La santé c’est une sensation de bien être physique, mental et social et un individu en bonne santé peut mener une vie économique fructueuse. Le secteur de la santé est donc un composant de l’économie dans son ensemble. Dans l’économie de la santé, il existe de l’offre et la demande dont l’Etat adopte sa politique sanitaire pour équilibrer ces éléments du marché de soins. Et cette politique vise toujours le développement du pays. A Madagascar, la couverture sanitaire reste limitée et l’accès aux centres de santé est particulièrement ressentie en milieu rural où 35% de la population vit à plus de 10 km d’un centre sanitaire. L’offre de service est limitée à cause du plateau technique qui n’est pas toujours adéquat.
CONCEPT SUR LE MARCHE DE SOINS SANITAIRES ET DE L’APD
LE MARCHE DE SOINS SANITAIRES
Le mécanisme du marché
« L’économie de la santé est l’application des théories et des techniques économiques au secteur de la santé. La santé n’est pas en elle-même quelque chose qui peut être acheté ou vendu. Dans certaines situations, aucune somme d’argent dépensée en traitements ne peut ramener la vie ou la santé. Donc en pratique, l’économie de la santé est l’application de théories et techniques économiques pour pourvoir aux besoins en soins de santé » . On parle davantage d’un marché de soins de santé. Mais ce marché est très éloigné du marché de concurrence pure et parfaite.
⮕ les prix sont administrés : les tarifs de santé pratiqués et remboursés ne correspondant pas aux prix réels des prestations.
⮕ il n’y a pas de liberté d’accès au marché des soins. Les offreurs sont contrôlés
⮕ l’information est très imparfaite : les individus connaissent mal leur état de santé
⮕ les soins délivrés ne sont pas rigoureusement homogènes.
⮕ il existe des phénomènes d’externalité. Par exemple, plus il y a d’individus vaccinés, moins une maladie est susceptible de se développer et donc plus l’état de santé général est bon.
Le marché des soins médicaux est caractérisé par des dysfonctionnements liés à l’imperfection et à l’asymétrie de l’information, qui entraînent également sur le marché de l’assurance maladie une prise en charge inadéquate des risques. Il identifie principalement cinq caractéristiques particulières du marché des soins médicaux: la nature de la demande, les attentes en termes d’incitation des médecins, l’incertitude sur les produits, les conditions de l’offre et le mode de fixation des prix. « Un système de santé, c’est l’ensemble des organisations, des institutions et des ressources dont le but principal est d’améliorer la santé. Il est composé de sous-systèmes : systèmes économique, social, culturel, politique, législation… Dans cette définition large, le système de soins est l’un des sous systèmes du système de santé. Le système de soins correspond à l’ensemble des services qui fournissent des prestations à la population, dans le but d’améliorer sa santé » .
En d’autres termes, le système de santé est l’agencement de plusieurs entités et méthodes pour la gestion de la santé, c’est le cadre dans lequel le médecin va exercer, et c’est encore l’ensemble des moyens et activités dont la fonction est la production de la santé. On a souvent mis en doute le rôle de l’économie dans la fourniture des soins de santé. L’argument était qu’idéalement, les soins de santé devraient être prodigués sur base de la nécessité de soins, pas sur un calcul d’efficacité. Mais en réalité, comme le savent les responsables sanitaires, les ressources sont toujours limitées et les problèmes de ressources influencent inévitablement les décisions. Le rationnement des soins de santé est une réalité. La recherche d’informations sur les meilleures façons de distribuer des ressources limitées est un moyen pertinent pour ne pas les gaspiller .
Des informations sur une allocation efficace des ressources peuvent aider les gestionnaires de programmes à démontrer aux autres (autorités financières, pourvoyeurs du budget) que les ressources limitées sont dépensées de la meilleure façon possible dans les services les plus appropriés. Cela peut aussi aider ces gestionnaires à distinguer des domaines qui, s’ils étaient mieux financés, seraient de bons investissements. Cette information peut permettre des économies dans des domaines inattendus. Elle est utile aussi pour clarifier et énoncer le coût de certains domaines où l’efficacité économique est sacrifiée au profit d’autres considérations.
Le système de santé a pour objectif de :
➤ Fournir à toute la population quelles que soient ses caractéristiques culturelles, sociales, économiques ou géographiques, tous les services de santé qu’elle requiert.
➤ S’assurer que ces services sont de la meilleure qualité possible, c’est-à-dire qu’ils sont globaux, continus et conformes aux recommandations de bonne pratique.
➤ Etre organisé de façon à utiliser au mieux les ressources disponibles, à satisfaire la population et les professionnels, tout en étant administrable d’une façon efficace et capable d’évoluer en fonction des besoins de santé et des techniques.
Le système de Bismarck
Dès 1871, le chancelier Bismarck avait considéré la question sociale comme une menace pour l’Etat et il souhaitait lier les salariés à l’Etat . En effet, face au développement industriel brutal et à la peur du socialisme naissant, Bismarck a mis en place une politique sociale pour lutter contre ses adversaires de la « social démocratie ». A partir de quelques expériences locales d’assurance sociale pour les accidents du travail et la maladie, Bismarck va lancer en 1881 une politique sociale dans laquelle l’Etat aura le rôle central. Cette politique sociale se traduira par 3 lois destinées à protéger les ouvriers de l’industrie dont les salaires sont inférieurs à un seuil déterminé. Il s’agit des textes portant sur :
− L’assurance maladie en 1883 ;
− L’assurance accident du travail en 1884 ;
− L’assurance invalidité et vieillesse en 1889.
