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Orientation des unités dentaires (21)
Les couronnes des incisives supérieures présentent une légère convergence axiale.
Les incisives inférieures sont parallèles et perpendiculaires au plan occlusal. De plus, elles doivent avoir un point de contact beaucoup plus lingual avec les canines inférieures ce qui est un facteur important de stabilité.
Les canines supérieures et inférieures ont une inclinaison coronovestibulaire.
Les prémolaires sont presque verticales.
Les molaires inférieures sont inclinées lingualement.
Les molaires supérieures sont presque verticales ; leurs axes doivent avoir une inclinaison légèrement distale, la cuspide mésio-palatine doit être un peu distalée par rapport à la molaire inférieure et avoir une certaine liberté.
Rapports intra arcades
Sens antéro postérieur
– Courbe de Spee (7, 18, 28)
Idéalement, dans le sens antéro postérieur, à la mandibule, les cuspides vestibulaires des dents déterminent une courbe à concavité supérieure qui naît du sommet de la canine et suit la ligne des cuspides vestibulaires : c’est la courbe de Spee.
Au maxillaire, les cuspides vestibulaires des dents sont disposées selon une courbe à convexité inférieure.
Sens transversal
Au maxillaire comme à la mandibule, il existe dans la normalité une symétrie. Le milieu de l’arcade doit passer par le plan sagittal médian. L’orientation des unités dentaires détermine la courbe de Wilson.
– Courbe de Wilson (29)
C’est une courbe d’agencement dans le plan frontal, c’est une ligne imaginaire qui passe par le sommet des cuspides des molaires de chaque côté de l’arcade.
Au maxillaire, les tables occlusales sont orientées du côté vestibulaire, les axes des dents étant progressivement basculés vestibulairement et les apex lingualés.
A la mandibule, à l’inverse, les tables occlusales sont orientées lingualement, les axes des dents étant progressivement basculés lingualement.
La zone de contact
L’élément essentiel de l’agencement d’une arcade dentaire idéale est la zone de contact proximale qui assure la continuité de cette arcade.
Lors de la phase de constitution de la denture adulte jeune, les points de contacts inter dentaires sont punctiformes du fait de la convexité des faces proximales des dents contiguës.
Avec l’âge et les forces masticatoires, les points de contacts inter proximaux sont transformés en surface de contact (5).
– les espaces inter proximaux
Cette zone de contact détermine la création d’embrasures, c’est-à-dire d’espaces en forme de pyramide entre deux dents voisines.
Cependant, l’existence ou non de contacts dentaires sera fonction de la dimension des dents et de la proportion relative entre arcade alvéolaire et denture ; l’existence de diastèmes ne constituant pas en soi un facteur pathogène, si d’autre part les agencements intra arcades et les relations inter arcades sont satisfaisants.
– Les crêtes proximales
En fonction des éléments précédents, les crêtes marginales de deux dents collatérales doivent se situer au même niveau et présenter des versants externes avec une même inclinaison (règle de symétrie des embrasures).
Rapports inter arcades (7, 8, 22)
Sens antéro-postérieur
Surplomb (ou overjet)
L’arcade maxillaire circonscrit l’arcade mandibulaire et les dents maxillaires surplombent leurs homologues mandibulaires.
Le surplomb au niveau antérieur correspond à la distance qui sépare les faces vestibulaires des incisives mandibulaires du bord libre des incisives maxillaires ; l’instrument de mesure étant orienté selon le plan occlusal.
La valeur moyenne est de 2 à 4 mm.
Le surplomb au niveau des dents postérieures correspond à la distance qui sépare les crêtes cuspidiennes vestibulaires des prémolaires et molaires maxillaires à la face vestibulaire de leurs homologues mandibulaires.
Le surplomb diminue de façon progressive au fur et à mesure qu’on va vers les dents postérieures.
Classification d’Angle modifiée (1, 5, 8, 10)
Les rapports inter arcades sont définis par la classification d’Angle modifiée. En effet, Angle a essentiellement basé sa classification sur le rapport des molaires permanentes, Benauwt et Lorette ont ajouté le rapport des canines et des incisives.
Cette classification d’Angle modifiée est basée sur :
– les rapports d’occlusion dans le sens antéro postérieur en intercuspidie maximale.
– des dents de 6 ans
– des canines
– des incisives.
Cette classification définit uniquement des relations d’arcades au niveau vestibulaire sans précision quant aux rapports des cuspides linguales.
Classe I d’Angle :
• La dent de 6 ans inférieure est mésialée d’une demi cuspide par rapport à la dent de 6 ans supérieure.
• La canine inférieure est en avance d’une ½ dent par rapport à la canine supérieure.
• Le surplomb est normal (environ 2 mm).
Ce type d’occlusion considérée comme normal est recherché par les orthodontistes en fin de traitement (schéma 5).
Classe II d’Angle :
• La dent de 6 ans inférieure est distalée par rapport à la dent de 6 ans supérieure, ou alors présente des rapports de cuspide à cuspide.
• La canine inférieure est distalée ou en bout à bout par rapport à son homologue supérieur.
Au niveau des incisives, nous pouvons avoir deux types de rapports qui vont nous permettre de définir des divisions dans la classification d’Angle.
La classe II division 1 : présente en plus des rapports molaire et canine en distocclusion, une vestibulo-version des incisives centrales supérieures.
La classe II division 2 : présente une linguo-version des incisives centrales supérieures et une vestibulo-version des
incisives latérales supérieures, ou une linguo-version de tout le bloc incisif.
L’énoncé d’une classe II division 2 suffit à lui tout seul pour poser un diagnostic orthodontique (schéma 5).
Classe III d’Angle
Elle est caractérisée par une mésiocclusion exagérée des dents de 6 ans inférieures et des canines, et par une occlusion inversée ou non au niveau du secteur antérieur.
Il est nécessaire de préciser :
– le degré de décalage molaire (par exemple 1/3 de cuspide, ½ cuspide ou une longueur de prémolaire).
– Le siège des rapports notés : à droite ou à gauche ; ou bien
s’agit-il de rapports bilatéraux.
Si par exemple il existe une classe I à droite et une classe II à gauche , on parlera de classe II division 1 subdivision D si la classe II se situe à droite, subdivision G si la classe II se situe à gauche (schéma 5).
Rapport d’occlusion en intercuspidie maximale (ICM)
En ICM, les forces occlusales transmises par les cuspides d’appui doivent être axiales et passer par une zone proche du centre de résistance de la dent.
Le nombre et la disposition des points de contact en ICM concourent à la stabilité des unités dentaires, les contacts bilatéraux étant également répartis.
Ainsi en ICM, les cuspides vestibulaires des dents maxillaires sont en rapport avec les embrasures des dents mandibulaires ; en vue linguale, les cuspides palatines sont en rapport avec les fosses centrales et marginales mandibulaires.
L’occlusion, dont nous venons de donner les bases contribue grandement à l’équilibre de l’appareil manducateur et au maintien d’articulations temporo-mandibulaires saines, elle doit être la préoccupation majeure de chaque chirurgien dentiste.
Malheureusement, l’occlusion de classe I dentaire est souvent impossible à obtenir en fin de traitement du fait de l’existence d’une dysharmonie dento-dentaire.
FORMES CLINIQUES (3)
Les dysharmonies dento-dentaires dont l’étiologie est d’ordre génétique peuvent être divisées en deux groupes selon qu’elles se présentent en denture mixte ou en denture permanente.
Dysharmonie dento-dentaire en denture mixte
Il est possible de considérer en effet qu’il y a dysharmonie dento-dentaire chaque fois que les rapports de volume entre les dents successionnelles et les dents temporaires des secteurs jugaux (lee way-space) sont tels qu’une malocclusion en résulterait sans l’intervention du praticien.
En effet, on admet que le « lee way-space » varie pour chaque arcade de 1,7 à 4 mm et qu’il serait en moyenne de 1,3 mm au maxillaire et de 3,1 mm à la mandibule et qu’il permet dans les cas normaux de compenser un déficit de place transitoire.
Dysharmonie dento-dentaire en denture permanente
Il existe deux formes :
– celle qui concerne la largeur coronaire
– celle qui concerne la hauteur coronaire.
DDD concernant la largeur coronaire
Il s’agit :
– soit d’une asymétrie de volume d’une ou plus rarement plusieurs dents d’une même arcade. Dans ce cas, si la DDD existe seule, les rapports d’occlusion statique seront anormaux et affecteront d’autant plus de dents antagonistes que la dent causale sera plus postérieure.
– soit d’une disproportion symétrique de volume d’une ou plusieurs dents d’une même arcade. A titre d’exemple, nous citerons le cas fréquent où l’on observe une bonne intercuspidation prémolaire-molaire et un encombrement incisif inférieur.
DDD concernant la hauteur coronaire
Rarement citée, elle affecte le bloc incisif supérieur et notamment les incisives centrales. Elle est souvent à l’origine de supraclusions infiniment délicates à traiter.
DIAGNOSTIC POSITIF DES DDD
En denture permanente
Diagnostic de la DDD (1, 13)
Bolton a mis au point un indice qui permet de poser le diagnostic de la dysharmonie dento-dentaire. L’analyse de Bolton est basée sur la valeur numérique de deux rapports :
– un rapport antérieur qui s’écrit ainsi :
Somme des diamètres MD des 6 dents antérieures mandibulaires ____________________________________________ X 100 Somme des diamètres MD des 6 dents antérieures maxillaires
– un rapport général qui s’écrit :
Somme des diamètres MD des 12 dents mandibulaires ____________________________________________ X 100 Somme des diamètres MD des 12 dents maxillaires
La valeur moyenne du rapport antérieur est de 77,2% ± 0,22 et celle du rapport général de 91,3% ± 0,26.
Si le rapport général est supérieur à 91,3%, la DDD est due à un excès mandibulaire.
Dans ce cas, on situe sur la table de Bolton la somme des 12 dents maxillaires et on lit la mesure correcte ; pour connaître l’excès mandibulaire correspondant, on fait la différence entre la valeur des 12 dents mandibulaires réelles (c’est-à-dire la valeur trouvée chez le patient) et la valeur des 12 dents mandibulaires correctes (valeur lue à partir de la table de Bolton).
Si le rapport est inférieur à 91.3%, la DDD est due à un excès maxillaire dont la valeur sera connue en procédant exactement comme on l’a fait plus haut pour la mandibule.
Comme le rapport général ne peut cependant préciser si l’excès est limité au bloc incisivo-canin ou aux secteurs latéraux ou encore à l’ ensemble des dents comprises dans ces deux groupes, on étudiera le rapport antérieur.
Si ce dernier est supérieur à 77.2%, c’est qu’il existe un excès mandibulaire antérieur. Dans le cas contraire, il s’agira d’un excès maxillaire antérieur ; pour évaluer la valeur de ces excès mandibulaire ou mandibulaire, on utilise aussi les tables de correspondance de Bolton.
La DDD est cependant à différencier de la dysharmonie dento-maxillaire.
La Dysharmonie Dento-Maxillaire (DDM) (1)
La dysharmonie dento-maxillaire correspond à une disproportion entre les dimensions mésiodistales des dents permanentes et le périmètre des arcades alvéolaires correspondantes ; la continuité des arcades dentaires au niveau des faces proximales n’étant plus assurée.
Le signe le plus manifeste est l’encombrement des arcades dentaires.
On différencie :
– la DDM par excès lorsque les dents sont plus grandes que la moyenne ;
– la DDM par défaut lorsque les dents sont plus petites que la moyenne pour un maxillaire de volume normal.
La DDM peut être localisée au niveau antérieur, latéral ou postérieur.
MATERIELS ET METHODES
Les sujets
La population d’étude est constituée de sujets sénégalais âgés de 13 à 33 ans. Elle est composée de 60 patients dont 29 de sexe féminin (48,33 %) et 31 de sexe masculin soit 51,66 %.
Une partie est constituée d’étudiants de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar.
L’autre partie de la population provient de patients reçus lors d’une consultation à l’hôpital régional de Thiès.
Critères d’inclusion
Pour être inclus dans cette étude, les sujets devraient remplir les conditions suivantes :
– être noir africain d’origine sénégalaise
– être au moins en denture adolescente
– être en classe I d’Angle
– ne pas présenter d’anomalie de forme dentaire
– avoir un surplomb et un recouvrement acceptables. (Photo 1)
ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES
La normalité de la distribution des variables a été vérifiée par un test de Kolmogorov-Smirov. Ce test ayant montré une distribution normale, ces variables ont été décrites par leurs moyennes et leurs écarts types. Un test d’échantillons indépendants a été utilisé pour vérifier s’il y avait une différence significative entre les hommes et les femmes en ce qui concerne les variables quantitatives qui nous intéressent.
Les moyennes des dents du coté droit ont été comparées avec celles de leurs homologues du coté gauche par un test pour séries appariées.
Les variables utilisées sont listées dans le tableau I.
Les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel SPSS (Statistical Package for Social Sciences, Release 11, Chicago Inc).
Données odontométriques
Diamètres mésio-distaux et diamètres vestibulo-linguaux
Diamètres mésio-distaux
• Les dents maxillaires sont plus larges que les dents mandibulaires et l’incisive centrale mandibulaire offre le plus petit diamètre mésio-distal.
• La première prémolaire maxillaire est plus large que la seconde contrairement à la mandibule où la seconde prémolaire est plus large que la première.
