La sinusite correspond à une inflammation et/ou une infection de la muqueuse tapissant les sinus de la face. Elle peut être d’évolution aiguë ou chronique, purulente ou non, et selon le siège anatomique, elle peut être maxillaire, frontale, ethrnoïdale ou sphénoïdale. La sinusite représente la pathologie smusienne la plus fréquente et constitue un motif relativement fréquent de consultation en ORL [6]. Si son diagnostic paraît aisé grâce à un bon examen clinique appuyé par l’imagerie, la sinusite requiert cependant une importance particulière eu égard à la multiplicité des formes cliniques et des complications allant de la chronicité au décès en l’absence d’une prise en charge adéquate. Avec l’ère des antibiotiques, la sinusite aiguë est d’évolution souvent bénigne après un traitement médical bien conduit. Cependant elle peut être grave d’emblée ou après un traitement inadapté ou mal fait, nécessitant alors une hospitalisation.
Les sinusites ont fait l’objet de plusieurs travaux scientifiques dans le monde. En France en 1991, Bourjat et collaborateurs [9] ont trouvé que les sinusites étaient à l’origine de 45% des suppurations intra-erâniennes d’une part et d’autre part de 60 à 75% des atteintes infectieuses de l’orbite. En Allemagne en 1992, Krauss M.[41] trouvait une mortalité de 40% due aux abcès du cerveau consécutifs aux sinusites chez les enfants de 1 à 15 ans. En Asie en 1995 les complications intra – crâniennes dues aux sinusites auraient entraîné 45 % des décès par suite de méningite, et 19 % des décès par suite d’abcès du cerveau [64]. En Côte d’Ivoire en 1989, Kouadio Amani [40] a enregistré un taux de mortalité de 5,06% due aux sinusites compliquées en milieu hospitalier ORL du CHU de Cocody.
Organogénèse des sinus de la face
Le nez et les sinus de la face dérivent des bourgeons faciaux mésoblastiques soulevant l’épiblaste de l’extrémité crâniale chez l’embryon de 24 jours. Les bourgeons faciaux sont au nombre de 5 :
– un impair et médian: le bourgeon frontal,
– deux bourgeons maxillaires limitant latéralement le stomodéum
– et deux bourgeons mandibulaires vont limiter intérieurement le stomodéum.
A partir du quatrième mois de la VIe intra utérine, les smus s’individualisent après le stade mésenchymateux du développement des structures de la face.
Développement des sinus de la face
Les cellules ethmoïdales antérieures et postérieures sont présentes à la naissance. Leur développement se termine vers l’âge de 13 – 14 ans. Ce qui ex’Plique la présence précoce des ethmoïdites chez les enfants. Les deux sinus frontaux sont issus des cellules ethmoïdales antérieures. Leur développement anatomique commence à 2 ans et s’achève à 15 – 20 ans. Les deux sinus maxillaires proviennent d’une évagination de la muqueuse de la paroi latérale de la fosse nasale. Ils contiennent les germes dentaires et leur développement se termine après éruption de la dernière molaire permanente. Les deux smus sphénoïdaux sont issus des cellules ethmoïdales postérieures. ils sont bien développés à l’âge de 15 – 20 ans
Quelques anomalies de développement des sinus
Elles sont multiples et multiformes. On peut avoir:
– une agénésie des sinus frontaux : elle correspond à un petit sinus dont l’évolution a été entravée. L’agénésie peut être pure (pas de pneumatisation) ou trabéculaire (la resorption osseuse ne se produit pas),
– des grands sinus frontaux à développement sourcilier,
– une dysgénésie des sinus maxillaires: il existe une différence sexuelle des sinus à savoir que les sinus sont plus petits chez la femme que chez l’homme.
– une asymétrie entre les deux sinus maxillaires chez le même individu n’est pas rare. C’est d’ailleurs l’une des causes d’erreur dinterprétation des clichés radiologiques standards des sinus.
RAPPEL ANATOMIQUE
Le sinus maxillaire (ou antre de Highmore)
Le sinus maxillaire (ou antre de Highrnore) est une cavité creusée dans le corps du maxillaire supérieur. Il communique avec la fosse nasale par un ostium. Il est situé au dessous des cavités orbitaires et surplombe latéralement la cavité buccale. Le sinus maxillaire peut être comparé à une pyramide triangulaire à sommet externe. il présente à décrire 4 parois et 2 bords:
– la paroi antérieure répond à la fosse canine. C’est la paroi chirurgicale par la voie d’abord de Caldwell-Luc;
– la paroi postérieure répond à la fosse ptérygo-palatine. Dans son épaisseur cheminent les nerfs alvéolaires (ou dentaires postérieurs);
– la paroi supérieure ou orbitaire correspond au plancher de l’orbite;
– la paroi nasale ou base de la pyramide répond aux méats moyen et inférieur (lieu d’élection de la ponction du sinus maxillaire);
-le bord antérieur répond au canallacrymo-nasal;
-le bord inférieur lui répond aux racines des dents sinusiennes. Le sinus maxillaire est pair.
Le sinus frontal
Le sinus frontal est une cavité pane creusée dans l’os frontal et surplombe les fosses nasales. Il communique avec le méat moyen par le canal fronto-nasal. il a grossièrement la forme d’une pyramide triangulaire à sommet supérieur et présente trois parois :
– la paroi antérieure, épaisse, répond au front, à la région sourcilière. C’est la paroi chirurgicale;
– la paroi postérieure plus mince répond aux méninges et à l’encéphale;
– la paroi inférieure est en rapport avec l’orbite et son contenu, l’ethmoïde et les fosses nasales.
Le sinus ethmoïdal
Le sinus ethmoïdal est constitué par un ensemble de cavités pneumatiques appelées cellules, logées non seulement dans les masses latérales de l’ethmoïde, mais aussi dans les os de voisinage (frontal, sphénoïdal, lacrymal et maxillaire).
Ces cellules s’ouvrent en dedans dans les méats supérieur et moyen des fosses nasales. On distingue deux groupes de cellules:
• Les cellules ethmoïdales antérieures limitées:
– en dedans par le cornet moyen,
– en dehors par la paroi interne de l’orbite,
– en haut par le toit de l’ethmoïde et le cerveau,
– en avant et en haut par le sinus frontal.
Les cellules postérieures moins nombreuses mais plus volumineuses. Elles s’ouvrent dans le méat supérieur qui constitue leur paroi interne. Elles sont en rapport en arrière avec le sphénoïde.
Le sinus sphénoïdal
TI est paire et est creusé dans le corps du sphénoïde. Une cloison mince lmais rarement déhiscente sépare le sinus sphénoïdal droit du sinus sphénoïdal gauche. TI répond:
– en haut à la selle turcique,
– en bas au pharynx,
– en dehors au sinus caverneux, au nerf optique, et à l’artère ophtalmique; ce qui explique la fréquence des troubles visuels dans les sinusites sphénoïdales,
– en arrière au clivus,
– en avant à l’ethmoïde et au nasopharvnx.
il s’ouvre dans le méat supérieur dans la fosse nasale.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE :GENERALITES
1 – Rappel embryologique
2 – Rappel anatomique
2 – 1 – Sinus maxillaire
2 – 2 – Sinus frontal.
2 – 3 – Sinus ethmoïdal
2 – 4 – Sinus sphénoïdal
3 – Rappel histologique
4 – Rappel physiologique
4 – 1 – Fonctions extrinsèques
4 – 2 – Fonctions intrinsèques
5 – Epidémiologie
6 – Rappel clinique
6 – 1 – Circonstances de découverte
6 – 2 – Examen physique
6 _ 3 _Explorations
6 – 4 – Complications
7 – Rappel thérapeutique
7 – 1 – Buts
7 – 2 – Movens
7 – 3 – Indications
7 – 4 – prévention
DEUXIEME PARTIE: NOTRE ETUDE
1 – OBJECfIFS
2 – METHODOLOGIE
3 – RESULTATS
3 – 1 – Aspects épidérniologiques
3 – 1 – 1 – Fréquence
3 – 1 – 2 – Répartition par mois
3 – 1 – 3 – Répartition selon le sexe
3 – 1 – 4 – Répartition selon l’âge
3 – 1 – 5 – Répartition selon la profession
3 – 1 – 6 – Provenance
3 – 1 – 7 – Durée d’hospitalisation
3 – 2 – Aspects cliniques
3 – 2 – 1 – Motifs d’hospitalisation
3 – 2 – 2 – Antecedents
3 – 2 – 3 – Siège anatomique
3 – 2 – 4 – Complications
3 – 2 – 5 – Sinusites chroniques
3 – 2 – 6 – Kystes
3 – 2 – 7 – Polypes
3 – 2 – 8 – Mucocèles
3 – 2 – 9 – Complications orbito – oculaires
3 – 2 – 10 – Ostéites
3 – 2 – 11 – Cellulites crânio – faciales
3 – 2 – 12 – Septicémies / méningites
3 – 2 – 13 – Autres complications
3 – 3 Aspects thérapeutiques
3 – 4 – Aspects évolutifs
4 – COMMENTAIRES
5 – CONCLUSION
6 – SUGGESTIONS
7 – BILIOGRAPHIE
8 – ANNEXES
9 – ICONOGRAPHIE
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