Compréhension des mécanismes de la désertification des zones arides
Crise du pastoralisme
La surexploitation des milieux arides, et la désertification qui en découle, est un phénomène propre au 20ème siècle. Pendant des siècles les sociétés agro-pastorales étaient un exemple parfait d’équilibre entre l’homme et le milieu naturel Le principe de base de l’équilibre agro-pastoral est la mobilité. Les sociétés pastorales étaient nomades ou semi-sédentaires, pratiquant la transhumance. La règle était de ne jamais rester trop longtemps au même endroit. La pression sur le milieu était donc répartie dans le temps et dans l’espace, au rythme des saisons. En guise de rappel de l’équilibre agro-pastoral nord-africain, qui a survécu jusqu’à la veille de la colonisation on peut retenir que : en hiver, les campements sont installés aux portes du désert. Il y fait plus chaud, et les quelques pluies automnales et hivernales suffisent pour assurer une végétation éphémère à poussée rapide; au printemps, en remontant vers les hautes plaines steppiques, les pluies d’automne et d’hiver favorisent une végétation abondante utiles pour les brebis en période d’agnelage ; en été, en avançant vers le tell, c’est à dire vers les hautes plaines céréalières, il y avait encore suffisamment de terres incultes pour les bêtes, qui profitent en plus des chaumes. Par ailleurs, pendant que les nomades sont employés comme main d’œuvre saisonnière sur les chantiers de moisson–battage, ils font leur réserve de grain pour l’année quand ils redescendent vers la steppe. en automne, sur la steppe de nouveau, la végétation pérenne est suffisante pour le cheptel. Si l’année est mauvaise, la disette et les maladies se chargent de remettre les effectifs à un niveau compatible avec les ressources fourragères. Quelques labours sont effectués, mais uniquement sur des zones d’épandage de crues ou sur des bas fonds ou des cuvettes à sols profonds. Ces champs seront récoltés, au retour, lors de la migration de printemps. La descente vers le désert pour les quartiers d’hiver s’amorce avant les grands froids Ce système fonctionnait avec une organisation et des institutions tribales et un droit coutumier reconnu et respecté de tous. Les mutations profondes qu’il a connues depuis un siècle sont défavorables à une gestion rationnelle des ressources. Néanmoins, ces systèmes agro-pastoraux connaissent, depuis quelques décennies, des mutations profondes avec comme causes principales :Démographie: C’est l’une des principales causes. Elle a littéralement explosé depuis le début du siècle. Pratiquement la population double tous les 20 à 30 ans, selon les pays, soit 25 ans en moyenne, en particulier depuis les années 50. Il faut donc cultiver plus de terre, élever plus d’animaux et couper plus de bois pour se chauffer. Par ailleurs la plupart des pays concernés connaissent une nette amélioration du niveau de vie et une certaine urbanisation. La demande en viande et produits céréaliers à donc augmenté encore plus vite que la population ; ce qui aggrave davantage les pressions sur les terres.
Problématique, objectifs visés et résultats attendus
Devant la problématique, d’une part, de gestion du patrimoine naturel de l’espace pré – saharien Algérien, connaissant actuellement de très graves dysfonctionnements (Le Houérou ., 1968 et 1997 ; Mainguet , 1995) et d’autre part, l’absence d’une approche cohérente capable de mobiliser toutes les compétences et les ressources pour les besoins du développement, l’initiative d’entreprendre le présent travail de recherche a été prise en considération. Pour préserver et utiliser durablement la diversité biologique, l’analyse du milieu à un instant t0 puis le suivi spatio-temporel des bio-indicateurs les plus pertinents sont des étapes nécessaires dans cette démarche. Or, les méthodes classiques de diagnostic phytoécologique et de suivi de la biodiversité, qui sont nombreuses et diversifiées, ne permettent pas d’étudier de grands espaces dans un laps de temps raisonnable et ne répondent pas, souvent, aux attentes du praticien du terrain ; Dans ce cadre, l’application des techniques de la géomatique (télédétection, cartographie numérique et SIG) est tout à fait justifiée. En effet, le terrain d’application est caractérisé par : Un patrimoine naturel méconnu, à repérer et à explorer ;Une biodiversité riche mais fragilisée et menacée, à conserver ; Des écosystèmes subissant des variations climatiques imprévisibles dans le temps et dans l’espace, à gérer ; Et, globalement, un héritage naturel, à préserver et transmettre pour les générations futures. Pour ce, la gestion de la région steppique et pré – saharienne, de par sa complexité et son caractère multisectoriel, fait appel à des masses importantes de données qui, pour la plupart, sont géographiquement localisées, notamment : Données topographiques (cartes d’état major, croquis, Modèles Numériques de Terrain) Données cadastrales (anciens plans de grande échelle, limites administratives, données attributives) ;Images satellitaires (images satellitaires de très haute résolution spatiale, fusion de données de multi sources, spatio-cartes) ;Travaux in situ et sorties sur le terrain (vérification, complètement, échantillonnage, validation, suivi spatio-temporel) ;Cartes et données thématiques diverses (géologie, pédologie, hydrologie, vulnérabilité naturelle, aménagement du territoire, protection de la nature, voies de communication, transport) ;Données et renseignements socio-économiques (civilisations et périodes, peuplements et
répartitions, mode de vie, coutumes et traditions, activités) ; Faune et flore (peuplements forestiers, chasse, couloirs de faune, surfaces utilisables par la faune, potentialités, sensibilité à la désertification). Comment gérer cette masse d’informations ? Toute la finalité est de garantir Une pérennité de la donnée ; Un accès facile et une consultation rapide des données Une analyse spatiale et requêtes géoréférencées de grande précision ; Des éditions cartographiques de bonne qualité ; Une aide à la décision et à la gestion des différentes actions d’aménagement, de sauvegarde et de protection de l’héritage naturel.
Objectifs visés
L’objectif général peut être formulé comme suit : Mise en place d’un système d’observation, de collecte et de traitement des données géoréférencées multi-sources et multi-échelles dédié à la préservation du patrimoine naturel; Par conséquent, l’objectif principal du travail préconisé concerne : l’intégration des données multisources (données images satellites, observations de terrain, autres données thématiques disponibles ou générées…) dans un système d’informations géographiques (SIG) pour déboucher sur un plan d’aménagement de la région steppique et pré – saharienne ; Pour atteindre ce but, plusieurs activités, mettant à contribution l’outil géomatique, sont chronologiquement ciblées pour réaliser les objectifs secondaires suivants : Identification des besoins en informations géographiques (cartes topographiques de base, données images satellites) ; Réalisation d’une première spatio-carte à l’échelle 1/500.000, montrant les grands ensembles phytogéographiques et repérant les sites tests retenus pour l’expérimentation; inventaire général du milieu, de la flore et de la végétation montrant la diversité biologique au niveau de la région steppique et pré – saharienne ; Mise en place d’une méthodologie de suivi de la flore et de la végétation pour notamment assurer une veille écobiologique des bioindicateurs retenus comme pertinents ; Dynamique spatio-temporelle de la végétation
|
Table des matières
Introduction générale PROBLEMATIQUE DE LA DEGRADATION DES ZONES ARIDES Exposé introductif sur les zones arides et la désertification Préambule Définition des zones arides et de la désertification Importance du surpâturage, du défrichement et de la désertification et de leurs impacts sur la diversité biologique Préambule sur le phénomène désertification, conséquence du surpâturage et du défrichement Compréhension des mécanismes de la désertification des zones arides Les ingrédients d'un milieu naturel fragile Processus de la désertification Crise du pastoralisme Impact du phénomène désertification sur la diversité biologique Impact du surpâturage sur la diversité biologique Impact du défrichement sur la diversité biologique Menaces de la désertification sur la biodiversité Espoirs de retour à une dynamique progressive Changements de mentalités (dans l'approche du pastoralisme) Volet foncier et juridique Progrès technique et scientifique Approche possible pour le développement des zones arides Objectifs visés Objectifs principaux Objectifs thématiques Objectifs méthodologiques Etat actuel du milieu Etat actuel des écosystèmes forestiers Etat actuel des écosystèmes steppiques Bilan des actions entreprises pour résoudre les problèmes de dégradation du milieu Bilan du reboisement de Stitten (Nord du bassin versant) Actions entreprises dans les nappes alfatières Proposition d’un modèle d’aménagement Schéma d’aménagement du bassin versant du barrage de Brézina Problèmes posés et grandes lignes d’action pour l’aménagement du bassin versant Le problème biologique de l’amélioration des parcours steppiques Les grandes lignes d’action Schéma d’aménagement du périmètre irrigué de Brézina Amélioration des propriétés chimiques des sols Amélioration de la vie biologique du sol Amélioration des sols par les cultures Conclusion générale Glossaire Références Bibliographiques
Télécharger le rapport complet