A partir de 1890, cette couverture est étendue aux familles des cotisants.
Les grandes caractéristiques du système bismarckien sont :
− Le lien entre travail et protection sociale ;
− Le caractère obligatoire de cette protection ;
− Le partage des cotisations entre employeurs et employés ;
− La séparation des assurances.
Le système de Beveridge
Au XIX siècle, la Grande-Bretagne est marquée par un développement industriel majeur qui en faisait la première puissance industrielle mondiale, mais la pauvreté était très répandue . L’effort des législateurs se concentre sur l’amélioration de l’hygiène. Malgré quelques tentatives (1897 : loi sociale sur l’indemnisation des accidents du travail ; 1906 loi sociale d’extension de la précédente aux maladies professionnelles ; 1908 : loi sociale sur les prestations d’assistance pour les personnes âgées…), à la veille de la seconde guerre mondiale, un grand nombre de catégories professionnelles échappent encore à ces lois. C’est le rapport de Lord Beveridge publié en 1942 qui proposera un droit à chacun à la sécurité sociale. Il instaure un système de santé qui fournit des services médicaux gratuits à tous les citoyens et qui est financé par le budget de l’Etat c’est-à-dire l’impôt. Le système de financement engage donc directement les finances publiques.
Les grandes caractéristiques du système beveridgien sont :
− L’unification des assurances sociales ;
− L’extension des bénéficiaires à toute la population ;
− La loi sur les prestations familiales qui crée le premier régime d’allocations familiales destiné aux familles d’au moins 2 enfants ;
− Niveau de prestations de base trop basses pour empêcher l’entrée dans la pauvreté.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : CONCEPT SUR LE MARCHE DE SOINS SANITAIRES ET DE L’APD
CHAPITRE 1 : LE MARCHE DE SOINS SANITAIRES
1.1 Le mécanisme du marché
1.1.1 Le système de Bismarck
1.1.2 Le système de Beveridge
1.2 L’offre de soins sanitaires
1.2.1 Les professionnels de santé
1.2.2 Les établissements de santé
1.3 La demande de soins sanitaires
1.3.1 Généralité
1.3.2 La demande induite par l’offre et les facteurs d’augmentation de demande de soins sanitaires
1.3.2.1 La demande induite par l’offre
1.3.2.2 Les facteurs d’augmentation de demande de soins sanitaires
Chapitre 2 : LA POLITIQUE SANITAIRE ET L’AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT
2.1 Politique sanitaire
2.1.1 Etat de la santé de la population malgache
2.1.2 Politiques nationales de la santé
2.2 L’Aide Publique au Développement
2.2.1 Concept de l’APD
2.2.1.1 Définition
2.2.1.2 Les différentes catégories d’aide
2.2.2 Les faiblesses de l’aide
2.2.2.1 La coordination de l’aide
2.2.2.2 L’appropriation de l’aide par les bénéficiaires
2.2.2.3 Les frais de fonctionnement
2.2.2.4 La multiplication des projets indépendants
2.2.3 L’évolution des flux d’APD à Madagascar
2.2.3.1 Evolution du contexte socio-économique
2.2.3.2 L’évolution du rôle de l’APD dans l’économie
PARTIE II : ANALYSE DE FINANCEMENT DU PROGRAMME DE LUTTE CONTRE LE SIDA A MADAGASCAR
CHAPITRE 3 : ETAT DU SIDA ET ORIGINE DU FINANCEMENT
3.1 VIH/SIDA maladie transmissible
3.1.1 Le SIDA en général
3.1.1.1 Historique
3.1.1.2 Mode de transmission
3.1.1.3 La progression de l’infection VIH
3.1.1.4 Traitement
3.1.2 Situation de l’épidémie à Madagascar
3.1.2.1 Prévalence du VIH
3.1.2.2 Connaissances, comportements sexuels, dépistage et attitude vis-à-vis des Personnes Vivant avec le VIH
3.2 Origine de financement du programme de lutte contre le sida
3.2.1 Le programme de lutte contre le sida à Madagascar
3.2.2 Origine de financement
Chapitre 4 : ANALYSE ET AFFECTATION DE FINANCEMENT
4.1 Les affectations de financement
4.1.1 Impact 1 : Prévention de la transmission sexuelle et sanguine
4.1.2 Impact 2 : Prévention de la transmission mère-enfant
4.1.3 Impact 3 : Prise en charge des personnes infectées et affectées par le VIH
4.1.4 Système de Suivi-Evaluation
4.1.5 Cadre de mise en œuvre et Coordination
4.2 L’analyse de financement
4.2.1 Evolution de financement du programme
4.2.2 Evolution de la répartition de financement du programme
4.2.3 Evaluation à mi-parcours du PSN 2013-2017
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES