Concentration et attractivité, des indicateurs de nouvelles centralités à Oran

Oran face aux nouvelles tendances et formes de commercialisation ; état des lieux et diagnostic

Grandes surfaces commerciales dans la législation algérienne : le cadre juridique et sa mise en place

Ce chapitre sera consacré aux théories, aux conditions et aux normes d’implantation des établissements commerciaux selon la législation algérienne car avant de faire un état des lieux de ces nouvelles structures commerciales il s’avère important de connaître les lois relatives à ce sujet.

Généralités sur les modalités d’implantation de nouvelles grandes surfaces commerciales

Pour toute nouvelle implantation de type résidentiel, industriel ou tertiaire, l’Etat algérien a mis en place un dispositif législatif prévu par Décret exécutif n° 09-182 du 17 Joumada El Oula 1430 correspondant au 12 mai 2009 dans ses articles de 33 à 39 fixant les conditions et les modalités d’implantation et d’aménagement des espaces commerciaux et d’exercice de certaines activités commerciales entre autres les centres commerciaux ,les grandes surfaces de types supermarché et hypermarché ainsi que les dispositions communes à celle-ci ( exploitation en libre service, superficie, localisation de ces dernières, aire de stationnement et les mesures de sécurité au sein des structures).
Les conditions d’implantation citées dans les différents articles sont-elles favorables et encourageantes pour la mise en place des galeries ou bien forment elles des obstacles et des contraintes pour ce nouveau phénomène ? C’est ce qui va être élucidé en cours de notre travail.

Classification des activités

Afin de procéder à la classification des activités commerciales, on a eu recours à diverses sources dont :

La nomenclature des activités économiques (NAE)

La législation Algérienne a mis en place une nomenclature des activités économiques soumises à inscription au Registre du Commerce et son officialisation par décret exécutif s’inscrivant dans le cadre de l’application de l’ordonnance n°96-07 du 10 janvier 1996 modifiant et complétant la loi 90-22 du 19 août 1990 relative au registre du commerce dont l’article 01 qui insère dans la loi 90-22 précitée, un article 03 bis qui dispose la nomenclature des activités commerciales classifiée par voie réglementaire. En parlant de la voie réglementaire on aborde la thématique prévue par la loi, autrement dit toute activité légale ou bien réglementée est soumise à une inscription au registre de commerce.
Selon les conditions prévues par le décret exécutif N° 97-39 du 18 janvier 1997 relatif à la nomenclature des activités économiques (modifié et complété) la classification des structures commerciales se résume comme suit :
1) Le code d’activité 510001 relatif à la dénomination de l’activité: la superette est conditionnée par l’existence d’une surface comprise entre 120 et 400 m2.
2) Le code d’activité 510002 relatif à la dénomination et conditions de l’activité: le supermarché, signifiant Commerce de détail en magasin par l’existence d’une surface de vente comprise entre 400 et 2500 m2.
3) Le code d’activité 510003 relatif à la dénomination et aux conditions de l’activité Hypermarché ; autrement dit le commerce de détail en magasin par l’existence d’une surface de vente égale ou supérieure 2500 m2.
Ainsi comme nous l’avons cité plus haut, les superettes, les supermarchés et les hypermarchés s’inscrivent dans le cadre des activités réglementées car leurs préoccupations et leurs intérêts sont plus où moins situés ou liés à l’un des domaines relatifs :
 A l’ordre public.
 A la sécurité des biens et des personnes.
 A la préservation de la santé publique.
 A la protection de la morale et des bonnes moeurs.
 A la protection des droits et intérêts légitimes des particuliers.
 A la préservation des richesses naturelles et des biens publics composant le patrimoine national.
 Au respect de l’environnement, des zones et sites protégés et du cadre de vie des populations.
 A la protection de l’économie nationale.
L’implantation de ces nouveaux établissements commerciaux avec leur typologie en Algérie (superette, supermarché, hypermarché et centre commercial) est venue suite à des politiques adoptées par l’Etat qui se traduisent par une ouverture sur l’économie de marché. Les textes de Lois dictent dans le moindre détail les définitions, les classifications, les conditions d’implantation, d’exercice et de sécurité pour l’implantation de ce type d’activité. Mais ces normes sont-elles respectées sur le terrain ? Pour cela, il s’avère nécessaire de mettre en parallèle la théorie et les résultats acquis lors de nos enquêtes sur terrain.

Naissance du phénomène des galeries marchandes, petites et grandes surfaces commerciales

L’équipement et la structure commerciale sont en relation avec la population. On peut dire que plus le poids démographique d’une ville est important, plus son volume commercial est conséquent et plus le niveau de vie augmente plus la consommation augmente contribuant ainsi à leur tour à une diversification commerciale. Ce chapitre traitera les activités commerciales en Algérie, afin de voir le rythme d’évolution (nouvelles création), le statut juridique du commerce (personne physique, personne morale), la spécialisation…etc.

Etat des lieux sur l’évolution de l’activité commerciale en Algérie

Afin d’avoir une vision globale sur l’évolution de la structure commerciale en Algérie, nous avons eu recours à la consultation du bilan statistique des inscrits au registre de commerce de l’année 2008. Nous constatons que le nombre d’inscrits au registre de commerce s’élève à 258 82916 regroupant les nouvelles immatriculations, les modifications d’activités, les radiations et les ré-immatriculations. Ils se répartissent de la manière suivante :
• 139 441 immatriculations ou créations nouvelles d’entreprises, dont 125 989 personnes physiques17 (89%) et 13 452 personnes morales18 ou sociétés (11%).
• 65 529 radiations ou cessations d’activités ; dont 92% concernent les personnes physiques et le reste pour les sociétés.
• 53 841 modifications opérées pour l’essentiel par les personnes physiques (77,75% du total).
• 18 ré-immatriculations à titre résiduel.
Comparativement à l’année 2007, on enregistre un accroissement de 4,2% des inscriptions totales, soit 3,5% dans les immatriculations et une baisse de 1,8% dans les radiations de commerces et de sociétés. On note que chaque cessation d’activité est compensée en moyenne par la création de deux entités nouvelles.
Au niveau national, les inscriptions au registre de commerce sont concentrées dans les huit wilayas principales du pays : Alger représente à elle seule 16%, suivie de Sétif avec 4,24%, Tizi Ouzou enregistre 4,23%, Oran affiche 4,02%, Bejaïa et Constantine avec 3,3% chacune, Tlemcen et Blida enfin en enregistrant un taux de 3% chacune. Globalement, la région Centre a enregistré 39,9% des inscriptions, l’Est 30,5%, l’Ouest 19,9% et le Sud 9,7%.
En matière de nouvelles créations, 139 441 entreprises ont été enregistrées en 2008 en Algérie, réparties comme suit :
• le commerce de détail : 39,8%.
• les services : 34,6%.
• le BTPH/Industrie : 17,5%.
• le commerce de gros : 4,2%.
• l’import-export : 3,6%.
• la production artisanale : 0,3%.
Par rapport à l’année 2007, les inscriptions dans le commerce de détail ont régressé d’environ 3% au profit des activités industrielles, des activités liées au secteur du bâtiment et des travaux publics et du secteur de l’import-export qui ont évolué respectivement de +1% et +2,6%.
En ce qui concerne la situation du tissu économique jusqu’à la fin de l’année 200819 il existe en Algérie 1 213 839 commerçants inscrits, soit 33 911 nouveaux inscrits de plus qu’en 2007 (progression de 3%) repartis comme suit :
 Personnes physiques : 1 104 611, soit 91%
 Personnes morales : 109 228, soit 9%.
Il a été recensé une prédominance de la population commerçante dans les wilayas du Nord: Alger compte 154297 commerçants, soit 12,7% du total national, suivie de Sétif avec 55 547 commerçants (4,6%), Oran avec 53 972, soit 4,4%. Le nombre de commerçants dans les wilayas du Sud reste modeste : Illizi avec 3 031 commerçants (0,2%), Tindouf avec 3 432 soit 0,3% et El Bayadh avec 7 060, soit 0,6%.
Ainsi la répartition des commerçants inscrits par genre et par classe d’âge nous donne les récapitulations suivantes :
 60% des commerçants personnes physiques se situent dans la tranche d’âge 30-50 ans.
 il y a 105 839 femmes commerçantes dont 102 339 personnes physiques et 3 500 gérantes de sociétés (9,3% environ du total).
Suivant la hiérarchie, la répartition des inscriptions au registre de commerce selon leur nature au niveau de la métropole de l’Ouest « wilaya d’Oran » est résumée dans le tableau n°01.
Après avoir eu une idée globale sur l’évolution de l’activité commerciale en Algérie nous allons aborder la nouvelle tendance de commercialisation qui est notre thème de recherche, et ceci en procédant à une étude hiérarchique de la mise en place d’établissements commerciaux de type galerie marchande à travers le territoire algérien.
Durant cette dernière décennie, l’Algérie a suivi d’autres modèles : Suisse par l’implantation d’un grand Centre Commercial & de Loisirs à Bab Ezzouar, Ardis, Uno et ceci encouragé par la présence d’un environnement très favorable pour tout investissement relatif à ce sujet.
Ainsi, la Société des Centres Commerciaux d’Algérie (SCCA), a mis toute une stratégie de développement dans ce domaine :
 Un premier investissement à Alger, dans le parc d’affaires de Bab Ezzouar.
 Une prochaine étape à Oran pour la mise en place d’un centre commercial.
 Des études de faisabilité et d’implantation en cours à Sétif, à Tlemcen et d’un 2ème centre à Alger.
 Des investissements de longue durée dans la conception, la réalisation et la gestion de centres commerciaux et de loisirs sont suivis par la Société des Centres Commerciaux d’Algérie.
L’implantation du centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar est de premier ordre. En s’étendant sur un terrain de 70 hectares, il est dans une situation géographique stratégique, à 15 minutes du centre-ville et à 5 minutes de l’aéroport et pourvu d’une accessibilité idéale, loin de l’engorgement du centre-ville.
Et pour suivre à peu prés l’exemple américain de « City Place » où les promoteurs américains ont construit de véritables villes avec des logements au-dessus des magasins (car ils ont trouvé que le loisir et les services représentent une locomotive commerciale), l’Algérie vient de réaliser pour la première fois une maquette d’un véritable quartier d’affaires (photo n°02) comprenant un centre commercial, un centre de congrès mitoyen qui pourra accueillir 5000 personnes. D’autres projets sont en cours ou déjà réalisés (Hôtel Ibis, Air Algérie, BNP Paribas,
Algérie Poste, CGM, Siege ATM Mobilis, Aigle Azur, Crédit Populaire d’Algérie) afin de donner une image d’un vrveritable centre commercial d’envergure internationale. Ce site comprend notamment un campus universitaire de 40000 étudiants et de nombreux logements promotionnels et résidentiels.
D’après la Société des Centres Commerciaux d’Algérie, la Praille d’Alger accueillera des hypermarchés, des boutiques de luxe, des salles de spectacles et des bureaux. Un véritable village touristique et commercial où touristes et consommateurs pourront se croiser. Il comprendra notamment un hypermarché « Carrefour » et des boutiques de grandes marques de prêt-à-porter, de cosmétiques, d’horlogerie et de joaillerie : Zara, Celio, Swatch, Carré Blanc, Yves Rocher….en d’autres termes cette nouvelle structure commerciale stimulera l’implantation de nouveaux acteurs du commerce international, qui relancera également le développement du commerce de détail local.
Selon les normes de la hiérarchie, tout grand projet de ce type sera réalisé en premier lieu au niveau de la capitale, Alger. Les métropoles régionales constituent des sites favorables pour des investissements de cette envergure. Alain Rolland prévoit de bâtir bientôt un deuxième centre commercial à Alger avant de les essaimer à Oran, Annaba et Constantine. Donc, on peut dire qu’Alger est un cas représentatif pour l’implantation de nouvelles formes de centres commerciaux. Notre thématique de recherche s’intéresse aux galeries marchandes et aux surfaces commerciales ; on s’interroge alors, sur la ville d’Oran et sur son évolution face à ce nouvel urbanisme commercial ?
Le quotidien El WATAN21 annonce, dans l’un de ces articles, la réalisation prochaine d’un grand centre commercial par la même société (SCCA) au niveau d’Es-Sénia, à Oran : « Ce centre sera construit sur un terrain situé face à la zone de «show-room» des véhicules. Un investissement dont le coût avoisinerait les 7 milliards de dinars, qui va être concrétisé, par la même société qui a construit le centre commercial de Bab Ezzouar à Alger, à savoir la Société des Centres Commerciaux d’Algérie (la SCCA), une société de droit algérien. Une fois concrétisé, ce projet devra créer près de 800 postes d’emplois directs et indirects. Cette infrastructure, qui sera réalisée selon les normes internationales, proposera différents services commerciaux, notamment la mise en place d’un immense espace de shopping et de distraction et une importante aire pour un grand parking. Le futur centre commercial, comptant plusieurs étages, deux tiers de ses surfaces seront consacrés à des commerces dont un supermarché sur 7500 mètres carrés. A cela s’ajoutent 10000 mètres carrés de loisirs avec un multiplex comprenant des salles de cinéma. Il est aussi prévu un parking de 4 étages, d’une capacité de 1.650 véhicules, un bowling et un fitness, une douzaine de restaurants, regroupés dans un espace terrasse, entre autres. Ce sera un bureau espagnol qui prendra en charge le volet architecture; celle-ci sera résolument contemporaine, mais respectueuse de l’esprit de l’architecture locale, traditionnelle, avec des installations techniques de dernière génération où les moyens mécaniques de transport intérieur apportent de la modernité à l’ensemble ». Celui-ci sera le plus grand centre commercial en Algérie vu qu’il occupera une assiette foncière de 52000 m2.

