Commercialisation et valorisation des produits de la pêche
Les exportations relatives aux produits de pêche représentent 8% de la production totale déclarée. Elles sont constituées de crevettes congelées en grande partie, des crabes congelés, et de quelques céphalopodes dont les quantités sont moins importantes. En outre, les filets de sole, de turbots et de mérou ne sont pas en reste des exportations. Les crevettes à elles seules représentent 58,34 % de ces exportations. Par ailleurs, les importations représentent quant à elles, un peu plus de 16% des quantités pêchées au Gabon. Cependant, une bonne partie des produits ayant une forte valeur marchande est exportée vers les pays de l’Union Européenne (les crustacées) et en Asie (les mollusques et les ailerons de requins).
En dehors de ces produits vendus frais ou congelés, les autres produits issus de la pêche artisanale subissent des traitements allant du fumage au salage. Le fumage et le salage donnent aux produits une valeur ajoutée et permettent une meilleure conservation du poisson lorsque l’accès à la glace n’est pas possible ou et quand les méventes deviennent trop importantes. Sont destinés aux marchés nationaux et dans les pays limitrophes (Cameroun, Congo, Guinée Equatoriale), les produits de la pêche artisanale fumés et salés tels que les ethmaloses et les sardinelles. En outre, les Otolites (bars), les Arius (machoirons), les carpes de mer, les carangues et l’Hétérotis niloticus sont le plus souvent utilisés pour faire le salage et le fumage.
Quant aux importations, elles sont constituées de poissons congelés en provenance de Dakar (Sénégal), pour ce qui est des chinchards et des maquereaux. Le poisson salé quant à lui, provient du Danemark alors que les conserves de sardines proviennent du Maroc. Des produits de pêche importés, 60% sont destinés à la consommation des ménages gabonais [7].
Sécurité alimentaire au Gabon
Comme précédemment définie, la sécurité alimentaire se traduit d’après la Banque Mondiale par «L’accès de tous les individus à tous les moments à suffisamment de nourriture pour mener une vie saine et active» [24]. Cette définition permet de faire intervenir les trois dimensions ci-après :
• la disponibilité des approvisionnements ;
• la stabilité des approvisionnements ;
• l’accès aux produits.
Dans le cas du Gabon, la problématique est de pouvoir se reconnaître dans ces trois composantes, caractéristiques de la sécurité alimentaire. Cependant, telle que acceptée par les scientifiques, le développement à l’opposé de la croissance est qualitatif. De ce fait, il ne suffit pas qu’une économie nationale dispose de quantités suffisantes de denrées alimentaires pour que la sécurité alimentaire soit véritablement atteinte. Sur le plan géographique le Gabon appartient au type d’aliment de forêt regroupant les pays suivants : la Guinée Equatoriale, le Congo, la Centrafrique, la Sierra Léone, le Liberia, de même que le Sud de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigeria et du Cameroun. Dans ces différentes zones de forêt, les aliments à base de féculent qui sont consommés par les populations sont : les tubercules de manioc, le taro, la patate douce, et la banane plantain. Comme céréales, ce sont, le riz et le maïs qui constituent les aliments secondaires. Les aliments jouant le rôle d’appoint sont composés de légumineuses telles que, les haricots et les arachides. Sur plan agricole, en plus des aliments sités au paragraphe précédent, la consommation des fruits (agrumes, ananas, mangues et fruits sauvages) est importante à certaines époques de l’année, de même que les fruits oléagineux (atanga, avocat). Quant à l’élevage, il se réduit à un élevage familial de volailles (coqs, poules et canards), de porcs, de chèvres et de moutons. Par ailleurs, l’élevage de poissons (tilapia et clarias) se résume à une pisciculture rurale et familiale. La culture du palmier à huile dans les provinces du Moyen Ogooué et de la Ngounié est à une étape d’industrialisation permettant la fabrication du savon, de l’huile rouge et de l’huile raffinée. Par ailleurs dans la tradition gabonaise, les noix de palme sont utilisées aussi bien pour l’extraction de l’huile rouge que pour des sauces alimentaires (Nyèmbouè). De même, de l’exploitation d’amandes de noix de palme, on obtient une huile pour des besoins cosmétiques. La consommation du poisson au Gabon comme source de protéines, se fait dans une diversité culinaire, variant d’une localité à une autre [5]. Ainsi, l’usage de l’Odika (sauce obtenue à partir de l’amande du fruit de l’Ivergia gabonensis ou mangue sauvage, sauce appelée chocolat) et du Nyembouè (sauce obtenue à partir de la noix de palme) est très remarquable .
En plus du sel comme condiment importé, d’autres sont très utilisés dans les mets gabonais, ce sont les oignons, l’ail et le piment. Tous ces aliments permettent de couvrir tout au long de l’année, les besoins énergétiques, sauf qu’ils sont très pauvres en protéines.
Disponibilité des approvisionnements
Sur le plan mondial, la sécurité alimentaire est considérée du point de vue des disponibilités, comme globalement assurées en permanence. En principe, la production alimentaire doit excéder les besoins alimentaires mondiaux, tant les ressources et les moyens techniques disponibles permettent d’accroître la production aussi vite que la demande. Ainsi au Gabon, le critère de disponibilité des approvisionnements s’illustre par une existence constante des produits de pêche dans les deux principales agglomérations côtières que sont Libreville, Port-Gentil, et Lambaréné pour ce qui est de la zone continentale. Par ailleurs, à l’intérieur du pays, dans les régions du Nord, du Sud, du Sud –Est, et de l’Est du Gabon, la viande de brousse ou le gibier est très prisée par un grand nombre de la population.
Toutefois, la disponibilité des produits de pêche dans d’autres localités est pratiquement impossible, compte tenu des difficultés liées à :
• l’exercice de cette activité qui est presque inexistante ;
• l’état des routes qui rend la circulation difficile, empêchant ainsi les produits d’être disponibles dans les délais souhaités. Cette situation entraîne la mise sur le marché, des produits avariés (cf. Annexe VIII) ;
• Les habitudes alimentaires qui n’encouragent pas les populations de ces localités à s’intéresser ni à la pêche encore moins à ses produits.
Stabilité des approvisionnements
La stabilité des approvisionnements est une composante de la sécurité alimentaire qui implique la régularité spatio-temporelle des disponibilités alimentaires. En effet, la demande étant toujours stable à court terme, les approvisionnements en dehors de leur disponibilité, doivent non seulement être supérieurs à celle-ci, mais aussi et surtout invariables. Toutefois, fort est de constater que dans certains pays, l’offre alimentaire est généralement instable du fait du déséquilibre permanent de la production des denrées. C’est ainsi, que la production des principaux aliments de base est plus ou moins instable dans les pays en voie de développement. Les pays à revenu intermédiaire ne sont pas en reste dans ce phénomène d’instabilité des disponibilités alimentaires. C’est ainsi que le Gabon met en place des solutions idoines à la satisfaction permanente des besoins alimentaires. En outre, il faut noter que la stabilité des approvisionnements est indissociable de la stabilité de l’environnement socio-économique. Pour stabiliser le marché, il est important de tenir compte de l’évolution de la production domestique afin d’ajuster les importations. Pour ce qui est des disponibilités des produits de la pêche, la stabilité de leur approvisionnement ne pourra être assurée que par la prise de décisions en termes d’investissements.
Accès aux denrées
Lorsque les informations sur la disponibilité des produits alimentaires font défaut, il est possible que les ménages ne puissent pas avoir accès à l’aliment souhaité pour assurer leurs besoins alimentaires. L’accès s’entend par l’aptitude physique et économique de tous les individus à satisfaire dans une période donnée, la partie de leurs besoins s’obtenant par recours aux marchés. Cette partie des besoins constitue la différence entre les besoins globaux et l’autoconsommation, qui est en générale, la forme la plus usitée de satisfaction des besoins en zones rurales. Les produits destinés à l’autoconsommation ne sont ni qualifiables, ni quantifiables. Car utilisés directement dans les foyers, elles n’entrent pas dans le circuit de commercialisation. Actuellement, l’autoconsommation a tendance à atteindre les zones urbaines où certains gabonais se donnent à cœur joie à des activités de pêche de loisir ou de subsistance. Nonobstant ces idéaux de disponibilité des approvisionnements, de stabilité des approvisionnements et d’accès aux denrées il n’en demeure pas moins grave de constater qu’une grande part de la population gabonaise fait face aux problèmes liés à la sécurité alimentaire. En matière de produits de la pêche, le Gabon s’inscrit dans la ligne des pays ayant pour objectif une meilleure satisfaction des besoins. Pourquoi, nous nous assignons de faire une analyse globale sur la problématique portant politique de sécurité alimentaire en nous référant singulièrement à la contribution des produits de la pêche.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 GENERALITES SUR LE GABON
1.1.1 Pêche industrielle
1.1.2 Pêche artisanale maritime
1.1.3 Pêche continentale
1.1.4 Aquaculture
1.1.5 Commercialisation et valorisation des produits de la pêche
1.1.6 Sécurité alimentaire au Gabon
6.1 Disponibilité des approvisionnements
6.2 Stabilité des approvisionnements
6.3 Accès aux denrées
1.2 PROBLEMATIQUE
1.2.1 Problèmes relatifs à la disponibilité des approvisionnements
1.2.2 Problèmes liés à la stabilité des approvisionnements
1.2.3 Problème inhérents à l’accès aux produits de la pêche
CHAPITRE II : ENQUETES SUR LE TERRAIN
2.1 MATERIEL
2.2 METHODES
2.2.1 Méthode rétrospective
2.2.2 Méthode prospective
2.2.3 Démarche de l’étude
DEUXIEME PARTIE : CONTRBUTION DES PRODUITS DE LA PECHE A LA POLITIQUE DE SECURITE ALIMENTAIRE AU GABON
CHAPITRE I: RESULTATS
3.1.1 Sécurité alimentaire
3.1.2 Produits de la pêche
CHAPITRE II : DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES