Concept de mini-élevage des insectes
Historique et définition
Le concept du mini-élevage est entré dans le monde du développement rural tropical vers 1986 (Hardouin et al., 2000). Selon le même auteur, ce concept est inspiré du « microlivestock » apparu aux U.S.A. Il englobe une série d’animaux de petite taille en général. Il est principalement caractérisé, d’une part, par une utilisation traditionnelle par l’homme pour son alimentation ou pour d’autres usages, et d’autre part par un approvisionnement basé sur la cueillette ou la chasse. A ces critères peut s’ajouter le fait que ces animaux soient bien connus sur les plans biologique et éthologique sans faire l’objet de production contrôlée par l’homme. A cet effet, ces animaux n’apparaissent pas dans les statistiques et ne font pas l’objet d’un enseignement similaire aux autres zootechnies spéciales (bovine, ovine, caprine, porcine, aviaire, etc.) (Hardouin et al., 2000).
Des techniques de production peuvent être, cependant, mises au point pour couvrir le cycle complet de vie de ces espèces sous le contrôle de l’homme (Hardouin et Mahoux, 2003). Ainsi, parmi les animaux pour lequel un intérêt existe, les rongeurs, les cobayes ou cochons d’Inde, les grenouilles, les escargots géants, les vers de compost et les insectes peuvent être cités. Dans une moindre mesure, des serpents, les pécaris, des tortues terrestres, des oiseaux, peuvent s’associer à la liste précédente. Cependant, les animaux purement aquatiques sont exclus du mini élevage (Hardouin et al., 2000).
Importance du mini-élevage des insectes
L’élevage des insectes ne constitue pas une nouveauté pour les entomologistes qui ont mis au point des techniques pour obtenir les espèces qui les intéressent (Hardouin et Mahoux, 2003). Selon les mêmes auteurs, d’importantes quantités d’individus d’insectes sont produites pour mener des études scientifiques qui nécessitent des analyses statistiques et parfois pour nourrir d’autres animaux soumis à des expérimentations. En outre, les insectes sont utilisés comme source de nourriture pour l’homme et les animaux d’élevage. Ils leur fournissent des protéines et des nutriments de qualité. Certains insectes sont particulièrement utilisés comme compléments alimentaires pour les enfants et les animaux monogastriques, du fait que la plupart des insectes soient riches en acides gras, en fibres et en oligo-éléments (Hardouin et Mahoux, 2003 ; FAO, 2013).
Sur le plan environnemental, les insectes facilitent la pollinisation. Certains sont également utilisés pour favoriser le recyclage et la valorisation des déchets. En plus, des insectes sont produits et relâchés dans la nature en grand nombre comme agents de lutte biologique (Hardouin et Mahoux, 2003). En outre, la plupart des insectes ont une faible production de gaz à effet de serre (FAO, 2013). Le mini-élevage représente donc un moyen pour l’amélioration des conditions de vie ou de production pour l’homme et pour ses animaux domestiques classiques (Hardouin et Mahoux, 2003).
Généralités sur la mouche domestique et ses larves
Position systématique de Musca domestica Linneaus
Les insectes font partie du règne animal et appartiennent à l’embranchement des arthropodes. Cet embranchement regroupe des animaux invertébrés dont le corps est composé de métamères et dont les appendices sont articulés. Les arthropodes sont recouverts d’un squelette externe composé de chitine. Parmi les arthropodes, ceux qui comptent trois (03) paires de pattes forment la classe des insectes (Lavalette, 2013). Ainsi, la mouche domestique est un insecte de l’Ordre des Diptères. Cet ordre est caractérisé par la présence d’une seule paire d’ailes (les ailes antérieures). La deuxième paire (les ailes postérieures), a été transformée en haltères (balanciers) qui permettent le contrôle du vent. Les insectes de cet ordre sont généralement de petite taille mais leurs formes et couleurs peuvent être variées. Ce sont des insectes à métamorphoses complètes. Dans cet ordre, la mouche domestique appartient au sous-ordre des cyclorrhaphes. Ce sont des diptères à antennes de trois articles terminées par une soie (Hardouin et Mahoux, 2003). La mouche domestique appartient à la famille des Muscidae, qui sont des Diptères Cyclorrhaphes à yeux écartés chez les femelles et contigus chez les mâles. Elle constitue la famille la plus cosmopolite des insectes (Hardouin et Mahoux, 2003). Le genre Musca se compose d’environ 26 espèces. Les espèces du genre Musca sont en général de taille moyenne, avec un thorax rayé, blanc et gris, sans reflet métallique et la quatrième nervure longitudinale de l’aile forme un angle aigu (Keiding, 1986).
Ecologie de Musca domestica
La mouche domestique mérite bien son nom car c’est la plus fréquente dans et autour des maisons, dans les villages et dans les secteurs urbains, où l’assainissement est insuffisant (Keiding, 1986). La mouche domestique adulte vit dans des habitats très variés (Hardouin et Mahoux, 2003). Leurs larves ou asticots vivent en milieu aquatique ou terrestre humide. On les trouve habituellement dans le sol, les plantes ou tissus animaux ainsi que dans la charogne ou toute matière organique, presque toujours dans les endroits où le danger de dessiccation est réduit au minimum (Hardouin et al., 2000 ; Hardouin et Mahoux, 2003). En se développant dans les substrats organiques, les asticots accélèrent habituellement la dépollution relative de ces substrats tout en diminuant leurs odeurs (Hardouin et al., 2000).
La mouche domestique contribue à la diversification des espèces du genre Musca qui joue un rôle important dans la chaine trophique. En effet, leurs larves constituent une partie importante du régime alimentaire de la volaille divagante (Smith, 1992).
Morphologie de Musca domestica Linneaus
Morphologie des adultes
La mouche domestique (Musca domestica) est le représentant le plus connu des muscidés. Ses grands yeux brun-rouge sont composés. Sur le front, entre les yeux, s’insèrent les antennes terminées par le troisième article en forme de massue portant à sa face supérieure la soie antennaire (arista). Au-dessous de ces antennes, la mouche porte sa trompe spongieuse, soutenue latéralement par les restes des maxilles portant les palpes maxillaires. La mouche s’en sert pour absorber les aliments liquides (Grzimek, 1975).
Des trois segments thoraciques pro, méso et métathorax, on ne distingue en vue dorsale que les trois plaques du mésothorax portant les ailes : le préscutum, le scutum et le scutellum (Grzimek, 1975). Les deux premiers sont parés de quatre raies longitudinales noires sur fond gris, le dernier d’une seule. Les ailes ont la transparence du verre. En dessous du troisième lobule thoracique se trouve l’aile postérieure réduite en balancier ou haltère. Les pattes velues, portent deux griffes et deux pelotes adhésives qui permettent à la mouche domestique de se poser sur un mur et même au plafond.
Vue de dessus, la mouche domestique montre quatre segments abdominaux ; les deux premiers étant fusionnés. Si la mouche observée est une femelle, reconnaissable à ses yeux plus petits, par une légère pression sur l’arrière, trois autres segments étroits peuvent apparaître. Enfin, l’extrémité est constituée par le neuvième segment terminal de l’oviscapte. Entre le huitième segment et cette partie terminale se trouve l’orifice génital de la femelle (Grzimek, 1975).
Morphologie des larves
La larve de la mouche domestique est un asticot à peau fine et apode, chez lequel on ne distingue aucune séparation entre tête, thorax et abdomen. Sa capsule céphalique est atrophiée et ses restes rétractés dans le thorax. L’asticot fait donc partie des acéphales (dépourvus de tête). Le squelette céphalique et les mandibules transformées en crochets buccaux apparaissent en noir au travers de la peau de l’extrémité antérieure de la larve. En outre, sa peau laisse voir le corps gras et les troncs des trachées, remplis d’air, qui ont un éclat argenté. A l’extrémité postérieure large et oblique, se distinguent des points noirs qui sont des stigmates postérieurs. Il n’y a pas d’yeux, cependant à proximité de l’extrémité antérieure se trouve un organe simple sensible à la lumière, grâce auquel l’asticot perçoit la clarté (Grzimek, 1975). D’autres capteurs sensoriels lui permettent de percevoir son environnement (odeur, température, humidité, composants chimiques) et de se déplacer vers les sites plus favorables à sa survie (Grzimek, 1975 ; Hardouin et Mahoux, 2003).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : Revue bibliographique
I. Concept de mini-élevage des insectes
1.1. Historique et définition
1.2. Importance du mini-élevage des insectes
II. Généralités sur la mouche domestique et ses larves
2.1. Position systématique de Musca domestica Linneaus
2.2. Ecologie de Musca domestica
2.3. Morphologie de Musca domestica Linneaus
2.3.1. Morphologie des adultes
2.3.2. Morphologie des larves
2.4. Cycle de développement de Musca domestica Linneaus
2.4.1. Stades de développement de Musca domestica
2.4.3. Biologie de la reproduction de Musca domestica Linneaus
2.4.4. Supports alimentaires et nutrition de Musca domestica
2.4.5. Composition biochimique des larves de Musca domestica
III. Facteurs influençant la production des asticots
3.1. Facteurs d’attraction des mouches sur les substrats
3.2. Facteurs de développement des asticots
3.2.1. Milieux de développement larvaire
3.2.2. Humidité, température et saison
IV. Utilités de Musca domestica
CHAPITRE II : Matériel et méthodes
I. Matériel
1.1. Présentation de la zone d’étude
1.1.1. Situation géographique
1.1.2. Climat
1.1.3. Végétation de la zone
1.2. Matériel d’étude
II. Méthodes
2.1. Choix du site d’étude et des substrats de production
2.1.1. Choix du site d’étude
2.1.2. Choix des substrats de production et des attractifs
2.2. Dispositifs expérimentaux et méthodologies d’étude
2.2.1. Etude de l’influence des dates d’extraction sur la production en masse des asticots
2.2.2. Etude de l’influence des substrats sur la production en masse des asticots
2.2.3. Etude de l’influence de la fermentation et des attractifs sur l’amélioration de la productivité des substrats
2.2.3.1. Etude de l’influence de la fermentation
2.2.3.2. Etude de l’influence des attractifs sur la production en masse des asticots
2.2.3.2.1. Comparaison des attractifs en fonction des substrats
2.2.3.2.2. Etude de l’effet des attractifs sur la productivité des substrats
2.2.4. Impact des récipients d’élevage sur la production en masse des asticots
2.2.4.1. Etude de l’influence de la surface sur la production en masse
2.2.4.2. Etude de l’influence de la nature des récipients sur la production en masse des asticots
2.2.5. Etude de l’influence du climat sur la production des asticots
2.2.6. Identification des espèces de mouche
2.2.7. Analyse des données
CHAPITRE III : Résultats et discussion
I. Résultats
1.1. Influence des dates d’extraction sur la production en masse des asticots
1.1.1. Biomasse larvaire
1.1.2. Présence de pupe dans les substrats à la récolte
1.1.3. Nombre de mouches émergées des 200 larves prélevées aux différents jours de récolte
1.2. Effet des substrats sur la production en masse des asticots
1.3. Etude de l’influence de la fermentation et des attractifs sur l’amélioration de la productivité des substrats
1.3.1. Etude de l’influence de la fermentation sur la productivité des substrats
1.3.2. Etude de l’influence des attractifs sur la production en masse des asticots
1.3.2.1. Comparaison des attractifs en fonction des substrats
1.3.2.1.1. Comparaison des attractifs sur le lisier de porc
1.3.2.1.2. Comparaison des attractifs sur le contenu du rumen
1.3.2.1.3. Comparaison des attractifs sur le son de maïs
1.3.2.1.4. Comparaison des attractifs sur le son de riz
1.3.2.2. Etude de l’effet des attractifs sur la productivité des substrats
1.3.2.2.1. Effet du sang frais sur la productivité des substrats
1.3.2.2.2. Effet des Viscères de poisson sur la productivité de
1.3.2.2.3. Effet des viscères de poisson sur la productivité des substrats
1.3.2.2.4. Effet du Soumbala sur la productivité en asticots des substrats
1.4. Impact des récipients d’élevage sur la production en masse des asticots
1.4.1. Influence de la surface des récipients sur la production des asticots
1.4.2. Influence de la nature de récipients sur la production en masse des asticots
1.4.2.1. Influence des récipients sur la productivité de la litière de volaille
1.4.2.2. Influence des récipients sur la productivité de la litière de volaille
1.4.2.3. Influence des récipients sur la productivité du son de maïs
1.4.2.4. Influence des récipients sur la productivité du contenu du rumen
1.4.2.5. Influence des récipients sur la productivité du son de riz
1.5. Influence du climat sur la production en masse des asticots
1.6. Identification des espèces de mouches colonisant les substrats
1.6.1. Espèces de mouches identifiées lors du test de substrats
1.6.2. Espèces de mouches identifiées lors du test des attractifs
II. Discussion
CONCLUSION
Références bibliographiques
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