Les quatre vingt pour cent de la population malgache vivent de l’agriculture et de l’élevage. Il est étonnant de constater que le problème alimentaire reste crucial à Madagascar.
Avant d’entamer le vif du sujet, il est important de souligner que dans le cadre de l’étude sociologique, il faut considérer tout problème comme étant un vrai «phénomène social ». Qu’entendons-nous par « phénomène social »? « Toutes les manières d’agir, de penser et de sentir extérieur et qui sont doués d’un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s’opposent à lui. Un fait social se reconnaît au pouvoir de coercition externe qu’il exerce ou est susceptible d’exercer sur les individus. La première règle, fondamentale, est de considérer les faits sociaux comme des choses. La chose s’oppose à l’idée, comme ce que l’on connaît du dehors à ce que l’on connaît du dedans.
Traiter des faits d’un certain ordre comme des choses, ce n’est donc de pas les classer dans telle ou telle catégorie du réel, c’est d’observer vis à vis d’eux une certaine attitude mentale » .
Il est aussi intéressant de comprendre que ce phénomène est une réalité qui se présente tous les jours dans notre société, englobant tous les aspects économiques, socioculturels, juridiques et politiques. Les interactions entre ces divers éléments constituent « le phénomène social total ».
Aperçu général et historique du problème alimentaire (Contexte international, national, régional et local)
Le problème de trouver de quoi manger est aussi vieux que notre existence. Dans la bible, Dieu a recommandé à ADAM et EVE de bien travailler pour pouvoir se nourrir.
Avant d’entamer cette recherche, il semble important de tracer rapidement l’historique du problème alimentaire, d’il y a quelques années. Nous allons essayer de voir un cliché de la situation alimentaire mondiale. Après la deuxième guerre mondiale, une nouvelle phase économique et politique s’est placée partout dans le monde. La lutte contre la faim constitue une guerre qui a vraiment menacé la population du monde entier.
Il est vrai que chaque génération a souffert du manque de nourriture. A cette époque d’après guerre jusqu’à nos jours, l’alimentation suffisante en quantité et en qualité reste toujours un grand problème, surtout pour les pays en difficulté économique comme les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine.
A partir du jour où la campagne mondiale contre la faim a été lancée par l’Organisation Internationale de l’Alimentation et de l’Agriculture (FAO) dans les années 1951, sous l’égide des Nations Unies, tout le monde s’est penché sur ce grand problème qu’est l’alimentation. L’objectif est clair:« Attirer l’attention de tout un chacun sur l’insuffisance de nourriture pour le monde entier ».
Pour cela, tous les pays membres de la FAO ont essayé de trouver des solutions adéquates et réalistes pour résoudre ce problème. De nombreuses conférences s’en sont suivies. La plus intéressante est « le sommet Mondial de l’Alimentation » en 1996. Les représentants Malgaches ont pris bon nombre d’engagements dont cette présente recherche: « la sécurisation alimentaire dans le monde rural à Madagascar ».
Parallèlement à tous ces projets et programmes de développement rural, nous avons pu remarquer que le nombre des mal nourris ne cesse d’augmenter. Prenons quelques faits remarquables. A part la grande famine provoquée par la maladie de pomme de terre en Irlande d’il y a 150 ans, il y avait aussi celle d’Ethiopie en 1985, de la Somalie en 1992 et de la Corée du Nord et même l’arrivée périodique du « Kere », chez nous, dans le Sud de Madagascar.
Cependant, pour ne pas retomber dans le pessimisme à partir de ces constats, de nombreuses données chiffrées ont montré qu’il y a une nette amélioration mondiale dans le domaine de l’alimentation, dans les pays développés; par contre en Afrique, en Asie, des milliers de personnes souffrent encore de la « sous alimentation et de la malnutrition chronique ». En général, l’insécurité alimentaire se présente par la carence en protéine et en vitamine mais aussi elle est due par les guerres civiles ou les révoltes des gens affamés. Cet éveil général des aspirations populaires est un exemple typique des populations qui veulent se libérer de la faim tout en demandant la démocratie et la transparence afin d’acquérir un niveau de vie meilleure. Cette population, rongée par ce fléau, veut à tout prix revendiquer sa part de nourriture, équilibrée et suffisante pour son bien être, d’où l’explication principale des grèves.
Ainsi, devant ces faits, les dirigeants en place n’arrivent pas à résoudre ce problème au moment où la population souffre. Celle-ci, en effet, refuse de comprendre la valeur temporelle de l’attente, en se basant uniquement sur les promesses des campagnes électorales. Prenons à titre d’exemple le cas de Madagascar en 1960, après l’époque coloniale, le président Philbert Tsiranana a essayé de gérer à sa façon, contre vents et marrées, l’avenir de la nation. Par contre, diverses crises aussi bien sociales que politique avaient éclaté.
En 1965, arrivée de la première crise de riz accompagnée de la Révolte des paysans dans le Sud, en 1971. En 1972, éclate la crise estudiantine, entraînant la chute de la première République malgache. Le président est obligé de céder le pouvoir au Général RAMANANTSOA. Durant la transition de 1972 – 1975, toutes les institutions mises en place par Philbert Tsiranana ont été suspendues. La direction du pays a été régie par la loi constitutionnelle proposée en Referendum le 08 octobre 1972, par le Général RAMANANTSOA. A son tour, en février 1975, le Général, lui aussi a donné le plein pouvoir à son Ministre de l’Intérieur, le Colonel Richard RATSIMANDRAVA, qui fut assassiné 05 jours après. Un Directoire militaire a eté contraint de diriger le pays, ayant pour tâche de faire régner la paix, le retour au calme et la mise en place d’un nouveau gouvernement.
La République Démocratique de Madagascar est née, en décembre 1975, espérant apporter un nouveau souffle pour l’avenir de la Nation. Nombreux avaient pensé que cette nouvelle voie allait amener le peuple malagasy au développement, à la réussite et au mieux être. Malheureusement, la théorie ne s’est pas concrétisée dans la pratique. Si bien que sept années plus tard, en 1982, la deuxième crise de riz a fait sa réapparition, entraînant avec elle, la hausse des prix des produits de premières nécessités (PPN) dans les marchés locaux. Journaux, périodiques, livres et revues en ce temps là, ont déploré que le prix du riz ait doublé, parfois triplé. A partir de ce moment-là, Madagascar, l’un des pays cultivateurs et mangeurs de riz du monde est contraint à en importer. Et c’est dans les années 1990 que la masse populaire a remarqué l’échec du programme du gouvernement en place. Le problème s’est aggravé et une longue grève déclenchée par les » Hery Velona » (rassemblement des partis politiques opposants au pouvoir) entraînait des conséquences néfastes tant sur le plan social qu’économique.
La France, soi-disant « protecteur », propose son aide pour la mise en place du processus démocratique, en collaboration avec le président Zafy Albert. Pire que son prédécesseur, ce président patauge dans le parlement et dans l’improvisation. En 1996, le président Ratsiraka revient au pouvoir et propose au peuple malagasy des programmes pour réduire la pauvreté. Mais hélas, le problème persiste toujours, la majorité des Malgaches baignent dans la pauvreté. Après six années d’une véritable politique d’enrichissement rapide de la minorité dirigeante, Madagascar est classée parmi les Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Les projets de développement clamés haut et fort par les dirigeants ont échoué. La population, lasse d’attendre le changement, se réveille, entraînant la montée au pouvoir du président Marc RAVALOMANANA en 2002.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I CONCEPT GENERAL CONCERNANT LE DOMAINE DE LA SECURITE ALIMENTAIRE
Chapitre 1 : Introduction
Présentation générale de l’étude
Chapitre 2 : Les facteurs qui entraînent l’insécurité alimentaire
Chapitre 3 : Interprétation des résultats
PARTIE II : ETAT DE LIEUX CONCERNANT L’ONG ET LE PROJET OEUVRANT DANS LE DOMAINE DE LA SECURISATION ALIMENTAIRE
Introduction
Chapitre 1 : Identification générale
Chapitre 2 : Identification de la raison du choix du domaine d’intervention
Chapitre 3 : Les stratégies d’intervention envers les populations bénéficiaires
PARTIE III : IMPACT DE LA PERFORMANCE REELLE DE L’ONG ET PROJET PAR RAPPORT AUX ATTENTES DES BENEFICIAIRES
Chapitre 1 : Introduction
Place des motivations, aspirations et attentes des bénéficiaires
Chapitre 2 : Etude des aspirations et des attentes des bénéficiaires
Chapitre 3 : Les tendances susceptibles de gêner la poursuite normale et régulière des activités du projet et de l’ONG
Conclusion
CONCLUSION GENERALE
GLOSSAIRE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHES
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATION
TABLE DES MATIERES
RESUME