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Composantes fondamentales de l’économie marchande
La régulation de marché exige l’existence d’une libre concurrence. C’est pourquoi, la liberté et la concurrence sont importantes dans une économie de marché.
La Liberté
Nous parlons d’abord l’individualisme des agents économiques puis on va aborder la liberté économique pour que nous puissions connaitre la liberté dans une économie de marché.
Individualisme des agents économiques
Selon le modèle de l’homo oeconomicus du courant classique, les individus sont rationnels. Cela signifie qu’ils peuvent chercher eux-mêmes leurs propres intérêts. D’ailleurs, Il y a un ordre naturel qui a conduit à prouver qu’ils sont capables de décider ce qui maximise leurs satisfactions et minimise leurs efforts. Dans une économie du marché, tout le monde est donc libre d’acheter ou ne pas acheter, travailler ou ne pas travailler, de choisir sa vie économique comme sa vie sociale. Léon Walras a dit que « Il est positif que, pour certains économistes, l’économie politique et sociale est une science qui tient tout entière dans ces quatre mots : Laisser faire, laisser passer. Quelle que soit la question qu’on leur pose, et qu’il s’agisse du travail des enfants et des femmes dans les manufactures ou du régime des colonies, du commerce des blés ou de l’industrie des transports, ils n’y voient jamais qu’une seule et unique solution possible : l’initiative individuelle s’exerçant dans la plénitude de sa liberté »8. D’où toute activité économique doit être exercée par les individus et le rôle de l’Etat doit minimiser pour le bonheur de ces individus.
Liberté de l’économie
D’après Adam Smith, la recherche de l’intérêt individuel permet de réaliser l’intérêt général car il y a une main invisible c’est-à-dire la force spontanée du marché qui guide des passions individuelles vers le bien de tous : « Ce n’est pas la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n’est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c’est toujours de leur avantage »9. Selon lui, l’harmonisation des intérêts étant naturelle. Cela signifie que dans une économie de marché, le marché est le régulateur de toute activité économique et tous les problèmes économiques sont réglés par lui-même.
La concurrence
C’est une situation dans laquelle il existe une compétition entre les offreurs et les demandeurs. C’est une opportunité de savoir le marché de concurrence et la modèle de concurrence pure et parfaite.
Le marché de concurrence
Pour avoir une idée de marché de concurrence, supposons un grand nombre de participants qui sont tous libres de chercher leurs intérêts personnels. D’un côté, les consommateurs maximisent ses satisfactions en fonction de leurs revenus et de l’autre côté, les producteurs souhaitent maximiser ses profits en fonction de leurs coûts de productivités. Dans une économie de marché, les échanges de marchandises sont guidés par les prix des biens et des services et les agents économiques sont rationnels. C’est pour cette raison que les entreprises concourent entre elles pour attirer les consommateurs dans le but d’accroître leurs profits. D’où ils essaient d’offrir les biens et services au prix le plus bas possible. Aussi, pour satisfaire ses besoins les consommateurs sont en concurrence entre eux car les biens et services sont limités et donc seuls ceux qui acceptent de les acheter au prix déterminé peuvent bénéficier ces biens.
Modèle de concurrence pure et parfaite
La modèle de concurrence pure et parfaite sert référence pour la théorie néo-classique dont il est caractérisé par la liberté. Les hypothèses retenues dans ce modèle sont l’atomicité, l’homogénéité, la transparence du marché et la fluidité.
L’atomicité désigne une situation où les agents économiques sont comparés à des atomes. Autrement dit, le mot « individu » a le même sens que le mot « atome ». Les agents sont de petite taille, donc ils ne peuvent pas influencer la rencontre entre l’offre et la demande. De plus, ils ont tous le même ordre de grandeur, l’un n’est pas plus fort que l’autre. Il est impossible que les acteurs économiques fixent le prix.
L’homogénéité du produit oblige l’indifférenciation des produits vendus sur le marché c’est-à-dire pas de publicité, ni de marque puisque les individus sont capables de choisir ceux qui accordent à leurs intérêts particuliers.
La transparence du marché suppose que tous les agents économiques possèdent une parfaite information des éléments de marché. Toute offre et demande est connu par tous les acteurs économiques au même instant.
La fluidité évoque la mobilité des facteurs de production. Ces derniers sont parfaitement fluides lorsqu’ils sont libres de se déplacer.
Structure des marchés
Dans un marché, la confrontation de l’offre et de la demande pour aboutir à des transactions ne s’opère pas toutefois selon les mêmes règles. La rencontre se diffère selon le nombre de sujets et la nature de sujets. Elle dépend donc de la structure des marchés puisqu’on entend par structure des marchés, la différentiation de marché en fonction du nombre des intervenants du côté de l’offre comme du côté de la demande. À partir de ce nombre, le tableau de Stackelberg (tableau n°1) distingue 9 types de marché et deux catégories de marché à savoir le marché imparfait et le marché parfait.
Différents types de marché selon Stackelberg
Ce tableau montre d’abord que s’il y a un seul acheteur et un seul vendeur, le marché est dans une situation de Monopole Bilatéral. Mais lorsqu’un seul vendeur rencontre quelques acheteurs, là on est dans une condition de Monopole contrarie. Aussi, si un seul sujet est à la disposition complète de l’offre et se trouve en face d’une pluralité d’acheteurs, il existe un Monopole au niveau du marché. Un acheteur unique se trouve en face d’une multitude de vendeurs monopsone.
D’ailleurs, au lieu de vouloir dominer le marché, seulement quelques vendeurs se présentent en face à un grand nombre d’acheteurs, il y donc un Oligopole sur le marché. Si quelques nombres d’offreurs échangent leurs produits aux quelques demandeurs, la situation est dite oligopole bilatéral, Et un grand nombre de vendeur qui veut maximiser son profit contre seulement un petit nombre d’acheteur se situe dans un marché d’oligopsone.
Enfin, le marché de concurrence pure et parfaite est la réunion de nombreux offreurs et de nombreux demandeurs échangeant des biens et services marchands.
Marché parfait et Marché imparfait
Le marché de concurrence de concurrence pure et parfaite désigne un marché où les cinq hypothèses retenues dans la concurrence pure et parfaite sont vérifiées. Inversement, le marché est dit imparfait.
Marché parfait
Dans un marché parfait, les individus qui cherchent leurs intérêts personnels sont nombreux. Ils dominent le marché et concourent entre eux pour leurs propres bonheurs. Comme les hypothèses de la concurrence pure et parfaite sont vérifiées, ils ne peuvent pas influencer les conditions du marché et donc la souveraineté de marché est respectée. De plus, ces individus sont libres d’échanger tous ce qu’ils veulent au prix déterminé par le marché car les produits vendus sont totalement indifférents. Par la mobilité des facteurs et par la parfaite information que les agents économiques possèdent, les ressources vont utiliser aux mieux.
Marché imparfait
Le marché de monopole
Le marché monopole est caractérisé par l’absence de concurrence du côté de l’offre, et de la liberté individuelle du côté de la demande ; d’où le marché fonctionne de façon imparfaite. Dans ce cas, la quantité de produit est faible et c’est l’offreur qui fixe le prix de vente. En plus, les produits ne sont pas homogènes dû à l’existence des marques et des publicités. D’où la firme peut dégager un surprofit et les demandes sont devenues rigides par rapport au prix puisqu’il n’y a qu’un seul offreur. De ce fait, l’équilibre de ce marché n’est pas le résultat de l’allocation optimale des ressources.
Le marché oligopolistique
L’oligopole est une situation où le nombre de producteurs est suffisamment limité pour que les décisions de l’un d’entre eux influencent significativement celles des autres. Les offreurs et les demandeurs ne sont pas comparables aux atomes car ils sont interdépendants entre eux. En conséquence, le prix de vente, la quantité produite dépend de décisions des autres agents. Ce marché est donc inefficace car la concurrence est limitée et les agents ne sont plus « preneur de prix ».
LES DIFFERENTS CONCEPTS SUR L’ETAT
Généralité de l’Etat
Avant de parler le rôle de l’Etat qui engage tous les débats économiques, il est nécessaire de savoir quelques définitions de l’Eta
Définition de l’Etat
Du point de vue juridique, l’Etat est un ensemble des personnes morales de droit public qui représente une collectivité, à l’intérieur ou à l’extérieur d’un territoire déterminé sur lequel elle exerce le pouvoir suprême, la souveraineté. Ce pouvoir suprême peut devenir une domination. De la sorte, Max Weber déclare dans le Savant et le Politique que : « L’Etat consiste en rapport de domination de l’homme sur l’homme…un groupement de domination de caractère institutionnel qui a cherché à monopoliser, dans les limites d’un territoire, la violence physique légitime comme moyen de domination et qui, dans ce but, a réuni dans les mains des dirigeants les moyens matériels de gestion »10.
Max Weber définit l’Etat comme « une entreprise politique de caractère institutionnel lorsque et en tant que sa direction administrative revendique avec succès, dans l’application des règlements, le monopole de la contrainte physique légitime », le tout « à l’intérieur d’un territoire géographique déterminable »11. Ce monopole est l’impact de la souveraineté de l’Etat.
Bref, selon la Banque Mondiale, « L’Etat est personnifié par un ensemble d’institutions dotées de pouvoir de contraindre, qu’elles exercent sur un peuple et un territoire bien déterminé, qui constituent la société. L’Etat détient dans les limites de son territoire, le monopole de 1’elaboration des règles, qu’il exerce par l’intermédiaire de la puissance publique…l’incarnation de trois pouvoirs distincts et sépares : le législatif, dont le rôle est de légiférer ; L’exécutif qui est charge de l‘application des lois ; le judiciaire, qui a pour mission d’interpréter et d’appliquer le droit »12.
Mais « s’il n’existait que des structures où toute violence serait absente, le concept d’État aurait alors disparu et il ne subsisterait que ce qu’on appelle au sens propre du terme l’anarchie… il faut concevoir l’État contemporain comme une communauté humaine qui dans les limites d’un territoire donné revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime »13 dit Max Weber. Alors quel devrait-être le rôle de l’Etat dans l’économie si sa domination est légitime ?
La controverse théorique sur le rôle de l’Etat
Depuis longtemps, le rôle de l’Etat change d’une situation à une autre. Mais il peut diviser en deux points de vue différente : le rôle de l’Etat selon les libéralismes et son rôle selon les interventionnismes.
Rôle de l’Etat selon le courant libéral
Selon le libéral, la main invisible assure l’autorégulation du marché et une autre régulation peut aboutir au déséquilibre sur le marché. Mais pour assurer la concurrence, le Père fondateur de l’économie lui attribuait un rôle minimal : « Dans le système de la liberté naturelle, le souverain n’a que trois devoirs à remplir ; trois devoirs, à la vérité, d’une haute importance, mais clairs, simples et à la portée d’une intelligence ordinaire. Le premier, c’est le devoir de défendre la société de tout acte de violence ou d’invasion de la part des sociétés indépendantes. Le second, c’est le devoir de protéger, autant qu’il est possible, chaque membre de la société contre l’injustice ou l’oppression de tout autre membre, ou bien le devoir d’établir une administration exacte de la justice. Et le troisième, c’est le devoir d’ériger et d’entretenir certains ouvrages publics et certaines institutions que l’intérêt privé d’un particulier ou de quelques particuliers ne pourrait jamais les porter à ériger ou à entretenir, parce que jamais le profit n’en rembourserait la dépense à un particulier ou à quelques particuliers, quoiqu’à l’égard d’une grande société ce profit fasse beaucoup plus que rembourser les dépenses ». Cela signifie que le rôle de l’Etat devrait être limité à sa fonction régalienne et au respect de la propriété privé des moyens de production, sinon il peut perturber le fonctionnement du marché. Le budget de l’Etat est donc consacré à financier la force publique, la justice et la diplomatie. Toutes autres dépenses peuvent perturber l’initiative individuelle d’abord, ensuite l’assurance de l’optimum et finalement entrainent une croissance négative.
D’ailleurs, DAVID Ricardo, l’un des principaux auteurs de la théorie libérale, estime que les classes sociales se divisent en trois groupes : les propriétaires fonciers, les capitalistes et les travailleurs. En effet, il existe trois types de revenus : la rente des propriétaires de terre, le salaire des ouvriers et le profit des producteurs. Pour lui, le rôle de l’Etat est limité au prélèvement des impôts sur la rente seulement. Alors, il oppose la taxation sur la production puisque cette dernière freine toutes les activités économiques.
En 1929, on a connu une défaillance sur le marché. Par la suite, les politiques de l’Etat entrainaient une croissance dans nombreux pays jusqu’à la crise en 1973 causé par le choc pétrolier à cette époque. Depuis 1970, des nouveaux économistes néo-libéraux ont estimé que la régulation de l’Etat déstabilisait l’économie. Milton FRIEDMAN, l’un de ces néo-libéraux, a dit que moins il y a l’Etat, mieux l’Economie se porte. Selon lui, il faut diminuer les dépenses de l’Etat au minimum et soutenu la privatisation.
Pour les libéraux, seule la régulation du marché peut assurer le bon fonctionnement de l’économie donc l’intervention de l’Etat n’est pas nécessaire. Le rôle de l’Etat devrait être minimal.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE
Section 1 : LES DIFFERENTS CONCEPTS SUR LE MARCHE
I. Généralité de marché
1. Définition et types de marché selon la théorie néoclassique
a) Définitions de marché
b) Les quatre types de marché selon la théorie néoclassique
2. Objectifs de toutes les activités économiques réalisées sur le marché
a) Allocation optimale des ressources
b) Equilibre sur les marchés
i. L’équilibre partiel
ii. L’équilibre général
II. Economie de marché
1. Définition
2. Composantes fondamentales de l’économie marchande
a) La Liberté
i. Individualisme des agents économiques
ii. Liberté de l’économie
b) La concurrence
i. Le marché de concurrence
ii. Modèle de concurrence pure et parfaite
III. Structure des marchés
1. Différents types de marché selon Stackelberg
2. Marché parfait et Marché imparfait
a) Marché parfait
b) Marché imparfait
i. Le marché de monopole
ii. Le marché oligopolistique
Section 2 : LES DIFFERENTS CONCEPTS SUR L’ETAT
I. Généralité de l’Etat
1. Définition de l’Etat
2. La controverse théorique sur le rôle de l’Etat
a) Rôle de l’Etat selon le courant libéral
b) Rôle de l’Etat selon les interventionnismes
II. Complémentarité Etat-marché
1. Nécessité de l’intervention de l’Etat dans une économie de marché
2. Défaillances de marché
a) Externalité
b) Existence de biens publics
c) Monopole naturel
III. Rôle de l’Etat dans une économie mixte
1. L’Etat face à la défaillance de marché
a) Internalisation des externalités
b) Production des biens publics
c) Contrôle des monopoles naturels
2. Foncions de l’Etat selon Richard Musgrave
3. Rôles de l’Etat dans la promotion des marchés selon la Banque Mondiale
CHAPITRE II : PARTENARIAT ETAT-MARCHE
Section 1 : SITUATION ECONOMIQUE DE MADAGASCAR ET POLITIQUES DE L’ETAT POUR PROMOUVOIR LE MARCHE
I. Evolution de la croissance économique malgache
1. La croissance économique avant la crise 2002
2. La croissance économique récente
II. Programme d’Ajustement Structurel ou PAS à Madagascar
1. Origine
2. Rôles de l’Etat dans la mise en œuvre de PAS
III. Document de Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté ou DSRP
1. Contexte
2. Intervention de l’Etat dans l’enjeux du DSRP
Section 2 : PROMOUVOIR LE DEVELOPPEMENT DE L’ELECTRIFICATION A MADAGASCAR
I. Politique d’énergie de l’Etat
1. Réforme structurelle
a) La libéralisation du secteur électrique
b) Mise en place d’une structure étatique
2. Les sociétés privées, les sociétés civiles et ONG dans le cadre institutionnel malgache
a) Sociétés privées
b) Société civile et ONG
II. Marché du secteur électricité
1. Offre d’énergie électrique
a) Les sources électriques
b) Climat d’investissement et producteurs d’électricité à Madagascar
2. Demande d’énergie électrique à Madagascar
a) Consommateurs et taux d’accès à l’électrification
b) Tarification
III. Situation de la JIRAMA
1. Problème de non-ajustement des prix
2. Impacts économiques de la situation de la JIRAMA
CONCLUSION
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