Hypsipetes madagascariensis
Cette espèce est distribuée dans l’ensemble du territoire. Elle ne présente pas de différence entre les deux sexes (mâle et femelle) c’est-à-dire sur la couleur du plumage et la taille. Le bec et les pattes sont de couleur orangée et les yeux sont rouges sombres. Le plumage du corps est de couleur gris terne sans contraste sauf celui au niveau de la tête qui est noir et souvent hérissée ainsi que les ailes et la queue qui sont de couleur brun gris. Les ailes présentent trois types de rémiges : dix rémiges primaires dont neuf longs et un petit, six rémiges secondaires et trois rémiges tertiaires, tandis que la queue présente douze rectrices. Quelquefois, l’individu mâle est caractérisé par la présence d’une protubérance cloacale qui est une excroissance ou saillie en forme de bosse se trouvant en avant du sous caudale
TECHNIQUE DE CAPTURE
La méthode de capture utilisée est celle décrite par Zack (1994). Elle comprend l’installation du filet et la technique utilisée pour enlever l’oiseau pris dans le filet ou méthode d’extraction. Des filets » japonais » verticaux et statiques (Figure 8, page 14) ont été utilisés durant cette étude. Pour l’installation, des poteaux en bambou qu’on peut fixer au sol par des cordes ont été employés. Ils ont été assemblés par une corde pour avoir la hauteur voulue et à l’aide de cette corde, il peut être facilement ouvert et fermé. Ils sont fabriqués en fil de nylon très fin, d’une maille de quatre millimètres environ, d’une longueur de 6 m et de 12 m et une hauteur de 2,5 – 3 m avec une exception de 5 m de hauteur pour les hauts filets. Ils sont en effet tous équipés de quatre poches suspendues au bout de fils solides. Six à huit filets (maximum) ont été tendus toute la journée juste au dessus du sol dans les différents sites de capture non couverts de végétation. Le filet doit être ouvert avant le lever du soleil (vers environ 04 h 30 ou 05 h 00 selon le mois de capture). De ce fait, il reste ouvert pendant toute la journée, mais il doit être vérifié toutes les heures pour éviter la mort des individus capturés et voir l’efficacité de la capture. Cette méthode de capture n’est pas utilisable lorsqu’il pleut beaucoup parce que cela complique le ramassage de l’oiseau. Cette méthode n’est pas également conseillée quand il fait trop chaud car la chaleur risque de tuer l’oiseau s’il n’est pas détaché tout de suite, sinon les vérifications des filets ont été faites toutes les 30 minutes ou même toutes les 15 minutes. La première étape de l’enlèvement de l’oiseau du filet a été de regarder d’abord, de quel côté et à quel endroit l’oiseau est entré, avant de commencer à l’enlever. Une fois libéré, l’oiseau a été mis dans un sac en tissu jusqu’au lieu où les mensurations et le baguage ont été effectués. En fait, le baguage est une technique extrêmement utile pour étudier et recenser les oiseaux ; elle est utilisée pour surveiller les déplacements des individus. En effet, le baguage lorsqu’il est associé aux techniques de capture, marquage et recapture, permet également d’estimer la taille des populations (Howes & Bakewell, 1989). Après les mensurations, les individus ont été relâchés aux endroits de capture.
