COMPORTEMENT DES PLANTES VIS-A-VIS DU STRESS SALIN

PRESENTATION DE L’ESPECE

Taxonomie L‟arganier (Argania spinosa (L) Skeels) est la seule espèce de genre Argania de la famille des « sapotacées » et de l‟ordre des « Ebénales » (Tab. 1). L‟Arganier en français tire son nom de l‟arbre « Argan », l‟origine du nom d‟arabe se trouve probablement dans le mot « irgen » qui désigne en berbère « tachelhait », qui est le noyau en bois dur de fruit de l‟arbre, d‟où les berbères tirent une huile réputées « huile d‟argan ». Il existe deux formes d‟arganier l‟une dite pleureur, l‟autre dressé (ROUHI, 1991) ceci supposerait l‟existence de deux variétés, ou races biologiques au sein de l‟espèce. L‟arbre présente une structure typique de dicotylédone, de la famille des « sapotacées », le genre « Argania » est très polymorphe, elle présente quelques analogie avec l‟olivier. Cette représentation est la plus septentrionale d‟une famille qui ne compte guère que des représentants tropicaux. Son aire de répartition pose problème, car l‟arganier est séparé des autres arbres de sa nombreuse famille, par plusieurs milliers de Kilomètre (LEWALLE ,1991). L‟arganier est un arbre endémique du Maroc et de l‟Algérie (région de Tindouf). L‟aire principale de répartition de cette plante se situe entre 29° et 32°de latitude Nord et des colonies isolées au Nord Est du Maroc (35° N, 3° W). (DEBBOU, 2003).

Au Maroc: L‟arganier occupe environ 830 000 ha dans le Sud-ouest marocain (M‟HIRIT et al, 1998). C‟est la deuxième essence forestière marocaine de point de vue superficie après le chêne vert. Selon PUMAREDA et al (2006) on peut constater deux formes d‟arganeraie : Arganeraie-verger qui ne dépasse pas 100 cépées à l‟hectare et l‟Arganeraie-forêt pouvant atteindre 800 souches à l‟hectare. Cette arganeraie marocaine se localise essentiellement dans le sud-ouest du royaume, le long du littoral océanique, depuis l’embouchure de „oued Tensift‟ au Nord, jusqu’à l‟embouchure de „oued Draâ‟ au Sud (Fig. 3). L‟Arganier se développe aussi dans la plaine de Souss, sur le versant sud du Haut Atlas occidental et sur les versants septentrionaux et méridionaux de l’Anti-Atlas occidental jusqu‟à des altitudes de 1300-1500 m. Deux petites stations sont signalées dans la haute vallée de „oued Grou‟ au Sud-Est de Rabat (EMBERGER, 1924) et dans le piémont Nord-Ouest des Béni Snassène, près d‟Oujda. Ces deux stations, très isolées, résulteraient d‟une dispersion assez récente probablement par l‟homme (El MOUSADIK et PETIT, 1996). Selon le Haut commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification marocain, cité par HAWA (2007), l‟espace à arganier s‟étale essentiellement sur le territoire des provinces d‟Essaouira : 130 000 ha, Agadir : 37 000 ha, Chtouka Ait Baha : 90 000 ha, Tiznit : 140 000 ha, Taroudant : 360 000 ha. Et Inzeguane-Ait melloul : 13000 ha.

Caractères botaniques et dendrologiques

L‟arbre ressemble quelque peu à un olivier. Il atteint 8 à 10 mètre de haut et plus selon les conditions écologiques du milieu. Sa cime est très grande et étalée, dense et à contours arrondis en général. Son tronc est très vigoureux et court, il est constitué assez souvent par plusieurs tiges entrelacées provenant de la soudure de rejets très voisins ou de tiges issus d‟un même noyau (BOUDY, 1952). L‟écorce de fut et des grosses branches est rugueuse, et présente un aspect du type « peau serpent ». Les ramifications sont très denses et les extrémités des rameaux sont souvent épineuse (NOUAIM et al, 1991). feuillage de l‟arganier est persistant .Toutefois, en cas de sécheresse sévère et prolongée, l‟arbre peut perdre ses feuilles entièrement ou partie (caractère d‟adaptation assez poussé aux mauvaises conditions climatique ou stationnelles, telle que le déficit hydrique du substrat). Souvent réunies en fascicule, entières lancéolées, lancéolées –oblongues ou spatulées, atténuées ou plus ou moins nettement pétiolées, les feuilles sont vertes sombre à la face supérieure, plus claire en dessous, glabre, avec une nervure médiane très nette et des nervures latérales très fines et ramifiées (M‟HIRIT et al ,1998).

L‟arganier est une espèce monoïque, à fleurs hermaphrodites. Les inflorescences se présentent en glomérules axillaires, composées chacune de 5 sépales pubescents succédant à 2 bractées. La corolle en cloche est formée de 5 pétales, arrondis, blanc ; les étamines (5) sont à filets courts et portent une grosse anthère mucronée ou obtus. L‟ovaire pubescent et supère est surmonté d‟un style court et conique, également ou dépassant les étamines (M‟HIRIT, 1987). Chez l’arganier, on observe deux types de floraison : une floraison pauciflore, peu abondante, sur les rameaux âgés lignifiés ; c‟est la première à être observée ; une floraison très abondante et plus tardive sur les nouvelles pousses (Ferradous et al, 1996, Bani-Aameur et al, 1999 ; Bani Aameur et Benlahbil, 1999 ; Bani-Aameur ,2000 a) Les fleurs apparaissent dès la fin du mois de septembre sur les arbres précoces. Sur les arbres tardifs, la floraison démarre lentement à partir du mois de décembre. Le pic de la floraison tardive se situe en mars.

Cependant chez certains arbres, la floraison peut s’échelonner sur presque toute la saison humide. Après chaque pluie, de nouvelles fleurs apparaissent ce qui se traduit par des fruits de tailles différentes sur le même arbre. La pollinisation anémophile à 80% et entomophile à 20% (THIERY, 1987). Le fruit de l‟arganier est une bais, de forme assez variable (ovale- arrondie, en fuseau court, ovale apiculé, etc.), de couleur verte à jaune claire, et dont la taille va de l‟olive à la noix. Il se compose d‟un péricarpe charnu et d‟un noyau central très dur. Au centre du fruit se trouve une amande, qui est constituée d‟un complexe de plusieurs graines concrescentes. Cette graine composée ne possède habituellement qu‟un ou deux embryons; elle est albuminée et gorgée d‟huile (NOUAIM et al, 1991). La pulpe du fruit de l‟arganier, appelée également péricarpe, est la partie la plus externe qui enveloppe la graine composée. Cette pulpe est charnue, amère mais très riche en glucides solubles ou facilement hydrosolubles. Elle contient également de la cellulose, des protides et des composés extractibles par le benzène, elle constitue un apport très important dans l‟alimentation du bétail.

Les conditions climatiques

L‟arganier est un arbre thermophile et xérophile, de bioclimat aride chaud et tempéré (le long du littoral et dans les plaines), à semi-aride chaud et tempéré (flancs du Haut Atlas et de l‟Anti-Atlas), voire saharien plus au sud (fig. 6) (MSANDA et al, 2005). En pluviométrie, l’idéal pour l’arganier est une précipitation de 500 mm/an. Cependant une pluviométrie de 120 mm/an semble suffisante pour son développement dans certaines régions (NOUAIM et al, 1991). Dans les conditions où les précipitations sont largement inférieures à 100mm/an, l‟arganier ne se localise plus que le long des cours d‟eau temporaires où il utilise les eaux de ruissellement (MSANDA et al, 2005). L‟influence océanique adoucit le climat dans la zone d’extension de l’arganier, compensant ainsi l’aridité climatique. BENDAANOUN (1994) révélait que les précipitations occultes ainsi que certains facteurs de compensation ont une importance primordiale pour le développement de l’arganier; il en demeure que ces précipitations constituent un apport d’eau additif pour la végétation et atténuent les phénomènes d’évapotranspiration. L’arganier craint le gel. En effet, il est chassé par les températures de 0°C prolongées et ne tolère des températures négatives que si elles sont de courte durée. Il ne se développe plus en dessous de l’isotherme 3,8°C (EMBERGER, 1960). En revanche, il supporte remarquablement bien les températures élevées. Celles-ci pouvant atteindre 50°C dans la région de Taroudant (THIERRY, 1987). En altitude, c‟est le froid qui détermine la limite supérieure de l‟arganier. Cette dernière ce confond avec les basses neiges (EMBERGER, 1925), soit 900 m dans le haut Atlas (NOUAIM et CHAUSSOD, 1993) et 600m au Sud du Maroc (PELTIER, 1982).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I. GENERALITES SUR L’ARGANIER (ARGANIA SPINOSA L.) I- PRESENTATION DE L’ESPECE
I.1- TAXONOMIE
I.2- ORIGINE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
I.3- CARACTERES BOTANIQUES ET DENDROLOGIQUES
I.4- ECOLOGIE DE L’ARGANIER
I.4.1- CONDITIONS CLIMATIQUES
I.4.2- CONDITIONS EDAPHIQUES
I.5- ECOPHYSIOLOGIE D’ARGANIA SPINOSA
II- IMPORTANCE DE L’ARGANIER
II.1- INTERET SOCIO-ECONOMIQUE
II.2- INTERET ENVIRONNEMENTALE
III- PRINCIPAUX ENNEMIS DE L’ARGANIER
III.1- LES INSECTES RAVAGEURS
III.2- LES MAMMIFERES
III.3- LES MALADIES CRYPTOGAMIQUES
IV- MULTIPLICATION DE L’ARGANIER
IV.1- PROPAGATION GENERATIVE
IV.2- PROPAGATION VEGETATIVE
IV.2.1- TECHNIQUES CLASSIQUES
IV.2.2- CULTURES IN VITRO
CHAPITRE II. COMPORTEMENT DES PLANTES VIS-A-VIS DU STRESS SALIN
I- INTRODUCTION
II- STRESS SALIN
III- CONSEQUENCES DE LA SALINITE SUR LA PLANTE
III.1- ACTION SUR L’ABSORPTION
III.2- EFFET SUR LA GERMINATION
III.3- ACTION DU SEL SUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT
III.4- EFFET SUR LA PHOTOSYNTHESE
IV- MECANISMES DE RESISTANCE A LA SALINITE
IV.1- INCLUSION ET COMPARTIMENTATION DES IONS
IV.2- EXCLUSION
IV.3- AJUSTEMENT OSMOTIQUE
V- BILAN ET OBJECTIFS DU MEMOIRE
CHAPITRE III. MATERIELS & METHODES I- MATERIELS
I.1- MATERIEL VEGETAL
I.2- MATERIEL DU LABORATOIRE
II- METHODES EXPERIMENTALES
II.1- PREPARATION DU MATERIEL VEGETAL
II.2- EFFET DU PRETRAITEMENT SUR LA GERMINATION
II.3- EFFET DE LA CONTRAINTE SALINE
II.3.1- EFFET SUR LA GERMINATION
II.3.2- EFFET SUR LA CROISSANCE
III-EXPRESSION DES RESULTATS ET ANALYSES STATISTIQUES DES DONNEES
CHAPITRE IV. PRESENTATION DES RESULTATS I- EFFET DU PRETRAITEMENT SUR LA GERMINATION
II- EFFET DE LA CONTRAINTE SALINE
II.1- EFFET SUR LA GERMINATION
II.2- EFFET SUR LA CROISSANCE
II.2.1- EFFET SUR LES PARAMETRES BIOMETRIQUES
II.2.2- EFFET SUR LA TENEUR EN PROLINE
CHAPITRE V. DISCUSSION DES RESULTATS I- EFFET DES PRETRAITEMENTS SUR LA GERMINATION
II- EFFET DE LA CONTRAINTE SALINE _
II.1- EFFET SUR LA GERMINATION
II.2- EFFET SUR LA CROISSANCE
II.2.1- PARAMETRES BIOMETRIQUES
II.2.2- TENEUR EN PROLINE
CONCLUSION GENERALE & PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES