La durabilité des interventions en matière de développement, un moyen par excellence pour atteindre les objectifs de la lutte contre la pauvreté que mène actuellement Madagascar, dépend entre autres de la prise en compte des besoins réels des bénéficiaires du projet. Comme impact attendu de telles entreprises, on peut citer des changements positifs pour les différents groupes, hommes et femmes.
Depuis ces dernières années, on parle souvent de l’approche Genre dans les théories et politiques de développement. On entend par approche Genre la participation effective des différents acteurs de développement dans l’amélioration des conditions de vie de la femme et des groupes exclus de la société par l’intermédiaire des organisations et/ou des institutions.
L’analyse différenciée par Genre permet, en effet, de prendre en compte d’autres catégories des concernées et d’autres spécificités étant donné l’hétérogénéité socioéconomique : tranches d’âge, appartenance à une ethnie, statut dominant/caste, niveau de richesse/pauvreté, religion, catégories socio – professionnelles etc….
Une étude préalable sur l’ « Intégration de l’approche Genre » au sein du Programme VATSY a permis d’évoquer la marginalisation des femmes dans les organisations (14). Ce Programme a pour objectif de contribuer au renforcement de la cohésion sociale du monde rural en soutenant des associations de parents d’élèves ou FRAM autour d’un Programme éducatif de sécurité alimentaire.
Ces résultats mettent en exergue la pertinence d’une telle approche dans la dynamique associative et dans la pérennisation des projets mis en œuvre ; ils justifient une conception d’un projet valorisant l’interrelation « approche Genre et développement ». L’idée est de mettre en évidence un outil de réflexion par rapport au montage d’un projet sensible à l’Approche Genre et Développement à partir de l’amélioration du cadre logique du Programme VATSY.
La problématique principale de l’étude se rapporte au fait que l’« oubli » de certains groupes ou catégories sociales est l’une des raisons de la faillite des programmes de développement. (3). C’est en tout cas la question posée à travers l’étude de «projets» qui constituent la forme privilégiée de l’aide au développement rural.
Après la participation de Madagascar à la Conférence Internationale sur les femmes à Beijing en 1995 (2), date de l’institutionnalisation d’une politique féminine par les gouvernements et les Nations Unies, Madagascar lançait un défi à l’application.
L’application des décisions de Pékin a été confiée à différentes institutions telles que :
– L’ONE avec la Coopération Technique Madagascar/FAO qui ont proposé un cadre stratégique pour l’intégration de la dimension du Genre dans les Projets et Programmes de développement;
– Des organismes nationaux et internationaux oeuvrant pour le développement à Madagascar et qui ont déjà eu quelques expériences sur l’intégration de la dimension Genre.
La Politique Nationale de la Promotion de la Femme (PNPF) a été élaborée en l’an 2000. Elle définit de manière explicite les orientations devant servir d’axes prioritaires d’intervention pour l’amélioration des conditions de vie et du statut social, juridique, économique et politique des femmes d’ici 2015.
Une proposition d’un Plan d’Action National Genre et Développement (PANAGED), fondé sur l’expression des besoins réels des femmes, est en attente de validation. Son objectif global consiste à fournir à l’Etat et à ses partenaires un instrument d’exécution, de coordination de la PNPF.
Ainsi, on peut dire que beaucoup d’initiatives ont été engagées ou sont en train d’être réalisées et validées. De plus, bons nombres de recherches ont déjà été faites sur l’intégration de l’approche Genre aux Programmes ou Projets de développement. Des outils et des applications de l’Approche Genre dans le domaine de développement ont même été validés : à l’instar de l’Analyse Socio-Economique selon le Genre ou ASEG et de l’Approche Genre et Développement ou AGED .
Par ailleurs, il faut noter que la participation de toutes les catégories de la population aux activités de développement est indispensable et que le développement ne sera durable que s’il ne répond aux besoins et aux intérêts de toutes les catégories sociales, et que si les bénéfices ne sont pas répartis entre elles.
Malgré toutes les initiatives lancées pour la valorisation de la place des femmes dans le développement, il y a toujours des groupes exclus et/ou marginalisés dans le programme/projet de développement. On constate que la condition globale des femmes n’a guère changé, et les disparités entre les genres n’ont pas été réduites de manière significative. A titre d’exemple, le taux des femmes occupant des postes à responsabilité dans l’économie et l’administration tourne autour de 14% .
Choix de la zone d’étude
Critères de choix de la zone de l’étude
Bien que le Programme VATSY soit mis en œuvre dans les trois sous-régions de l’Itasy, Soavinandriana, Miarinarivo, et Arivonimamo, cette étude se limite au niveau de la sous-région d’Arivonimamo ; ce choix est basé sur une grille de sélection mettant en confrontation plusieurs critères de priorisation dont les plus déterminants sont :
– la connaissance de la zone,
– la proximité de la capitale,
– l’existence des différents intervenants de développement,
– l’expérience de la zone en collaboration avec un programme et/ou projet de développement,
– le nombre d’Unions opérationnelles : 7 Unions dans la sous-région,
– la diversification des activités de la Coordination sous-régionale ; ce qui pourrait multiplier les champs d’exploitation de la situation de Genre.
Critères d’échantillonnage
Des critères géographique, social et technique sont retenus :
Critère géographique : proximité administrative et infrastructure routière
Des sites situés à proximité du Chef-lieu du Fivondronana d’Arivonimamo et de la RN sont priorisés en supposant que l’amélioration des conditions de communications aurait un impact positif sur la question Genre.
Critère social : Dynamisme des organisations
Il a été avancé que le développement de l’approche Genre exige un certain niveau d’organisation et de dynamisme au sein des associations. Ainsi, les organisations qui présentent déjà un « certain dynamisme organisationnel » ont été retenues.
Critère technique : diversité des activités réalisées par les associations
Il est à remarquer que la mise en œuvre des différentes activités pourra illustrer l’impact positif de l’approche Genre. En d’autres termes, chaque catégorie peut choisir une ou deux de ces activités.
En croisant les différents critères identifiés, les Unions suivantes ont été retenues :
– Union TOSIKA d’Imerintsiatosika,
– Union FANOMEZANTSOA d’Arivonimamo II,
– Union FENOSOA d’Ambatomirahavavy.
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Table des matières
I- INTRODUCTION
II- METHODOLOGIE
2.1 Choix de la zone d’étude
2.1.1.- Critères de choix de la zone d’étude
2.1.2.- Critères d’échantillonnage
2.2. Démarche adoptée
2.2.1.- Etudes préliminaires
2.2.2.- Enquêtes sur terrain
2.2.3.- Exploitation et analyse des données
2.3.- Limites de la méthodologie
III- RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1.- Matrice d’évaluation
3.2.- Grille d’Evaluation d’Intégration du Genre au sein du Programme Vatsy
3.3.- Analyse de la grille d’évaluation
3.3.1.- Les points forts
3.3.2.- Les points faibles
IV- RECOMMANDATIONS
4.1.- Essai de re-formulation du cadre logique VATSY
4.2.- Cadre logique standard « genré »
V- CONCLUSION
Références bibliographiques
Annexes