Conception d’un service d’information sur les politiques des éditeurs en matière d’auto-archivage

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Posture intellectuelle et problématique

Posture intellectuelle et ancrage méthodologique

Nous pensons que les sciences humaines et sociales, et les sciences de l’information et de la communication plus particulièrement, se doivent d’intervenir au sein de la société pour contribuer à répondre aux problèmes. Ali Kazancigil, par exemple, qui réfléchit sur le rôle des sciences sociales au sein de la société précise ainsi :
« Les sociétés humaines, vivant dans des environnements complexes, interconnectés, qui changent rapidement, ne cessent de se différencier et de se segmenter. Il est difficile, à maints égards, pour les individus et les groupes sociaux, de faire face et de s’adapter à cette situation […] Les sciences sociales disposent d’outils théoriques, méthodologiques et pratiques capables d’aider les sociétés à surmonter ces insuffisances, à comprendre les défis actuels et à définir les politiques nécessaires pour les relever. » (KAZANCIGIL, 2003)114
C’est cette posture intellectuelle que nous avons volontairement adoptée ici. Notre cadre de référence théorique s’inscrit ainsi principalement dans une démarche de recherche-action dans laquelle les théories et les pratiques s’articulent « dans une perspective de changement social » (GAUTHIER, 1984)115.
Depuis les années 80, la recherche-action est une démarche scientifique et une posture intellectuelle qui est très prisée dans le domaine des sciences de l’éducation (MONTAGNE-MACAIRE, 2007)116. Marie-Renée Verspieren précise à propos de l’importance de la recherche-action pour les sciences de l’éducation :
« Elle reconnaît l’action comme étant l’une des composantes du processus de recherche. Or l’action est également au coeur de l’éducation. La caractéristique première de l’éducation est l’action, puisque l’éducation suppose toujours action transformatrice de l’apprenant. La recherche-action apparaît donc être la démarche adéquate à l’objet éducation. » (VERSPIEREN, 1997)117 Soulignons que si la recherche-action est une démarche scientifique qui est avant tout utilisée dans le domaine des sciences de l’éducation, elle constitue toutefois également une démarche intéressante pour les sciences de l’information et de la communication. Un article récent de Vincent Meyer rappelle ainsi que la recherche-action a toute sa place dans notre discipline. Cet auteur souligne ainsi :
« Les recherches doivent être en prise avec les préoccupations actuelles des exercices professionnels et se situer dans une coproduction de savoir entre des experts et des profanes ayant un rapport différent à la situation ou à un objet technique à vocation communicationnelle […] Par ailleurs, il faut reconnaître que la participation des professionnels facilite aussi l’actualisation des savoirs théoriques. » (MEYER, 2012)118
La plupart des auteurs s’accordent à dire que l’invention du terme recherche-action revient à Kurt Lewin (GOYETTE, LESSARD-HEBERT, 1987119; DOLBEC, 2003120). Le concept trouve ses origines dans les années 1940 durant la Seconde Guerre mondiale. Les pouvoirs publics américains ont demandé à Kurt Lewin de modifier les habitudes alimentaires de la population. Il était non seulement chargé d’analyser les habitudes et les usages de la population (ce qui est une démarche scientifique traditionnelle), mais aussi de transformer les comportements et les habitudes de la population. Ce chercheur est ainsi passé d’un rôle passif à un rôle actif : Kurt Lewin est devenu lui-même un acteur de changement social. Il avait comme objectif de transformer la réalité. Suite à ses travaux et ses multiples expérimentations, Kurt Lewin pose les bases d’une nouvelle démarche scientifique, la recherche-action (LEWIN, 1943)121.

Une notion hétéroclite

Jacques Rhéaume attribue au projet Lewinien « l’idée du développement de la science dans et par l’action […] ». D’après lui, la recherche-action s’appuie « sur la correspondance établie entre le processus de la pensée scientifique, de la recherche de type expérimental en particulier et de celui de l’action sociale planifiée vue sous l’angle d’un processus de résolution de problème » (RHEAUME, 1982)122.
Définir la recherche-action n’est pas un exercice aisé. Il existe de multiples cadres de références. L’ambigüité de la notion provient principalement de la diversité des approches conceptuelles de la recherche et du trait d’union entre les termes recherche et action (GOYETTE, LESSARD-HEBERT, 1987)123.
Louisette Lavoie et ses collègues ont le mérite d’avoir proposé une définition de la recherche-action qui constitue en quelque sorte une synthèse de toutes les définitions existantes : « La recherche-action est une approche de recherche, à caractère social, associée à une stratégie d’intervention et qui évolue dans un contexte dynamique. Elle est fondée sur la conviction que la recherche et l’action peuvent être réunies. Selon sa préoccupation, la recherche-action peut avoir comme buts le changement, la compréhension des pratiques, l’évaluation, la résolution des problèmes, la production de connaissances ou l’amélioration d’une situation donnée. La recherche-action doit : avoir pour origine des besoins sociaux réels, être menée en milieu naturel de vie, mettre à contribution tous les participants à tous les niveaux, être flexible (s’ajuster et progresser selon les événements), établir une communication systématique entre les participants et s’auto-évaluer tout au long du processus. Elle est à caractère empirique et elle est en lien avec le vécu. Elle a un design novateur et une forme de gestion collective où le chercheur est aussi un acteur et où l’acteur est aussi chercheur » (LAVOIE et al., 1996)124.
Tous les auteurs mettent l’accent sur l’aspect collaboratif d’une recherche-action. Cette dernière est avant tout un projet collectif. Cette collaboration se fait à plusieurs niveaux :
 Une collaboration entre le chercheur et les différents partenaires sociaux (GRELL, WERY, 1981)125. Cette assemblée de personnes composée à la fois par des chercheurs issus du monde de la recherche et des professionnels concernés directement par une problématique donnée, constitue ce qu’appelle René Barbier le chercheur collectif (BARBIER, 1996)126.
 Une démarche collective de la part des chercheurs engagés dans une démarche de recherche-action. Si dans la plupart des cas, il y a plusieurs chercheurs qui sont engagés dans une même démarche de recherche-action, il est tout à fait possible pour un chercheur de s’engager seul dans une telle démarche (MAYER, OUELLET, 1991)127. La thèse est un exercice solitaire et individuel et vise à encourager la production intellectuelle du jeune chercheur. Dans cette optique, il n’est pas étonnant de s’engager tout seul128 dans une démarche de recherche-action auprès d’un certain nombre d’acteurs économiques.
Un autre aspect important que l’on peut trouver dans les définitions tient à l’essence même de la recherche-action : la volonté de devenir un acteur de changement et/ou d’accompagner le changement.

Un service d’information sur les politiques des éditeurs en matière de libre accès pour l’ensemble des acteurs

Comment convaincre les éditeurs et les institutions de recherche de travailler ensemble sur les équilibres à trouver entre la pérennité des modèles économiques et l’avancée du libre accès ?
Au-delà des échanges qui peuvent se développer dans un groupe de travail, nous avons appuyé l’hypothèse selon laquelle le développement d’un service recueillant les politiques de libre accès des éditeurs au regard de la spécificité de leur domaine et de leur lectorat serait une avancée significative.
À la demande des membres du groupe de travail du GFII, nous avons mené des investigations pour apporter les éclairages nécessaires.
Les services d’information existants sur les politiques des éditeurs en matière d’auto-archivage (dont SHERPA/RoMEO) étant inadaptés aux besoins des chercheurs et des éditeurs français, nous avons sensibilisé les communautés scientifiques et les éditeurs à la nécessité de mettre en place un dispositif national afin de pouvoir accompagner au mieux les chercheurs et les médiateurs dans le processus de dépôt des publications.
Notre contribution au dispositif d’Héloïse se manifeste sous la forme d’un projet d’ingénierie documentaire dont la finalité est de mettre en place un nouveau dispositif d’information. Comme le précise Brigitte Guyot, « […] ce sont de gros projets basés sur l’évaluation préalable de la situation, l’identification des contraintes, la recherche de solution (résolution de problème) ou de propositions pour justifier une nouvelle implantation ou l’ouverture d’un nouveau système d’information. Les savoir-faire sont ici ceux de responsable de projet ou de participant à un groupe projet : bonne connaissance de l’entreprise et des autres dispositifs d’information existants, insertion dans son fonctionnement, positionnement stratégique, capacité à faire travailler les gens ensemble ou à s’insérer dans un projet, identification des problématiques d’information sous-jacentes au projet, analyse des forces en présence, argumentation de son point de vue, prise en compte des cibles. » (GUYOT, 2011)151
La posture adoptée dans cette étape fut donc celle d’un ingénieur empruntant les méthodes de travail habituelles : analyse des besoins, analyse fonctionnelle et prototypage du nouveau service. Notre contribution au dispositif d’Héloïse s’est ainsi manifestée dans un premier temps sous la forme d’une analyse des besoins des acteurs. Cette analyse nous a permis de faire un certain nombre de recommandations pour sensibiliser à la fois les éditeurs et les communautés scientifiques à la nécessité de mettre en place un dispositif français. Comme le soulignent Xavier Roegiers et ses collègues, toute analyse des besoins devrait en effet « […] conduire à une prise de décision. Décision de mener une action de formation, si ce type d’action est jugé le plus pertinent, ou encore une combinaison d’une action de formation et d’un autre type d’action, voire même la décision de ne pas recourir momentanément à la formation. Quelle que soit la décision prise, l’adhésion de tous les membres concernés par la décision est requise. Une logique de négociation est donc de mise […].» (ROEGIERS et al., 1992).
Puis, par le biais d’une analyse fonctionnelle des services d’information similaires existants, nous avons pu proposer un certain nombre de recommandations pour le prototype français.
Notre travail s’inscrit ici dans une démarche scientifique qui peut être qualifiée comme une recherche d’application. Il s’agit de proposer aux acteurs des stratégies d’action diverses, mais seuls ces acteurs disposent d’un pouvoir décisionnel.

Les avantages de la méthode MICMAC

L’analyse structurelle est la première étape de la prospective, une méthode (scientifique) qui permet d’analyser les futurs possibles d’un système. La prospective étant très répandue dans le domaine du management stratégique, il existe une multitude d’outils qui permettent aux dirigeants d’envisager les scénarios d’avenir possibles de leur entreprise ou de leur organisation. Si durant les années 1954 et 1962, les fondements de la planification stratégique sont nés avec les articles de T. Staudt177 (1954), Ch. Kline178 (1955), D. Edwing179 (1956) R. Young180 (1961) et l’apparition du premier modèle de planification stratégique en 1962181, l’histoire a surtout retenu le modèle LCAG, mis au point en 1965 par les professeurs Learned, Christensen, Andrews et Gut. Ce modèle comporte 5 phases :
1. Le diagnostic interne dont l’objectif est d’identifier les forces et les faiblesses de l’entreprise par rapport aux entreprises concurrentes
2. Le diagnostic externe dont l’objectif est d’identifier les opportunités et les menaces dans l’environnement pour l’entreprise
3. L’analyse des stratégies d’actions possibles (les possibilités d’actions de l’entreprise)
4. L’éclaircissement des valeurs managériales (créer une vision commune aux dirigeants de l’entreprise)

La liste complète des variables195 identifiées

Actions des pouvoirs publics et des institutions publiques en France, en Europe et dans le reste du monde

Ce thème prend en compte :
– Les stratégies politiques en matière de libre accès qui émanent des pouvoirs publics et des institutions publiques en France, en Europe, et dans le reste du monde ;
– Le développement du libre accès en France et dans le reste du monde. Ce développement peut se traduire par :
o Le développement des mandats obligatoires ;
o Le mouvement d’interconnexion des archives ouvertes ;
o Le développement des sites d’informations ;
– Les particularités liées à la recherche française :
o La volonté de rendre la recherche française plus visible au niveau européen et international ;
o La politique des instances d’évaluation de la recherche ;
– L’influence du contexte économique sur le développement du libre accès en France.

Identifier les relations entre les variables

Michel Godet précise qu’un bon taux de remplissage doit se situer entre 15 et 25%. En aucun cas, le taux de remplissage ne doit être supérieur à 30 % : « L’expérience semble montrer qu’un bon taux de remplissage de la matrice doit se situer entre 15 % et 25 % suivant la dimension de la matrice. Des taux supérieurs (30 % à 35 %) sont révélateurs d’un remplissage excessif : des relations induites ayant été, à tort, considérées comme directes. » (GODET, 2007)199
Le remplissage de la matrice de l’analyse structurelle ne s’est pas fait en une seule fois. Nous avons dû refaire l’exercice à maintes reprises. Lors du premier remplissage de la matrice de l’analyse structurelle, nous avions un taux de remplissage bien trop élevé (aux alentours de 38%). Nous avons donc dû reprendre la matrice de l’analyse structurelle et lors des relectures, nous avons éliminé au fur et à mesure des relations d’influence que nous avions considérées à tort comme des relations d’influences directes. Nous avons donc supprimé progressivement ces relations d’influence jusqu’à atteindre un taux de remplissage correct qui se situait aux alentours de 25%. Une fois ce résultat atteint, nous avons soumis la matrice de l’analyse structurelle corrigée au comité d’experts.
Il n’était pas envisageable de soumettre l’ensemble de la matrice de l’analyse structurelle à chacun des membres du comité d’experts. Cela leur aurait demandé un investissement 199 Idem. personnel trop lourd et nous les avions déjà beaucoup sollicités pour la première étape de l’analyse structurelle, le recensement des variables. Nous avons donc réparti l’analyse de la matrice de l’analyse structurelle de la manière suivante :
– Les variables classées dans le thème 1 « Actions des pouvoirs publics et des institutions publiques en France, en Europe et dans le reste du monde » et le thème 2 « Budget de la recherche et de l’enseignement supérieur » ont été confiés aux chercheurs et aux militants ;
– Les variables classées dans le thème 3 « Économie de l’édition scientifique » et le thème 4 « Offre électronique de l’édition scientifique » ont été confiées aux éditeurs ;
– Les variables classées dans le thème 5 « Les communautés de chercheurs » ont été confiées aux professionnels de l’information.
En soumettant la matrice d’analyse structurelle à l’ensemble du groupe, nous avons insisté sur les points suivants :
– Le fait qu’il faut toujours se baser sur la description détaillée de la variable. En se fiant seulement à l’intitulé des variables, il y a des erreurs d’appréciation. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est préférable que la matrice de l’analyse structurelle « soit remplie par les personnes qui ont participé en amont au recensement des variables et à leur définition » (GODET, DURANCE, 2008)200. C’est ce que nous avons fait dans le cadre de notre étude : nous avons sollicité les mêmes personnes pour la première et la deuxième étape de l’analyse structurelle ;
– Le fait qu’il faut identifier les relations directes entre les variables. Une relation indirecte est considérée comme nulle. C’est là que réside toute la subtilité de l’analyse : la distinction entre les relations directes et les relations indirectes.
Nous n’avons pas pu réunir les experts afin de faire une lecture collective de la matrice de l’analyse structurelle. Cela aurait demandé un investissement trop lourd pour les experts. Une lecture collective aurait été l’idéale. Comme le souligne Michel Godet, « […] le remplissage de la matrice est une bonne occasion de dialogue. L’échange et la réflexion qu’il suscite aident à créer un langage commun au sein du groupe de prospective. L’expérience montre que les réflexions libres, qui se dégagent au cour de la discussion collective, méritent d’être consignées dans un « pense-intelligent ». » (GODET, 2007)201
Chaque expert a examiné de manière individuelle les variables que je lui avais attribuées. Nous avons pris en compte les suggestions des experts dans notre matrice de l’analyse structurelle.

Les questions soulevées par les variables relais

Ce classement nous a permis d’identifier les variables relais, ou autrement dit les variables qui  constituent les enjeux du système :
1. L’engagement et la politique des pouvoirs publics, des institutions de recherche et des universités en France et en Europe
2. L’engagement et la politique des pouvoirs publics, des institutions de recherche et des universités des autres pays dans le monde
3. Politique éditoriale des éditeurs vis-à-vis du libre accès
4. Développement des mandats obligatoires

L’engagement et la politique des pouvoirs publics, des institutions de recherche et des universités en France et en Europe

Beaucoup de questions sont soulevées par cette variable.

Les questions soulevées au niveau national

Quelles politiques vont être adoptées par l’État français en matière de libre accès ?
Dans quelle mesure l’État français va-t-il encourager l’auto-archivage et/ou les publications en libre accès dans les années à venir ?
– Politique d’incitation et de recommandation? Est-ce que l’État français va inciter les chercheurs à déposer leurs articles dans une archive ouverte (probablement HAL) ou à publier dans des journaux en accès libre (gold) ?
– Politique d’obligation ? Est-ce que l’État français va obliger les chercheurs à déposer leurs articles dans une archive ouverte (probablement HAL) ou à publier dans des journaux en accès libre (gold)?
L’État français peut également considérer que ces questions relèvent de la responsabilité des universités et des institutions de recherche.
Autre question importante : dans quelle mesure l’État français va-t-il soutenir financièrement le développement du libre accès en France ? Financement durable pour HAL ? Financement durable pour la mise en place du modèle du financement amont ? La question de la pérennité de ces financements est très importante.
Dans un contexte économique qui est marqué par la promotion de l’économie de la connaissance, l’État français va-t-il considérer le libre accès comme une stratégie nationale pour atteindre les objectifs de Lisbonne ?
Les institutions de recherche et les établissements de l’enseignement supérieur jouent également un rôle important dans le développement du libre accès en France.
Dans quelle mesure ces établissements vont-ils encourager les chercheurs à déposer leurs articles dans des archives ouvertes et à publier dans des revues scientifiques en libre accès ? Ces établissements vont-ils obliger les chercheurs à déposer leurs articles dans une archive ouverte institutionnelle ou à publier dans des journaux en accès libre (gold)? Ou vont-ils continuer à mettre en place des politiques incitatives sans obligation ?
Politique d’incitation et de recommandation? Est-ce que les universités françaises et les institutions de recherches vont inciter les chercheurs à déposer leurs articles dans une archive ouverte institutionnelle ou à publier dans des journaux en accès libre (gold)?
En ce qui concerne plus particulièrement les publications en libre accès, est-ce que les universités françaises et les institutions de recherche vont adopter une politique commune dans le domaine du libre accès et plus particulièrement dans la mise en place du financement amont? Cette question est étroitement liée à la question de l’identification des critères qui permettent aux chercheurs de demander un financement pour une publication en libre accès.
Quant aux archives ouvertes, est-ce que le mouvement de création des archives institutionnelles va se poursuivre ?

Les questions soulevées au niveau européen

Quelles seront les politiques de l’Union européenne dans le domaine du libre accès ? En tant qu’organisme financeur et décideur, l’Union européenne joue déjà un rôle important dans le domaine du développement du libre accès en France par l’intermédiaire du septième programme-cadre.
« Le projet pilote de libre accès de la Commission, qui durera tout au long du 7e PC, vise à donner à tous accès aux résultats de la recherche financée par l’Union européenne. Les bénéficiaires de subventions seront tenus de déposer dans une bibliothèque en ligne leurs articles scientifiques ou manuscrits définitifs évalués par des pairs et résultants de projets menés dans le cadre du 7e PC. Ils devront s’efforcer d’assurer un libre accès à ces articles, dans un délai de six ou douze mois – fixé en fonction du domaine de recherche – après leur publication. Cet embargo doit permettre aux éditeurs de publications scientifiques de rentabiliser leur investissement. »210
Les projets européens comme DRIVER211, PEER212 et OpenAIRE213 ont joué ou continuent de jouer un rôle important dans le développement du libre accès.
La question de la nécessité d’avoir une politique dans le domaine du libre accès ne se pose plus vraiment. L’enjeu se situe au niveau des embargos. Est-ce que l’Union européenne va soutenir un libre accès différé ou encourager progressivement un libre accès immédiat ?
Quelles seront les politiques des autres pays européens dans le domaine du libre accès ? C’est important dans la mesure où cela exercera une influence sur la politique de la France.

L’engagement et la politique des pouvoirs publics, des institutions de recherche et des universités des autres pays dans le monde

Le libre accès est un mouvement international. Les politiques des États, des universités et des recherches des autres pays dans le monde (en dehors de l’Europe) ont par conséquent une influence sur le développement du libre accès en France.

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Table des matières

Liste des figures
Liste des annexes
Introduction
I L’utopie d’Internet comme discours fondateur du libre accès
I.1 Les acquis liés à la construction d’Internet
I.2 Bref historique du mouvement du libre accès
II L’économie de la connaissance comme politique fondatrice du libre accès
II.1 Contexte
II.2 Valeur ajoutée de la connaissance
II.3 Les trois fonctions stratégiques du système scientifique et universitaire actuel
II.4 L’information scientifique et technique et le libre accès au cœur de l’économie de la connaissance
II.5 Promotion de l’économie de la connaissance et politiques de promotion du libre accès : contexte français
III Posture intellectuelle et problématique
III.1 Posture intellectuelle et ancrage méthodologique
III.2 Problématique
Première partie: Analyse prospective du mouvement du libre accès en France à l’appui d’une observation participante
Chapitre 1 : L’analyse structurelle : une méthode originale
I Définitions
I.2 Définition de la prospective
I.3 Définition de l’analyse structurelle
II Méthode de travail
III Les avantages de la méthode MICMAC
Chapitre 2 : Recensement des variables et repérage des relations
I Le recensement des variables
I.1 Méthode de travail
I.2 La liste complète des variables identifiées
II Le repérage des relations dans la matrice d’analyse structurelle
II.1 Définir les relations
II.2 La matrice de l’analyse structurelle
Chapitre 3 : Les forces motrices du développement du libre accès en France
I Introduction
II Le classement direct
II.1 L’identification des variables relais
II.2 Les variables clés : le cœur du « système »
III Les principaux apports du classement indirect
III.1 Réticence de certains éditeurs à adopter les modèles économiques du libre accès
III.2 Politique des instances d’évaluation de la recherche
IV Limites des résultats
IV.1 Les limites liées à l’analyse structurelle
IV.2 Les limites liées à notre approche du travail
Conclusion de la première partie
Deuxième partie : Conception d’un service d’information sur les politiques des éditeurs en matière d’auto-archivage
Chapitre 4 : Un processus de co-construction marqué par des tensions vives
I Le marché de l’édition scientifique divisé entre un accès conditionnel et un accès libre
II L’impact de l’auto-archivage sur l’édition scientifique
II.1 Les craintes liées à un dépôt massif et systématique des publications .
II.2 Les embargos : un enjeu important pour préserver les intérêts des éditeurs
II.3 Le cas du « Fair dealing Button »
III Respect des politiques des éditeurs en matière d’auto-archivage
III.1 Ignorance et désintéressement des auteurs vis-à-vis des politiques des éditeurs en matière de droit d’auteur
III.2 L’impact des mandats de dépôt obligatoires
III.3 Une nécessité d’impliquer davantage les professionnels de l’information dans le processus d’auto-archivage
Chapitre 5 : Conception du service d’information
I Contexte et hypothèse de départ
II Une phase de diagnostic marquée par la sensibilisation des éditeurs aux services d’information dédiés aux dépôts des publications
II.1 SHERPA/RoMEO
II.2 Le projet espagnol : Dulcinea
II.3 OAKList
III SHERPA/RoMEO inadéquat aux besoins des éditeurs et chercheurs francophones
III.1 Le constat d’une sous-représentation francophone dans SHERPA/RoMEO
III.2 Un service peu réactif pour les revues francophones
III.3 Des données pas toujours fiables
III.4 Le lancement du service d’information Dulcinea : une prise de conscience
IV Les motivations respectives des acteurs pour lancer un service d’information national
IV.1 Intérêts pour les éditeurs
IV.2 Intérêts pour les auteurs-chercheurs
IV.3 Intérêts pour les médiateurs, bibliothèques
V Prototypage du service d’information Héloïse
V.1 Un partenariat avec le CCSD
V.2. La mise en place du prototype
V.3 La version finale
VI. Héloïse et les pratiques de dépôt
Chapitre 6 : Héloïse : un dispositif de confiance
I Le dialogue comme processus fondateur
II Une convention, développement de la confiance
II.1 La confiance : une notion hétéroclite
II.2 Quelle relation de confiance pour Héloïse ?
Conclusion de la deuxième partie
Troisième partie : « Libre accès », « Accès sans barrière », vecteur de la créativité, de la pluridisciplinarité et de l’interdisciplinarité ?
Chapitre 7 : Enjeux de connaissance
I Introduction, problématique
I.1 Quels apports pour un système d’information documentaire ouvert ?
I.2 État de l’art de la littérature
II Créativité et pratiques pluri- et interdisciplinaires : définitions et significations
II.1 La créativité : une notion hétéroclite
II.2 Les recherches pluridisciplinaires, interdisciplinaires et transdisciplinaires : définitions
Chapitre 8 : Impact d’un système d’information documentaire ouvert : premières approches
I Méthode de travail
II Les principaux résultats
II.1 Le profil des répondants
II.2 Les outils de recherche dominés par les moteurs de recherche grand public et Google Scholar
II.3 Complémentarité des plates-formes éditoriales payantes et des plates-formes en libre accès
II.4 Impact positif du libre accès sur la créativité du chercheur
II.5 Impact positif, mais modéré du libre accès sur les pratiques scientifiques pluridisciplinaires et interdisciplinaires
II.6 Le rôle de la bibliothèque
II.7 Différences de pratiques selon les tranches d’âge
II.8 Synthèse des résultats
III. Discussion et limites de l’étude
III.1 Une bonne compréhension de la notion de « libre accès » ?
II.2 Les données déclaratives sont-elles fiables pour mesurer l’impact du libre accès sur la créativité et la posture pluridisciplinaire et interdisciplinaire ?
II.3 L’impact du libre accès particulièrement marqué chez les répondants en SHS
IV Conclusion
Chapitre 9 : « Accès sans barrière » et pratiques de recherche pluri- et interdisciplinaires, Approfondissement qualitatif en SHS
I Objectifs, méthode de travail
I.1 Questions de départ, objectifs
I.2 Méthode de travail
II Les thèmes identifiés
II.1 Récapitulatif des participants
II.2 Thème 1 : Complémentarité entre les ressources éditoriales payantes et en libre accès
II.3 Thème 2 : Les archives ouvertes peu exploitées
II.4 Thème 3 : Le libre accès associé à Internet et les revues électroniques …
II.5 Thème 4 : Des découvertes extra-disciplinaires timides
II.6 Thème 5 : Les colloques et les échanges directs sont primordiaux pour les découvertes extra-disciplinaires. Les ouvrages permettent de s’approprier les méthodes scie
II.7 Thème 6 : Des freins liés au cloisonnement des disciplines
III Les résultats de l’analyse thématique : discussion et limites
III.1 Les principaux résultats
III.2 Quelques limites de la recherche qualitative
V Conclusion
Chapitre 10 : Mégarevues et interdisciplinarité pour les STM
I Les mégarevues : des revues scientifiques d’un nouveau genre
II Objectifs, méthode de travail
II.1 Objectifs de l’étude
II.2 Méthode de travail
III Les principaux résultats
III.1 Le profil des répondants
III.2 Motivations des auteurs pour publier dans PLoS ONE
III.3 Les pratiques de lecture
III. 4 Utilisation et réutilisation des articles PLoS ONE
III.5 Découvertes extra-disciplinaires
III.6 Posture pluri- et interdisciplinaire du répondant
IV Discussion et limites
IV.1 Un apport positif qui doit être nuancé
IV.2 Un impact plus important chez les répondants ayant plus de 40 ans
IV.3 Un échantillon peu représentatif
V Conclusion
Conclusion de la troisième partie
Conclusion
I Réponse à la problématique
II Perspectives de recherche
Bibliographie

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