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COMPLICATIONS ASSOCIEES AU FAIBLE POIDS DE NAISSANCE
Le nouveau-né de faible poids de naissance est particulièrement exposé à des complications immédiates, graves, survenant dans les premières minutes ou dans les premières heures de vie après la naissance. Il est donc très important de pouvoir les reconnaître pour agir de manière urgente, surtout en cas de
prématurité. Ces complications sont essentiellement respiratoires, hémodynamiques, métaboliques, neurologiques et digestives.
Les complications respiratoires
• Les signes d’appel associent à des degrés variables :
Les troubles du rythme respiratoire : la tachypnée ou polypnée, définie par une fréquence respiratoire supérieure à 60 cycles par minute, toujours pathologique, est classiquement le premier signe et peut être remplacée par une bradypnée (fréquence respiratoire inférieure à 30 cycles par minute) avec épisodes d’apnées prolongées en particulier chez le prématuré d’âge gestationnel inférieur à 31 semaines d’aménorrhée.
Les signes de lutte qui sont cotés par le score de Silverman, définie par l’existence de 5 items : un balancement thoraco-abdominal, un tirage intercostal, des battements des ailes du nez, une dépression xiphoïdienne et un geignement respiratoire. Chaque item est côté de 0 à 2 selon qu’il est absent (0), peu marqué (1) ou net (2). Un score de Silverman supérieur ou égale à 6 traduit une détresse respiratoire sévère.
La cyanose à l’air ambiant (Fio2 = 21%) se recherche au niveau des ongles et à la région péribuccale. Elle peut être généralisée. Elle n’apparaît chez le prématuré qu’à partir d’une PaO2 inférieure ou égale à 40-45 mm hg.
• L’anamnèse obstétricale, l’examen physique et la radiographie du thorax permettent d’avoir une orientation diagnostique. On distingue des complications précoces et retardées
Complications précoces :
• La maladie des membranes hyalines
Définition :
C’est une maladie secondaire à une insuffisance du surfactant par immaturité pulmonaire. Elle réalise une détresse respiratoire à début précoce, dès les premières minutes de vie, d’intensité croissante dans les premières heures de vie.
Signes cliniques :
Elle associe une tachypnée modérée, des signes de lutte respiratoires marqués (score de Silverman supérieur à 5) et une cyanose oxygèno- dépendante qui a la particularité de s’aggraver à la moindre manipulation de l’enfant. L’auscultation pulmonaire montre une diminution bilatérale du murmure vésiculaire et des râles crépitants au niveau des deux champs.
Signes para cliniques :
o À la radiographie du thorax on note un poumon peu compliant avec faible ampliation thoracique, un bronchogramme aérien signant l’origine alvéolaire, un microgranite pulmonaire diffus.
o Les examens biologiques montrent une hypoxie, une hypercapnie et une acidose. La confirmation biologique du diagnostic peut être obtenue par l’étude des phospholipides contenus dans les produits d’aspiration bronchique :
Rapport lécithine / Sphingomyéline < 2
Phospholipides totaux < 50 mg/g d’albumine
Taux de phosphatidyl glycerol < 0.5 ug/ml
L’évolution :
Elle se fait en trois phases :
o Aggravation progressive dans les 24 premières heures o Phase de stabilisation
o Amélioration rapide et franche au-delà de la 72èmeheure
Le traitement :
Il fait appel à la ventilation mécanique conventionnelle ou aux surfactants exogènes
• Les infections pulmonaires
Primitive : streptocoque du groupe B, Escherichia coli, listéria.
Secondaire : staphylocoque Ŕ mycoplasme Ŕ chlamydiae.
Signe cliniques :
Elle réalise un tableau de détresse respiratoire précoce et sévère avec un geignement audible.
Signe paraclinique :
o La radiographie du thorax :
Tous les aspects sont possibles :
Microgranité
Opacités nodulaires confluentes
Foyer systématisé
Bronchogramme aérien
Parfois radio normale au début
Le traitement :
Il repose sur une antibiothérapie efficace et précoce.
• L’emphysème interstitiel localisé ou généralisé
Il est évoqué devant une détresse respiratoire initiale plus sévère avec nécessité d’une ventilation assistée. Il peut se compliquer de pneumomédiastin ou de pneumothorax et constitue un facteur de risque d’évolution vers la dysplasie broncho-pulmonaire.
• Le pneumothorax :
Définition :
Il s’agit d’un épanchement gazeux développé entre les feuillets viscéral et pariétal de la plèvre.
Signes cliniques :
Ils se manifestent par une aggravation brutale d’une détresse respiratoire aiguë préexistante. L’examen physique retrouve une immobilité relative de l’hémi-thorax lésé, une hyper sonorité à la percussion et une abolition du murmure vésiculaire. L’auscultation peut parfois retrouver un souffle amphorique.
Signes para cliniques :
Le diagnostic est confirmé par la radiographie du thorax qui montre une hyper clarté dont on notera l’étendue, une déviation médiastinale controlatérale, un poumon rétracté au niveau du hile.
Traitement :
Il fait appel à l’exsufflation à l’aiguille fine en urgence suivi d’un drainage pleural.
• L’hémorragie pulmonaire :
Elle peut compliquer toute détresse respiratoire et réaliser un tableau d’état de choc avec :
Signes cliniques :
o Aggravation de l’état général
o Les aspirations trachéales sont sanglantes rouges vifs o L’auscultation révèle des râles crépitants diffus.
Signes para cliniques :
La radiographie du thorax montre une diminution marquée de la transparence pulmonaire.
Traitement :
C’est essentiellement la correction rapide du collapsus, des éventuelles anomalies de l’hémostase par une transfusion de sang complet, et de l’hypoxie par la ventilation assistée avec allongement du temps inspiratoire jusqu’à disparition des râles crépitants.
Complications retardées
Elles sont dominées par les apnées du pré terme qui sont des arrêts de la ventilation alvéolaire d’une durée supérieure ou égale à 20 secondes et ceux d’une durée inferieur mais qui s’accompagnent d’une bradycardie à moins de 100 cycles par minute et/ou d’une chute de la Sao2 avec cyanose. Il existe trois types d’apnée du prématuré:
• Les apnées centrales : caractérisées par la cessation de toute activité respiratoire thoraco- abdominale et représentent 10 à 25% des apnées.
• Les apnées obstructives : représentent également 10 à 25% des apnées. Ici on note un arrêt du flux aérien avec persistance des mouvements respiratoires thoraco abdominaux.
• Les apnées mixtes : de loin les plus fréquentes avec un taux de 50 à 75 % des apnées, où les apnées obstructives précèdent aux apnées centrales.
Le mécanisme de ces apnées fait surtout appel à l’immaturité du système cardio- respiratoire et de sa régulation mais également à l’influence d’autres systèmes immatures, entre autres le système nerveux autonome.
Le traitement de ces apnées du pré terme est symptomatique et fait appel d’abord à des mesures préventives systématiques de nursing : tête en légère extension et vérification régulière de la perméabilité narinaire, augmentation des stimuli cutanés afférents, augmentation des afférences proprioceptives (matelas d’eau oscillants).
On peut avoir recours à d’autres moyens thérapeutiques à la fois préventifs et curatifs : traitement de l’hypoxie selon sa cause, traitement pharmacologique préventif par administration de xanthines stimulant le centre respiratoire (théophylline, caféine).
Dans tous les cas un monitorage électronique de la fréquence cardiaque et surtout respiratoire est souhaitable chez tous les prématurés de poids de naissance inférieur ou égal à 1800g au moins pendant les premiers jours.
LES SOINS NEO NATAUX KANGOUROU
DEFINITITION
Il s’agit d’un ensemble d’interventions visant à donner des soins appropriés à l’enfant de petit poids de naissance, en particulier au prématuré. La pierre angulaire de ces soins est la position kangourou qui consiste en un contact direct, précoce, prolongé et continu, en peau à peau, d’un nouveau-né hypotrophique, à terme ou prématuré, contre la poitrine de la mère (ou d’un autre membre de la famille), que ce soit en milieu hospitalier ou à la maison et ce jusqu’à l’âge post conception de 40 semaines [3].
PRINCIPES
La méthode kangourou consiste à maintenir l’enfant de faible poids de naissance, peu habillé, contre le thorax d’un adulte, un peu à la manière du bébé kangourou, marsupial, dépourvu de poils qui est maintenu de sa naissance à 36 jours, dans la poche ventrale maternelle, véritable incubateur, sans jamais quitter sa mère, pour poursuivre une maturation qui le mènera peu à peu à l’autonomie .
Cette méthode présente l’intérêt, quand les seuls problèmes de l’enfant sont ceux de la thermorégulation et de l’alimentation, de remplacer l’incubateur par une source humaine de chaleur et d’alimentation.
Tout comme le marsupial, la mère utilise son métabolisme pour permettre à son enfant définir sa maturation en assurant son réchauffement, sa nutrition et une protection contre les infections par les anticorps du lait maternel.
Le programme s’adresse à des enfants dont le poids de naissance est inférieur ou égal à 2000 grammes et repose sur plusieurs principes :
Le retour précoce à la maison, des enfants de faibles poids de naissance, dès que leur adaptation à la vie extra utérine est bonne.
Le maintien de l’enfant contre une source de chaleur humaine, de stimulation affective et de nutrition.
Le soutien aux familles.
OBJECTIFS
Les principaux objectifs de la méthode kangourous sont :
Meilleure régulation thermique
Stabilité physiologique (diminution des épisodes apnéiques et des bradycardies)
Facilitation de l’allaitement, Promotion de l’allaitement maternel exclusif, diminution des épisodes de reflux gastro œsophagien.
Diminution des infections (nosocomiales ++)
Stimulation des liens affectifs mère-enfants par l’installation précoce de la relation mère-enfant.
Meilleure croissance de l’enfant, accélération du rattrapage neurologique
Diminution du stress et de la douleur chez l’enfant
Possibilité pour la mère de continuer ses activités quotidiennes tout en s’occupant de son enfant.
CRITERES D’ADMISSION
La réussite de la méthode impose qu’un certain nombre de conditions médicales relatives à l’enfant, mais aussi des conditions sociales relatives à la famille soient remplies avant l’entrée dans le programme.
Pour l’enfant:
Un poids de naissance inférieur à 2000 grammes
Autonomie respiratoire satisfaisante sans oxygène
Stabilité hémodynamique
Pas de soins invasifs
Une prise de poids d’au moins 20 grammes par jour pour les enfants mis en incubateur
Une succion efficace
Une bonne coordination succion-déglutition
Pour la famille :
Une bonne compréhension et l’acceptation de toutes les contraintes relatives à la méthode kangourou.
Une grande assiduité aux rendez- vous fixés, aux horaires d’allaitement …
Une bonne connaissance de la famille par l’équipe et surtout une bonne observation de son comportement lors de l’hospitalisation.
LA POSITION KANGOUROU
• Description :
La méthode kangourou consiste à mettre en contact « peau à peau » la mère et l’enfant, au mieux 24h sur 24.Cette méthode peut être mise en œuvre pour tous nouveau-nés non malade dont le poids de naissance est inférieur à 2000 g (prématuré et ou retard de croissance intra utérin).l’enfant nu est placée en position verticale contre le thorax de sa mère. Sa joue contre la poitrine de sa mère, sa bouche doit pouvoir atteindre le mamelon .elle utilisera un pagne pour pouvoir maintenir l’enfant ou, pour plus sécurité, s’aidera d’un support spécial (foulard en lycra). Si nécessaire, utiliser une couverture pour maintenir la mère et l’enfant au chaud .lorsque la mère dort, son buste doit être relevé et l’enfant doit être surveillé.
Les objectifs de la méthode kangourou sont de :
o Garder l’enfant au chaud pour prévenir ou traiter une hypothermie.
o Aider à la mise en route et au maintien de l’allaitement.
o Favoriser le lien mère enfant et réduire le stress de l’enfant. o Réduire les épisodes d’apnée et de bradycardie chez les prématurés.
Remarque : le « peau à peau » peut être aussi réalisée par le père ou un autre membre de la famille ou une nourrice pendant les périodes ou la mère n’est pas disponible.
Durée des soins « kangourou » :
o Durée des sessions :
Le contact peau contre peau devrait être entrepris progressivement, en assurant une transition facile des soins traditionnels à des soins « kangourou » constants. Des sessions de moins de 60 minutes devraient toutefois être évitées car des changements fréquents sont trop pénibles pour le nourrisson. La durée des contacts peau contre peau augmente progressivement pour devenir aussi continue que possible, de jour et de nuit; les seules interruptions servent au changement des couches, tout particulièrement dans les cas où l’on ne dispose pas d’autres moyens de protection thermique.
Quand la mère a besoin de s’éloigner de son nourrisson, elle peut l’envelopper et le placer dans un berceau assez chaud, loin des courants d’air, couvert d’une couverture chaude, ou placé sous un appareil de chauffage adéquat si un tel appareil est disponible. Pendant ces moments, un des membres de la famille (père ou partenaire, grand-mère, etc.), ou un ami proche, peut aussi aider à prendre soin du nourrisson, dans la position « kangourou » peau contre peau.
o Durée des soins :
Quand la mère et le nourrisson commencent à se sentir bien, le contact peau contre peau continue aussi longtemps que possible, d’abord dans l’établissement, puis à domicile. Ces soins sont habituellement dispensés jusqu’au moment où le nourrisson arrive à terme (âge gestationnel d’environ 40 semaines ou poids à 2500g). A ce stade le nourrisson a également dépassé le stade où il a besoin de soins « kangourou ».Il commence à s’agiter pour montrer qu’il n’est pas à l’aise, tend ses jambes, crie et se débat à chaque fois que la mère le remet en position peau contre peau. C’est alors qu’il convient de conseiller à la mère de mettre progressivement un terme aux soins kangourou. Bien entendu l’allaitement se poursuit. La mère peut revenir occasionnellement au contact peau contre peau, après avoir fait prendre un bain au nourrisson, durant les nuits froides, ou quand le nourrisson a besoin de confort.
Cette période est généralement inférieure à 3 mois et est en adéquation avec la durée du congé de maternité pour les mamans qui travaillent.
HABILLEMENT DE L’ENFANT
Quand la température ambiante est de 22 à 24°C le nourrisson peut être transporté tout nu en position kangourou, exception faite de la couche, d’un bonnet et de chaussette chaude. Quand la température tombe en dessous de 22°C, le nourrisson devrait porter un gilet en coton(sans manche),ouvert devant afin de permettre le contact peau de la poitrine, de l’abdomen, des bras et des jambes avec la poitrine et l’abdomen de la mère.la mère se couvre alors, elle-même et le nourrisson, avec son vêtement habituel.
ALIMENTATION
Le lait maternel :
L’allaitement maternel est le mode d’alimentation de choix pour le prématuré, améliorant la morbidité globale, la croissance staturo pondérale, le développement psycho moteur avec notamment l’amélioration de la perception, de la cognition, de l’activité motrice, grâce à la pratique du « peau à peau », il renforce le lien mère-enfant en établissant une relation mutuelle de plaisir entre la mère et le nouveau-né .L’allaitement maternel permet d’éviter les manipulations et les mauvaises dilutions, sources d’épisodes de diarrhée. Le lait maternel contient des facteurs de défense immunitaire (anticorps pour la protection de l’enfant).
L’allaitement au sein :
Il est débuté le plus tôt possible, juste à la naissance.il est possible qu’au début, l’enfant ait des problèmes pour la succion, il faut donc l’aider à apprendre à téter par certaines techniques :
En frottant doucement un doigt propre sur la langue de l’enfant.
A l’aide d’une seringue et d’un petit cathéter, quelque goutte de lait maternel sont versés dans la bouche de l’enfant chaque fois qu’il fait un effort de succion afin de l’inciter à téter.
D’autre fois, on peut également être amené à aider l’enfant à déglutir en soutenant par exemple son maxillaire inférieur. Lorsque la mère ne produit pas assez de lait, il peut lui être conseillé de
consommer des aliments qui stimulent la lactation ou même de prendre des médicaments comme le galactogil, le sulpiride ou encore la métoclopramide.
L’extraction manuelle du lait :
Elle s’applique dans les cas suivants :
Lorsque l’enfant ne sait pas téter
Lorsqu’il se fatigue en tétant
Ou encore lorsqu’il est alimenté par sonde gastrique dans un service de néonatologie.
L’extraction manuelle du lait se fait après massage du sein par un mouvement de pression d’arrière en avant .le lait est ainsi recueilli dans un bocal en plastique car les anticorps maternels pourraient se fixer au verre. Ce lait est ensuite administré à l’enfant à la cuillère, au compte-goutte ou à l’aide d’une tasse.
Chez les enfants de faible poids de naissance, il faut mettre un accent particulier sur le lait final. C’est le lait qui reste dans le sein maternel en fin de tétée.il est en effet plus riche en graisses et donne à l’enfant un sentiment de satiété.
La mère doit donc s’assurer que l’enfant consomme tout ce lait, même si elle doit compléter la tétée par du lait initial, préalablement tiré, lorsque l’enfant a toujours faim.
L’allaitement maternel sera poursuivi le plus longtemps possible sans toutefois dépasser l’âge de 2 ans.
Pour les femmes qui travaillent, on préconise une tétée le matin, une autre à midi si elle rentre et enfin une dernière le soir.
L’alimentation artificielle :
Elle est dans certaines situations le seul recours que l’on a pour nourrir ces enfants de faibles poids de naissance.
La ration quotidienne de l’enfant est calculée sur la base de 180 à 200 cc/kg/jour sans les dépasser pour éviter la réouverture du canal artériel.
Le lait maternisé peut aussi s’utiliser chez les enfants nourris exclusivement au sein et qui n’arrivent pas à prendre du poids lorsque toute pathologie est écartée .On commence avec une base de 25 à30% de la ration quotidienne. Le complément se donne étalé sur la journée, en alternance avec la mise au sein.il se donne si nécessaire jusqu’au terme normal de l’enfant (40 à 41 semaines d’aménorrhée).dans le cadre de l’allaitement artificiel, l’équipe kangourou intervient en apprenant aux mères les dilutions et manipulations nécessaires dans le respect strict des règles d’hygiène.
La diversification de l’alimentation :
Comme chez les autres enfants, la diversification survient normalement au bout de 6 mois. Elle peut être débuté plus tôt, à 4 mois si la lactation devient insuffisante ou si la mère a repris ses activités. L’équipe se chargera auparavant de donner aux mères des conseils sur la nature des aliments nécessaires pour la bonne croissance de leurs enfants.
SURVEILLANCE EN AMBULATOIRE
Parce qu’ils sont particulièrement fragiles, les enfants kangourou seront suivis d’abord de manière étroite pendant qu’ils sont en position kangourou, puis conformément au suivi des enfants à haut risque jusqu’à l’âge de 1 an et si possible jusqu’à 6-7ans. Ceci pour détecter à temps des altérations neurologiques ou psychomotrices.
