Complications des spacers de hanche

Le nombre de prothèses totales de hanche mondiale est en constante augmentation avec une hausse estimée de 174 % d’ici 2030. Or, le taux d’infection associé persiste
entre 0.5 et 1.4% entraînant inévitablement une augmentation du nombre d’infections prothétiques. Cette infection prothétique sous sa forme chronique est une complication catastrophique, par son impact socio-économique ainsi que par son pronostic fonctionnel et vital. Historiquement, l’infection chronique d’une prothèse totale de hanche était traitée par le retrait de l’implant associé à une antibiothérapie, avant une potentielle réimplantation prothétique. Les douleurs et la perte de fonction engendrées par cette désarticulation ont été à l’origine de la création d’une réplique prothétique en ciment pour remplacer l’implant infecté : le spacer de hanche. Ce spacer a eu pour effet de diminuer ces douleurs et de maintenir une fonction articulaire permettant un retour à domicile après le retrait de l’implant. De plus, la conservation de la morphologie de la hanche a facilité les reposes prothétiques se traduisant par moins de saignements opératoires et des hospitalisations plus courtes. Enfin, à long terme la littérature rapporte de bons scores fonctionnels associés à une éradication bactérienne de plus de 90%. Ainsi, devant ces résultats encourageants cette prise en charge s’est imposée comme le gold standard pour le traitement des infections chroniques prothétiques.

POPULATION

Nous avons généré notre population source à partir du système de codage CCAM (Classification Commune des Actes Médicaux), après avoir recueilli l’approbation de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés). Les critères d’inclusions de notre étude étaient les suivants :
– Une infection chronique de prothèse totale de hanche traitée par un deux temps chirurgical avec mise en place d’un spacer de hanche.
– Un spacer de hanche posé entre le 1er janvier 2013 et le 30 décembre 2019.
– Une dépose ayant eu lieu sur l’un des trois centres hospitalier marseillais suivants ; l’hôpital Nord, l’hôpital de la Timone et l’hôpital Sainte-Marguerite. Les critères d’exclusion étaient définis par :
– L’absence d’un échec d’un 2 temps précédant cette dépose.
– La mise en place d’un spacer fixe.

RECUEIL DE DONNEES

Toutes les données ont été recueillies rétrospectivement par le même évaluateur.

Complications

Complications générales

Complications médicales
Nous considérons une complication médicale comme une complication ayant nécessité une prise en charge spécialisée dans une autre discipline et n’étant pas secondaire au geste chirurgical. Par exemple, la dépression dans ce contexte était rapportée si un traitement a dû être instauré après l’avis d’un psychiatre. Une complication aux antibiotiques est définie par la survenue d’une réaction allergique et/ou d’un effet secondaire aux antibiotiques. Nous avons retenu comme effet secondaire aux antibiotiques tout événement médical mentionné comme tel dans le dossier médical par l’infectiologue et qui présente une traduction clinique objectivable ou biologique. Ainsi, nous n’avons pas retenu les manifestations subjectives du patient, telles que les nausées ou encore le prurit.

Les antibiotiques incriminés ne sont pas rapportés dans notre étude. De même, la complication allergique aux antibiotiques était rapportée si décrite comme telle par l’infectiologue.

Complications chirurgicales
Une complication chirurgicale est définie comme toute déviation par rapport à l’évolution postopératoire idéale qui n’est pas inhérente à la procédure et ne comprend pas un défaut de guérison. Le score Clavien-Dindo (Annexe 1) est un score objectif et validé en chirurgie orthopédique, utilisé pour classer les complications chirurgicales de I à V selon leur sévérité. Ces grades correspondent à l’intensité des traitements mis en place pour prendre en charge ces complications, on considère les grades I et II comme des complications mineures et les grades III à V comme majeures. On note que cette classification ne retient que la complication la plus grave sans prendre en considération le nombre de complications. Nous avons calculé ce score pour la dépose, la repose ainsi qu’un score global pour l’ensemble du changement en deux temps. De plus, nous avons quantifié le saignement périopératoire grâce au recueil du nombre de transfusions périopératoire, de la présence d’un hématome postopératoire et par la différence d’hémoglobine périopératoire (g/dl) lors des deux temps chirurgicaux. Enfin, nous avons rapporté la durée d’hospitalisation (jours) ainsi que le passage en réanimation sous forme de variable qualitative binaire.

Complications du spacer de hanche

Complication mécanique du spacer

Toutes les complications mécaniques étaient rapportées dans notre étude si la complication était mentionnée dans le dossier médical ou constatée radiologiquement. Ainsi, nous avons constaté des luxations et des migrations de spacer, des fractures de spacer ainsi que des fractures de cotyle et de fémur. La luxation du spacer était définie par la perte de rapport entre la tête du spacer et le cotyle, nous avons rapporté le délai de survenue de cette complication.

La migration du spacer était définie par la perte du rapport entre le corps du spacer et le fémur. A noter que seul le déplacement vertical de l’implant a été rapporté (enfoncement ou extrusion du spacer), l’absence de réalisation de scanner ne nous a pas permis de déterminer sa rotation. Nous avons recueilli la survenue d’une fracture de fémur en distinguant le moment du deux temps de sa survenue (dépose/ intertemps /repose) mais sans rapporter le site de la fracture. Enfin, nous avons rapporté les fractures de cotyle et de spacer sans rapporter le site de la fracture.

Changement du spacer
Le changement du spacer correspond dans notre étude à un changement motivé par la persistance de l’infection lors de l’intertemps sans prendre en compte les changements pour causes mécaniques. Nous rapporterons la durée de la survenue de cet événement.

