Concept de valeur en économie

Concept de valeur en économie

La valeur est le concept utilisé dans tout travail d’évaluation. Voyons brièvement les différentes conceptions de la valeur depuis les économistes de XIXème siècle, parlant ainsi de valeur d’usage et valeur d’échange, ensuite d’autres notions de la valeur qui sont issues de l’évolution de sa mesure dont les surplus du consommateur et du producteur, ainsi que la valeur économique totale.

Conceptions de la valeur selon les économistes du XIXème siècle

Léon Walras « Il y a, dans la science, trois solutions principales au problème de l’origine de la valeur. La première est celle de A. Smith, et de D. Ricardo ; c’est la solution anglaise : elle met l’origine de la valeur dans le travail. Cette solution est trop étroite et elle refuse de la valeur à des choses qui en ont réellement. La seconde est celle J. B. Say ; c’est plutôt la solution française : elle met l’origine de la valeur dans l’utilité. Celle-ci est trop large et elle attribue de la valeur à des choses qui, en réalité, n’en ont pas. Enfin, la troisième, qui est la bonne, est celle de Burlamaqui et de mon père A. Walras : elle met l’origine de la valeur dans la rareté » .

Selon leur analyse, les économistes défendent chacun leur point de vue et offrent un éventail d’approche pour définir la valeur : ainsi elle peut être déterminée par le travail, l’utilité et la rareté.

– La valeur selon les classiques : A.Smith (1723-1790), D.Ricardo (1772-1823), Marx (1818-1883) –« valeur travail » .

Les classiques partent du principe que la division du travail est la principale source de l’enrichissement des nations. Smith parle de valeur liée au travail commandé et Ricardo en approfondissant la conception de Smith, parle de la valeur liée au travail incorporé et à la rareté. Marx allant encore plus loin suggère la valeur liée au travail socialement nécessaire.

Smith a été le premier à formuler une théorie de la valeur d’un bien, en la définissant comme étant la quantité de travail commandé ou la quantité de travail qu’il permet, ou encore la quantité de travail nécessaire pour sa création. En outre, il distingue deux types de valeur. La « valeur d’usage » qu’il considère comme une théorie subjective de la valeur, est déterminée par l’utilité sociale du bien, et la « valeur d’échange » que Smith retient est la valeur relative du bien. Un paradoxe célèbre soulevé par Smith concerne celui de la valeur de l’eau et du diamant, selon lequel l’eau possède une forte valeur d’usage et une faible valeur d’échange, et le diamant une faible valeur d’usage et une forte valeur d’échange.

Ricardo enrichit la théorie de valeur-travail de Smith, en introduisant le concept de travail intégré, ou la somme des unités de travail nécessaire à la conception des biens et de toutes ses composantes. C’est à dire, le bien en lui même et les outils par exemple. Il ajoute donc la quantité de travail pour former le capital technique. Et pour les biens non reproductibles, la rareté détermine leur valeur.

Quant à Marx, en s’inspirant des analyses de Ricardo, il ajoute la notion de la quantité de travail socialement nécessaire. Les techniques de production de l’époque sont ainsi prises en compte pour la détermination de la valeur, et l’habilité ou la rapidité dans le travail ne l’est pas. Pour ce dernier, le cas inverse sera de l’exploitation où Marx introduit la notion de « plus value » signifiant travail non rémunéré, exercé par les capitalistes. Les classiques en général rattachaient donc la valeur au travail, approche non partagée par les néoclassiques qui se penchent plutôt vers l’analyse de Jean B. Say.

– La valeur selon J.B.Say (1767-1832) et les néoclassiques – « valeur utilité » et «valeur rareté » .

Ils raisonnent en terme d’utilité marginale, Say se réfère à la valeur d’usage et les néoclassiques au comportement du consommateur. La valeur d’un bien est ainsi déterminée par la valeur d’usage de la dernière unité disponible ou par l’utilité de la dernière unité consommée.

Concepts de Surplus 

Inspiré de l’analyse marginaliste, le concept de surplus est apparu dans le but de mesurer le bien-être des individus. On distingue deux approches du surplus, celui de Marshall et les deux surplus hicksiens.

– Surplus marshallien
« Le consommateur retire d’un achat un surplus de satisfaction. La somme supplémentaire qu’il aurait accepté de payer, au-delà du prix, plutôt que de renoncer à l’achat, mesure le surplus de satisfaction. On l’appelle surplus de consommateur » Marhall, 1920 .

Une autre définition selon Maurice Allais, le surplus du consommateur est la différence entre la quantité maximale de numéraire que celui-ci est prêt à sacrifier pour un réarrangement de sa dotation et le coût effectif de celle-ci. En d’autres termes, c’est le supplément de ce que le consommateur paie par rapport à ce qu’il consent à payer.

Quant aux producteurs, d’une façon similaire, ils ont un surplus quand ils vendent le bien au prix plus élevé qu’au prix minimum ils acceptent de vendre.

– Surplus hicksiens
Si Marshall raisonne en terme de revenu constant, Hicks en 1941 raisonne en terme d’utilité constante. Les deux surplus sont obtenus après le changement, par la maintenance de l’utilité constante au niveau initial ou par la maintenance de l’utilité constante au niveau final ; les surplus sont appelés respectivement surplus compensateur et surplus équivalent.

Concepts de Valeur économique totale 

Des efforts ont été entrepris pour inclure les éléments intangibles des ressources dans leur valeur, bien que ceux-ci soient difficilement évaluables en terme monétaire. La valeur d’une ressource comprend sa valeur d’usage regroupant les usages directs et indirects, et sa valeur de non usage, la figure n°1 donne la valeur économique totale d’une ressource.

– Valeur d’usage direct

La valeur d’usage directe est obtenue par toutes les formes de jouissance que l’on peut avoir par l’interaction avec les ressources et leurs services. Elle inclut les activités associées à la consommation, la production et les activités récréatives. «La valeur de consommation correspond à la valeur qu’il aurait fallu payer, dans une économie de marché, pour utiliser des produits de chasse, de cueillette ou des matières premières consommées ». Exemple, l’utilisation de bois de chauffe coupés dans une forêt. « La valeur de production correspond aux revenus que l’on peut tirer, sur le marché, de la vente de ces mêmes produits. Il faut, bien entendu, distinguer la valeur de départ, depuis le lieu de production, de la valeur d’arrivée, sur le lieu du marché. Cette dernière est généralement beaucoup plus élevée ». Exemple, des fruits cueillis dans la forêt et vendus au marché. « La valeur récréative correspond aux flux financiers directs ou indirects issus de l’utilisation récréative d’une ressource naturelle (faune, flore, paysage) et des produits culturels qui en dérivent ». Exemple, le droit payé pour visiter une forêt illustre le flux financier direct et les frais de restauration durant la visite illustre le flux financier indirect.

– Valeur d’usage indirect

La valeur d’usage indirect des ressources naturelles inclut leurs fonctions naturelles et services environnementaux de régulation, qui assurent la protection et le maintien des activités économiques. C’est le cas par exemple de la fixation de carbone grâce à la présence de la forêt.

– Valeur d’option

C’est la valeur future d’usage indirect ou direct.

– Valeur de non usage

La valeur de non-usage se traduit en valeur patrimoniale et en valeur d’existence. Pour la première, on tient compte des besoins qu’auront les générations futures et on s’abstient de l’usage de ces ressources pour pouvoir les léguer, d’où l’appellation également de « valeur de legs ». La deuxième est la valeur issue d’une satisfaction pure due à l’existence de la ressource (droit d’exister), sans que la personne se soucie des bénéfices directs ou indirects qu’elle peut en tirer, comme la valeur d’existence ou d’héritage culturel .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRES THEORIQUES DE L’ANALYSE COUT BENEFICE
Chapitre I – DIFFERENTS CONCEPTS ET COURANTS THEORIQUES SUR L’EVALUATION ECONOMIQUE DE PROJET PUBLIC SUR L’ENVIRONNEMENT
I.1 – Concept de valeur en économie
I.1.1 – Conceptions de la valeur selon les économistes du XIXème siècle
I.1.2 – Concepts de Surplus
I.1.3 – Concepts de Valeur économique totale
I.2 – Branches de l’économie traitant l’évaluation économique de projet public
I.2.1 – Economie publique
I.2.2 – Economie de bien être
I.3 – courants théoriques sur l’évaluation économique en économie de l’environnement
I.3.1 – Théorie Pigouvienne
I.3.2 – Théorie de Coase
Chapitre II – TECHNIQUES ET INDICATEURS COURANTS D’EVALUATION ECONOMIQUE
II.1 – Techniques d’évaluation
II.1.1 – Approche par prix du marché
II.1.2 – Approche par substitution
II.1.3 – Approche directe
II.1.4 – Approche indirecte
II.1.5 – Approches basées sur les coûts
II.2 – Critères de décision
II.2.1 – Critères fondés sur les périodes de remboursement
II.2.2 – Critères fondés sur la valeur actualisée
Chapitre III – CONDUITE D’UNE ANALYSE COUT BENEFICE
III.1 – Brève historique et utilisation actuelle
III.2 – Etapes de l’analyse coût bénéfice
III.2.1 – Identification des coûts et des bénéfices
III.2.2 – Evaluation et conversion monétaire des coûts et des bénéfices
III.2.3 – Comparaison des coûts et des bénéfices
III.2.4 – Sélection du projet
DEUXIEME PARTIE : CAS DE L’ANALYSE COUT BENEFICE DE LA CREATION DE L’APMC DE TOLIARA
Chapitre I – DESCRIPTION DU PROJET ET CONTEXTE DE LA REGION
I.1 – Description du projet
I.1.1 – Localisation géographique
I.1.2 – Occupation terrestre et marine de la zone
I.1.3 – Zonage et changements : (carte)
I.2 – Contexte physique et socio-économique de la région
I.2.1 – Caractéristiques physiques
I.2.2 – Population et organisation sociale
I.2.3 – Activités et revenus
Chapitre II – COUTS ET BENEFICES DE LA CREATION DE L’APMC DE TOLIARA
II.1 – Coûts de la création de l’APMC
II.1.1 – Identification des coûts
II.1.2 – Evaluation monétaire des coûts (Cf annexe et tableau 7, page 64)
II.2 – Bénéfices de la création de l’APMC
II.2.1 – Identification des bénéfices
II.2.2 – Evaluation monétaire des bénéfices
Chapitre III – COMPARAISON DES COUTS ET DES BENEFICES
III.1 – Valeur actualisée nette
TROISIEME PARTIE : PORTEE DE L’ACB ET DISCUSSIONS PAR RAPPORT AU DEVELOPPEMENT DURABLE
Chapitre I – PORTEE DE L’ANALYSE COUT BENEFICE
I.1 – Avantages de l’outil
I.1.1 – En tant qu’approche économique
I.1.2 – En tant qu’aide à la décision
I.2 – Limites de l’outil
I.2.1 – Moyens requis
I.2.2 – Disponibilité des données et interprétation des résultats
I.2.3 – Critiques sur le fonds
Chapitre II – EVALUATION ECONOMIQUE PAR ACB ET OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE
II.1 – ACB et Intégrité écologique
II.2 – ACB et Equité entre Nations, individus et générations
II.3 – ACB et Efficacité économique
CONCLUSION
TABLE DES MATIERES
LISTE DES CARTES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES FIGURES
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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