense entraine une augmentation de 5 fois de revenu global.
Théorie explicative de la croissance des dépenses :la loi de Wagner8 :
Wagner (1835-1917) était le premier auteur qui a essayé de fournir une explication de la croissance des dépenses. Il affirmait que la croissance des dépenses publiques était rapide que celle de la richesse créé au cours du temps.
La loi de Wagner constitue la plus célèbre explication de la croissance des dépenses publiques. L’idée est simple : l’industrialisation conduit à l’augmentation de l’intervention de l’état et à l’accroissement de la part des dépenses publiques dans le revenu national. Les innovations technologiques telles que l’industrialisation entraînent continuellement des difficultés au niveau de l’activité économique exigeant des formes développées et de nouvelles organisations de la vie collective. Alors, l’Etat doit intervenir en utilisant la dépense publique pour pouvoir s’adapter à la progression de novelle technologie.
L’apparition successive de nouvelles technologies induites par l’industrialisation implique des mutations technologiques. Il s’ensuit un développement des activités de recherche, d’une part, ainsi qu’une augmentation de la taille des investissements d’autre part, de telle sorte que l’Etat est amené à intervenir également.
Cette loi de Wagner fait aussi référence à celle d’Engel (1821-1896) du fait que la croissance du revenu implique la diminution des dépenses en consommation mais par contre inclut une augmentation du poids relative des dépenses d’épanouissement telles les dépenses relatives à l’éducation ou à la santé (CROS, 1994). Ces approches donnent une idée du rôle qu’importe l’Etat dans la société.
Théorie de la croissance endogène :
Les théories de la croissance économique ont connu un important bouleversement dans les années 1980 à la suite des articles le Lucas et de Romer9. Ce dernier a lancé l’expression de croissance endogène. Ces modèles de croissance envisagent que la croissance de long terme est influencée par les facteurs endogènes et donc par l’Etat par le biais de la politique budgétaire, et on souligne bien le rôle de dépense publique dans la croissance endogène. Cette dernière est assimilée à un phénomène auto-entretenu par accumulation de quatre facteurs principaux : le capital physique, la technologie, le capital humain et le capital public. Le rythme d’accumulation de ces variables dépend de choix économiques, c’est pourquoi on parle de théories de la croissance endogène.
Dans l’approche théorique, les auteures affirment qu’une augmentation des dépenses publiques contribue à la réalisation de la croissance à long terme. Barro démontre que la dépense publique est directement productive et doit donc être considérées comme un des facteurs de la fonction de production. La contribution du secteur public à la croissance comprend les dépenses d’éducation, afin d’accroitre le capital humain et de recherche-développement, mais aussi celles d’infrastructures en matière de transport et de communication. Ces dépenses ont un effet cumulatif ; elles permettent d’augmenter la croissance qui induit un accroissement des recettes publiques et donc de la dépense publique facteur de la croissance.
Conception négative sur l’effet de la dépense publique sur la croissance économique :
Conception classique de la dépense publique:
Les partisans de la théorie classique évoquent que les sommes prélevées par l’Etat ne sont pas utilisées de manière efficiente, elles servent à financer des activités peu utiles, à entretenir des fonctionnaires et des entreprises peu productifs11.De manière plus originale et analytique, A Smith qu’il revient également à l’état de prendre en charge la fourniture de biens publics. Il y a un certains nombres de projets d’infrastructures dont le coût initial est tellement important qu’aucun individu ne va financer car il est impossible d’obtenir un rendement positif sur les capitaux engagés à l’échelle d’une vie. L’état doit intervenir car ces investissements sont indispensables au bon fonctionnement de la société ; par exemple, celles de biens et services qu’il est impossible de produire dans les conditions du marché (routes, ponts, travaux publics …)
D’après les classiques, l’Etat a tendance à dépenser plus qu’il ne prélève par l’impôt. Parfois, ceci aboutit à un déficit au niveau des Finances Publiques conduisant l’Etat à procéder à une création monétaire qui est une source d’inflation ou à un emprunt auprès du public qui est source d’effet d’éviction.
Ainsi, pour cette théorie, la dépense publique constitue un poids pour l’économie tant par les prélèvements qu’elle implique, que par les choix des dépenses effectuées qui seraient moins productives. Elles peuvent freiner la croissance en empêchant une utilisation privée des ressources, censée être plus productive. Cette théorie classique considère que les sommes prélevées par l’Etat aux agents privés seront mieux allouées par ces derniers par rapport à l’allocation publique.
Enfin, les libéraux suggèrent que les dépenses publiques devraient être minimes pour assurer le fonctionnement des services administratifs les plus essentiels car toutes dépenses supplémentaires provoqueraient des gaspillages.
La conception de la nouvelle macroéconomie classique sur la dépense publique :
La nouvelle économique classique considère que les politiques économiques conjoncturelles, appelées aussi politique économique discrétionnaires, ne sont pas efficaces.
Pour Friedman12, l’augmentation de la quantité de monnaie en circulation par rapport à la production nationale entraine un effet inflationniste, or, la politique de dépense publique entraine une augmentation de quantité de monnaie en circulation, alors la dépense publique entraine un effet inflationniste. Donc, lutter contre l’inflation consiste alors en une diminution de dépense publique. Pour lui, relancer l’économie par une hausse de la quantité de monnaie n’aura que des effets bénéfiques temporaires sur l’emploi car les individus ne vont être victimes que d’une illusion monétaire: attirés par une hausse du salaire nominale, mais retrouve la situation normale après constatation qu’il n’y a pas eu d’augmentation du salaire réelle. Ce qui explique que les monétaristes sont contre les politiques économiques discrétionnaires à court terme à savoir la politique de dépense publique.
Selon Robert Barro, pour expliquer l’inefficacité de la politique économique conjoncturelle, notamment la dépense publique, il reprend le principe d’équivalence « ricardien »13, selon lequel un déficit budgétaire tel que la dépense publique n’a pas l’effet attendu sur la demande car les individus anticipent une augmentation future des impôts nécessaire pour que l’Etat rembourse sa dette. Ils réduisent donc leur consommation et augmentent leur épargne pour pouvoir payer les impôts futures ; les effets de l’augmentation des dépenses publiques sont les mêmes qu’elle soit financée par l’augmentation des impôts ou par le déficit budgétaire.
Les effets négatifs des dépenses publiques excessives selon la FMI et la Banque Mondiale:
Comme principaux bailleurs de fonds, le FMI et la Banque Mondiale ont leurs propres approches concernant l’excessivité des dépenses.
Selon la FMI, l’augmentation des dépenses entraîne une augmentation de la demande globale, qui est constituée par l’ensemble de la consommation, de l’investissement ainsi que des dépenses de l’Etat. Or, l’augmentation de la consommation entraine l’augmentation d’importation. Il apparaît donc une importation supplémentaire qui s’ajoute à l’importation habituelle, ce qui va impliquer un déficit commercial. Ce déficit commercial va par la suite induire à un endettement extérieur de l’Etat. De ce fait, la croissance des dépenses ne peut qu’accroître l’endettement de l’Etat. Alors, l’augmentation de dépense publique entraine un effet négatif sur la croissance.
Selon la Banque Mondiale, l’augmentation des dépenses entraine aussi à un déficit budgétaire et par la suite une augmentation de la demande globale. Ainsi, la demande globale excèdera l’offre globale. Par l’excès de la demande par rapport à l’offre, le prix des produits intérieurs va augmenter, ce qui va abaisser la compétitivité prix des produits nationaux, ce dernier entraine une diminution de l’exportation et donc en déficit commercial.
Par le déficit commercial va aussi se produire une aggravation de l’endettement extérieur.
Effet de dépense publique sur la croissance économique dans le PED
Nous avons traité dans la section précédente les approches théoriques sur les dépenses publiques. Mais la question à reste de savoir : l’effet de la dépense publique est- il-même ou pareille dans tous les Pays ? C’est la raison pour laquelle on a intérêt de faire l’étude sur l’effet de la dépense publique dans le PED. Pour éclaircir, nous effectuerons d’abord une approche théorique du concept des dépenses publiques improductives, avant d’entamer l’étude du caractère des dépenses publiques aux PED.
Approche théorique des dépenses publiques improductives :
Amin14 ,1989 explique l’improductivité des dépenses publiques en considérant que le développement de l’Etat, en Afrique subsaharienne, apparaît au plan de ses effectifs et son sous-développement réside dans son efficacité productive. L’auteur fait remarquer dans son ouvrage que l’actif de l’Etat est certes, composé de résultats important mais, il ne corresponde pas moins vrai que de ses investissements sont, en général, improductifs.
En effet, les Administrations fonctionnent avec des effectifs excessifs qui ne correspondent pas à leurs besoins réels et réalistes dans un contexte d’extrême rareté financière et de modifications fondamentales de certaines missions de l’Etat; ce qui entraîne un alourdissement de la masse salariale sans commune mesure avec les possibilités financières de l’Etat. En outre, les services publics font l’objet de gaspillages, notamment au niveau de l’utilisation abusive des moyens de télécommunication, des appareils électriques, d’énergie…
Un point très important sur le caractère improductif de certaines dépenses publiques considère que l’inefficacité de certaines dépenses publiques dépend des objectifs de l’Etat concernant l’ensemble des décisions publiques.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I: CADRE THEORIQUE
CHAPITRE I : LES DIFFERENTES CONCEPTIONS THEORIQUES CONCERNANT LES DEPENSES PUBLIQUES
Section I : Notions sur la dépense publique
I. Définition de la dépense publique :
II. Classification des dépenses publiques :
Section II : Concept de bases sur la croissance économique
I. Définition de la croissance économique:
II. Les facteurs déterminants de la croissance:
CHAPITRE II : APPROCHES THEORIQUES SUR LES DEPENSES PUBLIQUES
Section I : Débat théorique sur l’effet de la dépense publique sur la croissance économique
I. Théories qui soutiennent que la politique des dépenses publiques contribue à la promotion de la croissance :
1) Conception keynésienne de la dépense publique:
2) Théorie explicative de la croissance des dépenses : la loi de Wagner :
3) Théorie de la croissance endogène :
4) Selon Richard Musgrave :
II. Conception négative sur l’effet de la dépense publique sur la croissance économique
1) Conception classique de la dépense publique:
2) La conception de la nouvelle macroéconomie classique sur la dépense publique
3) Les effets négatifs des dépenses publiques excessives selon la FMI et la Banque Mondiale:
Section II : Effet de dépense publique sur la croissance économique dans le PED
I. Approche théorique des Les dépenses publiques improductives :
II. Effet de l’accroissement de dépense publique dans le PED :
1) Les dépenses consécutives à l’accession à l’indépendance :
2) Les dépenses résultant de la croissance démographique :
3) Les dépenses résultant du sous-développement :
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
PARTIE II: ANALYSE DE L’EFFET DE LA DEPENSE PUBLIQUE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE MADAGASCAR :
CHAPITRE I : LES APPORTS DE DEPENSE PUBLIQUE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Section I : Impact économique de dépense publique à Madagascar
I. Evolution de dépense publique (2007-2013) :
1) Première phase de croissance des dépenses : de 2007 à 2008
2) Deuxième phase de régression des dépenses : En 2009
3) Troisième phase de croissance de dépense : de 2010 à 2011
4) Quatrième phase de régression de dépense : de 2012 à 2013
II. Bilan sur l’économie et la situation interne de Madagascar
III. Contribution des dépenses publiques sur les secteurs productifs
IV. Contribution des dépenses publiques sur l’accroissement de production nationale
1) En 2007 et 2008
2) De 2009 à 2011
Section II : L’effet de dépense publique sur le bien être de la population Malgache
I. Evolution de la dépense sur l’infrastructure et social (2008-2013)
II. Conséquence de l’utilisation de dépense sur l’infrastructure et sociale
1) Dans le domaine de la santé
2) Dans le domaine d’éducation
3) Sur l’amélioration et construction des infrastructures
CHAPITRE II: LES RESULTATS CONTROVERSES POUR MADAGASCAR
Section I : Limite de politique de dépense publique à Madagascar
I. Inflation non maîtrisée
II. L’effet d’éviction
III. Accroissement de la dette publique
IV. L’augmentation de taux d’imposition
Section II : Problèmes rencontrés sur l’utilisation de dépense publique
I. Manque de ressources face aux besoins croissants
II. Forte corrélation traditionnelle entre dépenses publiques et financement extérieur
III. Mauvaise allocation de dépense publique :
IV. Tendance croissante du poids des institutions politiques dans le budget de l’Etat
CHAPITRE III : LES CONDITIONS POUR QUE LES DEPENSES PUBLIQUES SOIENT SOURCE DE CROISSANCE ECONOMIQUE
Section I : Réforme quantitative des dépenses publiques
I. Mesure de réduction des dépenses publiques :
II. Les principales activités pour orienter les dépenses publiques :
Section II : Au niveau de la gestion de la dépense publique :
I. Amélioration de la gestion et allocation de la dépense
1) Identification de « bons » objectifs
2) Maîtrise de l’accroissement des ressources consommées
II. Modernisation du contrôle :
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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