COMPORTEMENT ALIMENTAIRE DU VAUTOUR FAUVE
La pratique du vol plané
Le vautour fauve utilise donc cette technique de vol particulière : il va exploiter une ascendance, c’est-à-dire une montée de masse d’air dans l’atmosphère, pour gagner de l’altitude ; puis, depuis cette hauteur, il pourra partir vers la destination choisie en vol de transition (51). Sa morphologie de planeur lui confère une finesse (rapport entre la distance horizontale parcourue sur la hauteur perdue) de 15 environ. Il a été montré qu’un vautour partant d’un point A avec une hauteur de 300 mètres, pouvait gagner en 6 minutes tout point B situé dans un rayon de 4,5 kilomètres (53).
Cependant, si le vol plané a des avantages certains, il rend aussi le vautour fauve très dépendant des conditions atmosphériques pour son déplacement. Effectivement, les ascendances n’apparaissent que dans certaines conditions météorologiques qui dépendent de l’ensoleillement, du vent, de la température de la masse d’air, et de la topographie (relief, nature du sol, végétation).
Il existe deux types d’ascendances exploitées par le vautour fauve : les ascendances thermiques et les ascendances dynamiques (les deux pouvant s’associer en des ascendances thermodynamiques).
Les ascendances dynamiques
Les ascendances dynamiques naissent de la rencontre du vent et du relief. Le vent rencontre la pente et passe au-dessus : il se constitue alors devant le relief une zone ascendante, que l’oiseau va exploiter en réalisant des allers-retours en 8 dans cette bande.
Les ascendances thermiques
Les ascendances thermiques sont, de façon schématique, des colonnes d’air chaud, partant du sol et se terminant au « plafond », c’est-à-dire à une hauteur où la température de la colonne est la même que celle de l’air qui l’entoure. En effet, ces ascendances thermiques se forment par réchauffement (rayonnement solaire) d’une masse d’air au contact d’une structure particulière du sol ; cette « poche » d’air plus chaude que l’air qui l’entoure s’élève, et un phénomène de mouvements d’air apparaît : mouvements ascendants dans la colonne, mouvements descendants sur son pourtour. L’oiseau exploite cette colonne en « l’enroulant », c’est-à-dire en volant en spirale dans la colonne.
Description d’un vol type de vautour fauve
Les vautours fauves passent une grande partie du temps aux alentours de la colonie. Ils consacrent une partie de ce temps à l’entretien de leur plumage (2 heures par jour en moyenne). Le départ du lieu de repos dépend des conditions aérologiques, donc de la météorologie et de l’heure de la journée (en fonction de l’ensoleillement). Il semble que les départs les plus précoces soient aux alentours de 9 heures en été et de 11 heures en hiver, tandis que les retours se font vers 18 heures en été et 16 heures en hiver (35). D’autres auteurs parlent d’un départ 2 heures 50 après le lever du soleil en été, et 1 heure 30 en hiver (30), ce qui correspond à peu prés aux mêmes heures.Le vautour fauve s’envole sans effort s’il s’élance depuis un point haut, son aire de nidification par exemple. Par contre, l’envol depuis le sol est possible mais plus difficile. Il nécessite des puissants battements d’ailes, qui ne sont pas toujours suffisants : un vautour fauve posé au fond d’une combe, ou au jabot bien rempli ne pourra parfois pas redécoller .
Une fois en vol, le vautour fauve ne bat pas des ailes, manœuvre épuisante et coûteuse en énergie, mais pratique le vol plané. Il utilise les ascendances pour prendre de l’altitude, puis les quitte en partant dans n’importe quelle direction, « consommant » dans ce vol de transition la hauteur gagnée dans l’ascendance. Il lui suffit, pour prolonger son vol, de trouver à nouveau une ascendance. Le vol est donc composé d’une succession de vols ascendants et de vols de transition, qui permettent au vautour fauve de parcourir de longues distances.
Lorsque le vautour veut se poser, il commence par perdre de l’altitude, en piqué, les ailes repliées ce qui diminue sa surface portante. Puis, avant l’impact, il relève les ailes, ce qui lui donne une ressource avant de se poser, pattes en avant et queue étalée en « frein » .
UN CHARIGNARD
Le vautour fauve consacre 6 à 8 heures par jour à la recherche et à la consommation de viande prélevée sur des carcasses. En vol, le vautour fauve surveille le sol à la recherche de nourriture. En effet, sa vue perçante lui permet de repérer les charognes, à l’inverse de son odorat qui est quasi-inexistant. Quant au sens auditif, il interviendra lors du nourrissage du jeune, de l’accouplement, et pendant la curée (28). Ainsi, on considère que le vautour fauve peut distinguer, par forte luminosité, depuis 1000 mètres d’altitude, un objet de moins de 7 centimètres de diamètre. Sa vision est un peu moins performante lors de faible luminosité (mauvais temps).
Lorsque le vautour fauve repère en vol une masse immobile, il descend. Il peut aussi être attiré par l’activité de petits charognards (corneilles, grands corbeaux, milan royal…) qui ont, les premiers, repéré une carcasse (19). Il semblerait que la descente en spirale vers un point précis d’un de leurs congénères attire l’attention des vautours fauves voisins, qui vont à leur tour se diriger vers ce point (Figure 7). Pourtant, le but exact de cette manœuvre (rotation audessus de la carcasse) est inconnu. Elle pourrait donc servir à prévenir les vautours voisins, mais aussi à s’assurer de l’absence de prédateur ou encore à trouver un courant aérien favorable à la descente (15). Ainsi, la présence de congénères favorise la prospection alimentaire et donc l’acquisition des ressources
La carcasse repérée est le plus souvent un Ongulé de grande taille, domestique (ovin, caprin, bovin, équin), ou sauvage (isard, cervidés), plus rarement un autre mammifère (renard, sanglier)… Le vautour fauve consomme aussi les annexes placentaires de divers Ongulés (brebis, vache, isard) et des petits animaux morts-nés (isard, agneaux) (2,50). En moyenne, sur l’année, un vautour fauve consomme 400 à 500 grammes de viande par jour (30, 66). Ceci est une moyenne, car les besoins varient : ils sont plus élevés en période d’élevage du jeune notamment, pendant laquelle ils peuvent atteindre 700 grammes par jour (19). De plus, la consommation n’est pas journalière : le vautour fauve va consommer les charognes au moment où elles sont disponibles, mais peut se contenter d’un à deux repas par semaine, et est même capable de jeûner pendant 3 semaines.
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Table des matières
PARTIE I : BIOLOGIE ET COMPORTEMENT ALIMENTAIRE DU VAUTOUR FAUVE
1. PLACE DU VAUTOUR FAUVE DANS LA NOMENCLATURE… ET DANS LE MONDE
2. UN RAPACE MAJESTUEUX
3. UN OISEAU GREGAIRE
4. UN PLANEUR PERFORMANT
4.1. UNE MORPHOLOGIE ADAPTEE AU VOL PLANE
4.2. LA PRATIQUE DU VOL PLANE
4.2.1. Les ascendances dynamiques
4.2.2. Les ascendances thermiques
4.3. DESCRIPTION D’UN VOL TYPE DE VAUTOUR FAUVE
5. UN CHAROGNARD
6. UN POUSSIN UNIQUE
6.1. L’ACCOUPLEMENT
6.2. LA NIDIFICATION
6.3. DE LA PONTE A L’ECLOSION
6.4. LA CROISSANCE DU POUSSIN
6.5. L’ENVOL DU JEUNE
7. DE L’EXTINCTION AUX MESURES DE PROTECTION
7.1. UNE LENTE DESTRUCTION
7.2. LA MISE EN PLACE DE MESURES DE PROTECTION
7.3. LA LEGISLATION ACTUELLE CONCERNANT LE NOURRISSAGE DES OISEAUX NECROPHAGES
7.3.1. Législation européenne
7.3.2. Législation française
PARTIE II : BILAN DES INTERVENTIONS DES VAUTOURS FAUVES SUR LE BETAIL DANS LES PYRENEES-ATLANTIQUES ET LES HAUTES-PYRENEES
1. LOCALISATIONS ET EFFECTIFS DES COLONIES DE VAUTOURS FAUVES DANS LES PYRENEESATLANTIQUES ET LES HAUTES-PYRENEES 40 1.1. LA RESERVE NATURELLE D’OSSAU
1.2. LES VAUTOURS FAUVES DANS LES PYRENEES
2. LES PARTICULARITES DU PASTORALISME DANS LES PYRENEES-ATLANTIQUES ET LES HAUTES-PYRENEES
2.1. UNE POPULATION DE BETAIL IMPORTANTE
2.2. LA TRANSHUMANCE
3. EVOLUTION DES RAPPORTS ENTRE VAUTOURS FAUVES ET BETAIL
3.1. MISE EN PLACE DE NOURRISSAGE ET PREMIERES PLAINTES
3.2. ARRET DU NOURRISSAGE ET COLLECTE DE TEMOIGNAGES
3.3. CREATION D’UN OBSERVATOIRE DES DOMMAGES AU BETAIL IMPUTABLES AUX VAUTOURS FAUVES
4. ETUDE DES CONSTATS DE 2001 A 2007
4.1. TABLEAU RECAPITULATIF DES CONSTATS DE DOMMAGES AU BETAIL REDIGES SUITE A UNE PLAINTE POUR « ATTAQUE » DE VAUTOURS FAUVES
4.2. PRECISION SUR LE CHOIX DES TERMES DE CONCLUSION
4.3. NOMBRE DE CONSTATS
4.4. EVOLUTION DE LA QUALITE DES CONSTATS
4.4.1. Conclusions effectuées
4.4.2. Rapidité de rédaction des constats
5. BILAN DES CONSTATS DE L’ANNEE 2007
5.1. DEROULEMENT D’UNE EXPERTISE EN 2007
5.2. REPARTITION MENSUELLE DES PLAINTES
5.3. ESPECES CONCERNEES
5.4. EVALUATION DE LA QUALITE DES CONSTATS
5.4.1. Evaluation du niveau de précision des constats
5.4.2. Evaluation des conclusions des constats
5.4.3. Evaluation de l’intérêt des expertises vétérinaires
5.5. EVALUATION DU ROLE DES VAUTOURS FAUVES DANS LES DOMMAGES AU BETAIL
PARTIE III : GUIDE METHODOLOGIQUE D’AIDE A LA REDACTION DU CONSTAT-ENQUETE POUR LA DECLARATION DES DOMMAGES AU BETAIL IMPUTABLES AUX VAUTOURS FAUVES 66
1. POURQUOI REALISER UN GUIDE METHODOLOGIQUE ?
2. BUT DU CONSTAT ET DU GUIDE ASSOCIE
2.1. LE CONTEXTE
2.2. LE BUT DU CONSTAT
2.3. LES LIMITES
3. DEMARCHE DIAGNOSTIQUE LORS DE MORT SUBITE CHEZ LES RUMINANTS
3.1. DEFINITION DE LA MORT SUBITE
3.2. DEMARCHE DIAGNOSTIQUE LORS DE MORT SUBITE
3.2.1. Evaluer les circonstances d’apparition
3.2.1.1. Le nombre de cas
3.2.1.2. Le milieu de vie de l’animal
3.2.1.3. Des changements récents dans la conduite d’élevage
3.2.2. Evaluer les lésions
3.2.2.1. Examen du cadavre et de son environnement
3.2.2.2. Présence de lésions conduisant au diagnostic
3.2.2.3. Absence de lésions
4. EVOLUTION DE LA CARCASSE ET DATATION DE LA MORT
4.1. EVOLUTION DE LA TEMPERATURE
4.2. LA RIGIDITE CADAVERIQUE
4.3. EVOLUTION DES TISSUS POST-MORTEM
4.4. PONTE DES INSECTES 73 CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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