Bien que Madagascar soit doté d’un fort potentiel agricole, les paysans malagasy ont peu de ressources pour investir dans le développement de leur production. Le secteur bancaire classique, centralisé est réticent à répondre à leurs besoins. Pour la plupart des ruraux des usuriers pratiquent des conditions lourdes. C’est pourquoi aujourd’hui, des paysans organisent eux-mêmes, collectivement et de façon décentralisée, un système de crédit adapté D’une part, en tant que pays en voie de développement, Madagascar a une économie éventuellement basée sur le secteur primaire (agriculture et élevage). Comme dans la plupart des pays d’Afrique, le peuple malgache a des problèmes à l’accès financier (service bancaire), c’est pour cette raison que de nombreux organismes ont essayé de mettre en place des projets comme la microfinance : en particulier les Instituions Financières Mutualistes. L’Institution Financière Mutualiste est un système simple et à la portée du monde rural sa fonction est basée sur la mise en commun des épargnes permettant de financer les besoins exprimés du milieu. La mise en place de la microfinance est une opportunité de saisir les secteurs qui ont été négligés auparavant notamment le secteur primaire La microfinance est un moyen de développement rapide et efficace, à la portée de la population. Toutefois, pour lui permettre de bien remplir son rôle de financement de crédits, il faut toujours améliorer sans cesse sa gestion afin qu’elle génère les actifs qui vont servir non seulement au financement de crédits mais aussi au contrôle du système de comptabilisation et d’organisation de son personnel.
Concept et définition de la Microfinance
Concept
La microfinance fait référence à l’offre de services financiers aux populations pauvres et à faible revenu, qui ont peu ou n’ont pas accès aux services financiers bancaires, dans le but de satisfaire les besoins de leur ménage ou de leurs activités économiques et professionnelles. Les services financiers dont il s’agit ici sont principalement de deux types, épargne et crédit auxquels s’ajoutent maintenant les assurances et les services de transfert. Une institution de microfinance est une entreprise financière qui doit, à terme, couvrir ses dépenses et dégager une marge sans appui extérieur pour être viable et continuer à offrir ses services. Par ailleurs, les clients des institutions de microfinance ont besoin des services financiers pour continuer à mener des activités économiques.
Définition
La microfinance s’est développée en tant qu’approche du développement économique .Elle s’intéresse spécifiquement aux hommes et femmes à faible revenu. Le terme désigne l’offre de services financiers à une Clientèle pauvre composée notamment de petits travailleurs indépendants. Les services financiers comprennent généralement l’épargne et le crédit. Néanmoins certaines institutions de microfinance proposent également des services d’assurance et de paiement. Au-delà de leur fonction d’intermédiaire financier, un grand nombre d’institutions de microfinance (IMF) jouent un rôle d’intermédiation sociale à travers le groupement de personnes, le renforcement de la confiance en soi, la formation dans le domaine financier et la gestion des compétences au sein d’un groupe.
Ainsi, la microfinance se définit souvent par les deux fonctions d’intermédiation sociale et financière. Loin d’être une simple affaire de banquier, la microfinance est un outil du développement. Les activités de microfinance comprennent :
• des petits crédits, en particulier pour les fonds de roulement,
• l’évaluation informelle des emprunteurs et des investissements,
• des formes de garanties spécifiques telles que la caution solidaire ou l’épargne obligatoire,
• l’accès à des crédits successifs et de montant croissant en fonction de la performance de remboursement,
• l’octroi et le suivi efficace des crédits,
• des produits d’épargne sûrs.
Bien que certaines institutions de microfinance offrent des services d’appui au développement d’entreprise (formations techniques et marketing par exemple) et sociaux (alphabétisation et santé publique,…), ceux-ci ne sont généralement pas inclus dans la définition de la microfinance. Les institutions de microfinance peuvent être des organisations non gouvernementales (ONG), des coopératives d’épargne et de crédit, des mutuelles de crédit, des banques d’Etat, des banques commerciales ou des institutions financières autres que les banques. Les clients de ces institutions sont généralement des travailleurs indépendants, des entrepreneurs aux revenus faibles en zones rurales ou urbaines. Il s’agit souvent de commerçants, marchands ambulants, petits agriculteurs, petits prestataires de service (coiffeurs, pousse pousse ; ect ….), artisans et petits producteurs, forgerons, ou couturières par exemple. Leurs activités (souvent diversifiées) leur fournissent habituellement des revenus stables. Bien que pauvres, ils ne sont cependant pas considérés comme « les plus pauvres ». Les prêteurs privés, les prêteurs sur gages et tontines offrent des services informels de microfinance et représentent des sources importantes d’intermédiation financière.
Les objectifs de la microfinance
La sélection du marché cible s’effectue en fonction des objectifs de l’opérateur de microfinance et de la demande estimée en services financiers.
On trouve dans chaque pays des entreprises et des ménages dont les besoins ne sont pas satisfaits ou insuffisants, depuis les personnes les plus pauvres et parfois sans activité économique, jusqu’aux petites entreprises créatrices d’emplois dans les communautés où elles opèrent. Cet éventail forme la demande de services de microfinance. Or, souvent, on ne trouve pas du côté de l’offre l’éventail de services correspondant. Les institutions de microfinance doivent remédier à cette insuffisance en proposant les services qui font défaut afin d’intégrer dans le marché les groupes de population non desservis.
En tant qu’organisation œuvrant pour le développement, les institutions de microfinance visent à satisfaire les besoins financiers de segments de marchés développement incluent généralement:
• la réduction de la pauvreté,
• le renforcement de la position sociale de la femme ou de groupes de population défavorisés,
• la création d’emplois,
• le soutien à la croissance et à la diversification des entreprises existantes,
• l’encouragement à la création d’entreprise .
Une étude de la Banque Mondiale portant sur des projets de crédit s’adressant aux petites et micro entreprises a mis en évidence les trois objectifs les plus fréquemment cités :
• générer de l’emploi et des opportunités de revenus par le biais de la création et du développement de micro entreprises,
• accroître la productivité et les revenus des groupes socialement vulnérables, en particulier les femmes et les pauvres,
• réduire la dépendance des familles rurales vis à vis des risques de sécheresse par le biais d’une diversification de leurs activités génératrices de revenus .
Etant donné le grand nombre de variables contextuelles dans chaque pays, toute décision de la part d’une institution de pénétrer ou de servir un marché cible implique une synthèse des conditions propres à ce marché. On ne doit pas perdre de vue, lors de cette prise de décision, les deux objectifs à long terme de la microfinance: la portée, c’est-à-dire servir ceux qui ont été laissés à l’écart par les systèmes bancaires (les femmes, les pauvres, et les populations indigènes et rurales, par exemple), et la pérennité, qui suppose de générer suffisamment de revenus pour couvrir les coûts de l’offre de services financiers. À chaque marché cible correspondront des coûts particuliers. C’est pourquoi, en fonction du marché choisi, la situation financière de l’institution en est affectée différemment. Ainsi, les décisions supposent des compromis entre le choix des objectifs et les moyens employés pour les atteindre. La question centrale pour une institution de microfinance est la suivante quels objectifs peut-elle se permettre d’établir et pour combien de temps ? Les institutions de microfinance doivent identifier les demandes non satisfaites en service de microfinance et déterminer le marché cible correspondant à leurs objectifs. Le marché cible d’une institution, dont l’objectif est d’atteindre les très pauvres à travers des services financiers et d’autres types de services, différera par exemple de celui d’une institution qui souhaite se consacrer a la population pauvre, économiquement active, en ne proposant que des services financiers. Certaines institutions peuvent choisir en outre de se concentrer sur un secteur économique ou un niveau d’activité économique particulier pour atteindre leurs objectifs.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : CADRE D’ETUDE : LA POLITIQUE NATIONALE EN MATIERE DE MICROFINANCE
CHAPITRE I : THEORIE GENERALE SUR LA MICROFINANCE
Section 1 : Concept et définition de la microfinance
Section 2 : Les objectifs de la microfinance
Section 3 : L’offre des services d’intermédiation financière
Section 4 : Les fournisseurs de microfinance
Section 5 : Réglementation et contrôle du secteur financier
Section 6 : Politique économique et sociale
Section 7 : Les phases de développement du secteur de la microfinance
CHAPITRE II : LE CONTEXTE MALGACHE EN MATIERE DE MICRO FINANCE
Section 1 : L’environnement de la microfinance à Madagascar
Section 2 : Historique de la microfinance à Madagascar
Section 3 : Les institutions de microfinance existante
CHAPITRE III : LA POLITIQUE NATIONALE EN MATIERE DE MICROFINANCE
Section 1 : Les objectifs de la microfinance
Section 2 : Législation et cadre réglementaire
Section 3 : Les réalisations de cette politique jusqu’à ce jour
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE CRITIQUE DE LA GESTION DE L’EPARGNE DE DEVELOPPEMENT ET SON IMPACT DANS LE DEVELOPPEMENT RURAL
CHAPITRE I : L’EVOLUTION DES ACTIVITES DES IMFs
Section1 : Le nombre de membres
Section 2 : Le volume d’épargne collectée
Section 3 : La couverture géographique de IMF
CHAPITRE II : METHODOLOGIE D’ANALYSE D’IMPACT
Section 1 : Le nombre des membres
Section 2 : Etude d’impact
CHAPITRE III : ANALYSE DE LA GESTION DE L’EPARGNE
Section 1 : Les procédures de collecte
Section 2 : La gestion des disponibilités
Section 3 : Les portées et les faiblesses de la gestion de l’épargne
CHAPITRE IV : LA SITUATION DE LA POPULATION RURALE A MADAGASCAR
Section 1 : Le niveau de vie
Section 2 : Le développement social et les IFM
Section 3 : La perspective d’évolution
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS D’AMELIORATION POUR CONFERER AUX EPARGNES DE LA MICROFINANCE LEUR ROLE DE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT RURAL
CHAPITRE I : L’ORGANISATION DE LA GESTION DE L’EPARGNE
Section 1 : La collecte d’épargne
Section 2 : La demande et le remboursement de crédit
Section 3 : Le système de comptabilisation
CHAPITRE II: LA COALITION PAYSANNE DE MADAGASCAR
Section 1 : Les relations des Organisations Paysannes (OP) avec les IFM
Section 2 :L’interaction de l’implantation des IFM
CHAPITRE III: SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
Section 1 : Sensibilisation de la population
Section 2 : L’organisation du personnel
Section 3 : Autres recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES