Les découvertes des espèces de flore et faune qui sont généralement endémiques placent Madagascar parmi les pays célèbres et riches en biodiversité. Actuellement, la majorité de la couverture végétale se situe dans la partie orientale de l’île. A vrai dire, la plupart sont des corridors forestiers qui ne sont autres qu’un pont biologique assurant le brassage génétique entre la biocénose de deux biotopes voisins (GERP, 2008) .
Malheureusement, à travers les temps géologiques, la dégradation infligée par l’Homme à la nature pour ses besoins quotidiens menace et érode d’une façon alarmante ces écosystèmes (HARRISON et coll., 2004 ; RASOLOFOSON et coll., 2007 ; ROGER, 2008). En effet, le degré de menace sous diverses formes amena une rupture écologique directe ou indirecte (CROCKETT et coll., 1987) .
MILIEU D’ETUDE
BREVE HISTORIQUE DE LA FORET DE MAROMIZAHA
Au Nord-Est et au Nord-Ouest du massif de Maromizaha s’étendent les chaînes montagneuses d’Andriambavibe et d’Ambatokirijy. L’ensemble forme en quelque sorte un toko telo mahamasanahandro et présente certaine valeur culturelle et spirituelle pour la population. Le rocher d’Andriambavibe ne présente aucune couverture végétale. Celui d’Ambatokirijy est parsemé de quelques végétations. Mais au dessus de la chaîne montagneuse de Maromizaha, il existe une forêt dense. Cette dernière devient un lieu sacré destiné au culte des ancêtres par la population environnante. En conséquence, cette réserve forestière est conservée naturellement.
Jadis, au temps de la période coloniale, les données historiques de la forêt de Maromizaha étaient insuffisantes. Mais selon les informations documentaires, par la radio trottoir, la forêt a été un abri de survie pour les personnes ayant échappé aux exigences et forces des autorités locales pendant la colonisation de 1896 à 1960 (GERP, 2008) 10. A cet effet, elle a pris actuellement une valeur socio-culturelle.
Ensuite, les colons jouaient un rôle de gestionnaire important de la forêt pendant une longue période d’environ 64 ans. Ceci était considéré comme un début d’exploitations de la forêt par la présence des richesses spécifiques exceptionnelles, en raison de l’abondance des bois précieux (Dalbergia, Pandanus, Faucherea, etc.). Les produits forestiers ont été acheminés par la route nationale N°2 jusqu’à la voie ferroviaire Tananarive/Côte Est. Par conséquent, la zone de Maromizaha faisait partie de la zone d’exploitations forestières. Les pressions anthropiques (RAKOTOSAMIMANANA et coll., 2004) sous diverses formes s’accéléraient et laissaient d’importants effets négatifs sur l’environnement de la région. L’arrivée de la Fondation NAT de 2001 à 2007 a pris en considération les valeurs scientifiques de la forêt de Maromizaha. Cette ONG a pour but d’élargir ses activités sur les travaux de conservation de la forêt (Fondation NAT, 2005) . Jusqu’à maintenant, le site n’est accessible qu’aux chercheurs dûment autorisés. A partir de l’année 2008, l’association GERP a repris en main la gestion de la forêt avec la collaboration du MEFT. Elle a un but bien défini la préservation de la Biodiversité de Maromizaha dont le slogan est de la préserver pour les générations futures. Actuellement, l’association est en phase de la mise en œuvre des activités de conservation. Ces dernières sont inscrites dans le cadre de la vision Madagascar naturellement. Ainsi, la forêt de Maromizaha est en cours de projet pour devenir une Nouvelle Aire Protégée.
Enfin, il y a lieu de souligner que Maromizaha vient d’être adoptée par la Faculté des Sciences d’Antananarivo comme terrain d’application en matière de biodiversité si bien que ce présent travail figurera parmi les premiers travaux de recherches scientifiques effectués par la dite Faculté.
SITUATION GEOGRAPHIQUE DE LA ZONE ET DU SITE D’ETUDE
Administrativement, la forêt de Maromizaha se trouve dans la partie Est de Madagascar, Région d’Alaotra-Mangoro/District de Moramanga/Commune rurale d’Andasibe/Fokontany Morafeno et village d’Anevoka. Elle se trouve au Sud-Est d’Andasibe, à 6.5 km de la Réserve Spéciale d’Analamazaotra (MANESIMANANA, 2007) . Ce village, de coordonnée géographique 18°58’49.4’’S ; 48°27’57.6’’EO, au point kilométrique 142 sur la route nationale N°2 est le point d’entrée de la forêt.
Le site d’étude est à 3.4km à pied du village d’Anevoka en pleine forêt. Il se situe dans le site Est Maromizaha. Il a une coordonnée géographique de 18°58’46.6’’S; 48°27’49.8’’EO, avec une altitude de 984 à 1160m. Il est délimité au Nord par le réseau ferroviaire Tananarive/Côte Est, la route nationale N°2, la forêt d’Ambato et celle de Mantadia, au Nord-Est par la forêt de Vohimana, à l’Est par la chaîne de Befody, au Sud-Est par la forêt de Vohidrazana, à l’Ouest par la rivière Maromizaha et au Nord-Ouest par la Réserve Spéciale d’Analamazaotra (RANDRIANAMBININA et coll., 2006) .
FACTEURS ABIOTIQUES
Climatologie
Le climat de la région d’Alaotra-Mangoro est de type tropical, tempéré et venteux par altitude. La forêt de Maromizaha est un corridor forestier adjacent de la Réserve Spéciale d’Analamazaotra. Il s’ensuit que les données climatiques utilisées et disponibles sont celles qui étaient enregistrées par le Service de la Météorologie avant la fermeture de la station d’Analamazaotra depuis les trois dernières décennies (1961-1990) (cf. annexe p. I ; tabl. 10).
Diagramme ombrothermique
Le diagramme ombrothermique est un type de diagramme climatique qui représente les variations mensuelles de la température moyenne et celle de la précipitation. Il s’agit alors d’une graduation de l’échelle des précipitations correspondant au double de celle des températures. Cette échelle permet de mettre en évidence en un coup d’œil, les types de saisons d’un milieu donné. D’où la relation P = 2 T avec T : température ; P : précipitation. La température en C° est indiquée à gauche et la précipitation en mm à droite.
La zone forestière aux alentours de la Réserve Spéciale d’Analamazaotra présente un climat tropical humide, avec une précipitation et une température moyenne annuelle de 149.12mm et 18.37°C. A cet effet, ce diagramme climatique montre que :
– Novembre à Mars correspondent à une saison chaude et pluvieuse surtout au mois de Janvier et Février.
– Avril à Octobre représentent la saison sèche mais avec des pluies fines, fréquentes surtout au mois de Juin-Juillet et Août.
Vent
La région d’Alaotra-Mangoro se trouve entre la falaise de Betsimisaraka à l’Est et la falaise d’Angavo à l’Ouest (ONE, 2006) . L’Alizé, vent dominant de direction générale Sud-Est – Nord-Ouest, souffle en permanence sur la zone orientale de l’île (RAJOELISON et coll., 2008) . Par conséquent, il apporte des pluies abondantes et persistantes voire une dominance de ciel nuageux.
|
Table des matières
INTRODUCTION
I. MILIEU D’ETUDE
I.1 BREVE HISTORIQUE DE LA FORET DE MAROMIZAHA
I.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE DE LA ZONE ET DU SITE D’ETUDE
I.3 FACTEURS ABIOTIQUES
I.3.1. Climatologie
a). Diagramme ombrothermique
b). Humidité
c). Vent
I.3.2. Géomorphologie
a). Relief
b). Sol
I.3.3. Hydrologie
I.4 FACTEURS BIOTIQUES
I.4.1. Diversité floristique
a). Caractéristiques de la forêt
b). Stratification de la forêt
I.4.2. Diversité faunistique
a). Herpétofaune
b). Micromammifères non primates
c). Ornithofaune
d). Lémurofaune
I.5 L’HOMME ET SES ACTIVITES
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. MATERIELS
II.1.1. Matériels utilisés sur le terrain
II.1.2. Matériels biologiques
a). Classification de l’espèce étudiée
b). Différentes appellations
c). Description de Hapalemur g. griseus
d). Mode de vie de Hapalemur g. griseus
II.2. METHODES
II.2.1. Documentation et quête de renseignements
II.2.2. Reconnaissance du site
II.2.3. Méthodes de suivi
a). Techniques de suivi et de détermination des groupes
b). Période d’études et heures d’observations
c). Collecte de données
II.2.4. Méthode d’inventaire floristique
a). Mise en place des placeaux
b). Inventaire floristique proprement dit
II.2.5. Méthodes statistiques
a). Analyse descriptive (JONHSON, 1992) 17
b). Tests statistiques (RAMOUSSE et coll., 1996) 44
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. COMPARAISON DES ACTIVITES
III.1.1. Budget-temps des activités
III.1.2. Activités par classe d’âge
III.2. UTILISATIONS DES SUPPORTS
III.2.1. Strates fréquentées
a). Fréquentation générale des strates
b). Strates fréquentées par classe d’âge
III.2.2. Diamètre des supports utilisés
a). Choix des supports utilisés
b). Utilisation des supports par classe d’âge
III.2.3. Orientation des supports utilisés
a). Choix de l’orientation des supports utilisés
b). Utilisation de l’orientation des supports par classe d’âge
III.3. INFLUENCE DES MICROCLIMATS SUR LES ACTIVITES DE L’ANIMAL
III.3.1. Préférences générales
III.3.2. Strates fréquentées par l’animal selon les microclimats
III.3.3. Activités par classe d’âge selon les microclimats
III.4. ACTIVITES DANS CHAQUE TYPE D’HABITAT
III.4.1. Fréquentation des habitats
III.4.2. Caractéristiques de chaque type d’habitat
a). Comparaison de DHP des arbres par habitat
b). Comparaison des ouvertures de la canopée par habitat
III.4.3. Activités par classe d’âge et par habitat
III.5. COMPORTEMENT ALIMENTAIRE
III.5.1. Comparaison de la fréquence des plantes consommées
III.5.2. Comparaison de la fréquence des parties de plantes consommées
IV. DISCUSSIONS
IV.1. ACTIVITES GENERALES
IV.2. UTILISATIONS DES SUPPORTS (cf. annexe p. XI ; tabl. 31)
IV.2.1. Strates fréquentées
IV.2.2. Choix du diamètre des supports
IV.2.3. Choix de l’orientation des supports
IV.3. INFLUENCE DES MICROCLIMATS SUR LES ACTIVITES
IV.4. CARACTERISTIQUES DES HABITATS
IV.5. COMPORTEMENT ALIMENTAIRE
V. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE