Commission nationale des aires naturelles protégées (CONANP)

Au Mexique, les aires naturelles protégées (ANP) sont les zones du territoire national «où l’environnement original n’a pas été modifié de façon significative par l’activité anthropique, ou qui nécessitent d’être préservées et restaurées». Au niveau fédéral, il existe six catégories d’ANP(DOF, 1988) définies en fonction des caractéristiques de chaque site : les réserves de biosphère, les parcs nationaux, les monuments naturels, les aires de protection des ressources naturelles, les aires de protection de la faune et de la flore et les sanctuaires. Les parcs nationaux sont la catégorie la plus représentée, mais les réserves de biosphère occupent une plus grande superficie (González Ocampo et al., 2014).

Selon Jiménez Sierra et al. (2014), les ANP constituent une opportunité pour la conservation de la biodiversité et la promotion de l’utilisation durable des ressources. Cette vision est le reflet d’un changement de paradigme dans le rôle des aires protégées : elles ne sont plus considérées comme des lieux où toute activité productive est proscrite ; au contraire, les activités humaines opérant dans une optique de durabilité y sont permises pour la protection des espaces naturels (Espinosa-Romero et al., 2014). Le développement durable est un concept qui a émergé suite à la publication du Rapport Brundtland en 1987 afin de ne pas compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs besoins (Brundtland, 1987). La préoccupation de la communauté internationale vis-à-vis de la détérioration de la nature et la nécessité de la préserver des impacts anthropiques remonte aux années 60, mais elle s’est accentuée dans les années 90. Cette prise de conscience a déclenché une série de grandes conférences internationales autour de la conciliation de la protection des espaces naturels avec l’exploitation de leurs ressources.

Dans ce cadre, l’évènement le plus marquant fut le Sommet de la Terre, célébré à Rio de Janeiro en 1992, au cours duquel fut signée la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). Cette convention avait trois objectifs : la conservation de la biodiversité, l’utilisation rationnelle de ses éléments et la participation juste et équitable aux bénéfices dérivés de l’utilisation des ressources génétiques. Ces objectifs ont été déclinés par chaque pays signataire dans des stratégies et des plans d’action nationaux. Plus particulièrement, dans son article8, la CDB conçoit la conservation biologique in situ comme un outil pour parvenir à une réduction significative du rythme de perte de biodiversité, par le biais de la création d’un système de zones protégées. Ainsi, l’entrée en vigueur de la CDB en 1993 donna de l’élan aux politiques nationales en matière d’aires naturelles protégées (De la Maza Elvira et al., 2003).

En 2004, fut publié le Programme de travail sur les aires protégées, adopté pendant la Septième Conférence des Parties (COP7), afin de soutenir la création et le maintien de systèmes nationaux et régionaux complets, efficaces et représentatifs d’aires protégées qui contribuent à la réalisation des objectifs de la Convention pour 2010-2012. De ce programme découle un engagement des Parties à évaluer leur système d’aires protégées, ce qui, au Mexique, conduisit à la réalisation d’une analyse des lacunes et déficiences de la conservation, qui oriente actuellement la planification du système d’ANP. En 2010, pendant la COP10, le Mexique et les autres pays signataires de la CDB adoptèrent le Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 – un cadre fixant les mesures à prendre pour protéger la biodiversité. Sa mise en place est basée sur la réalisation de cinq buts stratégiques et 20 objectifs, appelés les Objectifs d’Aichi. L’Objectif 11 fixe une superficie terrestre et marine minimale devant être consacrée aux aires protégées : «D’ici à 2020, au moins 17 % des zones terrestres et d’eaux intérieures et 10 % des zones marines et côtières (…) sont conservées au moyen de réseaux écologiquement représentatifs et bien reliés d’aires protégées gérées efficacement et équitablement» (CBD, 2010).Avec la création des ANP annoncées à Cancún au cours de la COP13 par le Président de la République Enrique PeñaNieto (les réserves de biosphère Caraïbe mexicain, Pacifique mexicain profond, Îles du Pacifique de la péninsule de Basse Californie et Sierra de Tamaulipas), le Mexique a doublé la valeur prévue par l’Objectif 11 pour les aires marines.

Aujourd’hui au Mexique, on dénombre 182 aires protégées de compétence fédérale : elles représentent 90839521,55 hectares, ce qui équivaut à 10,6 % du territoire continental et 22,05 % de la surface marine du pays. Toutefois, la réalisation de l’Objectif 11 ne signifie pas que d’autres aires marines protégées ne peuvent être créées. Ainsi, au cours de l’année 2018 une série de réunions et débats a eu lieu pour faire connaître le projet de création de la Réserve de biosphère mer de Cortez et Pacifique sudcalifornien, une aire protégée qui comprendrait l’espace maritime jouxtant les côtes de l’État de BasseCalifornie du Sud. En 2018, ce projet a été subitement suspendu.

Antécédents de la proposition

En 2012, une étude préalable justificative fut élaborée et mise à disposition du public afin de décréter une réserve de biosphère dans la zone marine profonde du golfe de Californie (8,1 millions d’hectares) (Protegidas, 2012). En août 2015, alors qu’il était président de la République, Enrique Peña Nieto annonça que le gouvernement prévoyait de décréter une ANP dans le golfe de Californie. En 2016, le directeur de la CONANP en Basse-Californie du Sud, Benito Bermúdez, indiqua que la déclaration d’une ANP le long des côtes californiennes était en projet. Mais cette fois il ne s’agissait que de la zone littorale terrestre, sans espace maritime.

Commission nationale des aires naturelles protégées (CONANP)

La première aire naturelle protégée du Mexique, le Parc National Désert des Lions, a été fondée par le président Venustiano Carranza, bien qu’avant d’être un parc cette zone était déjà une réserve forestière par décret du président Sebastián Lerdo de Tejada en 1876 (Castañeda Rincón, 2006). Par la suite, Lázaro Cárdenas établit officiellement un système national de réserves forestières et parcs nationaux (González Ocampo et al., 2014). En conséquence, le cadre institutionnel des aires protégées évolua au cours du XXe siècle. La création du ministère de l’Environnement, des Ressources Naturelles et de la Pêche (SEMARNAP) en 1994 marqua une étape importante dans la planification de la gestion des ressources naturelles. En novembre 2000, la compétence en matière de pêche passa à une autre institution et la SEMARNAP devint SEMARNAT – ministère de l’Environnement et des Ressources Naturelles. Avant la création d’un organisme consacré aux aires naturelles protégées, l’établissement chargé de cette mission au sein du ministère était l’Institut National d’Écologie (INE). Le 5 juin 2000, suite à la fondation de la CONANP, la création et l’administration des aires protégées devinrent responsabilité de cette entité. La CONANP est un organe déconcentré du ministère, ce qui veut dire qu’elle fait partie de l’administration fédérale et qu’elle dépend de celle-ci, mais elle exerce des attributions spécifiques dans un cadre territorial déterminé. La mission de la CONANP est de « conserver les écosystèmes les plus représentatifs du Mexique et leur biodiversité par le biais des aires naturelles protégées et autres modalités de conservation » et d’encourager le développement durable basé sur l’inclusion et l’équité dans les régions placées sous son autorité (CONANP, 2017). Pour ce faire, la CONANP dispose de 15 attributions énumérées dans l’article 70 du Règlement intérieur du SEMARNAT et que l’on peut regrouper en trois axes principaux :

1. Conserver la biodiversité
Développer des activités qui contribuent à la conservation des écosystèmes et leur biodiversité dans les ANP par l’élaboration et la mise en œuvre de différents projets et programmes (programme de subventions, programmes spéciaux, programmes de protection).
2. Gérer les ressources
Pour réaliser ces activités, la CONANP doit capter et gérer des ressources financières, que ce soit sous la forme de dons ou de dotations budgétaires. Elle est aussi responsable de la mise en place d’actions de coordination avec d’autres secteurs (organismes de l’administration publique fédérale, secteur privé et société civile).
3. Garantir les droits
La CONANP doit garantir la participation des citoyens et l’accès à l’information. Pour défendre l’accès du public à l’information en matière d’environnement, la CONANP met à jour le Système national d’informations environnementales et des ressources naturelles, ainsi que le Registre national des ANP. De plus, elle encourage la participation citoyenne aux décisions relatives aux aires naturelles protégées, et met en place des programmes de connaissances sur la conservation et des actions de formation.

À l’échelle nationale, la CONANP est organisée en neuf directions régionales dirigées par un Directeur national, responsable de la politique de conservation et de la coordination de ces instances. À ces directions régionales s’ajoutent d’autres unités administratives, telles que la Direction Générale de la Conservation pour le Développement. D’ailleurs, la création d’aires naturelles protégées relève de la compétence de cette dernière, conformément à l’article 75 alinéa VII du règlement intérieur du SEMARNAT.

L’État de Basse-Californie du Sud est compris dans la zone attribuée à la Direction régionale Péninsule de Basse-Californie et Pacifique Nord. Cette Direction s’occupe actuellement de 19 ANP, dont les ANP attenantes aux côtes de cet État :
❖ la Réserve de biosphère Îles du Pacifique de la péninsule de Basse-Californie
❖ la Réserve de biosphère El Vizcaíno
❖ le Parc National Baie de Loreto
❖ le Parc National archipel Espíritu Santo
❖ le Parc National Cabo Pulmo
❖ l’Aire de protection de la faune et de la flore Cabo San Lucas
❖ l’Aire de protection de la faune et de la flore Balandra
❖ l’Aire de protection de la faune et de la flore Îles du Golf de Californie en BasseCalifornie du Sud .

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Table des matières

Introduction
Première partie
I- Justification
II- Objectifs
III- Cadre théorique
IV- Méthodologie
Deuxième partie
I- Résultats
II- Discussion
Conclusion
Bibliographie
Table des matières
Table des illustrations
Annexes

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