Complications survenues pendant le travail
Parité et travail prolongé La durée du travail a plus de risque de dépasser les 12 heures chez les primipares qu’avec les autres types de parité, avec un RR de 8,25 et une différence statistique significative (p = 0,00036).
Parité et liquide amniotique méconial (LAM) Les femmes paucipares ont moins de risque de présenter un LAM (RR = 0,49) par rapport aux primipares et aux multipares, avec une différence statistique significative (p = 0,00095). Ce sont les primipares qui présentent plus de risque de LAM avec un risque relatif de 1,22.
Anomalies des contractions utérines nécessitant une direction du travail La nécessité d’une direction du travail à l’ocytocine était plus fréquente chez les femmes primipares avec un risque relatif de 1,58 et une différence statistiquement significative (p=0,016).
Parité et anomalie du rythme cardiaque fœtale (ARCF) Plus de primipares ont présenté pendant le travail, une ARCF, par rapport aux paucipares et multipares avec RR= 2,13 ; mais sans différence statistiquement significative (p = 0,34).
Parité et survenue de saignement pendant le travail Nous n’avons pas trouvé de relation entre le degré de parité et la survenue de saignement pendant le travail.
Procidence du cordon pendant le travail Aucune relation n’a été décelée entre le degré de parité de la femme et la survenue de procidence du cordon ombilical pendant le travail
Parité et fièvre pendant le travail Le risque de survenue d’une fièvre chez la femme multipare était plus élevé par rapport aux autres type de parité (RR = 3,51) et nous avons noté une corrélation statistique significative (p = 0,029). Aucun cas de fièvre n’a été observé chez nos parturientes paucipares.
Parité et HTA pendant le travail Les femmes multipares ont plus de risque (RR = 3,07) de présenter une HTA pendant le travail par rapport aux autres, avec une association statistiquement significative (p = 0,0020). Plus la parité et élevée, plus le risque est élevé.
Parité et stagnation de la dilatation du col Les parturientes primipares ont plus de risque de présenter une stagnation de la dilatation du col utérin durant le travail et exposer à une césarienne, que les paucipares et les multipares (RR = 2,59). La différence est statistiquement significative (p = 0,033).
Parité et défaut d’engagement de la tête fœtale Les femmes primipares présentent plus de risque de défaut d’engagement par rapport aux autres femmes (RR = 4,12). La corrélation statistique n’est pas significative (p = 0,064).
Parité et chorioamniotite Les primipares sont plus exposées au risque de chorioamniotite que les autres (RR = 1,83) mais la différence n’est pas statistiquement significativement (p = 0,68).
Indice de masse corporelle
L’obésité est devenue un véritable défi mondial de santé publique. En effet, la prévalence a triplé en 20 ans. On estime à 1,6 milliards le nombre d’adultes en surpoids dans le monde et au moins 400 millions d’obèses [8]. L’obésité pendant la grossesse est associée à une augmentation de la morbidité maternelle, obstétricale et pédiatrique en lien avec l’IMC [14]. Plus de la moitié de nos parturientes (50,13%) étaient en surpoids et les primipares en surpoids étaient plus représentées (25,44%) dans notre série. Les autres auteurs ont rapporté plutôt que les multipares présentent un IMC élevé que les primipares. Dans l’étude de Roman, les grandes multipares ont présenté un index de masse corporelle plus élevé (P < 0,001) [15].
Parité et mode d’accouchement
Le risque de césarienne est d’autant plus élevé que la parité est faible dans notre étude. En effet, nous avons trouvé un RR de 0,50 chez la multipare, de 0,56 chez la paucipare et de 2,27 chez les femmes primipares avec une différence statistiquement significative par rapport aux autres types de parité (p=0,00014). Ce résultat converge avec les résultats de Gordon et al [16] qui trouvaient que les femmes primipares ont connu des taux plus élevés d’accouchement par césarienne. Certains auteurs ont trouvé dans leurs études des résultats similaires comme le cas de Tounzi [17] et Wahl [18]évoquant que la femme multipare a plus de tendance à accoucher par voie basse que la primipare et que plus la parité est élevée, la pratique de césarienne diminue. Parant et al [19] ont trouvé un taux de césariennes de 17,8 %, réparties en 20,1 % pour les primipares et 15,8 % pour les multipares. Renevier et al [9] ont eu 58,4 % d’accouchement par voie basse pour les primipares contre 75 % pour les femmes multipares (p = 0,138). Quant à Le Ray et al [20] dans une étude sur les primipares, ils incriminent plutôt la structure de l’hôpital. En effet, ils avaient trouvé 8,5 % de césarienne. Le taux de césariennes en cours de travail est plus élevé dans les maternités qui prennent en charge habituellement les grossesses à risque (OR = 1,8 [1,1- 2,8] pour les centres hospitaliers de niveaux 2b et OR= 1,5 [1,0-2,4] pour les niveaux 3 et ils ont concluent que la structure de la maternité (niveau de soin, taille et statut hospitalier) influe sur la « médicalisation » de l’accouchement des primipares à bas risque et ce indépendamment des autres facteurs de risque maternels.
Parité et anomalies des contractions utérines
Pour accélérer le travail et ainsi réduire sa durée, les ocytociques et la rupture artificielle des membranes peuvent être utilisés. Les ocytociques ne devraient être administrés que sur indication médicale : hypocinésie de fréquence ou d’intensité associée à une stagnation de la dilatation ou à une non-descente de la présentation après 1 heure à dilatation complète. En France d’après les données de l’enquête nationale périnatale, en 2010, 64 % des femmes ont reçu de l’ocytocine au cours du travail [24]. Sur les patientes admises sur notre étude, 23% ont subi une administration d’ocytocine. Les primipares étaient les plus représentées avec un RR = 1,58 une différence statistiquement significative (p = 0,016) ; suivi des paucipares (RR = 0,87). Plus la parité est faible, plus le risque est élevé. Notre étude converge avec les résultats d’autres auteurs, qui associent la parité faible aux caractéristiques individuelles liés à l’administration d’ocytocine au cours du travail. En effet, Belghiti et al [25] en France ont trouvé sur une population de femme à bas risque, 76% d’administration d’ocytocine chez les nullipares, 56% chez les primipares et 54% pour les parturientes deuxième pare ou plus.
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Table des matières
INTRODUCTION
MATERIELS ET METHODE
I. Terrain
II. Type d’étude
III. Période de l’étude
IV. Population d’étude
V. Critères d’inclusion
VI. Critères d’exclusion
VII. Critères de non inclusion
VIII. Variables étudiés
IX. Mode de recrutement des parturientes et technique de collecte des données
X. Analyse des données et tests statistiques
XI. Limites de l’étude
XII. Considération éthique
RESULTATS
I. ETUDE DESCRIPTIVE
I.1.Aspects épidémio-clinique
I.2. Durée du travail
I.3. Mode de délivrance
I.4. Complications survenues au cours du travail et en post-partum
II.ETUDE ANALYTIQUE
II.1. Paramètres cliniques des parturientes à l’entrée et parité
II.2. Complications survenues pendant le travail
II.3. Complications survenues pendant l’accouchement
II.4. Parité et mode d’accouchement
II.5. Complications du post-partum
II.6. Complications néonatales
II.7. Récapitulation des résultats
DISCUSSION
I. Caractéristiques des parturientes
I.1. Parité
I.2. Situation matrimoniale
I.3. Nombre de consultation prénatale
I.4. Indice de masse corporelle
II. Parité et mode d’accouchement
III. Complications obstétricales et néonatales
III.1.Fréquence par rapport à la parité
III.2.Types de complications et parité
III.2.1. Complications survenues pendant le travail
III.2.2. Complications du post-partum immédiat
III.2.3. Complications néonatales
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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