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Table des matières

Avant propos
Introduction Générale
Problématique
Objectifs, champs d’étude et méthodologie
L’apport Bibliographique
Références théoriques et définitions des concepts
Retour d’expérience; état des lieux sur le phénomène des galeries marchandes et centres commerciaux dans certains pays du monde
Première partie: Oran face aux nouvelles tendances et formes de commercialisation ; état des lieux et diagnostic
Chapitre 1 : Grandes surfaces commerciales dans la législation algérienne : le cadre juridique et sa mise en place
I. Généralités sur les modalités d’implantation de nouvelles grandes surfaces commerciales
II. Classification des activités
Chapitre 2 : Naissance du phénomène des galeries marchandes, petites et grandes surfaces commerciales
I. Etat des lieux sur l’évolution de l’activité commerciale en Algérie
II. Diffusion spatiale des grandes surfaces commerciales à Oran et occupation du sol ; émergence au sein des quartiers centraux
III. Rythme accéléré de la prolifération des nouvelles structures commerciales
IV. Caractéristiques des galeries marchandes et des grandes surfaces commerciales à Oran
a. Superficie moyenne des établissements commerciaux
b. Nombre d’étages ; harmonie du tissu urbain du quartier
c. Spécialisation des établissements ; émergence des boutiques à confection
d. Organisation par étages ; entre diversification et absence du critère
e. Superficie des locaux; dominance de locaux à superficie moyenne et exigüe
V. Régularités et singularités dans le processus de la construction des établissements commerciaux
Conclusion de la première partie
Deuxième partie : Acteurs, investissements et emploi ; l’émergence du secteur privé
Chapitre 1 : Rôle de l’acteur et de l’investissement privés dans la politique de marchandising
I. Ouverture économique et évacuation du secteur étatique ; l’importance du secteur privé dans la production de la ville
II. Logiques de localisation
III. Modalités d’acquisition des assiettes foncières
IV. Ancienneté des centres urbains et les opérations d’aménagement pratiquées pour la
mise en place des structures commerciales
V. Monopolisation de l’acteur privé et système de réseaux de magasins
Chapitre 2 : Emploi formel et commerçants
I. Caractéristiques des commerçants
a. Age et sexe des commerçants
b. Niveau scolaire des commerçants
c. Lieux de résidence des commerçants
 Lieux de résidence selon les wilayas
 Lieux de résidence selon les communes
 Lieux de résidence selon les quartiers d’Oran
II. Caractéristiques de l’activité
a. Choix de l’activité
b. Motifs d’implantation
c. Périodes d’installation des commerçants
d. Nature de l’activité commerciale actuelle
e. Statut juridique du local et type de contrat de location
f. Changement d’activité et causes
g. Changement de lieu d’activité
Conclusion de la deuxième partie
Troisièmement partie: Bassin marchand et formation de nouvelles centralités
Chapitre 1 : Concentration et attractivité, des indicateurs de nouvelles centralités à
Oran
I. Concentration des grandes structures commerciales ; principal facteur d’animation et de centralité
II. Attractivité et nouvelles techniques de Marketing
a. Aspect du modernisme
Les façades
Les vitrines
b. Les panneaux publicitaires et leurs rôles dans l’attractivité
c. Le parking et la sécurité
d. Les aires de repos et de loisirs
e. La qualité de desserte routière et son impact sur l’attractivité
III. Mutations et transformations projetées dans le cadre d’une meilleure attractivité et compétitivité
Chapitre 2 : Fréquentation et Aire de chalandise
V. Caractéristiques des clients
a. Age et sexe des clients
b. Niveau d’instruction des clients
c. Origines géographiques des clients
 Lieux de provenance des clients selon les wilayas
 Lieux de provenance des clients selon les communes
 Lieux de provenance des clients selon les quartiers d’Oran
d. Moyens de transport utilisés
VI. Principaux motifs de fréquentation
VII. Types de fréquentation
VIII. Changement du lieu d’Achat et Causes
Conclusion de la troisième partie
Conclusion Générale
Bibliographie
Annexe
Liste des Tableaux
Liste des Graphiques
Liste des Cartes
Liste des Photos et Maquettes
Table des Matières

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