Anatomie du cristallin, chez les carnivores
Composition biochimique du cristallin
La composition biochimique du cristallin est spรฉcifique, avec une forte teneur en eau (65%) et en protรฉines (34% environ : jamais moins de 20% et jamais plus de 50% du poids brut du cristallin). Ces valeurs doivent restรฉes รฉlevรฉes afin de garantir la transparence du cristallin. Lโeau est intracellulaire, dโabord sous forme libre, puis se lie aux protรฉines au fur et ร mesure avec le temps (REGNIER, 2011-12).
Tout dโabord, la capsule du cristallin se compose de fibres de collagรจne de type IV et de glycoprotรฉines, comme la fibronectine et la laminine. Cette composition lui donne une structure fibrillaire avec apposition de trente ร quarante lamelles et lui procurent une zone solide dโinsertion aux fibres zonulaires. En effet, la fibronectine est une glycoprotรฉine extracellulaire, qui prรฉsente de nombreux sites de liaisons pour les protรฉines de la matrice extracellulaire, comme le collagรจne. Elle participe aussi ร lโadhรฉsion des cellules รฉpithรฉliales cristalliniennes ร la membrane basale. Aprรจs la naissance, la capsule antรฉrieure du cristallin constitue la membrane basale de lโรฉpithรฉlium cristallinien et la capsule postรฉrieure reprรฉsente la membrane sur laquelle les fibres cristalliniennes, qui se dรฉposent sur sa face interne, adhรจrent. Le collagรจne de type IV est caractรฉristique des membranes basales.
Utilisation de lโรฉnergie
Les cellules du cristallin ont naturellement besoin dโรฉnergie, sous forme dโATP. Leur apport en ATP provient principalement du glucose. Lโรฉpithรฉlium est le principal fournisseur dโรฉnergie ร partir du glucose, car cโest lร que le mรฉtabolisme est le plus important.
Le glucose diffuse passivement depuis lโhumeur aqueuse vers les cellules du cristallin au travers de la capsule semi-permรฉable, grรขce aux permรฉases au glucose (figure 9) et ร dโautres protรฉines de transport. Le glucose est en effet transportรฉ passivement au travers de la membrane des cellules cristalliniennes grรขce ร des protรฉines de transport de la famille des GLUT, qui comprend sept protรฉines diffรฉrentes. Les protรฉines GLUT1 et GLUT3 sont les protรฉines de transport du glucose dans le cristallin.
Les transports passifs
La communication entre cellules est indispensable au maintien de lโhomรฉostasie au sein des cellules du cristallin. Les aquaporines permettent notamment le transport passif dโeau seule, ou bien chargรฉe de solutรฉs tels que lโurรฉe ou le glycรฉrol. Ce sont des protรฉines qui forment des canaux membranaires trรจs sรฉlectifs, mais permรฉables ร lโeau. Il existe deux types dโaquaporines, qui se rรฉpartissent dans le cristallin des mammifรจres. Tout dโabord, AQP1 se retrouve principalement ร la surface des cellules รฉpithรฉliales. Elle est petit ร petit remplacรฉe par AQP0 quand les cellules devenues matures.
AQP0 reprรฉsente 60% des protรฉines membranaires du cristallin (CORMAN, 2006). Cette aquaporine se compose de six hรฉlices transmembranaires avec une extrรฉmitรฉ NH2 et une extrรฉmitรฉ COOH. Le calcium ionisรฉ Ca2+ et le pH semblerait, dโaprรจs une รฉtude menรฉe sur AQP0, rรฉguler la conservation de la structure tridimensionnelle de ces protรฉines, ce qui leur assureraient ainsi leur efficacitรฉ (VARADARAJ et al., 2005). La diminution du pH du milieu extracellulaire des cellules cristalliniennes ainsi que lโaugmentation de la concentration en calcium intracellulaire induit une augmentation de la permรฉabilitรฉ des protรฉines AQP0 pour les molรฉcules dโeau. Mais le pH et le calcium ionisรฉ interviennent sur des sites dโAQP0 distincts. Ceci modifie alors lโhomรฉostasie intra-cristallinienne et favorise la formation de cataracte.
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Premiรจre partie : Prรฉsentation de la cataracte chez les carnivoresย
I. La vision chez les carnivores sauvages
1.1. Dรฉveloppement de lโลil
1.1.1. Formation de la vรฉsicule optique
1.1.2. Formation du cristallin
1.1.3. Phรฉnomรจnes dโinduction
1.2. Anatomie de lโลil
1.3. Anatomie du cristallin, chez les carnivores
1.4. Physiologie du cristallin
1.5. Caractรฉristiques morphologiques de lโลil, chez les carnivores sauvages
II. Etude de la cataracte chez les carnivores
2.1. Epidรฉmiologie de la cataracte chez les carnivores
2.2. Manifestations cliniques de la cataracte
2.3. Formes รฉvolutives de la cataracte
III. Pathogรฉnie et รฉtiologie de la cataracte
3.1. Dรฉveloppement de la cataracte et perte de la transparence du cristallin
3.2. Etude de la cataracte dโorigine nutritionnelle, chez le rat
3.2.1. Due ร une carence en phรฉnylalanine
3.2.2. Due ร une carence en histidine
3.2.3. Due ร une carence en tryptophane
3.2.4. Due ร une carence en riboflavine (vitamine B2)
IV. Diagnostic de la cataracte
4.1. Commรฉmoratifs
4.2. Evaluation de la fonction visuelle
4.3. Observation du cristallin
V. Diagnostic diffรฉrentiel des affections du cristallin, chez le jeune carnivore
5.1. Cataracte hรฉrรฉditaire
5.2. Cataracte congรฉnitale
5.3. Lโatrophie progressive de la rรฉtine
5.4. Microphtalmie
5.5. Diabรจte sucrรฉ juvรฉnile
5.6. Herpes-viros
VI. Traitements
6.1. Traitement mรฉdical
6.2. Traitement chirurgical
Deuxiรจme partie : Lโalimentation des carnivores sauvagesย
I. Particularitรฉs physiologiques et nutritionnelles des carnivores sauvages
1.1. Particularitรฉs physiologiques et nutritionnelles des Fรฉlidรฉs
1.2. Particularitรฉs nutritionnelles des Canidรฉs
II. Lโalimentation des carnivores sauvages en captivitรฉ
2.1. Prise en charge des naissances
2.2. Alimentation assistรฉe des jeunes
2.3. Comparaison de la composition des laits
Troisiรจme partie : La cataracte juvรฉnile dโorigine nutritionnelle, chez les carnivores sauvages รฉlevรฉs par lโhomme
I. Etude รฉpidรฉmiologique
1.1. Prรฉsentation des cas cliniques rapportรฉs dans la littรฉrature
1.2. Enquรชte menรฉe dans les parcs zoologiques
II. Pathogรฉnie de la cataracte juvรฉnile dโorigine nutritionnelle
2.1. Mรฉcanismes et caractรฉristiques morphologiques
2.1.1. La cataracte juvรฉnile causรฉe par une alimentation lactรฉe de substitution
2.2. Facteurs aggravants de la cataracte juvรฉnile
III. Prรฉvention et traitement de la cataracte juvรฉnile dโorigine nutritionnelle
Conclusion
Bibliographie
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