Contexte
Les rapports entre les pays du nord et les pays du sud se sont actuellement dรฉveloppรฉs autour de la mondialisation. En fait, lโaugmentation des flux commerciaux internationaux et la libรฉralisation du commerce multilatรฉral dans le cadre du systรจme GATT/OMC (General Agreement on Tariffs and Trade/Organisation Mondiale du Commerce) reprรฉsentent un aspect de la mondialisation. Les pays riches continuent leur ascension par lโรฉtablissement des accords internationaux avec les pays pauvres pour pouvoir exploiter leur pays. Les pays du sud, mus par lโidรฉe de vouloir dรฉvelopper, continuent ร libรฉraliser leur รฉconomie en signant des accords internationaux qui constituent le fondement des รฉchanges entre les nations. Cette libรฉralisation permet aux pays de commercer entre eux et dโen tirer avantage.
Madagascar en tant que pays en dรฉveloppement a choisi dโouvrir son รฉconomie au reste du monde en signant plusieurs accords de partenariats avec quelques pays avancรฉs. Le pays malgache รฉtant encore un pays pauvre commenรงait alors ร tourner sa politique commerciale vers le commerce extรฉrieur pour atteindre les objectifs de dรฉveloppement prรฉรฉtablis. En rรฉfรฉrence aux Objectifs du Millรฉnaire pour le Dรฉveloppement (OMD) dans le monde, le Madagascar Action Plan (MAP) et le Document Stratรฉgique pour la Rรฉduction de la Pauvretรฉ (DSRP), dont lโouverture de lโรฉconomie nationale fait partis de leurs objectifs, ont รฉtรฉ adoptรฉs et rรฉalisรฉs par les dirigeants malgaches depuis la fin du 20รจme siรจcle. Depuis lors le pays cherche ร tirer profit de son insertion au commerce international pour assurer le dรฉveloppement de Madagascar et pour amรฉliorer le bien-รชtre de toute la population.
COMMERCE INTERNATIONAL ET DEVELOPPEMENT
Les thรจses libre-รฉchangistes : avantages du libre-รฉchangeย
Il sโagit des thรฉories classiques du commerce international ainsi que de son รฉmergence et aussi de ses nouvelles thรฉories.
Les thรฉories classiques du commerce internationalย
Le commerce international a fait lโobjet dโune analyse scientifique au tournant du XVIIIรจme siรจcle, sโopposant ร la doctrine mercantiliste en vigueur, qui voyait un jeu ร somme nulle au commerce international (Krugman P., et al., 2006). Amorcรฉe par Adam Smith, pรจre de lโรฉconomie politique, cette autre analyse du commerce international, visant ร montrer au contraire que le commerce entre nations procure un gain net (Smith, 1776), sera approfondie par David Ricardo (1817), puis par Eli Heckscher, Bertil Ohlin et Paul Samuelson au XXรจme siรจcle.
Thรฉorie dโAdam Smith (1723-1790) sur les avantages absolusย
Lโavantage absolu est le fait dโavoir un coรปt unitaire infรฉrieur au reste du monde dans une production donnรฉe. Pour Adam Smith (1776), tout pays a intรฉrรชt ร se spรฉcialiser dans des productions pour lesquelles il dispose dโun avantage absolu. Cette spรฉcialisation lui sera profitable en termes de compรฉtitivitรฉ-prix pour exporter ces biens car elle permet dโamรฉliorer la productivitรฉ et de rรฉaliser des รฉconomies dโรฉchelle. Il y aura en consรฉquence une division du travail. Il devra importer les biens pour lesquels il a un dรฉsavantage absolu et quโil a donc abandonnรฉ au nom de la spรฉcialisation. Pour lui, chaque pays doit avoir un avantage absolu pour au moins un bien (Smith, 1776).
Importation, source de gainsย
Adam Smith (1776), en sโopposant aux mercantilistes, avance deux arguments importants.
– Le premier est celui de lโavantage absolu : lโimportation est ร lโorigine dโun gain ร lโรฉchange et il convient dโacheter ร lโรฉtranger ce qui y est disponible ร moindre coรปt. Lโรฉconomie nationale exportera rรฉciproquement les biens pour lesquels elle produit dans des conditions plus avantageuses. Lโimportation est bien ร lโorigine dโun gain en suscitant un mouvement de spรฉcialisation et en mettant ร la disposition des producteurs et des consommateurs une plus grande variรฉtรฉ de biens et de services qui leurs sont nรฉcessaires.
– Le second argument concerne la taille des marchรฉs : lโรฉtendue du marchรฉ a bornรฉ le principe de division du travail dont Smith prend comme moteur de la croissance. Ce principe, appliquรฉ en รฉconomie fermรฉe, peut รชtre transposรฉ en รฉconomie ouverte : ouvrir lโรฉconomie, cโest participer ร un plus grand marchรฉ et par consรฉquent bรฉnรฉficier des techniques plus efficaces. Toute la thรฉorie moderne du commerce international reprendra cette idรฉe en invoquant notamment les ยซ รฉconomies dโรฉchelle internationales ยป (Ethier, 1982).
Exemple contemporainย
Prenons le cas de la France et de lโArabie Saoudite pour deux produits : les voitures et le pรฉtrole. La France a un avantage absolu pour les voitures et doit se spรฉcialiser dans sa production. Elle doit dรฉlaisser la production du pรฉtrole et lโacheter ร lโextรฉrieur. LโArabie Saoudite doit se spรฉcialiser, ร lโinverse, dans la production du pรฉtrole et importer ses voitures. Dโun point de vue รฉconomique, les deux pays ont intรฉrรชt ร se spรฉcialiser et ร commercer. Il nโy aura aucun perdant ร lโรฉchange.
Consรฉquences
La production augmentera ainsi que le Produit Intรฉrieur Brut (PIB) du pays. Ce qui entraine aussi la croissance de lโรฉconomie (accroissement de la production) causรฉe par une amรฉlioration des termes de dโรฉchange et une hausse du pouvoir dโachat (bien-รชtre) de la population. Le commerce international est donc un commerce interbranche cโest-ร -dire il y a รฉchanges de produits diffรฉrents.
Thรฉorie des avantages relatifs ou comparatifs de David Ricardo (1772-1823)
Ricardo, en corrigeant lโidรฉe de Smith relative ร lโavantage absolu, montre, dans son ouvrage ยซ Des principes de lโรฉconomie politique et de lโimpรดt ยป (Ricardo, 1817), que mรชme la participation dโun pays dรฉsavantagรฉ dans tous les biens est ร lโorigine dโun gain net. Les pays doivent se spรฉcialiser dans la production dans laquelle ils disposent dโun avantage comparatif. Lโavantage comparatif est donnรฉ par la productivitรฉ du travail, un pays se spรฉcialise dans la production du bien pour lequel la production du travail est la plus รฉlevรฉe. Ce pays ne rรฉalise plus quโune seule production, il vend une partie de sa production ร lโรฉtranger, et la recette de ces exportations lui permettra de payer son importation, il peut donc se procurer ceux quโil nโa pas. Le commerce international devient interbranche, on achรจte ร lโรฉtranger ce quโon ne produit pas dans notre pays (รฉchanges de produits diffรฉrents).
Ricardo suppose que les savoir-faire sont difficilement exportables. Or une meilleure productivitรฉ dรฉpend essentiellement des savoir-faire. Selon sa thรฉorie, nulle nโest besoin dโavoir un avantage absolu. Un pays va se spรฉcialiser dans une production pour laquelle il a une meilleure productivitรฉ ou la productivitรฉ la moins pire par rapport ร ses concurrents. Il peut ainsi amรฉliorer la productivitรฉ dโun produit en abandonnant une production peu rentable. Ricardo dรฉmontre aussi que lโouverture des frontiรจres permet un rรฉรฉquilibrage automatique de la balance des paiements.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
CHAPITRE I: COMMERCE INTERNATIONAL ET DEVELOPPEMENT : Une revue de littรฉrature
Section1 : Les thรจses libre-รฉchangistes : avantages du libre-รฉchange
1.1. Les thรฉories classiques du commerce international
1.2. Les nouvelles thรฉories du commerce international
Section 2 : Lien entre commerce international et dรฉveloppement
2.1. Le dรฉveloppement
2.2. Relation entre commerce international et dรฉveloppement
CHAPITRE II : LES APPORTS DU COMMERCE INTERNATIONAL AU DEVELOPPEMENT DโUN PAYS : ETUDE DU CAS DE MADAGASCAR
Section 1 : Diagnostic du pays
1.1. Analyse de la situation politique, รฉconomique, commerciale et sociale du pays
1.2. Situation socio-รฉconomique (incluant le travail dรฉcent et lโemploi)
Section 2 : Contribution du commerce international au dรฉveloppement de Madagascar
2.1. Avantages liรฉs ร lโinsertion internationale
2.2. Limites
CONCLUSION