• Les dents antiméres ne montrent pas de différence significative. Ces résultats sont similaires à ceux trouvés par Tancan et coll. (41),
Marguerito et coll. (32), Smith et coll. (34), …
• Les diamètres mésio-distaux des dents maxillaires et mandibulaires varient entre 5.26mm et 10.97mm ; la première molaire mandibulaire montre la plus grande valeur.
D’autre part, les études de Burris et coll. réalisées sur 171 américains noirs et 169 américains blancs ont montré que les noirs avaient des dents plus larges que les blancs. Dans notre étude, les diamètres mésio-distaux des sénégalais et des noirs américains sont sensiblement égaux contrairement aux Dominicains américains, aux Turques et aux Péruviens (9, 32, 41) dont certaines dents montrent des variations (Tableau 12).
Diamètres vestibulo-linguaux
• Les diamètres vestibulo-linguaux varient de 5.73mm à 10.18mm et c’est la première molaire maxillaire qui est la plus grosse.
• Les dents maxillaires sont plus grosses que les dents mandibulaires et les dents antimères offrent une légère variabilité.
• Les dents antimères ne montrent pas de différence significative dans le sens vestibulo-lingual, comme l’a trouvé Smith (34) dans une étude réalisée chez 3 populations différentes originaires d’Egypte, du Mexique et des Etats-Unis (12).
• Les premières et deuxièmes prémolaires maxillaires droites et gauches ont la même taille.
• L’incisive centrale mandibulaire est la plus petite de toutes les dents.
Ces résultats concordent avec ceux d’autres études (4, 9, 23, 31, 32) avec parfois quelques valeurs légèrement supérieures qui pourraient être liées à la méthode de mesure. En effet, dans les différentes études, ont été utilisés comme instruments de mesure :
– pied à coulisse électronique avec une précision de 0.01mm
– pied à coulisse électronique avec une précision de 0.02mm
– instrument de Boley (33) avec une précision de 0.1mm
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’OCCLUSION DENTAIRE ET LA DYSHARMONIE DENTO-DENTAIRE
CHAPITRE I : L’OCCLUSION DENTAIRE
I- L’occlusion en denture temporaire
1.1- L’occlusion des canines
1.2- Le plan terminal de Chapmann
1.3- Les diastèmes
II- L’occlusion en denture permanente
2.1- Orientation des unités dentaires
2.2- Rapports intra arcades
2.2.1- Sens antero postérieur
2.2.2- Sens transversal
2.2.3- La zone de contact
2.3- Rapports inter arcades
2.3.1- Sens antero postérieur
2.3.1.1- Surplomb
2.3.1.2- Classification d’Angle modifiée
2.3.2- Sens vertical
2.4- Rapport d’occlusion en intercuspide maximale
CHAPITRE II : LA DYSHARMONIE DENTO-DENTAIRE (DDD)
I- Définition
II- Formes cliniques
2.1- DDD en denture mixte
2.2- DDD en denture permanente
2.2.1- DDD concernant la largeur coronaire
2.2.2- DDD concernant la hauteur coronaire
III- Diagnostic positif des DDD
3.1- En denture permanente
DEUXIEME PARTIE : DONNEES ODONTOMETRIQUES ET ANALYSE DE BOLTON
I- Matériels et méthodes
1.1- Les sujets
1.1.1- Critères d’inclusion
1.1.2- Critères d’exclusion
1.2. Méthodes
III- Résultats
3.1- Statistiques descriptives
3.1.1- Comparaison entre les hommes et les femmes selon l’âge
3.1.2- Comparaison du recouvrement et du surplomb entre les hommes et les femmes
3.1.3- Comparaison des sommes 13-23 et 33-43 entre les hommes et les femmes
3.1.4- Comparaison des sommes 16-26 et 36-46 entre les hommes et les femmes
3.1.5- Comparaison du rapport antérieur et du rapport général entre les hommes et les femmes
3.1.6- Comparaison du diamètre MD entre les dents du côté et celles du côté gauche
3.1.7- Comparaison du diamètre VL entre les dents de gauche et celles de droite
3.1.8- Comparaison du diamètre VL entre les hommes et les femmes
IV- Discussion
4.1- Considérations méthodologiques et limites de l’étude
4.2- Données odontométriques
4.2.1- Diamètres MD et diamètres VL
4.2.1.1- Diamètre MD
4.2.1.2- Diamètre VL
4.2.2- Recouvrement et surplomb
4.2.2.1- Recouvrement
4.2.2.2- Surplomb
4.3- Dimorphisme sexuel
4.4- Analyse de Bolton
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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