Compatibilité entre Hedge Funds et Finance durable

Compatibilité entre Hedge Funds et Finance durable

Hedge Funds

Bien qu’il n’y ait à proprement dit pas de définitions légales des Hedge Funds, l’Alternative Investment Management Association (AIMA) attribue la définition de Hedge Funds comme : « un programme d’investissement dans lequel les gérants ou partenaires sont à la recherche d’une performance absolue en exploitant des opportunités d’investissement tout en protégeant le capital initial de pertes financières potentielles. ». (Ineichen 2012, p.11) Les Hedge Funds comprennent donc des « General Partners » s’occupant de gérer l’argent en fonction de la stratégie ainsi que des « Limited Partners » apportant les fonds nécessaires sous la forme d’un investissement. Le terme hedge, signifiant « se couvrir » en anglais, donne le nom aux Hedge Funds. En effet, la particularité de ces fonds provient de leurs capacités à pouvoir se couvrir contre toutes sortes d’actifs, taux ou autres produits aux moyens de produits dérivés tels que les options mais également à vendre à découvert (short selling), à faire l’usage d’effet de levier ainsi que d’arbitrages1 (Kharoubi, 2016).

Grâce à la vente à découvert, les Hedge Funds peuvent poursuivre leur but de rendement absolu visant à performer le marché en toutes circonstances contrairement à un fonds traditionnel ne pouvant uniquement performant en période de Bull Market2 (Gemini Companies, 2017). En contrepartie d’une performance réalisée à tout moment du cycle économique, la plupart des Hedge Funds mettent en place des frais sur leur performance dénommés « Carried Interest » pouvant aller jusqu’à 20% (Kharoubi, 2016). Les Hedge Funds sont considérés comme des véhicules d’investissement privés selon deux principes. Le nombre d’investisseurs doit être limité à 100 dans le fonds et les Limited Partners doivent être dits « qualifiés » (Sec, 2013). Selon l’Investment Company Act de 1940, base légale financière des Etats-Unis, on entend par ce terme, une personne ayant une connaissance reconnue des divers produits financiers ou alors possédant une fortune conséquente (5 millions pour les particuliers et 25 millions pour les sociétés) (Investment Company Act 1940, 1940). Ceux-ci seront très probablement des clients UHNWI3. Les Hedge Funds peuvent être donc définis comme étant des fonds de placement non réglementés et libres d’effectuer toutes sortes d’opérations dans le but de surperformer le marché en tout temps au moyen de la stratégie de placement du ou des General Partners.

Evolution historique

La création du premier Hedge Funds remonte à 1949 grâce à l’australien Alfred Winslow Jones. Après l’obtention d’un Doctorat en Sociologie, Jones s’intéresse à la finance et en arrive à la conclusion qu’il n’est pas convaincu des techniques d’investissements actuelles des gérants rencontrés. Il décide alors de construire son fonds de placement privé avec ses amis proches via un « general partnership » en réunissant 100’000 dollars. La stratégie de Jones consiste à acheter des actions sous-évaluées avant de les revendre plus cher ainsi qu’à vendre à découvert des actions surévaluées. Grâce à cette combinaison, il pouvait bénéficier de la montée des actions grâce à ses positions « long » mais également de la baisse des actions grâce à ses positions « short » tout en limitant le risque de marché. Ainsi, Jones fait apparaître la stratégie dite « Equity Long/Short ». Le fonds Alfred Jones réalise d’incroyables performances. A la suite de cela, de nombreux fonds sont alors crées les années suivantes dans le but de répliquer la stratégie de Jones (Crockett, 2007).

Dans les années 1980, de nouvelles stratégies de Hedge Funds voient le jour dont la principale « Global Macro » sera finalement retenue et utilisée sur plus de trois quarts des assets des Hedge Funds. Celle-ci se concentre sur les fondamentaux de l’économie en profitant des déséquilibres macroéconomiques en investissant principalement sur le marché Forex4 (Gabelli, 2000). Le marché des Hedge Funds sera bouleversé à la fin des années 90. LTCM5, un des plus gros fonds spéculatifs de l’époque, parie sur une remontée des taux d’intérêts après la crise asiatique de 1997, via une stratégie d’arbitrages sur les marchés obligataires. Leurs opérations étaient essentiellement réalisées aux moyens de produits dérivés tels que les options dont le modèle de valorisation d’options « Black and Scholes » avait été mis au point entre autres par Myron Scholes, membre de direction du fonds LTCM. A l’encontre de ses vues, la crise s’étend jusqu’en Russie avant d’y provoquer son défaut et provoque la perte quasi totale des actifs sous gestion du fonds LTCM en 1998. La Réserve Fédérale Américaine, considérant que la faillite du fonds entrainerait ses contreparties avec lui via le risque systémique du marché, décida de rattraper in extremis le fonds (Henry, 2008). Malgré l’impact important provoqué sur les marchés financiers, le sauvetage de LCTM va marquer un tournant majeur dans l’évolution des Hedge Funds. La plupart vont abandonner leur stratégie de Global Macro pour s’orienter vers de nouvelles stratégies qui seront développées au chapitre suivant de ce travail. Le domaine de la gestion du risque sera totalement remis au centre des activités des Hedge Funds et ceci dans l’intérêt de nouveaux investisseurs entrants à cette époque, tels que la clientèle institutionnelle qui poussera les gérants de fonds à renforcer ce domaine.

En effet, des institutions telles que des Assurances ou Caisses de pension ne peuvent se permettre d’essuyer des pertes importantes de leurs investissements. Le renforcement de la supervision des autorités bancaires sur les fonds propres des banques a également contribué à l’amélioration du système bancaire. Ainsi, les premières années du 21ème siècle rencontrent un nouveau départ pour le marché des Hedge Funds (Crockett, 2007). Lors de la crise financière de 2008, des milliers de Hedge Funds font faillites. Ils ne seront pas tenus responsables du déclenchement de la crise mais seront tout de même très critiqués du fait de leur rôle d’amplificateur de par leur demande des produits subprimes. L’offre de ces produits étant supérieur à la demande, la SEC6 n’entreprendra pas de mesures de réglementation quelconque envers les Hedge Funds (Shadab, 2009).

Data Biases

Il existe un certain nombre de biais impactant les indices des Hedge Funds. On peut citer le Self-selection Bias, le Backfill Bias, l’Extinction Bias, le Survivorship Bias, le Net Management Fees Bias et le Missing Return Bias (Getmansky et al., 2015). Les Hedge Funds n’ayant pas d’exigence en matière de transmission de données, cela donne lieu à un premier Self-selection Bias. Cela signifie que les Hedge Funds peuvent choisir les données qu’ils souhaitent transmettre aux bases de données afin que seules leurs bonnes performances soient publiées dans l’objectif d’attirer de nouveaux investisseurs. Le but premier de la transmission de données Hedge Funds aux bases données étant purement marketing, les gérants de fonds ont tendance à limiter leur track record afin de ne publier que leurs performances à partir d’un point positif. Ce second biais dénommé Backfill Bias va donc augmenter la moyenne des rendements de tous les fonds compris dans l’indice. A cela s’ajoute l’Extinction Bias correspondant aux fonds sortis volontairement des bases de données.

En effet, le gérant à la faculté de pouvoir sortir d’un indice à tout moment s’il le souhaite. Un fonds ayant atteint sa limite maximum d’investisseurs ou encore se retrouvant dès lors avec une performance négative n’aura plus aucun intérêt à figurer dans une base de données et ainsi ne fournira plus de données à l’extérieur. Les gérants historiques ayant fait faillite ou choisis de fermer leur fonds ne sont plus répertoriés dans les bases de données. Le filtre provoqué par ce Survivorship Bias ne laisse plus que la place aux fonds publiant une performance positive et va biaiser particulièrement la volatilité et la moyenne de l’indice. La majorité des fonds fournit aux bases de données ses performances nettes de frais. Etant donné qu’il n’existe pas de normes concernant les Management Fees ainsi que les Carried Interest appliqués par les gérants, il est difficile de comparer les performances entre elles. De plus, chaque manager de fonds applique des caractéristiques différentes à son Hedge Fund. Les High Water Mark, Hurdle Rate et Clawback Clause. Cela donne lieu à un Net Management Fees Bias.

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Table des matières

Déclaration
Remerciements
Résumé
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
1. Introduction
2. Hedge Funds
2.1 Définition
2.2 Evolution historique
2.3 Caractéristiques
2.4 Instruments
2.5 Stratégies d’investissements
2.6 Transparence
2.7 Indices
2.8 Data Biases
2.9 Leur rôle dans l’économie
3. Finance durable
3.1 Développement Durable
3.2 Vers une Finance durable
3.3 Challenges du secteur public
3.4 Stratégies ISR
3.4.1 Exclusion
3.4.2 Intégration
3.4.3 Impact Investing
3.4.4 Corporate engagement and Shareholder Action
3.4.5 Sustainable themed Investing
4. Compatibilité entre Hedge Funds et Finance durable
4.1 Investir en Hedge Funds
4.1.1 Avantages pour l’investisseur
4.1.2 Inconvénients pour l’investisseur
4.2 Investir en Finance durable
4.2.1 Avantages pour l’investisseur
4.2.2 Inconvénients pour l’investisseur
4.3 Similitudes et distinctions
4.3.1 Points communs
4.3.2 Particularités de chacun
4.4 Hedge Funds Durables
4.4.1 The Only Green Way Investments
4.4.2 Sustainability Engagement Investments
4.4.3 Environment First Investments
4.5 Analyse SWOT d’un Hedge Fund Durable
5. Synthèse et Recommandations
5.1 Synthèse
5.2 Recommandations
6. Conclusion
Bibliographie
Annexe 1 : Tableau de performance Hedge Funds vs Marchés
Annexe 2 : Fonds de placement et mandat durables en Suisse (en milliard de CHF)
Annexe 3 : Alpha généré par les Hedge Funds par rapport au S&P5
Annexe 4 : Performance Stratégies Hedge Funds
Annexe 5 : MSCI EM vs. MSCI EM ESG
Annexe 6 : Performance Catbonds
Annexe 7 : Performance Microfinance
Annexe 8 : Performance Timber

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