COMPORTEMENT THERMO-PORO-MECANIQUE D’UN CIMENT PETROLIER SOUS CHARGEMENT ISOTROPE

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Propriétés thermo-poro-mécanique du ciment

Après avoir défini le cadre théorique de cette étude, on présente dans cette partie une synthèse bibliographique sur les propriétés thermo-poro-mécanique du ciment, tel qu’on les a définies dans la section 1.3. Peu de résultats expérimentaux d’essais poromécaniques classiques, comme les essais de compression isotrope drainés, non-drainés ou ‘sans-membrane’, sur le ciment existent dans la littérature. On peut citer les travaux de Heukamp et al (2001, 2003) pour l’étude de l’effet de dégradation chimique sur les propriétés mécaniques du ciment. Les propriétés mécaniques de la pâte de ciment durcie varient avec les caractéristiques du ciment, le rapport w/c, les conditions d’hydratation, degré d’hydratation et la condition de saturation. Parmi les paramètres mécaniques, la résistance en compression simple est le paramètre le plus couramment étudié. Taylor (1997) présente une synthèse des résultats rapportés dans la littérature sur différentes relations empiriques qui décrivent la résistance du ciment en fonction de sa porosité. Ces relations exprimées par des fonctions puissance, exponentielle, logarithmique, etc. Toutes ces relations montrent la diminution de la résistance avec l’augmentation de la porosité. Les résultats des essais de compressions uniaxiales dépendent de la vitesse de chargement, ce qui rend difficile la comparaison des résultats publiés lorsque la vitesse n’est pas précisée. De plus, ces essais sont souvent réalisés dans des conditions de drainage ou de saturation qui ne sont pas bien définies ou contrôlées. Par conséquent, les modules d’élastiques obtenus dans ces essais se situent quelque part entre le module drainé et le module non-drainé. Les modules élastiques peuvent être aussi évalués à l’aide des essais non-destructifs. Ulm et al. (2004) ont utilisé deux méthodes non-destructives pour évaluer le module élastique d’une pâte de ciment durcie avec w/c=0,5 : la mesure de la vitesse d’impulsion ultrasonore et celle de la fréquence de résonance. Dans le premier essai le module est évalué égal à 22,8GPa en mesurant la vitesse de traversée d’une onde à travers l’échantillon ; ce module est considéré comme équivalent du module d’Young non-drainé. Dans la méthode de fréquence de résonance, un échantillon est mis à vibration et le module est évalué à partir de la fréquence de réponse de l’échantillon. Ce module, évalué égal à 21,7GPa, est considéré comme équivalent au module d’Young drainé. Ces deux modules dynamiques sont plus grands que le module statique mesuré dans la partie décharge d’un essai de compression uniaxiale et égal à 18,6GPa. A partir de méthodes dynamiques, Helmuth et Turk (1966) ont trouvé la relation suivante entre le module élastique de la pâte de ciment et sa porosité : E E0 1 c 3 (1-74)
où c est la porosité capillaire, E est le module d’Young et E0 est son extrapolation à porosité nulle. Le module initial E0 est trouvé environ égal à 30GPa. La même relation peut être utilisée pour le module de cisaillement G avec une valeur de G0 environ égale à 12GPa (Mindess et al., 2003). Par conséquent on peut aussi utiliser la relation (1-74) pour le module de compression drainé Kd . Dans ce cas le module initial à porosité nulle est égal au module de compression des grains solides Ks . Scherer (2006) et Grasley et al. (2007) ont évalué le module ‘sans membrane’ Ks et le module drainé Kd d’un ciment type III lors d’essais de pressurisation dynamique, originalement réalisés pour l’évaluation de la perméabilité du ciment. Dans cet essai, un échantillon saturé est placé dans un réservoir de fluide et ensuite la pression du réservoir est augmentée instantanément. Il en résulte une contraction instantanée suivie par une dilatation différée de l’échantillon à cause d’infiltration du fluide vers l’intérieur de l’échantillon. La perméabilité est évaluée en analysant la réponse en déformation de l’échantillon. Les résultats de cet essai permettent également d’évaluer les modules Ks et Kd . Les résultats obtenus pour un ciment avec w/c=0,5 en fonction de l’âge du ciment sont présentés sur la Figure 1-10.

Fabrication des éprouvettes de ciment

Fabrication de coulis

Le coulis est préparé en utilisant un ciment pétrolier de classe G avec un rapport d’eau à ciment, w/c=0,44. La composition du ciment est présentée dans le Tableau 2-1. La densité du ciment est de 3,21g/cm3.
Après le mélange des composants du coulis dans un malaxeur, celui-ci est vibré sur une table vibrante afin d’expulser les bulles d’air. La qualité de la pâte fraîche est contrôlée par les mesures de la densité apparente et de la viscosité. La densité apparente est mesurée en utilisant la balance pressurisée TOTAL. Les mesures effectuées avant et après la vibration du coulis montrent une augmentation de 1,82g/cm3 à 1,91g/cm3 due à l’expulsion des bulles d’air par la vibration. Les mesures de la viscosité ont été faites par le viscosimètre FANN 35. D’après les spécifications de TOTAL pour la qualité des produits, en considérant le modèle plastique de Bingham, la viscosité dynamique pour le coulis avec w/c=0,44 mesurée à la température ambiante doit être inférieure à 40cP et la contrainte d’écoulement doit être inférieure à 45lbs/100ft2. Les viscosités mesurées sont entre 29 et 38cP, avec une moyenne de 33cP. Les contraintes d’écoulements mesurées sont entre 23 et 30lbs/100ft2 avec une moyenne de 26lbs/100ft2 et donc les résultats obtenus sont dans les limites spécifiées par TOTAL.

Fabrication et conservation des éprouvettes

Après le coulage, la pâte fraîche est mise dans les moules cubiques de 14cm de côté. Les moules sont placés dans des bacs remplis d’eau saturé en chaux. La température de l’eau dans le bac est maintenue constante à 90°C à l’aide d’une pompe thermostatée pendant 4 jours pour la prise initiale du ciment. Un couvercle en polystyrène a été placé sur la surface des bacs pour diminuer l’évaporation de l’eau. Après cette période, la température de l’eau est diminuée lentement afin d’éviter la fissuration des blocs de ciment et ensuite les blocs sont démoulés. Le carottage des échantillons est réalisé à l’aide d’un carottier de diamètre interne 38mm pour obtenir 9 éprouvettes cylindriques par bloc. Après le carottage, les éprouvettes ont été sciées et rectifiées pour obtenir une longueur de 76mm et des surfaces parallèles.
Après la préparation, l’homogénéité des éprouvettes est contrôlée en réalisant des mesures de la densité apparente ( , de la vitesse des ondes longitudinales Vp et du module d’élasticité dynamique Ed par mesure de la fréquence de résonance. Ces mesures sont réalisées sur toutes les éprouvettes et montrent la bonne homogénéité des éprouvettes préparées. Les résultats obtenus sont résumés dans le Tableau 2-3.

Protocole expérimental pour les essais triaxiaux dans la cellule

Description des dispositifs

La cellule utilisée, schématisée sur la Figure 2-2 et présentée sur la Figure 2-3, est une cellule triaxiale haute pression de la société GEODESIGN. La cellule est équipée d’un système hydraulique de chambre d’auto-compensation qui communique avec la chambre de confinement par l’intermédiaire d’un conduit présent au centre du piston, et par conséquent la contrainte déviatorique est appliquée directement sur la face supérieure de l’échantillon. L’embase inférieure de la cellule comprend le circuit hydraulique pour la circulation du fluide de confinement, du fluide interstitiel ainsi que les passages étanches des fils électriques pour la sortie des signaux de l’instrumentation (mesures de déplacement, mesure de température). Un micro-capteur de pression est inséré dans l’embase inférieure pour mesurer la pression interstitielle au voisinage immédiat de l’échantillon. Il faut noter que ce capteur a été utilisé seulement pour certains essais, notamment pour les essais d’évaluation de la perméabilité. Par suite d’une défaillance de ce capteur, un capteur de pression externe a été utilisé pour les autres essais. La chambre de confinement de la cellule a un diamètre intérieur de 140mm et peut recevoir une paire de colliers pour de capteurs de déplacement du type LVDT.
Le système de chauffage conçu par la société Métro Mesures est composé d’un collier de résistance chauffante placée autour de la chambre de confinement qui peut appliquer un changement de température avec un taux donné et régler une température constante, et un thermocouple TCK qui mesure la température de l’élément chauffant. Afin de limiter la perte de température une mousse thermo isolante est placée entre la résistance chauffante et la paroi extérieure de la cellule. Afin de limiter les échanges de température entre la cellule et la table métallique en dessous, un autre élément thermo isolant composé d’une plaque de forte résistance mécanique, est placé en dessous de la cellule. L’ensemble cellule, huile, éprouvette est donc soumis à la même température. Ce système à l’avantage de fournir une grande inertie ce qui facilite la régulation, mais nécessite une forte puissance de chauffage. Un boîtier de régulation permet de définir une rampe de montée en température ainsi que le maintien de celle ci. Un thermocouple TCK mesure la température de l’élément chauffant et une sonde de température PT100 est installée à l’intérieur de la cellule à proximité de l’éprouvette. La température mesurée par cette sonde est considérée comme la température de l’éprouvette pour analyser les résultats. Le système de chauffage de la cellule triaxiale a été développé et utilisé pendant la thèse de Lazar (2006). Pour un essai à température constante, la précision du système de chauffage et de réglage de température observée pendant la durée d’un essai est en moyenne ±0,5°C.

Système de chargement axial

Le système de chargement axial (Figure 2-4) construit par la société Métro Mesures est composé d’un bâti quatre colonnes équipé d’un piston à double effet d’une capacité de 50 tonnes, d’une servo-valve montée près du vérin assurant un meilleur temps de réponse, d’un groupe hydraulique et d’un logiciel de commande. La course du piston est de 50mm.

Contrôleur de pression de confinement TITAN

La pression de confinement de la cellule triaxiale est appliquée et contrôlée par un contrôleur de pression, appelé TITAN, fabriqué par la société GEODESIGN. Ce générateur de pression est une pompe hydraulique mono corps, qui permet d’effectuer d’une façon précise le contrôle et la mesure de la variation du volume du fluide, et de l’asservir à partir de la pression interne de la pompe (Figure 2-5). Un capteur de pression 0-60 MPa est connecté sur la sortie hydraulique et un autre capteur intégré au moteur permet de déterminer la variation de volume du fluide à l’intérieur du piston. Les caractéristiques de TITAN sont présentées dans le Tableau 2-5.

Contrôleur de pression interstitielle GDS

La pression interstitielle est appliquée et contrôlée par un contrôleur de pression de la Société GDS. Le principe de fonctionnement du GDS, présenté dans la Figure 2-6, est semblable à celui du TITAN. Il est composé d’une vis à billes assurant le déplacement du piston à l’intérieur du cylindre via un dispositif de guidage, l’ensemble est asservi par un moteur pas à pas en boucle fermée en consigne imposée ou en rampe de variation linéaire. Pour les essais sur le ciment, le GDS est rempli par le fluide neutre. Pour certains essais comme les essais de compression ‘sans-membrane’, un GDS haute pression avec une capacité de 60MPa est utilisé pour le contrôle et l’application de la pression interstitielle. Les principales caractéristiques de ces systèmes sont présentées dans le Tableau 2-5.
TITAN (Confinement) Huile hydraulique 60 MPa 300 cm3 0,1 mm3
GDS (Drainage) Fluide neutre 3 MPa 200 cm3 1 kPa ; 1 mm3
GDS (Drainage) Fluide neutre 60 MPa 200 cm3 1 kPa ; 1 mm3

Instrumentation

Les déformations axiales et radiales de l’échantillon sont mesurées par des capteurs type LVDT. Ces capteurs ont l’avantage d’offrir moins de sensibilité à la variation de la pression et de la température. Ces capteurs offrent aussi de larges possibilités en terme de course et sont moins affectés par la nuisance électrique. Le dispositif de mesure des déformations a été développé pendant la thèse de Ouffroukh (2004). Un anneau en aluminium, fixé au milieu de l’échantillon supporte 4 capteurs LVDT, pour la mesure des déformations radiales, et deux anneaux en aluminium (Figure 2-7) qui sont fixés en bas et en haut de l’échantillon supportent les deux capteurs LVDT pour la mesure des déformations axiales. Une photo de l’échantillon avec l’instrumentation installée est présentée sur la Figure 2-3-b.

Protocole d’essai

Choix de la membrane

A l’intérieur de la cellule triaxiale, l’échantillon est placé dans une membrane qui l’isole du fluide de confinement. Cette membrane doit résister aux fortes températures appliquées et à la corrosion due au fluide neutre de saturation. Des essais préliminaires sur la tenue des membranes ont été réalisés. Pour les essais à température ambiante, on utilise une membrane en néoprène de 1,2mm d’épaisseur. Pour les essais à haute température, on utilise une membrane en Viton de 1,0mm d’épaisseur.

Montage de l’éprouvette dans la cellule

Avant de mettre l’éprouvette dans la membrane, une couche de graisse est mise à l’intérieur de la membrane. Cette couche de graisse a pour but d’empêcher l’infiltration du fluide entre l’éprouvette et la membrane. Avant d’installer l’éprouvette sur l’embase inférieure de la cellule, les circuits de drainage et les pierres poreuses sont saturés. Une couche très fine de graisse anti-frettage est mise sur l’embase autour des pierres poreuses et un papier filtre déjà saturé est mis sur l’embase. Une couche de graisse est aussi mise autour de l’embase, sur la surface en contact avec la membrane, afin de limiter le passage du fluide interstitiel et de l’huile de confinement. Après l’installation de l’éprouvette, les anneaux d’aluminium et ensuite les capteurs LVDT sont installés sur l’éprouvette.

Saturation de l’éprouvette

Au cours de la phase de vieillissement, les échantillons sont conservés dans le fluide neutre (voir Tableau 2-4) pendant au moins 3 mois, et donc ils peuvent être considérés saturés. Avant d’être placée dans la membrane, l’éprouvette est toujours conservée dans le fluide. Néanmoins la mise en place de l’échantillon dans la cellule triaxiale peut occasionner une désaturation partielle du matériau, et il est nécessaire de procéder à une phase de saturation à l’intérieur de la cellule. Celle-ci s’effectue sous une pression de confinement de 1,2MPa et une contre-pression fluide de 1,0MPa. Un double drainage de l’échantillon par les deux extrémités est mis en place durant 7 jours. Pendant la durée de la phase de saturation, la variation de volume mesuré par le GDS (volume du fluide entrant dans l’échantillon) est mesurée.

Vitesse de chargement

Dans les essais drainés la vitesse de chargement doit être suffisamment lente pour que la surpression interstitielle provoquée par le chargement ait le temps pour se dissiper. Pour déterminer cette vitesse, une étude préliminaire a été réalisée. Dans un essai de compression isotrope sous condition de drainage simple à une extrémité de l’échantillon, le chargement a été appliqué avec différentes vitesses (0,1MPa/mn, 0,075MPa/mn, 0,05MPa/mn, 0,02MPa/mn) et la surpression interstitielle provoquée par le chargement a été mesurée à l’autre extrémité de l’échantillon. On a observé que les vitesses de chargement supérieures à 0,02MPa/mn provoquaient des surpressions interstitielles non négligeables alors que pour la vitesse de 0,02MPa/mn la surpression interstitielle était quasiment nulle. Pour assurer le drainage complet de l’échantillon, le choix s’est porté sur une vitesse de chargement de 0,025MPa/mn en condition de double drainage.
Pour les essais non drainés, la vitesse de chargement peut être supérieure mais l’on doit assurer l’homogénéité de la pression interstitielle à l’intérieur de l’échantillon. La vitesse de chargement pour les essais non drainés est de 0,1MPa/mn.

Durée des essais

En considérant le temps nécessaire au montage de la cellule, à la saturation de l’échantillon et compte tenu des vitesses de chargement décrites ci-dessus, la durée d’un essai de compression isotrope jusqu’à 60MPa (avec 3 cycles décharge-recharge) est d’environ 3 semaines en condition drainée et 2 semaines en condition non-drainée. Pour les essais déviatoriques, la durée des essais drainés varie entre 3 et 6 semaines selon le niveau du confinement.

Comportement poromécanique à température ambiante

Le comportement poromécanique de la pâte de ciment durcie sous chargement isotrope est étudié en réalisant des essais de compression isotrope drainés, non-drainés et ‘sans membrane’ à température ambiante. Les essais drainés et non-drainés sont réalisés avec des cycles de charge-décharge et les modules de compression drainés et non-drainés et le coefficient de Skempton sont évalués dans les cycles. Les résultats des essais ont montré le caractère fortement non-linéaire de la réponse du ciment et la présence des déformations irréversibles dans les cycles de décharge. La contrainte effective qui contrôle l’évolution du module de compression drainé est étudiée expérimentalement en réalisant les essais drainés avec différentes pressions interstitielles imposées. Le module de compression de la phase solide Ks est évalué dans l’essai ‘sans membrane’ égal à 21GPa et le résultat de l’essai a montré qu’il ne varie pas avec la pression appliquée. Un phénomène de dégradation des propriétés mécaniques sous la forme d’une réduction des modules élastiques drainé et non-drainé sous chargement isotrope est observé dans les résultats des essais. Les observations microscopiques des échantillons avant et après les essais ont montré que cet endommagement de ciment est provoqué par la génération de microfissures dans les échantillons y compris sous chargement isotrope. Cette microfissuration du ciment peut être expliquée par la microstructure fortement hétérogène du matériau. Les résultats des essais ont montré que le coefficient de Skempton est constant, égal à 0,4. Le module de compression K (équation 1.10)
est évalué indirectement à l’aide des résultats des essais. Les coefficients de contrainte effective correspondant aux variations de volume total (coefficient de Biot), de volume poreux, de volume solide, de porosité et le module de compression drainé sont évalués. La question de la porosité du ciment qui doit être utilisée dans les formulations poromécaniques est discutée. L’analyse des résultats obtenus montre que la porosité totale de ciment, mesurée en séchant l’échantillon à 105°C, ne doit pas être utilisée dans les formulations poromécaniques, car elle contient une partie de la porosité située dans l’espace interfoliaire de la microstructure du ciment. On a également étudié la compatibilité et la cohérence des résultats obtenus des essais de compression drainé, non-drainé et ‘sans-membrane’. La bonne compatibilité des résultats montre qu’effectivement le comportement de la pâte de ciment peut être analysé dans le cadre de la théorie des milieux poreux.

Evolution de la perméabilité sous chargement isotrope

La perméabilité du ciment est une fonction du rapport w/c, du degré ou de la durée d’hydratation, de la température d’hydratation et du type du ciment. Breysse et Gérard (1997) ont fait des analyses statistiques sur les résultats de plusieurs essais de perméabilité publiés dans la littérature et ils ont proposé les relations suivantes pour la perméabilité des pâtes de ciment en fonction du rapport w/c et de la porosité :
log k m2 6,397 w 22,341 (3-1)
log k m2 5,95 15,874 (3-2)
Pour un rapport w/c égal à 0,44, l’ordre de grandeur de la perméabilité du ciment est estimé entre 10 19 et 10 20 m2. Pour cette gamme de perméabilité, le temps nécessaire pour faire des mesures en régime permanent est très long. C’est pourquoi, on choisit d’évaluer la perméabilité en régime transitoire.
La perméabilité du ciment est influencée par deux phénomènes : D’une part le développement d’une microfissuration que nous avons observée dans les échantillons chargés sous contraintes isotropes et d’autre part la diminution de porosité résultant de la compaction de l’échantillon. La présence de microfissures telle que l’ont montrée les observations microscopiques peut conduire à une augmentation de la perméabilité. La compaction de l’échantillon sous la pression de confinement conduit au contraire à une diminution de la perméabilité. Ces différents phénomènes nécessitent le développement d’une méthode adaptée de mesure de la perméabilité du ciment. Cette méthode doit être réalisable pour toute la gamme de pressions de confinement utilisées dans les essais de compression isotropes, capable de prendre en compte le comportement poro-mécanique du ciment et la dépendance des modules en fonction de la contrainte effective, capable d’étudier l’effet des contraintes, des déformations, de l’endommagement et de la contraction de l’espace poreux, sur la perméabilité du ciment. De plus cette méthode doit pouvoir être mise en oeuvre sur une durée relativement courte.
C’est pourquoi, nous avons développé une méthode d’évaluation de la perméabilité en régime transitoire dans laquelle la surpression interstitielle générée dans un échantillon dans les essais non-drainés est utilisée. A la fin d’un essai non-drainé, la pression interstitielle initialement homogène à l’intérieur de l’échantillon est libérée à une extrémité de l’échantillon. Ceci impose un fort gradient de pression dans l’échantillon, ce qui provoque le drainage du fluide interstitiel vers l’extérieur de l’éprouvette. La pression interstitielle est mesurée à l’autre extrémité de l’échantillon et cette mesure est utilisée dans une analyse inverse permettant d’évaluer la perméabilité du ciment. Cette analyse est réalisée en prenant en compte les déformations élastiques de l’échantillon dues aux variations de la contrainte effective au cours de l’essai, et également les déformations différées de l’échantillon au cours de l’essai sous chargement isotrope. A cause de la variation de la perméabilité due aux déformations différées de l’échantillon au cours de l’essai, les résultats ne peuvent pas être analysés uniquement en terme des contraintes. Par conséquent les résultats sont analysés en terme de la variation de la porosité et permettent d’établir une relation perméabilité-porosité pour l’évolution de la perméabilité du ciment sous chargement isotrope. Cette relation perméabilité-porosité est présentée dans la forme d’une loi de puissance avec une puissance égale à 11, qui ne varie pas de façon significative avec les variations de l’état des contraintes ou les déformations de fluage, et montre la diminution de la perméabilité de l’échantillon au cours de l’essai. Cette diminution de la perméabilité, malgré la génération des microfissures sous l’effet de chargement isotrope montre que la compaction de la matrice poreuse du ciment sous chargement isotrope a un effet sur la perméabilité plus important que la microfissuration, étant donné que les fissures peuvent rester fermées sous l’effet du chargement.

Effet de température sur le comportement poromécanique

L’effet de température sur le comportement poromécanique du ciment est étudié en réalisant un essai ‘sans-membrane’ et deux essais de compression isotrope drainés à 90°C. On présente également dans cette section quelques résultats sur l’effet de la température sur le fluage du ciment.

Essai de compression isotrope ‘sans membrane’ à 90°C

Un essai de la compression ‘sans membrane’ a été réalisé à 90°C. Un cycle de charge-décharge atteignant une pression de confinement de 50MPa a été appliqué et le module de compression de la phase solide est évalué dans la phase de décharge. Le module de compression de la matrice solide du ciment évalué à 90°C (17,5GPa) est légèrement inférieur au module mesuré à température ambiante (21GPa) (Figure 3-1).

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Table des matières

CHAPITRE 1. TUDE BIBLIOGRAPHIQUE ET OUTILS DE MODELISATION THERMO-PORO-MECANIQUE
1.1 Introduction
1.2 Microstructure de pâte de ciment durcie
1.2.1 Hydratation du ciment
1.2.2 Structure de C-S-H
1.2.3 Microstructure simplifiée de la pâte de ciment durcie
1.2.4 Porosité
1.3 Outils de modélisation thermo-poro-mécanique
1.3.1 Comportement volumique thermo-poro-élastique
1.3.1.1 Effets des déformations volumiques non-élastiques
1.3.2 Comportement déviatorique
1.3.3 Notion de la contrainte effective
1.3.3.1 Contrainte effective pour le module de compression drainé
1.3.4 Modules tangent et sécant
1.4 Propriétés thermo-poro-mécanique du ciment
CHAPITRE 2. MATERIAU ETUDIE ET TECHNIQUES EXPERIMENTALES 
2.1 Introduction
2.2 Fabrication des éprouvettes de ciment
2.2.1 Fabrication de coulis
2.2.2 Fabrication et conservation des éprouvettes
2.3 Protocole expérimental pour les essais triaxiaux dans la cellule
2.3.1 Description des dispositifs
2.3.1.1 Système de chargement axial
2.3.1.2 Contrôleur de pression de confinement TITAN
2.3.1.3 Contrôleur de pression interstitielle GDS
2.3.1.4 Instrumentation
2.3.2 Protocole d’essai
2.3.2.1 Choix de la membrane
2.3.2.2 Montage de l’éprouvette dans la cellule
2.3.2.3 Saturation de l’éprouvette
2.3.2.4 Vitesse de chargement
2.3.2.5 Durée des essais
CHAPITRE 3. COMPORTEMENT THERMO-PORO-MECANIQUE D’UN CIMENT PETROLIER SOUS CHARGEMENT ISOTROPE
3.1 Introduction
3.2 Comportement poromécanique à température ambiante
3.3 Evolution de la perméabilité sous chargement isotrope
3.4 Effet de température sur le comportement poromécanique
3.4.1 Essai de compression isotrope ‘sans membrane’ à 90°C
3.4.2 Essais de compression isotrope drainés à 90°C
3.4.3 Fluage sous contraintes isotropes
3.5 Conclusions
3.6 Perspectives
CHAPITRE 4. PRESSURISATION THERMIQUE D’UN CIMENT PETROLIER 
4.1 Introduction
4.2 Etude préliminaire: pressurisation thermique d’une roche saturée
4.3 Effet de chauffage sur la pâte de ciment durcie
4.4 Conclusions
4.5 Perspectives
CHAPITRE 5. ETUDE PRELIMINAIRE DU COMPORTEMENT DU CIMENT PETROLIER SOUS CHARGEMENT DEVIATORIQUE
5.1 Introduction
5.2 Résultats des essais déviatoriques
5.3 Modèle d’endommagement
5.4 Caractérisation des échantillons après la rupture
5.5 Conclusions
5.6 Perspectives
CHAPITRE 6. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES GENERALES 
6.1 Conclusions générales
6.2 Perspectives générales
ANNEXE 1.
LOI DE CONTRAINTE EFFECTIVE POUR LA PERMEABILITE D’UN CALCAIRE
REFERENCES

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