Concept sur le développement local et sur la formation professionnelle
Concept sur le développement local
Plusieurs auteurs ont leurs pensées sur le développement local, mais nous pouvons classer ces approches en trois (03) conceptions bien distinctes à savoir : le développement synonyme de croissance locale, le développement appliqué au local et le développement comme concept indépendant.
Développement comme croissance locale
Laurent Davezies entend le développement local sous l’angle quasi exclusif de l’économie, à l’échelle de la région. Le développement est cependant plus qualitatif que la croissance car il repose avant tout sur une volonté politique : « Pour nous, le développement local, avant d’être un processus ou un état, est un mandat. Ce mandat donné aux responsables locaux est simple: il porte sur le maintien et le développement de l’emploi, de la cohésion, mais aussi du revenu, dans le territoire». Selon l’auteur cedéveloppement doit se mesurer, non pas sur la base du PIB régional comme la croissance, mais sur la base des revenus (publics et privés) d’un territoire. Le principal levier du développement local c’est la consommation locale de revenus en provenance de l’extérieur: ce que l’auteur va théoriser sous le terme d’économie résidentielle. En outre, Pierre Campagne voit le développement comme une donnée économique quantifiable qui s’apparenterait à la satisfaction des besoins accompagnant la croissance. Il affirme à ce titre « qu’il ne peut pas y avoir de processus de développement sans qu’apparaisse un surplus économique qui pourra être transformé en accumulation de capital productif. La dynamique sociale ne suffit pas pour créer de la richesse et, sans cette dernière, il est impossible d’améliorer la satisfaction des besoins. » .
Développement appliqué au local
Xavier Greffe affirme que le « développement local est une projection territoriale limitée du développement par en haut » En 1990, la Délégation interministérielle à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale en France déclarait que: «L’aménagement du territoire et le développement local sont aujourd’hui les deux aspects complémentaires d’une même politique ». Pour lui, « « la dimension du développement local implique de la part de l’État une action d’incitation, fondée sur la conviction que le développement local repose sur une démarche fédérative de mobilisation des acteurs d’une zone géographique autour d’un projet d’ensemble, économique, social et culturel, visant à créer une dynamique durable sur un territoire » .
Cette approche conçoit le développement local comme un outil de planification. Elle est critiquée par plusieurs auteurs, à savoir ;
➤ Suzanne Savey « …les élus prennent l’habitude d’appeler « développement local » toute initiative prise au niveau communal dont le contenu peut être tout et n’importe quoi. Le développement local c’est l’emploi, c’est un terrain de football, c’est un lotissement, etc. »
➤ et François Plassard « Le développement local est interrogé par l’État comme laboratoire d’expérimentation sociale de l’application des « nouvelles technologies». (…) le « corps social » ne joue pas de rôle déterminant » .
Développent local comme concept indépendant
La dernière conception, la plus répandue, considère le développement local comme une notion indépendante, en réaction contre le développement « par le haut » , plus large que la seule croissance économique et ancré sur un territoire. C’est cette conception du développement qui nous intéresse. A cet effet, pour décrire cette conception, deux définitions nous semblent parlantes ;
❖ Georges Benko : « Le développement local, c’est une stratégie de diversification et d’enrichissement des activités sur une territoire donné à partir de la mobilisation de ses ressources (naturelles, humaines et économiques) et de ses énergies s’opposant aux stratégies d’aménagement du territoire centralisées. »
❖ Paul Houée : « Le développement local est une démarche globale de mise en mouvement et en synergie des acteurs locaux pour la mise en valeur des ressources humaines et matérielles d’un territoire donné, en relation négociée avec les centres de décision des ensembles économiques, sociaux et politiques dans lesquels ils s’intègrent. » .
Synthèse des définitions
Comme nous l’avons vu précédemment, nombre d’auteurs voient le développement local comme une réponse à la crise et comme une alternative au modèle dominant. Bernard Pecqueur qui pose lui-même le développement local comme « alternative au modèle de prédation du fordisme qui utilise si mal la force de travail humaine », affirme qu’ « on ne peut donc pas proposer une définition de la structure idéale de développement local qui serait transposable comme modèle.» . L’auteur parvient à déterminer une définition ci après, ce qui attire bien notre attention car son approche relève du point de vue d’un chercheur, « « Le développement local peut se définir à la fois comme « un processus, une démarche, une méthode ». Un « processus », car la construction par les acteurs s’inscrit dans le temps. Elle est spécifique à chaque territoire et, de ce fait, n’est jamais reproductible à l’identique. Une « démarche », car le processus ne s’enclenche jamais mécaniquement de toutes parts. Il existe une part importante de stratégie volontaire, et donc une place pour les politiques publiques. Il s’agit de capitaliser l’apprentissage collectif et de valoriser le savoir-faire collectif. Une « méthode », car, sur un plan plus abstrait, le développement local n’est pas seulement un phénomène observable, il est aussi la méthode d’observation des relations de coordination entre les acteurs de l’économie, et plus généralement de la société. » .
Concept sur la formation professionnelle
Théorie sur la formation
La théorie de capital humain a été mise en évidence par deux économistes de l’Ecole de Chicago, Theodor Schultz et Gary Becker, et est au centre des études menées par R.E Lucas (Prix Nobel en 1995). « Le capital humain désigne l’ensemble des capacités apprises par les individus et qui accroissent leur efficacité productive. Chaque individu est en effet, propriétaire d’un certain nombre de compétences, qu’il valorise en les vendant sur le marché du travail. » Donc, l’éducation est un investissement dont l’individu attend un certain retour.
La théorie de capital humain remet en cause l’homogénéité du facteur travail. Pour Gary Becker, la formation accroît la productivité de la personne. Ainsi, « plus on se forme, plus le revenu que l’on en tirera ultérieurement sera élevé » . Mais les élèves sont inégalement doués. Pour certains, la formation nécessitera beaucoup de temps, ce qui en limite l’intérêt : les gains ultérieurs cumulés ne compensent pas la dépense de formation (en incluant dans cette dernière la renonciation à un revenu d’activité durant la période de formation). Ceux-ci ne poursuivront donc pas leurs études. Au contraire, les plus doués apprennent vite, ils n’échouent pas et poursuivent donc plus loin leurs études. Les premiers investissent peu en éducation, puisque la rentabilité qu’ils peuvent en tirer est insuffisante. Les seconds investissent beaucoup, puisque c’est rentable. Poursuivre ou non leurs études est donc strictement une question de rationalité individuelle : chacun investit jusqu’au point où l’investissement cesse d’être rentable.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE 1 : ETUDE CONCEPTUELLE ET ANALYSE DE L’ETAT DE LIEU
CHAPITRE 1 : Concept sur le développement local et sur la formation professionnelle
CHAPITRE 2 : Méthodologie d’approche
CHAPITRE 3 : Analyse de l’état des lieux
PARTIE 2 : ANALYSE DES ETABLISSEMENTS DE FORMATION PROFESSIONNELLES ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE 4 : Analyse des indicateurs de formation professionnelle
CHAPITRE 5 : Recommandations
CHAPITRE 6 : Projet de création d’un centre de formation professionnelle en guide touristique et en entreprenariat dans le district de Moramanga, Région Alaotra Mangoro
CONCLUSION
TABLE DES MATIERES
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES