COMMERCE EXTÉRIEUR ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE

Les principes directeurs et régime commercial dans les APE

Les APE sont sous-tendus par les principes fondamentaux suivants:
 Les APE doivent être des instruments de développement contribuant à promouvoir « l’intégration progressive et harmonieuse des États ACP dans l’économie mondiale, dans le respect de leur choix politiques et de leurs priorités de développement, encourageant ainsi leur développement durable et contribuant à l’éradication de la pauvreté dans les ACP, et non une fin en soi.
 Les APE doivent contribuer au renforcement de l’intégration régionale ;
 Les APE doivent maintenir et améliorer le niveau d’accès préférentiel au marché européen ;
 Les APE doivent être compatibles avec les règles de l’OMC ;
 Un traitement spécial et différencié doit être accordé à tous les État ACP, et en particulier aux PMA et aux pays de petite taille, enclavés et insulaire vulnérables.
Le régime commercial, depuis 2008, a précisé la réciprocité dans les concessions commerciales pour rendre les arrangements commerciaux compatibles avec les règles de l’OMC. Ce principe de réciprocité implique par conséquent la constitution de zones de libreéchange. L’accord de Cotonou ne définit que dans le cadre des accords régionaux proprement dits.

Les facteurs de la croissance

                  La théorie de la croissance a pour objet d’expliquer le phénomène de la croissance10 . Recensant les facteurs susceptibles de rendre compte de l’augmentation de la production en longue période, elle systématise cette constatation à l’aide d’une fonction globale de production. La fonction de production repose sur l’utilisation des facteurs de production travail et capital. La croissance dépend donc des quantités de facteurs de production disponibles et de la manière dont ils sont utilisés11.
Le facteur travail (L) : la croissance est possible grâce à une augmentation de la quantité de travail disponible ou par une augmentation de la qualité du facteur travail utilisé (accroissement de la qualification moyenne des salariés).
Le facteur capital (K) : la croissance se traduit par des Investissements qui vienne accroître ou améliorer le stock de capital technique disponible ce qui permet une augmentation des quantités de biens et services produites.
Le progrès technique (ϴ) : qui accroît la productivité des facteurs de production utilisés. Près de la moitié de la croissance économique serait le fait de ce progrès technique. Y = f (K, L, ϴ) fonction globale de la production. C’est une relation stable entre le volume du produit réel (Y) et ces trois facteurs. Dans ce chapitre, nous avons pu voir la définition, mesure et facteur de la croissance économique.

L’école libérale

                  Ces théories ont été fondées par l’école classique anglaise du XVIIIème siècle et du XIXème siècle autour d’Adam SMITH et David RICARDO puis par l’école néo-classique du XIXème et du XXème siècle. Des fondements libéraux, les libéraux considèrent que le commerce international est mutuellement bénéfique aux différentes parties et sont donc partisans du libre-échange.
 Fondement de la théorie du commerce international : La théorie des avantages absolus d’Adam Smith (1723-1790) est le premier fondateur du libéralisme moderne. Pour lui, la véritable richesse est le produit qu’on peut consommer. La richesse provient de la production matérielle. « Le but de son œuvre est de déterminer les moyens d’accroitre cette production pour enrichir la nation12 ».Sa théorie permet la réalisation d’une production à l’échelle mondiale puisque un pays a intérêt à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels ses coûts de fabrication sont plus faibles qu’à l’étranger et à importer ceux pour lesquels ses coûts sont plus élevés, et met en place une division internationale de travail entre les différentes nations. Et la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo (1772 – 1823), complète la théorie d’Adam Smith dans laquelle, même si un pays n’a d’avantage productif sur aucun bien par rapport aux autres, il tirera quand même un gain de l’échange international en se spécialisant là où son infériorité est la plus réduite. Cette théorie des avantages absolus consiste seulement à comparer la position d’un pays dans un produit par rapport à celle d’un autre ou des autres pays dans le même bien. C’est pour cela D. Ricardo affirme que A. Smith confond les notions de compétitivité et celles de spécialisation13. La compétitivité ou les avantages absolus s’observe en comparant le coût pour produire un produit donnée par rapport au coût des pays concurrents. Et la spécialisation ou avantage comparatifs, consistent à savoir dans quel produit un pays est meilleur ou moins mauvais pour la production d’un bien par rapport aux autres biens et par rapport aux autres pays.
 Les gains dans les avantages comparatifs14 : Les pays disposent de productivité relatives différent sont amenés à se spécialiser et à commercer. Mais quel intérêt ont-ils à bouleverser ainsi leur économie ? Une façon de mettre en évidence l’existence de gains à l’échange, dont profitent les deux pays consiste à se représenter la spécialisation et le commerce comme une production implicite. En effet, le pays domestique peut choisir de produire lui-même le vin sur le marché mondial. Dans le premier cas, il devra sacrifier une heure de travail pour produire 1/aLV litres de vin. Dans le second cas, cette même heure de travail servira de produire 1/aLF kilos de fromage, qu’il peut échanger contre (1/aLF)(PF/PV) litres de vin. Tant que PF/PV>aLF/aLV, cette seconde solution sera avantageuse puisque : (1/aLF)(PF/PV)>1/aLV Une autre méthode consiste à examiner l’impact u commerce sur la possibilité de consommation dans chaque pays. En autarcie, ces dernières sont identiques aux possibilités de production : il s’agit des droites FP et F*P* comme dans le graphe suivant15. En situation de libre-échange, dans le cas général où le prix relatif des biens se situe entre les prix relatif d’autarcie, chaque pays se spécialise dans le secteur où il bénéficie d’un avantage comparatif : à la figure suivante, l’économie domestique ne produit que du fromage et se place donc au point F. Le commerce international permet aux deux pays de consommer n’importe quelle quantité situé respectivement sous les droites TF et T*F*. Cette quantité peut se situer au-delà de la frontière des possibilités de production de chacun des deux pays.
 Modèle HOS : Selon la théorie des dotations de facteurs Heckscher-Ohlin-Samuelson (HOS), les avantages comparatifs ne proviennent pas seulement de la productivité du travail mais de l’ensemble des facteurs de production (capital, terre, ressources minérales) dont dispose un pays. Les pays vont se spécialiser et exporter des produits qui nécessitent des facteurs de production relativement abondants chez eux et importer des produits à des facteurs de production rares. Cette spécialisation au niveau des facteurs de production va entrainer une tendance à l’égalisation des rémunérations de ces facteurs entre les pays (donc le facteur rare moins demandé verra son prix baissé, et le facteur abondant aura un prix élevé). Cette tendance permettra le rapprochement des niveaux internationaux de développement.

La théorie de la croissance exogène

                    Les travaux expliquant les sources de la croissance ont été élaborés par les économistes comme Solow (1957), Swan (1957), Uzawa (1961). Dans ces différents travaux, les exportations ne tiennent pas vraiment une place importante dans l’entretien de la croissance, seuls la main d’œuvre et le capital peuvent accroître la production d’un pays. Les exportations sont des externalités considérées comme étant exogène. Les modèles de croissance de Solow, néoclassique, montrent que le changement technologique est exogène. Dans une telle situation, les politiques commerciales d’un pays n’affectent pas sa croissance. Solow et Swar posent les fondements modernes de la théorie de la croissance néoclassique. Ils distinguent la contribution du travail, du capital, et du changement technologique à la croissance économique. L’étude de Solow est le fondement de base de l’explication de la croissance économique. Son étude a été utilisé par les spécialistes de la croissance pour montrer les différentes implications des politiques de croissance et d’expliquer les différences à l’échelle internationale du taux de croissance. Pour Solow et Swar, les facteurs de production sont substituables et leur modèle conduit à des résultats très optimistes concernant la croissance. Ce modèle part de la fonction de production à facteurs substituables18, qui est de la forme : Yt = At: F (Nt;Kt) ; où A indique l’indice de productivité, N et K sont les inputs de travail et de capital. Solow démontre par ce modèle que le taux de croissance de l’output ΔY/Y peut être égal à la somme du taux de croissance technologique ΔA/A et du taux de croissance des facteurs de production ΔF (N; K) / F (N; K). Le modèle d’Uzawa (1951), a étendu le modèle de Solow (1956) qui considère une économie à deux secteurs. L’un étant le secteur des biens de consommation et l’autre, des biens d’investissements. Les deux secteurs utilisent dans leurs procédés de production du capital, un taux de dépréciation qui est constant, et celui du travail croit d’une manière constante et exogène. Ces deux facteurs sont substituables et qu’ils sont déterminés de façon à satisfaire la demande sur le marché. Comme la logique, la totalité des revenus des entrepreneurs est dépensée dans l’acquisition des biens d’investissements, et ceux des travailleurs dans l’achat des biens de consommation. Uzawa garde la même hypothèse que celui du modèle de Solow, concernant la fonction de production. Par cette hypothèse, il arrive à montrer que le processus de croissance tendra vers un état stationnaire pour des niveaux donnés du capital et du travail. Bien que le modèle néoclassique de la croissance donne une place importante au progrès technique, il présente un trait de limites. La fonction de production à facteurs substituables est caractérisée par la décroissance des productivités marginales des facteurs et la constance de ses rendements à l’échelle (homogénéité de degré un), donc de retenir comme variable d’état les diverses mesures par tête comme le capital et le produit. Dans ces modèles, le processus de croissance se manifeste par une évolution du capital et du produit par tête qui convergent vers un état stationnaire stable caractérisé par la constance de ces mesures. C’est par ces hypothèses que le modèle s’avère inapproprié pour présenter une croissance soutenue à long terme. Car au fur et à mesure que les facteurs s’accumulent, ils voient leur efficacité marginale décroitre, pour disparaitre à long terme, entrainant ainsi un arrêt de la croissance. La rémunération des facteurs épuise le produit, ce qui ne laisse rien pour compenser le progrès technique qui apparait comme exogène. Pour remédier à ces insuffisances, la nouvelle théorie de la croissance s’est développée. Cette nouvelle théorie s’est orientée sur la possibilité que des variables de stocks s’accumulent à long terme, des variables qui peuvent être le niveau de technologie des pays ou plus précisément du capital humain et/ou physique, et sur l’intégration d’un secteur de recherche et développement, qui est la théorie de la croissance endogène

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Table des matières

REMERCIEMENTS
Liste des abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
INTRODUCTION
PARTIE I : CADRE THÉORIQUE SUR LE COMMERCE EXTÉRIEUR
CHAPITRE I : CONCEPTS ET DÉFINITIONS : APE, COMMERCE INTERNATIONAL ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE
Section I: Les principes de l’APE et du commerce international
I.1 L’Accord de Partenariat Économique
I.1.2 Les principes directeurs et régime commercial dans les APE
I.2 Les effets positifs attendus des APE
I.1.3 Organisation Mondial du Commerce
Section II : La croissance économique : concept et mesure
II.1 Définition et indicateurs
II.2 La mesure de la croissance
II.3 Les modalités de la croissance
II.4 Les facteurs de la croissance
CHAPITRE II : APPROCHE THÉORIQUE SUR LES EFFETS DE L’ACCORD PARTENARIAT ÉCONOMIQUE
Section I : Revus théorique du commerce extérieur
I.1 Les théories traditionnelles du commerce international
I.1.1 L’école libérale
I.1.2 L’école structuraliste
I.1.3 L’école marxiste
I.2 Les nouvelles théories du commerce international
I.2.1 Économie d’échelle et commerce international
I.2.2 Marchés oligopolistiques et différenciation des produits
I.2.3 La stratégie des firmes multinationales
Section II : Théorie de la croissance économique
II.1 La théorie de la croissance exogène
II.2 La théorie de la croissance endogène
PARTIE II : ANALYSE EMPIRIQUE DE L’APE À MADAGASCAR
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR LA COMMERCE EXTÉRIEURE ET SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE DE MADAGASCAR
Section I : Contexte macroéconomique de Madagascar
I .1 La politique commerciale de Madagascar vis-à-vis de l’EU
I.1.1 Définitions de la politique commerciale
I.1.2 La politique commerciale de Madagascar
I.2 Tendance du commerce extérieur de Madagascar
I.2.2 Généralités du commerce extérieur de Madagascar
I.3 Évolution de la croissance de Madagascar
II.2 Aperçu des exportations et croissance économique
Section II: Les effets de l’APE sur croissance économique de Madagascar
II.1 Opportunité et risque pour Madagascar
II.1.1 Opportunité de l’APE
II.1.2 Risque de l’APE
II.2 Retombées de l’APE sur la croissance économique
II.2.1 Les importations
II.2.2 Les exportations
II.3 Relations entre croissance économique, exportation de Madagascar et en Afrique et ses déterminants
II.3.1 Les déterminants du commerce extérieur
CHAPITRE II : ANALYSES ET PERSPECTIVES
Section I : Modélisation
I.1 Spécification du model
I.2 Méthodologie
I.1.1 Le test
I.1 2 Confrontation avec les travaux théoriques
Section II : Suggestions
II.I Les infrastructures
II.2 Les normes et la qualité
II.3 Appui à la commercialisation
II.3 Contraintes en matière de suivi et d’analyse des APE
II.4 Les objectifs prioritaires d’une stratégie de consolidation de la compétitivité extérieure de l’économie Malgache
II.4 1 Le renforcement des avantages comparatifs
II.4 2 L’amélioration de la qualité de la spécialisation
II.4 3 La consolidation des avantages compétitifs
II.5 Les politiques à mettre en œuvre
II.5 1 Le relèvement significatif du taux d’investissement dans l’économie malgache d’une manière générale
II.5 2 La promotion des petites et moyennes entreprises (PME)
II.5 3 Une meilleure articulation entre la politique scientifique et technologique aux types d’avantages concurrentiels de l’économie, ainsi qu’aux capacités des entreprises
II.5 4 Politique économique
CONCLUSION GÉNÉRALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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