Persistance du spacer
Enfin, nous nous sommes intéressés à la persistance du spacer de hanche durant l’intertemps pour déterminer l’effet de la durée sur la survenue des complications. Selon les guidelines de l’IDSA (Infectious Disease Society of America) la durée de l’intertemps reste un sujet controversé, il est admis un intertemps avec une antibiothérapie systémique de 4 à 6 semaines suivie d’une fenêtre thérapeutique de 2 semaines sans antibiotique pour confirmer l’éradication bactérienne. Toutefois, la durée de l’intertemps peut être prolongée plus de 3 mois en présence de germes virulents ou selon certains terrains à risques. De plus, on note une durée moyenne de 5 mois rapportée dans la littérature . Ainsi, en nous appuyant sur ces données et l’interprétation subjective de la distribution de la variable de l’intertemps nous avons défini un intervalle considéré comme court entre 0 à 2 mois, normal entre 2 à 4 mois, comme une persistance modérée entre 4 à 8 mois et comme une persistance longue pour une durée supérieure à 8 mois.

Echec du changement en deux temps
Un échec du changement en deux temps correspond dans notre étude à la survenue d’un décès lors de l’intertemps, d’une rétention du spacer ou encore d’une récurrence infectieuse.

Infection récurrente de l’implant définitif

Nous considérons une récurrence d’infection prothétique comme une réinfection de l’implant par un nouveau germe ou comme une persistance de l’infection initiale. Dans notre étude, la définition d’une récurrence d’infection prothétique se base sur le consensus international par une méthode delphi de 2013, celui-ci est une référence dans la littérature concernant l’éradication bactérienne du spacer Ce consensus considère une guérison acquise sur :
– L’acquisition d’une plaie cicatrisée sans fistule associée à l’absence d’écoulement ou de douleur.
– L’absence de réintervention chirurgicale pour une raison infectieuse après la réimplantation.
– L’absence de complication infectieuse de type sepsis ou fasciite nécrosante.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODE
1. POPULATION
2. RECUEIL DE DONNEES
2.1. Complications
2.1.1. Complications générales
2.1.1.1. Complications médicales
2.1.1.2. Complications chirurgicales
2.1.2. Complications du spacer de hanche
2.1.1.1. Complication mécanique du spacer
2.1.1.1. Changement du spacer
2.1.1.1. Persistance du spacer
2.1.3. Echec du changement en deux temps
2.1.3.1. Infection récurrente de l’implant définitif
2.1.3.2. Décès
2.1.3.3. Rétention du spacer
2.2. Facteurs de risques
2.2.1. Population
Nous avons recueilli l’âge lors de la dépose de l’implant sous forme de variable
continue et de variable qualitative ; âge < 45ans et âge > 70ans. Ces seuils ont été choisis subjectivement en fonction de la distribution normale de l’âge pour isoler les valeurs extrêmes
2.2.2. Antécédents médicaux
2.2.3. Antécédents chirurgicaux
2.2.4. Données radiologiques
2.2.5. Données biologiques
3. ANALYSE STATISTIQUE
RESULTAT
1. POPULATION
2. RESULTAT
2.1. Complications
2.1.1. Complications générales
2.1.1.1. Complications médicales
2.1.1.1.1. Médicale
2.1.1.1.2. Antibiotiques
2.1.1.2.2.1. Effet secondaire des antibiotiques
2.1.1.2.2.2. Complication allergique des antibiotiques
2.1.1.2. Complications chirurgicales
2.1.1.2.1. Saignement postopératoire
2.1.1.2.2. Hospitalisation postopératoire
2.1.1.2.3. Score de Clavien-Dindo
2.1.2. Complications du spacer de hanche
2.1.2.1. Echecs mécaniques
2.1.2.2. Changement du spacer
2.1.2.3. Persistance du spacer
2.1.3. Echecs du changement en deux temps
2.1.3.1. Infection récurrente de l’implant définitif
2.1.3.2. Décès
2.1.3.3. Rétention du spacer
2.2. FACTEURS DE RISQUES
2.2.1. Population
2.2.2. Complications générales
2.2.2.1. Complications médicales
2.2.2.2. Complications chirurgicales
2.2.3. Complication du spacer de hanche
2.2.3.1. Echec mécanique
2.2.3.1.1. Luxation de spacer
2.2.3.1.2. Fracture du fémur
2.2.3.1.3. Fracture du spacer
2.2.3.1.4. Fracture de cotyle
2.2.3.1.5. Migration du spacer
2.2.3.2. Changement du spacer
2.2.3.3. Persistance du spacer
2.2.4. Echec du changement en deux temps
2.2.4.1. Infection récurrente de l’implant définitif
2.2.4.2. Décès
2.2.4.3. Rétention du spacer de hanche
DISCUSSION
1. COMPLICATIONS
1.1. Complications générales
1.1.1. Complications médicales
1.1.1.1. Médicale
1.1.1.2. Antibiotiques
1.1.2. Complications chirurgicales
1.2. Complications du spacer de hanche
1.2.1. Complications mécaniques
1.2.2. Changement de spacer
1.2.3. Persistance du spacer
1.3. Echec du changement en deux temps
1.3.1. Infection récurrente de l’implant définitif
1.3.2. Décès
1.3.3. Rétention du spacer
2. FACTEURS DE RISQUES
2.1. Complications générales
2.1.1. Complications médicales
2.1.2. Complications chirurgicales
2.2. Complications du spacer de hanche
2.2.1. Echecs mécaniques
2.2.1.1. Antécédents et échecs mécaniques du spacer
2.2.1.2. Géométrie et échecs mécaniques du spacer
2.2.2. Changement du spacer
2.2.3. Persistance du spacer
2.3. Echec du changement en deux temps
2.3.1. Infection récurrente de l’implant définitif
2.3.2. Décès
2.3.3. Rétention du spacer de hanche
3. FORCE ET LIMITE DE L’ETUDE
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *