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Les étiologies lésionnelles
Elles sont suspectées par la clinique et sont confirmées par l’imagerie (scanner et Imagerie par Résonnance Magnétique : IRM) :
· Les causes tumorales sont rares chez l’enfant et l’adolescent ; elles rendent compte de 10 à 15 % des épilepsies de l’adulte ; des crises épileptiques émaillent l’évolution des tumeurs cérébrales supratentorielles dans 20 à 70 % des cas, surtout celles d’évolution lente et qui impliquent précocement le cortex (astrocytome de bas grade, oligodendrogliome, méningiome).
· Les causes vasculaires regroupent les accidents ischémiques et hémorragiques (artériels ou veineux) et les malformations vasculaires (angiomes et cavernomes ; l’anévrysme n’est pas épileptogène). Les crises apparaissent avant, pendant et après un accident vasculaire cérébral (AVC) : avant : soit des crises en rapport avec un petit infarctus cérébral cortical ou témoin d’un accident ischémique transitoire (AIT) (crises précursives, de quelques semaines à 1 ou 2 ans plus tôt, généralement motrices focales), soit des crises témoin d’une malformation vasculaire comme les angiomes artérioveineux, les cavernes (les anévrismes ne s’exprimant par des crises épileptiques qu’au moment de leur rupture) .
· Les causes traumatiques font distinguer les crises précoces de la première semaine suivant le traumatisme et les crises tardives de mécanismes différents ; les premières sont situationnelles à une agression cérébrale aiguë et constituent un facteur de risque d’une épilepsie ultérieure ; les secondes correspondent à l’épilepsie post-traumatique : répétition spontanée de crises en rapport avec une lésion post-traumatique. En pratique civile, l’épilepsie post-traumatique est rare, puisque deux tiers des blessés avec plaie crânio-encéphalique ne deviendront pas épileptiques. Dans environ 70 % des cas, l’épilepsie s’installe moins de 2 ans après le traumatisme, le risque diminuant ensuite progressivement. L’incubation est plus longue chez l’enfant. Toutes les formes cliniques de crises partielles et secondairement généralisées peuvent s’observer. Le pronostic n’est pas proportionnel à la gravité des lésions parenchymateuses initiales .
· Les causes infectieuses sont responsables de crises épileptiques à tous les âges de la vie : les infections parenchymateuses (encéphalites, méningoencéphalites, abcès cérébraux) sont particulièrement épileptogène ; l’encéphalite herpétique peut se manifester par des crises épileptiques partielles dans un contexte fébrile ; la neurocysticercose est la cause principale d’épilepsie dans les zones tropicales .
· les anomalies du développement cortical, mieux connues depuis l’IRM, sont des causes très fréquentes d’épilepsie pharmacorésistante : l’épilepsie, de gravité très variable, peut débuter à n’importe quel âge ; selon le type de la malformation, sont retrouvés ou non un retard mental, des signes neurologiques diffus ou focaux, des antécédents familiaux ; leur point commun est de correspondre à une erreur de la migration neuronale (dysplasie corticale) responsable de neurones anormaux, avec ou non réaction gliale (hétérotopies, lissencéphalies, pachygyrie…) [40].
Les étiologies non lésionnelles
Elles sont suspectées par la clinique et le contexte. Les causes toxiques, médicamenteuses, métaboliques sont responsables des crises généralisées tonicocloniques mais pas de crises partielles (mise à part l’hypoglycémie).
DIAGNOSTIC SYNDROMIQUE
Une crise épileptique s’intègre dans un syndrome épileptique ; chez un même malade peuvent s’associer des crises de types différents. L’intérêt de la classification syndromique est de repérer des situations de pronostics et de traitements différents. Certains syndromes peuvent conduire à ne pas proposer de traitement médicamenteux. D’autres peuvent être aggravés par des médicaments antiépileptiques [41].
La classification syndromique repose sur la topographie et l’étiologie :
– La topographie.
– L’étiologie.
Une épilepsie symptomatique résulte d’une lésion diffuse ou focale, évolutive ou fixée, reconnue par la radiologie ou, le cas échéant, un déficit neurologique, une anomalie biologique. [42]
Une épilepsie cryptogénique est de cause occulte qui échappe aux investigations. Certains médicaments antiépileptiques sont formellement contre-indiqués et d’autres sont spécifiques à ce syndrome.
Crise épileptique survenant dans un contexte d’agression cérébrale aiguë
En cas des pathologies lésionnelles aiguës (traumatique, vasculaire, infectieuse, tumorale…), les crises sont partielles, partielles secondairement généralisées ou, plus souvent, d’apparence généralisée tonicoclonique. Le traitement de ces crises est étiologique. La prescription d’un médicament antiépileptique pendant la phase aiguë n’est pas systématique (benzodiazépine par voie orale ou par voie IV), avec relais ultérieur par un antiépileptique sur une durée de quelques mois après l’épisode aigu. Cette attitude n’est pas systématique [43].
En cas des pathologies non lésionnelles (toxique, métabolique…), les crises épileptiques sont généralisées tonicoclonique. Une crise partielle ou une crise partielle secondairement généralisée doivent faire rechercher une pathologie lésionnelle éventuellement associée (faire un scanner). Le traitement est exclusivement celui de la cause.
Première crise d’apparence isolée ou dite crise spontanée
L’interrogatoire du malade et des témoins recherche : d’autres types de crise ; des antécédents personnels et familiaux pouvant orienter vers un syndrome épileptique.
L’examen clinique recherche : une focalisation neurologique ; un syndrome méningé ; une affection médicale non patente.
Après le bilan d’une première crise épileptique
La discussion de traiter ou non dès la première crise ne se pose qu’en cas de crise généralisée tonicoclonique car le risque de récidive est difficile à estimer, l’efficacité du traitement impossible à déterminer mais, à l’inverse, les conséquences sociales et psychologiques de « l’étiquette épileptique » sont certaines. L’indication de traiter une première crise généralisée tonicoclonique spontanée peut être licite :
– En l’absence de facteur déclenchant .
– En présence de paroxysmes EEG intercritique .
– Selon le vécu de la première crise et de ses conséquences directes (chutes, blessures, traumatisme crânien, luxation d’épaule, tassement vertébral…) .
– Selon l’âge (risque de chute chez les personnes âgées), de la profession (à risques ou non) .
– Selon l’anxiété et la demande du malade.
Comment les parents peuvent-ils reconnaître une épilepsie éventuelle ?
Il peut s’agir d’une épilepsie lorsque des crises sont observées. Il est facile de reconnaître une crise tonicoclonique généralisée (crise Grand Mal) car l’enfant présente subitement des réactions inadéquates, se raidit (phase tonique), sa tête et son corps subissent des secousses rythmiques (phase clonique). Dans le cas de crises avec des symptômes à peine perceptibles, on ne s’apercevra peut-être pas que l’enfant a de la peine à suivre l’enseignement en raison d’une épilepsie. C’est le cas des absences brèves avec des erreurs inhabituelles à la dictée ou au calcul, des arrêts brusques d’une activité ou de la parole [44].
Dans la famille, les parents ont souvent de la peine à accepter l’épilepsie de leurs enfants. Ils se demandent : « Pourquoi nous, précisément ? » Le long chemin qui mène à l’acceptation de la maladie met à rude épreuve des parents [45]. Elle est en plus entravée par :
– La discrimination qui incite souvent la famille à taire la maladie.
– Les sentiments de culpabilité.
– La difficulté d’offrir une égalité d’attention à toute la fratrie.
– Les angoisses quant au déroulement de la maladie.
– L’intégration psychosociale peu stable.
Par l’entourage d’un enfant épileptique, les problèmes fréquemment rencontrés sont :
– L’ignorance et les préjugés.
– Les informations erronées et les pseudos connaissances.
– Le sentiment d’impuissance face à une crise.
– La peur d’un comportement inadéquat.
Comment les différentes crises épileptiques se manifestent-elles ?
L’expression clinique des crises dépend du type d’épilepsie. Elles peuvent, à titre d’exemples, se manifester comme suit :
– L’enfant interrompt brusquement son activité, il reste en arrêt durant quelques secondes, avec un regard fixe ou perdu ; ensuite, il reprend l’activité interrompue.
– Il présente pendant quelques instants des secousses musculaires incontrôlées.
– Il tombe subitement dans un état confusionnel et ne se rend plus vraiment compte de son entourage ; ses mouvements sont incontrôlés.
– Il chute, perd connaissance, se raidit et présente ensuite des convulsions de la tête et des membres.
Autres formes d’expression des crises : mouvements stéréotypés, tapotements, états d’obnubilation, clignement des yeux, salivation, vomissement, manque d’air, perte d’urines ou de selles, etc. Chez certains sujets épileptiques, la crise s’annonce par des signes précurseurs (aura). En général, les crises épileptiques ne durent pas longtemps et s’arrêtent d’elles-mêmes, sauf dans le cas d’états de mal [46].
Pourquoi les épilepsies doivent-elles être traitées ?
Si une épilepsie a été diagnostiquée, il faut, après avoir informé et conseillé les personnes concernées, il faut mettre en route le traitement antiépileptique dès que possible, car :
– Il y a lieu d’éviter de nouvelles crises, ceci est important pour le pronostic à long terme.
– Une nouvelle crise peut non seulement entraîner des blessures, mais aussi des traumatismes crâniens.
– Les crises de type crise tonicoclonique généralisée (Grand Mal) ou absence (Petit Mal), ou crise partielle peuvent se transformer en crises se succédant sans interruption (état de mal).
– Le développement intellectuel, psychosocial, affectif et/ou physique de l’enfant peut être entravé. Toutefois, certaines formes d’épilepsie de l’enfant ne nécessitent pas de traitement mais une surveillance.
Pour que le traitement antiépileptique réussisse, il faut qu’il soit suivi sans interruption [44].
Comment les épilepsies sont-elles traitées ?
La plupart des épilepsies sont susceptibles d’un traitement médicamenteux. Souvent, un seul médicament suffira (monothérapie). Dans certains cas, deux ou même plusieurs médicaments sont nécessaires (polythérapie). Chaque thérapie médicamenteuse exige un traitement de longue durée, en général, les antiépileptiques sont à prendre pendant plusieurs années. Dans le cas d’une pharmaco-résistance, c’est-à-dire lorsque des crises graves ou fréquentes persistent, une intervention chirurgicale peut éventuellement améliorer ou guérir l’épilepsie [44, 47].
Y-a-t-il des méthodes alternatives pour traiter les épilepsies ?
Il est régulièrement question de méthodes thérapeutiques alternatives, par exemple des régimes particuliers, des méthodes de conditionnement relevant de la thérapie comportementale, l’acupuncture, l’homéopathie. Les expériences ont toutefois démontré qu’à elles seules, les méthodes alternatives sont inappropriées.
Les médicaments sont les traitements de choix permettant le mieux de contrôler les crises. Cependant, en tant que complément au traitement médicamenteux, les méthodes alternatives permettent parfois d’obtenir de bons résultats.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. EPILEPSIE CHEZ L’ENFANT
I.1 DEFINITIONS
I.1.1 Épilepsie
I.1.2 Crise épileptique
I.1.3 Convulsion
I.1.4 Définition électroclinique des crises épileptiques
I.1.5 Syndromes épileptiques
I.1.6 Etat de mal convulsif
I.2 CLASSIFICATION, SEMIOLOGIE ET DIAGNOSTIC DES CRISES EPILEPTIQUES
I.2.1 Crises généralisées
I.2.2 Crises partielles
I.3 DIAGNOSTIC DES CRISES EPILEPTIQUES
I.3.1 Éléments du diagnostic positif
I.3.2 Éléments du diagnostic étiologique
I.4 DIAGNOSTIC SYNDROMIQUE
I.5 CONDUITE A TENIR EN PRATIQUE
I.5.1 En présence d’une crise généralisée tonicoclonique
I.5.2 Crise épileptique survenant chez un épileptique connu
I.5.3 Crise épileptique survenant dans un contexte d’agression cérébrale aiguë
I.5.4 Première crise d’apparence isolée ou dite crise spontanée
I.5.5 Après le bilan d’une première crise épileptique
I.6 PRINCIPES DU TRAITEMENT
I.6.1 Buts
I.6.2 Classement des médicaments antiépileptiques
I.6.3 Traitement médical
II. CONNAISSANCES, ATTITUDES ET PRATIQUES SUR L’EPILEPSIE DE L’ENFANT
II.1 Connaissances sur l’épilepsie
II.1.1 Comment reconnaît-on les épilepsies ?
II.1.2 Comment les parents peuvent-ils reconnaître une épilepsie éventuelle ?
II.1.3 Comment les différentes crises épileptiques se manifestent-elles ?
II.1.4 Pourquoi les épilepsies doivent-elles être traitées ?
II.1.5 Comment les épilepsies sont-elles traitées ?
II.1.6 Y-a-t-il des méthodes alternatives pour traiter les épilepsies ?
II.2 Attitudes et pratiques sur les crises épileptiques
II.2.1 Crise tonico-clonique généralisée :
II.2.2 Autres types de crise
DEUXIEME PARITE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I.1 Caractéristique du site d’étude
I.2 Type d’étude
I.3 Durée d’étude
I.4 Période d’étude
I.5 Population d’étude
I.5.1 Critère d’inclusion
I.5.2 Critère d’exclusion :
I.6 Mode d’échantillonnage
I.7 Taille d’échantillon
I.8 Variables étudiées
I.9 Collecte de donnée
I.10 Mode de saisie et analyse des données
I.11 Limite d’étude
I.12 Considération éthique
II. RESULTATS
II.2 Connaissance de l’épilepsie
II.2.1 Existence de l’épilepsie chez l’enfant
II.2.2 Définition de l’épilepsie
II.2.3 Contagiosité de l’épilepsie
II.2.4 Parler de l’épilepsie
II.2.5 Signes de l’épilepsie
II.2.6 Causes de l’épilepsie
II.2.7 Facteurs déclenchant
II.2.8 Complications de l’épilepsie
II.2.9 Traitement
II.3 Attitudes en cas des crises épileptiques et pertes des connaissances
II.4 Pratiques des parents
II.1 Assistance à une crise
II.2 Pratique
TROISIEME PARITE : DISCUSSIONI.
1 Profil sociodémographique
I.2 Connaissance de l’épilepsie
I.3 Attitude en cas des crises épileptiques
I.4 Pratique des parents
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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