La périodicité des contrôles médicaux :
Lorsque l’enfant intègre le programme kangourou, il est vu tous les jours jusqu’à ce qu’il récupère son poids de naissance. Ensuite, si l’enfant grossit de 20 grammes par jour, il est vu une fois par semaine au moins, jusqu’à ce qu’il atteigne son terme « normal » (40-41 semaines d’âge gestationnel), qui correspond généralement à la sortie du kangourou. Le rythme du suivi sera ensuite identique à celui des enfants de petit poids de naissance c’est-à-dire :
Chaque mois jusqu’à 3 mois d’âge corrigé,
Toutes les 6 semaines jusqu’à 6 mois d’âge corrigé,
Tous les 3mois jusqu’à 1an d’âge corrigé.
Apres l’âge de 1an, l’enfant pourra être amené à la consultation ambulatoire de temps en temps.
La nature des contrôles :
Lors des contrôles systématiques, les constantes seront d’abord prises (le poids, la taille, le périmètre crânien et la température), puis un examen somatique complet sera effectué par le médecin qui prendra soin de bien noter ces données dans un carnet remis à la mère.
Le premier contrôle particulier se fera à 1mois et demi en ophtalmologie, à la recherche de troubles de la réfraction et de séquelles d’oxygénothérapie. Une échographie cérébrale sera réalisée à n’importe quel âge s’il existe des anomalies de l’examen neurologique. A l’âge de 3, 6,9 et 12 mois corrigé, il sera effectué un test neuromoteur à l’issu duquel l’enfant sera envoyé en kinésithérapie si une anomalie est détectée.de manière idéale, à l’âge de 9 mois il faudra en plus évaluer le développement psychomoteur de l’enfant.
LES TRAITEMENTS PROPHYLACTIQUES
Les médicaments :
Les nourrissons de petite taille viennent au monde avec des réserves de micronutriments insuffisantes. Il sera donné de manière systématique à ces enfants des multi vitamines, entre autres les vitamines A, D, et K au moins jusqu’à la sortie du kangourou. Les prématurés, quel que soit leur poids, devraient recevoir une supplémentation en fer et en acide folique à partir du deuxième mois jusqu’à l’âge chronologique d’un an.la posologie usuelle quotidienne est de 1 à 2 mg/kg. L’acide folique sera donné à partir du 2ème mois de vie extra utérine jusqu’au début de l’alimentation solide à raison de 5mg/kg.
D’autres médicaments peuvent aussi être donnés en fonction de l’état du nourrisson, par exemple la caféine pour les apnées et le domperidom en cas de reflux gastro œsophagien.
Les vaccins :
Elles seront faites selon les recommandations officielles de chaque pays.
Vaccins systématiques :
o À la naissance : BCG, VPO zéro et hépatite B (tuberculose, polio oral, hépatite B).
o 6 semaines : vaccin pentavalent 1, pneumo1, VPO1, rota1. (diphtérie, tétanos, coqueluche, hépatite B, infection à Hib, infections à pneumocoque, polio oral, diarrhées à rota virus).
o 10semaines : vaccin pentavalent 2, pneumo2, VPO2, rota2. o 14 semaines : vaccin pentavalent 3, pneumo3, VPO3, rota3. o 6 mois : vitamine A
o 9 mois : RR1 (rougeole, rubéole) et fièvre jaune (vaccin anti amaril)
o 12 mois : vitamine A
o 15 mois : RR2 (rougeole, rubéole)
RISQUES ET AVANTAGES DE LA METHODE KANGOUROU
Les risques de la technique :
Ils sont multiples et sont soit liés à la prématurité, soit à une mauvaise sélection car la méthode kangourou ne présente pas en elle-même de risques, dès lors que les consignes sont strictement respectées.
Les risques encourus à cause de la prématurité restent dans la majorité des cas l’inhalation bronchique et les apnées.
Les familles incapables de respecter les consignes et contraintes relatives à la méthode kangourou, de même que le mauvais choix de l’enfant peuvent mener à la ré-hospitalisation voir au décès de l’enfant.