TECHNIQUES D’OBSERVATION DIRECTE
Cette technique permet d’étudier les comportements alimentaires des oiseaux. Elle consiste à observer un individu à l’œil nu ou à l’aide d’une paire de jumelles à n’importe quelle heure de la journée (Zack, 1994). Selon le type d’endroit où se trouvent les deux espèces d’oiseaux étudiées, l’observation a été effectuée soit dans des forêts primaires, soit dans des forêts dégradées. Ces deux groupes d’oiseaux ont été observés pendant 20 jours (de 06 heures du matin à 17 heures de l’après-midi) dans cinq sites différents choisis selon l’abondance des fruits et des individus rencontrés sur les lieux. Les données suivantes ont été recueillies durant ces observations : les divers comportements alimentaires et les caractéristiques des fruits consommés ainsi que l’utilisation des différentes parties de la forêt. La méthode adoptée est celle d’Altmann (1974). Un animal cible a été choisi et suivi pendant quelques minutes. Pour cela, le « régime d’échantillonnage continu » ou « Continuous Time Sampling » (Martin & Bateson, 1986) a été utilisé. Il s’agit de noter toutes les activités faites par l’animal durant le temps d’observation en enregistrant l’heure du début à la seconde près. Une liste de ces activités (Cf. Annexe 4) avec leur définition respective est déjà préparée à l’avance pour décrire les différents comportements alimentaires. Pour pouvoir observer continuellement ces comportements, un dictaphone a été utilisé. L’heure du commencement de l’observation a été enregistrée, puis on repasse la cassette avec un chronomètre pour noter les heures de changement d’activité. Toutes les minutes, les données relatives aux divers aspects de comportement alimentaire et autres comportements (recherche d’insectes et de nectar) de ces oiseaux ont été enregistrées sur une feuille de données (Cf. Annexe 5) et transcrites sous forme de codes (Altmann, 1974). Pour les comportements alimentaires, les analyses étaient simplifiées par groupe en deux types (Remsen & Robinson, 1990), tels que se nourrir en vol et se nourrir sur le perchoir. La proportion des activités alimentaires pour chaque espèce peut être calculée en faisant le rapport entre le nombre d’activités qui est obtenu à partir de leur fréquence groupée par minute et le nombre total des activités de cette espèce.
ETUDE QUALITATIVE DE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE
H. madagascariensis et Z. maderaspatana ont pris les fruits sur place et en vol. La prise des fruits sur place demande l’utilisation des pattes qui permettent à l’oiseau de rester agripper au tronc d’arbre. L’animal utilise aussi les autres parties de son corps (cou) quand il est suspendu sur un arbre et quelque fois il fait de courts sauts pour changer de perchoir (Moermond & Denslow, 1985 ; Remsen, 1985 ; Recher et al. , 1985 ; Robinson, 1986). Cette prise sur place est très fréquente car selon Fitzpatrick (1981), elle permet aux oiseaux de réduire le temps et l’énergie dépensés pour la détection et l’approche des fruits. Par conséquent, la prise de fruits en vol est moindre et le vol se fait de deux façons chez ces deux espèces : un vol direct et horizontal c’est-à-dire qu’aucun vol plané n’est employé pendant la capture des fruits et que l’oiseau se déplace rapidement sur un nouveau perchoir, et un vol plané court, c’est-à-dire que l’oiseau effectue un vol rapide, direct et vertical suivi d’un retour momentané sur l’ancien perchoir (Fitzpatrick, 1980). Outre les fruits, ces deux oiseaux ont capturé des insectes sur le perchoir (sur les branches ou sur les feuilles) et en vol. Ce comportement est surtout observé dans les forêts primaires car durant la saison de l’étude, les fruits ne sont pas abondants. Cependant, une autre espèce frugivore telle que Philepitta castanea consomme occasionnellement des insectes et des nectars (Prum & Razafindratsita, 1997 ; Rakotomanana & René de Roland, sous presse). Concernant le comportement de la prise de nectar, seul Z. maderaspatana a utilisé le comportement « Pecking » c’est-à-dire qu’elle conduit son bec contre le support pour enlever la partie extérieure du fleur. Ces constatations sont expliquées par le fait que la langue de celle-ci est munie de petites fibres soyeuses à son extrémité et avec laquelle il fouille l’intérieur des corolles (Grandidier, 1979). Ce type de comportement alimentaire est également décrit par Gill (1971) en tant que « Perforation », ce qui veut dire que cette espèce fait un trou dans la base des corolles des fleurs pour prendre le nectar
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : MILIEU D’ETUDE ET PRESENTATION DES ESPECES ETUDIEES
I-1. MILIEU D’ÉTUDE
I-1-1. Situation géographique
I-1-2. Description physique
I-1-2-1. Hydrographie
I-1-2-2. Pédologie et géologie
I-1-3. Climat
I-1-3-1. Variations des moyennes mensuelles des paramètres climatiques
I-1-3-1-1. Température
I-1-3-1-2. Précipitation
I-1-3-1-3. Diagramme ombrothermique de Gaussen dans la région d’Andasibe
I-1-3-1-4. Vent
I-1-3-2. Microclimat de la forêt étudiée
I-1-4. Flore
I-1-5. Faune
I-2. PRESENTATION DES ESPECES ETUDIEES
I-2-1. Position systématique
I-2-2. Description des espèces étudiées
I-2-2-1. Hypsipetes madagascariensis
I-2-2-2. Zosterops maderaspatana
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE
II-1. PÉRIODE D’ÉTUDE SUR TERRAIN
II-2. MÉTHODE DE CAPTURE-RECAPTURE
II-2-1. Choix du lieu de capture
II-2-2.Technique de capture
II-3. MÉTHODE D’ETUDE DE L’ECOMORPHOLOGIE
II-3-1. Mesure du bec, du tarse, des ailes
II-3-2. Mesure de la surface alaire
II-4. MÉTHODE D’ETUDE DE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE
II-4-1. Technique d’observation directe
II-4-2. Comportements à observer
II-4-2-1. Prise de fruit sur place
II-4-2-1-1. Extension des pattes et/ou du cou
II-4-2-1-2. Accrochage
II-4-2-2. Prise des fruits en vol
II-4-2-2-1. Happer en vol
II-4-2-2-2. Vol sur place
II-5. MÉTHODE D’ÉTUDE DES REGIMES ALIMENTAIRES
II-5-1. Par observation directe
II-5-2. Collecte et analyse des fèces
II-6. MÉTHODE D’ANALYSE DES DONNÉES
II-6-1. Analyse des données morphométriques
II-6-1-1. Statistique descriptive
II-6-1-2. Statistique analytique
II-6-1-2-1. Tests paramétriques
a- Test de comparaison (ou Test du Khi Deux)
b- Droite de régression
II-6-1-2-2. Tests non paramétriques
a- Test de corrélation de Spearman
II-6-1-3. Abondance relative
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III-1. RESULTATS DES CAPTURES
III -1-1. Résultats généraux
III-1-2. Variation des captures selon le jour
III-2. MORPHOLOGIE DES ESPECES
III -2-1. Chargement d’aile
III-3. ETUDE DE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE
III-3-1. Etude qualitative de comportement alimentaire
III-3-2. Etude quantitative de comportement alimentaire
III-3-2-1. Activités alimentaires
III-3-2-2. Variation journalière du nombre d’observation
a- Pour Zosterops maderaspatana
b- Pour Hypsipetes madagascariensis
III-4. REGIME ALIMENTAIRE
III-4-1. Analyse globale
III-4-2. Résultats des observations directes
III-4-2-1. Types biologiques des plantes à fruits consommés par les deux espèces
III-4-2-2. Types des fruits consommés par les deux espèces
III-4-2-3. Coloration des fruits consommés
III-4-2-4. Taille et forme des fruits consommés
III-4-3. Résultats d’analyse des matières fécales
III-4-4. Utilisation de la forêt
III-4-4-1. Utilisation des différentes parties de la forêt
III-4-4-2. Hauteurs utilisées pour les activités alimentaires
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION
IV-1. CARACTERISATION DES POPULATIONS D’Hypsipetes madagascariensis et de Zosterops maderaspatana
IV-2. ECOMORPHOLOGIE
IV-3. COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES
IV-3-1. Etude qualitative de comportement alimentaire
IV-3-2. Etude quantitative de comportement alimentaire
IV-4. VARIATION JOURNALIERE DU NOMBRE D’OBSERVATION
IV-5. RÉGIME ALIMENTAIRE
IV-6. UTILISATION DE LA FORÊT
IV-6-1. Types de forêt
IV-6-2. Hauteurs des supports
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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