COMPLICATIONS CARDIOVASCULAIRES DU DIABÈTE DE TYPE 2

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Physiopathologie du diabète de type 2

Le diabète non insulino-dépendant ou diabète de type 2 résulte de la conjonction de plusieurs gènes de susceptibilité, dont l’expression édpend de facteurs d’environnement, au premier rang desquelles, la consommation excessive de graisses saturées et de sucres rapides, et la sédentarité [19]. Il est caractérisé par une insulinodéficience souvent préc dée d’une insulinorésistance au début de la maladie.

Insulinorésistance

L’insulinorésistance est un phénomène caractérisé par une diminution de la sensibilité à l’insuline au niveau périphérique mais également hépatique. Gé ér lement, il est pré oce par rapport à l’installation de la maladie diabétique. Dans ces organes périphériques, le déficit de l’utilisation de l’insuline pourrait entraîner une lipolyse accrue et une augmentation de la production de glucose. Ceci serait à l’origine d’un é at d’hyperglycémie chronique [19][61]. Au niveau de l’adipocyte, l’incapacité de l’insuline à inhiber la lipolyse est responsable d’une augmentation des concentrations plasmatiques des acides gras libres, qui stimulent la néoglucogenèse, la synthèse des triglycérides et la production du glucose hépatique. Préférentiellement utilisés par le muscle, les acides gras libres y diminuent le captage et le catabolisme du glucose. Quant à l’insulinorésistance hépatique, elle sera à l’origine d’une libér tion excessive du glucose dans le plasma ; et ceci contribue à l’installation de l’hyperglycé ie chronique[22]. En revanche, l’insulinoré istance n’est pas le seul méca isme impliqué dans le processus physiopathologique du diabète de type 2, car il y’a aussi l’insulino-déficience.

Insulinodéficience

L’insulinodéf cience est un état de carence relative ou absolue de sécrétion d’insuline par les cellules β des ilots de Langherans. Il s’agit d’un phénomène qui semble faire intervenir les concepts de glucotoxicité et de lipotoxicité. En effet, l’exposition chronique de la cellule β à l’élévation de la glycémie et à des concentrations é evées de triglycér des et d’acides gras libres altère de façon progressive et irré ersible l’insulinoséc é ion induite par le glucose[22].
L’augmentation chronique du glucose plasmatique qui résulte de l’insulinorésistance et de l’insulinodéficience est à l’origine de la symptomatologie observée au cours du diabète de type 2. Les manifestations cliniques les plus fréquemment rencontrées pendant le diabète de type 2 se résument sous forme d’un ensemble de signes qualifié de signes cardinaux qui sont : polyurie, polydipsie, polyphagie et amaigrissement [2][61]. La polyurie dé igne l’augmentation de la diurèse c’est-à-dire supérieure à 1,5 litre par 24 heures ; la polydipsie représente une fréquente sensation de soif, quant à polyphagie, c’est une sensation de faim permanente. Cependant, certains patients diabétiques, bien qu’ils soient asymptomatiques, pourraient présenter un risque accru de développer des complications micro et/ou macro-vasculaires [61].

Facteurs de risques du diabète de type 2

L’insulinorésistance/déficience étant la base fondamentale des mécanismes physiopathologiques du diabète de type 2 survient souvent selon un terrain génétique particulier combiné à certains facteurs environnementaux [22].

Prédisposition génétique

Le déterminisme génétique est un facteur important dans les mécanismes de survenue du diabète de type 2. En effet, le risque de survenue de la maladie est de 30% si la personne a un parent diabétique de type 2 et de 70% si les deux parents sont atteints. Le taux de concordance entre les jumeaux monozygotes est d’environ 90%. Cependant, il existe des variations génétiques interindividuelles , et des conditions environnementales très différentes seraient en partie responsables de l’augmentation de la prévalence du diabète de type 2 dans le monde. Ainsi de nombreux gènes ont été récemment identifiés, notamment ceux impliqués dans la ré ulation de la séc é ion de l’insuline ou de son action [14][43].

Obésité

L’obé ité, surtout quand elle est de type abdominale, est le principal et le plus puissant facteur prédisposant au diabète de type 2. Près de 80 % des individus souffrant de diabète de type 2 ont un excès pondéral, et une relation étroite entre le risque de survenue du diabète de type 2 et l’obésité a été clairement établie dans la littérature [14].
L’effet diabétogène de l’obésité provient de sa capacité à induire ou à aggraver l’insulinorésistance, ce qui impose d’abord au pancréas une augmentation de son activité sécr trice d’insuline afin de normaliser la glycémie[52], ensuite, l’insulinodéf cience s’installera.

Sédentarité

La sédentarité est un autre facteur important dans les mécanismes de survenue du diabète de type 2. En effet, la sédentarité majorerait la ré istance à l’insuline, mais favoriserait aussi le risque de survenue de l’obé ité. Par ailleurs, l’activité physique aurait un effet protecteur contre le développement du diabète. La pratique régulière d’exercice physique augmenterait la densité capillaire du muscle, la capacité oxydative, le métabolisme lipidique et l’expression des protéines de signalisation de l’insuline. En revanche, tous ces effets seraient réversibles par manque de pratique.
Ainsi, pour chaque augmentation de 500 kcal de dépense énergétique par semaine, le risque de diabète de type 2 diminuerait de 10%. La sédentarité augmenterait le risque de diabète de type 2 par 2 [19].

Dyslipidémies

La perturbation du métabolisme lipidique semble être un événement précoce dans le développement du diabète de type 2, et pourrait précéder la maladie de plusieurs années. Les principales anomalies quantitatives, observées chez 50 % des patients diabétiques de type 2, sont l’augmentation des triglycér des plasmatiques et la diminution du cholestérol HDL. Le taux plasmatique du cholestérol LDL est le plus souvent normal ou légèrement augmenté [58]. L’augmentation des triglycér des et la baisse du
HDL cholestérol, apparaissent comme des consé uences de l’insulinorésistance, ce qui rendrait compte de la fréquence de leur association avec le diabète de type 2 [19].

FONCTION VASCULAIRE ET DYSFONCTION

Généralités sur le système vasculaire

Structure des parois vasculaires

Les parois des artères et des veines, sauf les plus petites, sont composées de trois tuniques, entourant un espace central rempli de sang.
La tunique interne, ou intima, est composée d’endothé ium, un é éithlium squameux qui tapisse la lumière de tous les vaisseaux. L’endothélium est une couche monocellulaire. Ses cellules plates s’imbriquent les unes dans les autres et constituent une surface lisse qui réduit au minimum la friction entre le sang et la face interne des vaisseaux.
La tunique moyenne, ou média, comprend principalement des cellules musculaires lisses disposées en anneaux et des feuillets d’é astine continus. Elle joue un rôle prépondérant dans la régulation de la circulation, car de légères variations du diamètre des vaisseaux sanguins ont des effets marqués sur le débit et la pression du sang.
La tunique externe adventice est composée principalement de fibres collagènes lâchement entrelacées qui protègent et renforcent les vaisseaux, et les ancrent dans les structures environnantes [41].

Endothélium vasculaire : rôle physiologique

L’endothé ium tapisse la face interne des vaisseaux de l’organisme. Il occupe au sein de la paroi arté ielle une place stratégique en contribuant, par la libér tion de facteurs vasoactifs, à la ré ulation du tonus vasculaire et à l’adaptation du flux sanguin artériel aux modifications de débit d’éc ulement du sang. Il est de plus impliqué dans les phé omènes d’inflammation et d’adhésion cellulaire que l’on observe à la phase précoce de pathologies dégé ér tives comme l’athérosclérose. L’endothé ium est aussi impliqué dans le remodelage artériel et dans les processus d’agrégation plaquettaire et de coagulation qui participent aux complications des maladies cardiovasculaires et émaillent leur évolution [30].
Cette adaptation de la paroi artérielle encore appelée vasomotricité artérielle est partiellement régulée par l’interaction entre l’endothélium et les cellules musculaires lisses de la média par la libération de divers médiateurs : monoxyde d’azote (NO), prostacycline, endothéline [6].
Le NO, d’abord nommé endothelium derived released factor (EDRF) par Furchgott, est une substance humorale qui diffuse rapidement vers les cellules musculaires et, par activation de la guanylate-cyclase, entraîne une vasodilation médiée par le guanosine monophosphate cyclique (GMPc).
L’endothé ium est aussi capable de synthétiser de nombreuses molécules vasoconstrictrices comme l’endothé ine, le thromboxane A2, etc. Ainsi, de l’é uilibre entre les moléc les vasodilatatrices et les facteurs vasoconstricteurs, résulterait un état normal de la paroi artérielle [50].

Dysfonction endothéliale

La dysfonction endothéliale est caractérisée par une réduction des capacités de l’endothélium à sécréter des substances vaso-relaxantes. Elle est généralement observée dans de nombreuses pathologies comme l’hypertension artérielle, les diabètes, le syndrome métabolique, mais aussi lors du vieillissement vasculaire.
Plusieurs facteurs sont responsables de l’altér tion de la fonction endothé iale, mais les plus impliqués et/ou décrits sont les facteurs liés à un état pro-oxydant associé à une inflammation chronique [6].

Rôle du stress oxydant dans la dysfonction endothéliale

Dans la plupart des cellules, la production quantitative d’é ergie éncessite la présence de l’oxygène. Un tel mé abolisme aérobie utilise des réactions d’oxydo-réduction qui font intervenir des oxydants ou accepteurs d’électrons et des réducteurs ou donneurs d’électrons. Elles ont lieu dans la chaine respiratoire de la mitochondrie, qui fournit 90% de l’énergie nécessaire [51]. Dans cet organite intracellulaire, l’oxygène est l’accepteur final d’électron après une cascade de réactions d’oxydo-réduction, faisant intervenir quatre complexes protéiques qui sont les suivants:
Complexe I : NADH ubiquinone oxydoré uctase
Complexe II : Succinate-deshydrogénase
Complexe III : Complexe b-c1 (ubiquinone-cytochrome c ré uctase)
Complexe IV : cytochrome c oxydase [42].
Lorsque l’oxygène est transformé en molécule d’eau, cela permet de générer de l’ATP (adénosine triphosphate), molécule à haut potentiel énergétique. Cependant 2 à 3% de l’oxygène n’est pas réduit en eau ; il est dévié pour former des radicaux libres ou des espèces dérivées de l’oxygène très réactives [35]. Les premières cibles de ces espèces réa tives de l’oxygène sont les lipides. La peroxydation de lipides induit une modification de la fluidité, de la perméa ilité et de l’excitabilité des membranes. Les protéines sont aussi susceptibles d’ê re oxydé s par les ERO. Cette oxydation provoque l’introduction d’un groupe carbonyl dans la proté ne conduisant à une modification structurale des protéines dont les conséquences sont majeures (perte de fonction catalytique, augmentation de la sensibilité aux proté ses). Enfin, ces ERO peuvent créer des dommages sur l’ADN tels que des mutations, des coupures et des délétions.
Les entités oxydantes sont physiologiquement maintenues en équilibre par de nombreux systèmes antioxydants. Parmi ceux-ci on compte des systèmes de déf nse composés d’enzymes (superoxyde dismutases (SODs), catalase, glutathion peroxydases (GPx), couple thiorédoxine/thiorédoxine réductase, hème oxygènase, peroxyrédoxine), de molécules antioxydantes de petite taille (caroténoïdes, vitamines C et E, glutathion, acide urique, bilirubine, acide lipoïque, ubiquinone) et de protéines (transferrine, ferritine, céruléoplasmine), Quand un déséquilibre apparaît entre molécules pro-oxydantes et antioxydantes, en faveur des entités oxydantes, on parle alors de stress oxydant. Il peut être lié à un système antioxydant défectueux et/ou à une production importante d’entité pro-oxydantes [3].
L’une des principales modifications contribuant à la dysfonction endothéliale est la diminution de la biodisponibilité du NO due à un état pro-oxydant chronique[12].
D’un côté les radicaux libres transforment le NO en peroxynitrite, un dérivé du NO dénué de propriétés vasodilatatrices, ce qui peut se manifester par une dysfonction endothéliale. D’un autre côté, les radicaux libres oxydent les lipoprotéines LDL. Ces lipoprotéines, une fois oxydées, ont un effet chimiotactique pour les monocytes. Par ailleurs, le macrophage contenant des LDL oxydées déclenche une réponse inflammatoire en libérant des cytokines comme le «tumor necrosis factor-alpha» (TNF-alpha) et l’interleukine 1 (IL-1). Cela est important puisque le processus inflammatoire est connu aujourd’hui pour être intimement lié au développement de l’athérosclérose [59].
Ces dommages mèneront à une dysfonction endothéliale caractérisée par des propriétés anticoagulantes et anti-inflammatoires altérées, une modulation de la croissance endothéliale vasculaire altérée, une dysrégulation du remodelage artériel et une vasodilatation endothélium-dépendante altérée [7] [25].

Rôle de l’inflammation chronique

Dans les vaisseaux sanguins, une inflammation aigue donne suite à une augmentation du flux sanguin, de la perméabilité vasculaire, de la concentration des leucocytes, et de la sécrétion locale des cytokines. Dans ce cas, l’inflammation est génér lement terminé lorsque les stimuli inflammatoires sont inactivé et que les mé iateurs sont dissipé . Par contre en cas d’inflammation chronique, l’activation continuelle des leucocytes contribue à l’alté ation de l’endothélium [56]. Des é udes ont montré qu’unétat inflammatoire prononcé altère la relaxation endothélium dépendante [28].
L’é é ation de l’inflammation systé ique peut induire par ailleurs une diminution de la production de NO. Les processus inflammatoires aigus ou chroniques sont ainsi étroitement associés à une dégradation de la vasomotricité endothé iale, participant à la progression de l’athé osclé ose et aux accidents aigus [6].
L’association de ces méca ismes à une dyslipidé ie et/ou au stress oxydant est néfaste pour les vaisseaux.
En cas d’hypercholestérolé ie, le dépôt de cholestérol dans les couches sous-endothéliales induit un état inflammatoire avec l’intervention de macrophages, le recrutement de cellules lymphocytaires et l’oxydation des LDL. Cet état inflammatoire conduit à une diminution de la biosynthèse du NO combinée à une inactivation du NO produit par des agents oxydants puissants [13].
Ainsi, l’inflammation contribue à la dysfonction endothéliale en induisant un déséquilibre en faveur des médiateurs de vasoconstriction, mais aussi en augmentant l’expression des molé ules d’adhé ion. Les espèces réactives d’oxygène ERO causent la dysfonction en perturbant la disponibilité du NO. De plus, les ERO et les cytokines inflammatoires peuvent tous activer le facteur NF-κB, un facteur de transcription qui joue un rôle majeur dans la dysfonction endothéliale [57].
Les altér tions de la fonction physiologique de l’endothélium pourraient être responsables de perturbations des capacités du vaisseau sanguin tout entier à s’adapter en fonction du flux sanguin circulant. La perte des fonctions vasculaires liées aux altérations du rôle de l’endothé ium est appelée dysfonction vasculaire-endothélium dépendante. Cette dysfonction vasculaire pourrait être évaluée par plusieurs méthodes .

Moyens d’exploration de la fonction vasculaire

La vasomotricité endothé ium-édpendante peut être appréciée quantitativement par des méthodes fonctionnelles invasives ou non invasives. L’évaluation peut être réalisée par perfusion d’agents pharmacologiques, acétylcholine ou autres (bradykinine, adénosine, substance P) ou par des méthodes physiologiques [6].
La dysfonction vasculaire indépendante de l’endothé ium ré ulte d’altér tions structurales des vaisseaux et des cellules musculaires lisses et non de remaniements endothéliaux [15]. Lors des études de la vasomotricité, la vasorelaxation devra être systématiquement évaluée par administration de dérivés nitrés ou de produits é uivalents, permettant d’objectiver l’activité vasorelaxante des cellules musculaires lisses en réponse à un agoniste direct.
Des méthodes non invasives ont été développées pour permettre d’apprécier la vasomotricité au niveau des vaisseaux périphériques. La technique de référence utilise les ultrasons à haute résolution (echo-tracking), permettant d’enregistrer et de mesurer les variations de diamètre de l’artère humérale en réponse au flux (Flow mediated dilation ; FMD). L’hyperhémie réactionnelle consécutive à une occlusion artérielle transitoire stimule la production et la libération de NO par les cellules endothéliales avec pour conséquence une vasodilatation artérielle dans les cas d’un fonctionnement normal de l’endothélium. Cette technique permet également d’évaluer la compliance artérielle; couplées au Doppler, des mesures de débits peuvent aussi être réalisées [6]. De plus, une technique se basant sur la mesure de la vitesse de l’onde de pouls (VOP) entre la carotide et la fémorale (VOPcf) a éé ré emment introduite parmi les mé hodes d’explorations morphologiques de la compliance des artères.
Par ailleurs, des méthodes biologiques peuvent être utilisées pour étudier la fonction endothéliale et/ou vasculaire. Parmi ces méthodes, il y’a le dosage du NO et de ses produits de dégradation. Outre le NO, les principaux médiateurs pro-inflammatoires qui peuvent être dosés sont la protéine C réactive, les interleukines (IL6 et IL8), le TNF [50].

COMPLICATIONS CARDIOVASCULAIRES DU DIABÈTE DE TYPE 2

La morbi-mortalité liée au diabète de type 2 est principalement due à ses complications micro/macro-vasculaires. Le risque de survenue des complications aigues et chroniques du diabète de type 2 est associé à l’hyperglycémie chronique. En effet, des auteurs ont montré que les maladies cardiovasculaires survient 2 à 3 fois plus fréquemment chez les diabétiques de type 2 comparés aux individus indemnes du diabète [3].

Mécanismes de la vasculopathie diabétique

Le développement des lé ions vasculaires est incontestablement lié au degré d’hyperglycé ie. L’exposition chronique de la cellule ß du pancréas à l’hyperglycé ie et à des concentrations élevées de triglycérides et d’acides gras libres altère de façon progressive et irré ersible l’insulinosécr tion induite par le glucose [3]. L’éévation chronique du glucose plasmatique associée à l’insulinoresistance serait à l’origine des altér tions morphologiques et/ou fonctionnelles des artères.

Glucotoxicité

La principale cause de la dysfonction vasculaire chez le diabétique de type 2 est l’hyperglycé ieL’hyperglycémie. chronique induit de nombreuses altérations de la paroi vasculaire au niveau cellulaire, perturbe sa fonction, et est associée à une accélération des processus d’athérosclérose. Par différents mécanismes, elle engendre la formation d’une grande quantité d’ERO, qui aura notamment pour cible les cellules endothéliales [42][57].
Parmi ces mécanismes, on compte le processus de glycation non enzymatique. Ce terme désigne les modifications post-traductionnelles tardives, provoquées par la fixation d’oses simples ou de leurs dérivés sur les groupements aminés des protéines [15]. C’est une suite de réactions chimiques dont les premières étapes sont réversibles, ce qui aboutit à des modifications structurelles, et donc fonctionnelles de ces molécules. De plus, certains des produits de la glycation sont susceptibles de se lier à des récepteurs spécifiques RAGE (receptor for advanced glycation endproducts). Ces récepteurs sont présents sur de nombreux types cellulaires impliqués dans l’athérosclérose : cellules endothéliales, cellules musculaires lisses, macrophages, etc. [53].
De même, l’hyperglycémie entraîne passivement, par simple effet de masse sur le transport facilité (assuré par les transporteurs GLUT1), une augmentation du flux entrant dans le cytoplasme des cellules des tissus dits non-insulinosensibles, comme l’endothélium et les cellules musculaires lisses. Chaque produit de la voie de la glycolyse sera bien plus abondant que lorsque les conditions physiologiques sont normales. Ils stimuleront des voies relativement accessoires d’un point de vue quantitatif en situation physiologique. C’est le cas de la voie de la PKC.[53].
De plus, en situation d’hyperglycémie, l’hexokinase qui permet la phosphorylation du glucose et son utilisation dans les voies de la glycolyse et des pentoses phosphates est saturée. En conséquence, le glucose est transformé en sorbitol puis en fructose, respectivement sous l’action de l’aldose réductase et de la sorbitol déshydrogénase. Suite à ces réactions, le rapport NADH/ NAD+ s’élève, entraînant une inhibition de la glycérald hyde-3-phosphate déshydrogénase et une accentuation de la formation de produits terminaux de glycation (AGE). En outre, les taux cellulaires de NADPH (Nicotinamide Dinuclé tide Phosphate réduit), coenzyme nécessaire à l’activité de la glutathion réductase (rééné ation du GSH) ainsi qu’à l’activité de l’ascorbate réductase et de la NO-synthase, diminuent, avec pour conséquence une diminution des capacités antioxydantes [23].
Le flux exagèré sur la voie de la glycolyse va aboutir à l’excès de substrat pour le cycle de Krebs. La protection anti-oxydante est submergée par l’accélération des flux d’oxydo-réduction, conséquence de l’entrée massive de glucose dans la cellule. Des espèces oxygénées réactives peuvent réagir avec les divers composants cellulaires et les altérer [53].

Lipotoxicité

Un taux élevé d’acides gras circulants pendant le diabète de type 2 aboutit à une lipotoxicité, qui  contribue à la dysfonction vasculaire. Les acides gras libres (AGL) altèrent la fonction vasculaire par la production d’espèces réa tives d’oxygène qui activent les mêmes voies que l’hyperglycémie chronique.
Les AGL peuvent contribuer à la dysfonction vasculaire par d’autres moyens. Par exemple, les ERO produites peuvent inactiver la prostacycline synthase et, deux enzymes antiathérogènes. De plus, les AGL stimulent la production de cytokines pro-inflammatoires par l’activation du facteur NF-κB. Globalement, les AGL augmentent la production de ERO, l’activation de l’inflammation, de même qu’ils réduisent la biodisponibilité du NO et causent l’apoptose des cellules endothéliales [55] [57].

Complications cardiovasculaires du diabète de type 2

Les complications cardio-vasculaires, rendent compte de la majorité des décès des patients qui pré entent un diabète de type 2. En effet, près de 80 % d’entre eux déc dent d’une maladie cardio-vasculaire. Par rapport à une population témoin non diabétique, le risque relatif est multiplié p r 2 à  6 suivant les cas[47].
Une étude en Afrique Subsaharienne [8] a montré que chez ces populations, les deux facteurs de risques corrélés à la survenue d’un infarctus du myocarde sont le le diabète de type 2 et l’HTA. Au Séégal, dans une sé ie de 111 sujets diabétiques de type 2 suivis à la clinique mé icale de l’hôpital Principal de Dakar en 2007, une prévalence de l’HTA de 43% a é é re evée[8].
Les complications à long terme du diabète sont classiquement divisées en deux catégories :
les complications microangiopathiques : la neuropathie, la néphropathie et la rétinopathie dont le facteur de risque majeur est l’hyperglycé ie chronique
les complications macroangiopathiques : maladies cardiovasculaires dont les facteurs de risque sont l’hyperglycémie, l’insulinoré istance, des carences en insuline, une dyslipidé ie, l’hypertension, l’hyperlipidé ie et l’inflammation [43].

Complications macroangiopathiques

Le terme de macroangiopathie a été introduit par opposition à la microangiopathie pour définir les lésions des artères de gros et moyens calibres observées chez le diabétique [39]. Elle se distingue, dans le diabète, par sa précocité (athé osclé ose accéérée), sa fréquence et sa sévérité (les infarctus du myocarde sont plus souvent mortels). De plus, la paroi artérielle subit un vieillissement accéléré, avec calcification diffuse de la média (mé iacalcose) [48].
Elles touchent toutes les artères mais se manifestent principalement au niveau des artères coronaires et cérébrales, et des membres inférieurs. Le risque coronarien n’augmente pas parallèlement au degré de l’hyperglycé ie. Le diabète intervient plutôt en potentialisant les facteurs de risque d’athé osclér se ou en aggravant l’athérome constitué (complications thrombotiques de l’athé osclé ose, accélération du vieillissement de la paroi artérielle notamment) [19].

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Table des matières

I. GÉNÉRALITÉS SUR LE DIABÈTE DE TYPE II
1. Éléments de définition
2. Épidémiologie
3. Physiopathologie du diabète de type 2
3.1. Insulinorésistance
3.2. Insulinodéficience
4. Facteurs de risques du diabète de type 2
4.1. Prédisposition génétique
4.2. Obésité
4.3. Sédentarité
4.4. Dyslipidémies
II. FONCTION VASCULAIRE ET DYSFONCTION
1. Généralités sur le système vasculaire
1.1. Structure des parois vasculaires
1.2. Endothélium vasculaire : rôle physiologique
2. Dysfonction endothéliale
2.1. Rôle du stress oxydant dans la dysfonction endothéliale
2.2. Rôle de l’inflammation chronique
3. Moyens d’exploration de la fonction vasculaire
4. COMPLICATIONS CARDIOVASCULAIRES DU DIABÈTE DE TYPE 2
1. Mécanismes de la vasculopathie diabétique
1.1. Glucotoxicité
1.2. Lipotoxicité
2. Complications cardiovasculaires du diabète de type 2
2.1. Complications macroangiopathiques
2.2. Complications microangiopathiques
I. OBJECTIFS DE L’ÉTUDE
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
II. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
1. Type et pér ode d’é ude
2. Population d’é ude
3. Matériel et méthodes
4.1. Matériel
4.2. Méthodes
4. Traitement des données
III. RÉSULTATS
1. Paramètres anthropométriques
2. Paramètres cardiovasculaires et hémodynamiques
3. Paramètres biochimiques
4. Marqueurs du statut oxydant
5. Relation entre la Vitesse d’onde de pouls et la glycé ie (firgue 11)
6. Relation entre Vitesse d’onde de pouls et pression arté ielle moyenne
7. Complications angiopathiques
IV. DISCUSSION

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