Les contraintes concernent également les professionnels de l’équipe qui doivent se montrer disponibles et assidus aux rythmes de travail soutenu .En effet, ils ne doivent pas se lasser de répéter, de répondre aux questions et de calmer les angoisses des familles.
Lorsque l’enfant est mis en position horizontale, il risque l’inhalation bronchique.
Si l’enfant n’est pas alimenté fréquemment, il perd du poids et risque une hypoglycémie.
L’enfant qui ne reste pas en position kangourou toute la journée va perdre de la chaleur et ne pourra pas prendre du poids
L’enfant qui est baigné perdra de la chaleur et du poids
Lorsque les parents ne respectent pas les rendez-vous, le risque encouru est celui du non dépistage des complications mineures.
L’enfant qui est emmailloté perdra de la chaleur et ne pourra pas prendre du poids.
Le contact avec des personnes malades expose l’enfant aux infections.
Lorsque l’enfant est trop manipulé, il perdra de la chaleur et du poids.
Les bébés seront admis en hospitalisation à chaque fois qu’ils souffriront d’une pathologie grave. Les causes les plus fréquentes de ré hospitalisation sont :
L’inhalation bronchique
L’anémie
Les pneumopathies
Les diarrhées sévères
La perte de poids significative ou une non prise de poids persistante.
Les avantages de la méthode kangourou :
Les retombées de l’application de la méthode kangourou ont été bénéfiques dans tous les pays où elle a été expérimentée.
En effet, les bienfaits du programme mère kangourou ont été ressentis dans plusieurs domaines. D’abord chez le principal concerné c’est-à-dire l’enfant, l’état clinique s’est nettement amélioré. Grâce à la position kangourou, il a été noté une baisse considérable des épisodes d’apnées, un maintien de la température à un seuil permettant d’éviter l’hypothermie.la position kangourou permet également de stimuler naturellement l’enfant par les mouvements respiratoires, l’activité cardiaque et la voix du porteur. Enfin, cette position, du fait qu’elle maintient l’enfant en abduction est un moyen efficace qui permet de lutter contre la luxation congénitale de la hanche. L’environnement dans lequel est élevé l’enfant de faible poids de naissance est beaucoup moins dangereux que celui des incubateurs. Les infections nosocomiales que les enfants y contractent posent en fait le problème de résistance aux antibiotiques.
La promotion de l’allaitement maternelle et l’installation précoce d’une relation mère enfant de qualité sont également des avantages de la méthode kangourou. Elle permet de revaloriser la mère et la famille par le rôle primordial qu’elle leur fait jouer dans la prise en charge de ces enfants fragiles.
De plus ces enfants sont élevés dans un climat affectif chaleureux différent du manque d’humanité des incubateurs.
Enfin, sur le plan économique le programme mère kangourou permet aux pays les plus démunis, ou qu’ils soient dans le monde, d’assurer à un moindre cout et avec un équipement simple et peu onéreux, la survie des enfants de faibles poids de naissance.
RESSOURCES NECESSAIRES POUR LA MISE EN PLACE D’UNE STRUCTURE DE SOINS KANGOUROU
Les locaux :
L’unité kangourou doit être une structure isolée dans l’hôpital mais proximité des services de pédiatrie et de la maternité. Des elle doit disposer d’une salle de consultation et d’une salle d’hospitalisation de jour, toutes deux confortables et suffisamment chaude pour ne pas faire courir au nouveau-né des risque d’hypothermie.la structure devra également avoir une petite cuisine équipée et des toilettes propres et accueillantes.
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Table des matières
NTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. LE FAIBLE POIDS DE NAISSANCE
I.1. DEFINITION ET CLASSIFICATION
I.2. FACTEURS ETIOLOGIQUES
I.2.1. Facteurs associés à la prématurité
I.2.2. Facteurs associés au retard de croissance
I.3. COMPLICATIONS ASSOCIEES AU FAIBLE POIDS DE NAISSANCE
I.3.1. Les complications respiratoires
I.3.1.1. Complications précoces
I.3.1.2. Complications retardées
I.3.2. Complications cardiovasculaires
I.3.3. complications neurologiques
I.3.4. Les complications métaboliques :
I.3.4.1. L’ictère :
I.3.4.2. L’hypoglycémie
I.3. 4.3. L’hypocalcémie
I.3.4.4. L’hypothermie
II. LES SOINS NEO NATAUX KANGOUROU
II.1. DEFINITITION
II.2. PRINCIPES
II.3. OBJECTIFS
II.4. CRITERES D’ADMISSION [
II.4.1. Pour l’enfant:
II.4.2. Pour la famille
II.5. LA POSITION KANGOUROU
II.6. HABILLEMENT DE L’ENFANT
II.7. ALIMENTATION
II.7.1. Le lait maternel
II.7.2. L’allaitement au sein
II.7.3. L’extraction manuelle du lait
II.7.4. L’alimentation artificielle
II.7.5. La diversification de l’alimentation
II.8. SURVEILLANCE EN AMBULATOIRE
II.8.1. La périodicité des contrôles médicaux :
II.8.2. La nature des contrôles :
II.9. LES TRAITEMENTS PROPHYLACTIQUES [11]
II.9.1. Les médicaments :
II.9.2. Les vaccins :
II.10. RISQUES ET AVANTAGES DE LA METHODE KANGOUROU [9,11]
II.10.1. Les risques de la technique :
II.10.2. Les avantages de la méthode kangourou :
II.11. RESSOURCES NECESSAIRES POUR LA MISE EN PLACE D’UNE STRUCTURE DE SOINS KANGOUROU
II.11.1. Les locaux :
II.11.2. Le matériel :
II.11.3. Les ressources humaines :
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. PATIENTS ET METHODES
I.2. METHODOLOGIE
I.2.1. Cadre d’étude
I.2.1.1. Les infrastructures
I.2.1.2. Les ressources humaines
I.2.2. Type et durée de l’étude
I.2.3. Population d’étude
I.2.3.1. Critères d’inclusion
I.2. 3.2. Critère d’exclusion
I.2.4. Description de la méthode Kangourou
I.2.5. Les paramètres analysés
I.2.6. Etude de faisabilité
I.2.7. Critère de sortie du programme Kangourou et suivi
I.2.8. Analyse des données
II. RESULTATS
II.1. PARAMETRES MATERNELS
II.1.1. Données sociodémographiques
II.1.1.1. Répartition selon l’origine géographique
II.1.1.2. Répartition selon le niveau d’instruction
II.1.1.3. Répartition selon l’âge maternel
II.1.1.4. Répartition selon l’activité professionnelle
II.1.1.5. Répartition selon les habitudes de consommation
II.1.2. Données de la grossesse et de l’accouchement
II.1.2.1. Surveillance de la grossesse, antécédents gynécologiques et pathologies obstétricales
II.1.2.2. paramètres relatifs à l’accouchement
II.2. PARAMETRES DU NOUVEAU NE
II.2.1. Répartition selon le sexe
II.2.2. Données anthropométriques moyennes à la naissance et score d’APGAR
II.2.3. Paramètres relatifs à l’évolution des nouveaux nés
II.3. ANALYSE DES INDICATEURS D’EFFICACITE DE LA METHODE KANGOUROU
II.3.1. Evolution de la température moyenne au cours du suivi ambulatoire des nouveaux nés en kangourou
II.3.2. Evolution du poids moyen au cours du suivi des nouveau-nés mis en kangourou
II.3.3. Evolution du périmètre crânien moyen et de l’augmentation du périmètre crânien des nouveaux nés de faible poids en kangourou au cours du suivi ambulatoire
II.3.4. Evolution de la taille et du gain statural des enfants de faible poids en kangourou au cours du suivi ambulatoire
II.3.5. Evolution du périmètre brachial des enfants de faible poids en kangourou au cours du suivi ambulatoire
COMMENTAIRE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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