Madagascar fait encore partie de la catégorie des pays en voie de développement. L’économie malgache est essentiellement agricole. L’essentiel de la production est destiné à la consommation intérieure et l’autosuffisance est à peine atteinte. En effet, le secteur primaire, occupe les 78 % (2002) de la population active et représente 27,9 % du PIB [1]. Sur une superficie totale de 592.000 km², seules les 55,9% sont potentiellement cultivables, le relief montagneux et l’érosion dramatique des sols réduisent les surfaces cultivées à 5,1 % de la superficie totale, les 65% sont utilisées comme zone de pâturage et 15 à 20% sont des zones forestières. L’agriculture est également tributaire des conditions climatiques.
Les principales cultures sont le riz, le manioc, le haricot, le maïs, la patate douce, la pomme de terre et le taro. Le café, le clou de girofle, la canne à sucre, le sisal, le tabac, la vanille ainsi que le litchi (dont Madagascar est l’un des principaux producteurs dans le monde) sont les produits d’exportation saisonniers augmentant le revenu des paysans producteurs. Concernant l’exportation du litchi, Madagascar couvre 70% du marché européen, dont la majorité pour la France [2]. On estime que la production annuelle de litchi pour Madagascar est de 100.000 tonnes dont les tiers seulement sont destinés à l’exportation, 10.000 tonnes pour le marché local et environ 70.000 tonnes non-exploités [3].
La certification d’un nombre croissant d’opérateurs et de groupes de producteurs de litchis permet aujourd’hui de proposer une proportion importante de litchi de Madagascar conforme aux exigences de la grande distribution. Par l’augmentation des volumes certifiés, le label GLOBALGAP(EUREPGAP) devient progressivement la règle de base pour pénétrer les circuits de la grande distribution. Là encore, les opérateurs malgaches doivent progresser dans ces démarches pour s’assurer du débouché de leurs produits.
CONCEPTION DE LA MISE EN PLACE DU REFERENTIEL GLOBALGAP (EUREPGAP) DANS UNE ASSOCIATION PAYSANNE PRODUCTRICE DE LITCHI
Présentation de la zone d’étude
Localisation
La commune de Fotsialànana se situe dans la partie centrale Est du district de Soanierana Ivongo, région Analanjirofo (à 12 km de la ville de Soanierana). Elle est entourée par quatre communes :
‐ Au Nord la commune rurale d’Ambahoabe et d’Ambodiampana ;
‐ Au Sud la commune de Soanierana Ivongo ;
‐ A l’Est la commune de Soanierana Ivongo ;
‐ A l’Ouest la commune d’Andapafito.
Accessibilité
Pour aller à Fotsialànana, la voie reliant la commune de Soanierana est la plus utilisée, en navigant sur le long du fleuve Marimbona mesurant 16 km. On peut aussi atteindre la commune de Fotsialànana par voie terrestre, en partant de la RN 5 en passant à Ampasimbola. Cet axe mesurant 18 km est en mauvais état surtout à partir du village d’Ampasimbola. A l’intérieur, la commune n’a pratiquement pas d’infrastructures routières. Ce ne sont que des sentiers, souvent accidentés (up down), qui existent.
Les principales activités économiques
La situation économique de la commune de Fotsialànana montre la domination du secteur primaire. L’agriculture, l’élevage, l’artisanat et la pêche sont plus pratiqués par la majorité de la population. Dans la commune de Fotsialànana, l’agriculture tient la première place dans la vie économique de la commune. 92% de la population vit entièrement de l’agriculture [5] sans autre activité secondaire et la plupart appartenant à la couche pauvre. Le riz, le manioc, la patate douce, l’igname, le taro, le fruit à pain et la banane sont parmi les produits cultivés assurant la survie et servant de nourriture. Tandis que le girofle, le litchi, la vanille, la cannelle, le café, l’orange et la canne à sucre représentent la source principale de revenu des ménages. Quant à la banane, elle est à la fois complément de nourriture et source de revenu. Moins important que l’agriculture, que ce soit par la quantité produite ou sa part dans la constitution de revenu des ménages, l’élevage constitue une activité réservée à une petite minorité de la population. Dans la commune, on pratique l’élevage bovin et porcin ainsi que l’élevage des animaux de basse-cour (canard, oie, volaille, dindon…). L’artisanat représente une activité secondaire des gens. On observe dans la commune les types d’artisanat suivants : la vannerie, la charpenterie, la menuiserie. Elles sont pratiquées pour répondre au besoin quelconque du ménage parfois saisonnier. Sur le plan commercial, le commerce à Fotsialànana est florissant. Tous les produits nécessaires à la vie quotidienne agricoles ou PPN, sont visibles presque dans tous les fokontany.
Le litchi
Description
L’arbre
Le litchi est un arbre qui a une hauteur de 15 à 20 m. La silhouette générale est assez ronde, le feuillage est dense et bien couvrant.Il possède des feuilles composées alternes de 15 à 25 cm de long. Elles sont pennées, ce qui signifie qu’elles sont formées d’un nombre pair de folioles et qu’il n’y en a pas en position terminale. Les folioles, au nombre de 2 à 8 par feuille, mesurant chacune de 5 à 10cm de long. Le dessus du limbe est d’un vert assez foncé et d’aspect vernissé, le dessous est plutôt grisâtre et d’aspect mat. Avant d’atteindre cette coloration à plein développement, les jeunes feuilles présentent une teinte rouge cuivrée brillante puis vert tendre.
Les fleurs sont de petites tailles (4 à 5 mm de diamètre chacune) et de couleur blanche rosâtre à blanche verdâtre. Elles sont formées d’un petit disque ovarien et nectarifère à deux carpelles surmonté d’une couronne d’étamines dressées, en général au nombre de six. La fécondation est assurée par les insectes, principalement par les abeilles. Les fleurs sont groupées en panicules dressées pouvant atteindre 30 cm de long. Le tronc est souvent ramifié à faible hauteur du sol. L’écorce est lisse mais la surface du tronc est très irrégulière, côtelée ou cannelée.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I: CONCEPTION DE LA MISE EN PLACE DU REFERENTIEL GLOBALGAP (EUREPGAP) DANS UNE ASSOCIATION PAYSANNE PRODUCTRICE DE LITCHI
I. Présentation de la zone d’étude
1. Localisation
2. Accessibilité
3. Structure géographique
a. Climat et Hydrologie
b. Le relief
4. Répartition spatiale des fokontany
5. La population
6. Les principales activités économiques
II. Le litchi
1. Description
a. L’arbre
b. Le fruit
2. Classification
a. Classification classique
b. Classification phylogénétique
3. Valeur nutritionnelle
4. Caractéristiques physico-chimiques
a. Indices de maturité
b. Indice de qualité
c. Température optimale de stockage
d. Humidité relative (HR)
e. Taux de respiration
f. Taux de production d’éthylène
g. Traitement spécial
h. Réponses aux atmosphères contrôlées (AC)
5. Désordres physiologiques & physiques
a. Brunissement du péricarpe
b. Dégât dû au froid
c. Fissuration du péricarpe
d. Décomposition de l’arille
6. Schéma de vie
III. Situation actuelle de la filière litchi à Madagascar
1. Historique
2. Les volumes exportés
a. Les volumes exportés par mode de transport
b. Calendrier de la campagne
IV. Méthodologie
1. Information sur le référentiel
2. Choix des sites de production
3. Installation
4. Contrôle interne
5. Mesures correctives
6. Rédaction
CONCLUSION PARTIELLE
Partie II: ORGANISATION DE LA MISE EN PLACE DU REFERENTIEL AU SEIN DEU GROUPEMENT
I. Le référentiel GLOBALGAP
a. Les documents de référence
II. OPTIONS DE CERTIFICATION
1. Option 1
a. Auto-évaluation interne
b. Contrôle externe par un OC approuvé par GLOBALGAP (EUREPGAP)
c. Contrôles non programmés
d. Notification
2. Option 2
a. Audit interne du système de gestion de la qualité (QMS)
b. Contrôles internes du groupement de producteurs
c. Audit externe du système de gestion de la qualité (QMS) par un organisme de certification approuvé par GLOBALGAP (EUREPGAP)
d. Contrôle externe du producteur par un organisme de certification approuvé par GLOBALGAP (EUREPGAP)
e. Audits non programmés
3. Options 3 et 4
III. Procédure de certification
1. Document relatif aux Points de Contrôle et Critères de Conformité (PCCC)
2. Planning des contrôles
3. Audit et Contrôle interne
a. Audit du Système de Gestion de la Qualité (QMS)
b. Contrôles des producteurs et des sites de production
IV. Niveau de conformité
1. Exigences majeures
2. Exigences mineures
3. Recommandations
V. Les étapes de la mise en place du référentiel GLOBALGAP(EUREPGAP) au sein du groupement de paysan KANTO
1. Création de l’association KANTO
2. Structure de l’association KANTO
3. Description du système qualité de l’association
a. Ensemble des exploitations
b. Cultures
c. Fruits et Légumes
VI. Organisation de la mise en place du référentiel
1. Inscription
2. Planning de contrôle
a. Préparation des dossiers
b. Formation
c. Elaboration d’un calendrier de contrôle
CONCLUSION PARTIELLE
Partie III: RESULTATS DE L’INSERTION DU REFERENTIEL GLOBALGAP AU SEIN DU GROUPEMENT
I. Installation des équipements et mobilier
1. Clôture des parcelles
2. Confection des plaques
3. Installation des points d’eau
4. Construction des hangars de stockage
5. Construction de barque
II. Contrôles et audits
1. Contrôles internes
a. Qualification des contrôleurs internes
b. Diplôme d’études supérieures
c. Compétences techniques et qualifications
d. Cas de l’association KANTO
2. Audit interne
a. Qualification des auditeurs internes
b. Diplôme d’études supérieures
c. Compétences techniques et qualifications
d. Tâches principales
e. Cas de l’association KANTO
3. Audit externe
a. Procédure d’évaluation
III. Impacts socio-économiques de l’insertion du référentiel GLOBALGAP (EUREPGAP) au sein de l’association
1. Impacts sociaux et techniques
a. Impacts sociaux
b. Impacts techniques
2. Impacts économiques
a. L’appui du P.P.R.R.
b. Compte d’exploitation
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE