La transmission des valeurs et le parcours citoyen dans l’éducation nationale française
Problématiques et enjeux
Dans cette communauté de valeurs qu’est la République française, la transmission des valeurs est devenue un des points centraux de l’éducation nationale. Considérée comme une obligation et non une option, cette transmission est confrontée à de multiples défis pour atteindre, comme le dit Delahaye , sa « mission essentielle », le vivre ensemble.
Le problème le plus important auquel cette transmission doit faire face est sans doute la contradiction entre ce qui est transmis à l’élève au sein des établissement s et la réalité sociale du pays. Comme l’expose ce même auteur, les valeurs républicaines sont pour une partie de la population un idéal, un rêve et non une réalité vécue. Tout simplement, parce que « […] la pauvreté économique, sociale, culturelle de bon nombre d’élèves […] rend très difficile aux enseignants leur mission de transmission de savoirs fondés sur la raison ». Et la logique, pourrait-on ajouter, puisque ce n’est pas logique pour les élèves d’apprendre des principes comme celui de l’égalité, lorsque la société dans laquelle ils évoluent leur fait comprendre que l’échec est fortement lié à une origine sociale ou ethnique.
Alors, dans ce contexte, quelles valeurs transmettre ? Et comment ? C’est grâce au socle commun et aux programmes scolaires que cette transmission va s’accomplir par le biais du parcours citoyen de l’élève. Ce parcours « […] s’adresse à des citoyens en devenir qui prennent progressivement conscience de leurs droits, de leurs devoirs et de leurs responsabilités » et doit se faire à travers l’exemple de l’enseignant adulte, mais aussi de la société dont ces citoyens de demain sont partie intégrante.
Les établissements font une partie de ce travail. Pour Beiton et Hemdane la mise en pratique des instances comme le conseil de classe et le conseil de la vie collégienne ou lycéenne, montrent aux élèves des exemples pratiques de démocratie dans l’établissement. Néanmoins, les valeurs transmis et leur sens dans la société, là où ces citoyens vont devoir vivre, travailler et construire leur citoyenneté, restent contradictoires.
Le parcours citoyen
Selon le site du ministère d’éducation , « le parcours est une construction commune [où] l’ensemble de la communauté éducative est impliqué dans la réussite du parcours citoyen de l’élève ». Pour ce faire, tous les enseignements dispensés sont engagés « notamment : histoire géographie, français, éducation physique et sportive, les enseignements artistiques, l’enseignement de la défense, l’éducation aux médias et à l’information » étant l’enseignement moral et civique celui qui « permet de structurer la continuité et la progressivité des apprentissages et des expériences de l’élève ».
Le but étant d’aider les élèves à se construire et acquérir les principes d’une citoyenneté pour vivre ensemble, l’enseignement des langues vivantes représente un atout pour y parvenir. Les grands champs de l’éducation et de la citoyenneté abordés par le parcours citoyen peuvent ainsi être liés aux différents parcours linguistiques des élèves.
Dans l’apprentissage des langues vivantes, selon le programme consolidé de langues, « la découverte culturelle et la relation interculturelle », sont des objectifs très importants. Ainsi, l’apprentissage de la langue espagnole permet aussi cette réflexion culturelle et la « prise de conscience interculturelle » dont parle le Cadre européen commun de référence pour les langues.
Dans les pages qui suivent, les différents documents choisis pour mener à bien cette réflexion culturelle rendront compte que cette richesse du monde hispanique est capitale à « la préparation à l’exercice d’une citoyenneté ouverte à la diversité culturelle ». Des élèves des classes de 5e, qui débutent en espagnol, ont été confrontés dès les premières semaines, non seulement à un apprentissage de la langue, mais à de nouvelles cultures venues de pays comme l’Argentine, le Pérou, le Guatemala et le Honduras. Pour les élèves de 3e, ce voyage culturel a commencé par l’Espagne puis a continué avec le Pérou, la Bolivie et la Colombie. Les élèves de 2de ont découvert une Colombie aux paysages multicolores, ont visité les quartiers multiculturels de Madrid, la région d’Andalousie et la province de Salta en Argentine.
Comment l’enseignement de l’espagnol peut-il contribuer à la mise en œuvre du parcours citoyen de l’élève ?
Contexte d’enseignement : la Cité Scolaire Hélène Boucher
L’année de stage s’est déroulée au sein de la cité scolaire Hélène Boucher dans le 20e arrondissement de Paris. Cette cité scolaire accueille environ 1800 élèves dont une majorité de lycéens, mais aussi des collégiens et des élèves en classes préparatoires.
La population du collège est assez hétérogène puisqu’elle est constituée de 4 divisions pour chacun des niveaux. Le taux de réussite au diplôme national du brevet en 2017 était de 91.07 % avec 82.54 % de mentions.
Le lycée compte 35 divisions de la 2de générale et technologique à la Terminale et possède une très bonne réputation. Le taux de réussite au baccalauréat en 2018 a été de 95 % avec 67 % de mentions.
Durant l’année de formation, j’ai pris en charge deux classes de 5e, une classe de 3e et une classe de 2de. Ce travail dans les deux structures m’a permis de constater l’écart entre le collège de quartier avec des classes plutôt hétérogènes (au niveau scolaire et aussi du comportement), et un lycée performant où l’homogénéité est la norme du point de vue scolaire et comportemental.
Les classes en charge et les séances proposées
Bien que toutes les classes ont constitué des terrains de mise en œuvre du parcours citoyen de l’élève par le biais de l’enseignement de l’espagnol et grâce à un regard multiculturel porté sur le vaste monde hispanique, en pratique la plupart de séances proposées pour mener à bien ce projet étaient destinées au groupe de 2de.
J’ai proposé aux classes de 5e une séquence sur l’école et l’éducation. Cette séquence a permis aux élèves d’aborder la question de l’accès à l’éducation ainsi que les difficultés rencontrées par les enfants travailleurs pour aller à l’école. Grâce aux exemples vus en cours, les élèves ont pu réfléchir à la problématique du droit à l’éducation.
Pour la classe de 3e, une séquence de cinq documents autour du travail et l’exploitation des enfants a été étudiée. Le sujet de l’égalité homme/femme a été traité dans une autre séquence sur le monde du travail. Les documents et exemples tirés de sources venant de pays hispaniques ont révélé des faces cachées de ces thématiques que les élèves méconnaissaient jusqu’à présent.
Avec la classe de 2de, nous avons travaillé sur plusieurs séances des sujets tels que la lutte contre les stéréotypes et préjugés à l’aide d’exemples de la Colombie. Nous avons abordé la vie en collectivité et la tolérance vues à travers l’exemple d’un quartier multiculturel de Madrid. La violence faite aux femmes a été étudiée de manière comparative à l’aide de campagnes institutionnelles du Panama et de l’Espagne. Finalement, la lutte pour les droits des homosexuels et des familles homoparentales a été traitée grâce aux exemples de pays comme l’Argentine et l’Espagne.
Tous ces exemples issus du monde hispanique ont permis aux élèves de prendre conscience d’un ensemble de valeurs universelles tels que le respect, la fraternité, la tolérance, la lutte contre les préjugés, la solidarité, la vie en collectivité et l’égalité entre autres , des valeurs que porte aussi la République française.
Cette prise de conscience des valeurs et l’ouverture critique aux autres cultures grâce à l’enseignement de l’espagnol servent de fondement à la construction progressive de l’élève citoyen, c’est-à-dire, à cette mise en œuvre du parcours citoyen dans l’éducation nationale.
La démarche pédagogique
L’enseignement de l’espagnol permet aux collégiens et lycéens de s’ouvrir et de découvrir une aire géographique et culturelle immense qui traverse trois continents, qui inclut plus de 20 pays et presque 600 millions d’hispanophones. Grâce à cette multiculturalité les exemples ne manquent pas, ainsi au cours de cet exercice pédagogique nous avons choisi de documents de pays comme l’Argentine, le Pérou, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Panama, la Colombie et l’ Espagne entre autres où l’élève a été confronté avec des faits qui le questionnaient et lui faisaient prendre conscience de sa propre réalité en tant qu’élève français.
Aller à l’école et le droit à l’éducation. Le parcours citoyen des élèves de la classe de 5e
La séquence intitulée « Ir a la escuela en otros países » », inscrite dans le thème culturel
École et Société, a été proposée aux classes de 5e pour aborder le sujet de l’accès et le droit à l’éducation. Cette séquence a été la cinquième, après avoir abordé les séquences sur la présentation et l’identité (savoir se présenter, saluer, parler de soi, etc.), la vie en classe, la découverte du Mexique et les fêtes de fin d’année en Espagne.
La séquence constituée de 5 séances débutait avec un document audiovisuel, la bande-annonce en espagnol du long-métrage français « Camino a la escuela » du réalisateur Pascal Plisson. Le film raconte l’histoire de quatre enfants et leurs péripéties pour aller à l’école. Parmi eux se trouve Carlos, un enfant argentin qui parcourt avec sa petite sœur 18 km à cheval à travers les steppes de la Patagonie pour arriver à l’école.
Avant le visionnage de la vidéo, il a été demandé aux élèves de repérer dans un tableau les informations sur les protagonistes : leur âge, leur nationalité, leur prénom, la distance parcourue et le temps qu’ils mettent pour se rendre à l’école. Après trois visionnages, les élèves ont pris la parole pour restituer les informations demandées avec de nouvelles formes verbales données par l’enseignant. Une fois ce premier temps de parole terminé, les élèves ont partagé à l’oral des détails sur leurs propres parcours pour venir à l’école.
Le document proposé pour la deuxième séance était le témoignage de Carlos ,, le personnage du film, ce qui permettait de relier le contenu avec celui de la séance précédente. Comme les élèves connaissaient déjà le personnage, la séance a été plus active dès le début. Cette fois, les élèves devaient répondre à une série de questions à propos du texte, ce qui les a exercés à repérer des informations demandées.
Le troisième document était une vidéo de l’émission Primer Impacto de la chaîne Noticias Univisión sur les enfants péruviens qui habitent au bord du lac Titicaca et qui doivent utiliser de petites bassines en guise de barque afin de traverser le lac pour aller à l’école. Comme pour l’exercice de la première vidéo, les élèves devaient repérer certaines informations clefs à l’avance, telles que l’endroit, le prénom des personnages, l’heure de départ, d’arrivée, etc. Après trois visionnages, ils ont pris la parole pour restituer les informations demandées avec de nouvelles formes verbales fournies par l’enseignant.
Le document suivant était un tableau de l’artiste guatémaltèque Mario González Chavajay intitulé « De camino a la escuela ». Avec les formes verbales déjà travaillées en cours, les élèves devaient présenter le document et faire une brève description de la peinture. Il leur a été demandé d’utiliser les verbes llamarse, ser, ver et estar, le vocabulaire des couleurs ainsi que des différentes parties du tableau : en la parte superior, en la parte inferior, a la derecha, a la izquierda, en le medio.
Le dernier document était une vidéo diffusée par UNICEF Honduras sur les enfants honduriens qui ne peuvent pas aller à l’école parce qu’ils sont obligés de travailler. Il s’agit d’un reportage réalisé par les enfants eux-mêmes et qui rend compte de la situation des enfants travailleurs dans ce pays, mais aussi dans d’autres parties du monde. Comme dans les exercices précédents sur les vidéos, les élèves devaient repérer des informations ciblées à l’avance puis prendre la parole pour restituer avec leurs propres mots le sens du document.
Les stéréotypes, la tolérance et les droits des femmes et des minorités. Le parcours citoyen des élèves de la classe de 2de
La séquence n° 1 intitulée « Encuentro con Colombia », inscrite dans la thématique L’art de vivre ensemble, et plus spécifiquement dans l’axe Représentation de soi et rapport à autrui, était une séquence qui avait comme but de révéler un autre visage de ce pays stigmatisé par la violence et les cartels de la drogue et d’aborder ainsi le sujet des stéréotypes et préjugés. La séquence était constituée de 5 documents, mais le dernier document de la séquence se prêtait davantage à l’expression orale sur le thème de l’image négative du pays et la peur que suscite le fait de s’y rendre en tant que touriste européen.
La séquence débutait avec un document audiovisuel qui représentait la victoire du cycliste colombien Egan Bernal du Tour de France 2019. La vidéo repassait des images des étapes, du cycliste, des supporteurs, du podium sur les Champs Élysées, le tout avec une musique de fond colombienne. Cette séance introductive montrait un événement très positif qui présentait aux élèves une nouvelle image de ce pays de l’Amérique du Sud.
Le document proposé pour la deuxième séance était un extrait du roman « Fragmentos de amor furtivo » de l’écrivain colombien Hector Abad Faciolince. L’extrait décrit les paysages de la région colombienne du Pacifique, notamment ceux du village de Nuquí situé en pleine forêt tropicale. Avant d’entamer la lecture, un vidéoclip du groupe de hip-hop ChocQuibTown a été projeté afin de donner aux élèves un aperçu du village et de ses alentours. Les images et le récit ont servi de base complémentaire pour parler de la biodiversité et la richesse naturelles de la Colombie, méconnues de la plupart des élèves.
Pour continuer sur le sujet de la nature et la beauté des paysages, le document proposé pour la troisième séance était la bande-annonce du film « Colombia, magia salvaje ». Au cours de deux séances, les élèves devaient repérer les informations demandées à l’avance par l’enseignant puis prendre la parole pour restituer avec leurs propres mots le sens des documents.
Le dernier document était une vidéo publicitaire de l’agence de voyages Colombia Travel intitulée « Colombia, el riesgo es que te quieras quedar ». Le titre de la publicité donnait déjà beaucoup de pistes d’analyse. D’un côté, le nom masculin « el riesgo » fait référence à l’image dangereuse de la Colombie, qui est un stéréotype malheureusement fondé sur un brin de vérité, mais qui est aussitôt nuancée par une nouvelle association d’idées, selon laquelle le risque serait de « vouloir rester ». La curiosité du public est aussitôt suscitée : mais pourquoi y rester ?
Ce point très important est développé par les personnages de la vidéo. La publicité montre non seulement de beaux paysages urbains et naturels pour attirer l’attention des spectateurs, mais aussi des étrangers qui parlent de la Colombie et des raisons pour lesquelles ils ont décidé de rester y vivre. Le déroulement de la séance et l’analyse du document se sont basés sur ce point. *
Pour cette séquence, le défi était de choisir un nombre limité de documents parmi tous ceux que je souhaitais montrer aux élèves pour leur parler de mon pays. Outre cette difficulté, les rendre didactiques a également pris un temps important. Il fallait trouver le bon équilibre entre la contextualisation et les objectifs linguistiques à transmettre aux élèves, puisque la thématique possédait une dimension et des apports historiques et géographiques.
Pour la première séance, la vidéo d’un événement sportif assez récent comme l’a été le Tour de France 2019 où le cycliste colombien Egan Bernal venait de l’emporter a permis une rapide réactivation de connaissances, comme l’utilisation du présent de l’indicatif pour commenter ou décrire ce que les élèves ont vu ou entendu et l’utilisation du gérondif pour parler des actions des personnes sur la vidéo. Même si le document montrait des paysages et villes de France, le protagoniste colombien a servi de pont entre la France et la Colombie, entre le français et espagnol.
Dès l’entrée des élèves dans la salle, la deuxième séance a débuté avec la projection d’un clip musical. Le vidéoclip avait seulement pour objectif de créer une ambiance propice pour aborder le texte, puisqu’on y voyait des images de la ville colombienne Nuquí, où se déroulait l’extrait proposé pour la séance. Le texte en question était assez complexe et a été analysé par unité de sens. Une première lecture de chacun des paragraphes a été faite par le professeur, suivi d’une lecture par les élèves. Ensuite, les élèves eux-mêmes ont répondu aux questions sur le vocabulaire de chaque paragraphe et en cas de difficulté le professeur prenait le relais. Ainsi, chaque unité de sens a été abordée, analysée et commentée avant de répondre aux questions posées par écrit qui ont servi de base pour réaliser un récapitulatif du texte.
Lors de la troisième séance de cette séquence, les élèves ont regardé la bande-annonce du film « Colombia magia salvaje » qui traite de la richesse de la biodiversité du pays. Une brève présentation du document a été faite par des élèves volontaires, puis la classe a été incitée à parler de la biodiversité, des paysages et des animaux observés dans la bande-annonce en s’aidant d’adjectifs indéfinis, dont certains ont été proposés par l’enseignant. Les pauses récapitulatives ont permis de définir les règles d’utilisation de ces adjectifs qui s’accordent avec le nom qu’i ls complètent, mais aussi en genre et nombre.
La vidéo promotionnelle « Colombia, el riesgo es que te quieras quedar », dernier document de la séquence, avait pour but de montrer une image positive de la Colombie grâce aux témoignages de résidants originaires d’autres pays. La mise en avant des paroles d’étrangers étant tombés amoureux des paysages, des traditions et des habitants colombiens était l’élément-clé pour rompre les préjugés et les stéréotypes négatifs sur ce pays.
À la suite de chacun des trois visionnages, il était prévu un moment d’échange de quelques minutes avec une pause récapitulative. Pour mieux structurer l’expression, les élèves ont tout d’abord procédé en remplissant une fiche. Cet exercice a notamment aidé certains élèves à compenser des lacunes, mais également l’ensemble de la classe puisqu’il fallait consolider et organiser les informations entendues de manière désorganisée au cours de la publicité.
Outre les informations de présentation, à savoir le type de document, la date de publication, le thème et l’objectif, les élèves ont identifié l’utilisation des adjectifs qualificatifs pour parler des caractéristiques du pays et de ses habitants. Ils ont également établi qui étaient les destinataires et les protagonistes de la vidéo et ont su restituer les raisons pour lesquelles ces étrangers avaient décidé de rester vivre en Colombie.
Le projet final prévu était la réalisation d’une affiche publicitaire sur le tourisme en Colombie.
Les élèves devaient choisir une des régions du pays et inventer un slogan pour attirer l’attention du public. Puis faire de brèves descriptions sur la biodiversité, les paysages et les atouts touristiques, en tenant compte des points de grammaires vus en classe. Une courte présentation à l’oral a été prévue pour « vendre » un séjour touristique en Colombie.
Bilan et perspectives
Au début de cette réflexion, on se demandait si le parcours citoyen allait permettre aux élèves de se placer dans une société de plus en plus variée et multiculturelle dans laquelle ils sont en train de grandir et de devenir les citoyens de demain.
Quand on parle de la transmission des valeurs de la République à l’école, la place est donnée en priorité à l’enseignement moral et civique en tant que « fil conducteur » pour accomplir cet encadrement des élèves. Mais le parcours citoyen qui repose sur un travail en commun de toutes les matières joue un rôle primordial dans le façonnage de l’élève en citoyen.
Ainsi, plus qu’une transmission de valeurs, l’apprentissage de l’espagnol, grâce à cette palette multiculturelle qu’est le monde hispanique, a voulu proposer une ouverture culturelle avec laquelle des savoirs se sont transmis aux élèves de ces 4 classes. Les objectifs, atteints pour la plupart, étaient d’une part de permettre aux élèves d’exprimer leurs opinions et de respecter celles des autres, de donner leurs avis appuyés sur leurs expériences de vie, mais aussi sur les réflexions faites pendant les cours, et d’autre part, de contribuer à une construction de leur propre jugement dans le but de prendre conscience des valeurs, non seulement républicaines, mais universelles.
Les différentes séquences et séances proposées aux élèves se sont finalement révélées très satisfaisantes, malgré toutes les difficultés qu’un stagiaire peut rencontrer dans cette première année d’enseignement. Les élèves se sont intéressés aux thématiques proposées, ce qui a favorisé la transmission de la langue. Pour les élèves de 5e, qui viennent de commencer l’apprentissage de l’espagnol, la langue a été accompagnée par des histoires et des personnages qui représentent quelque chose pour eux. La langue n’était pas présentée comme une simple leçon de grammaire ou de conjugaison, chose que les élèves me sollicitaient au début de l’année, mais comme une source d’information plus vaste.
Pour les élèves de 3e, malgré leur hétérogénéité, leurs deux ans d’apprentissage ont facilité la mise en œuvre des thématiques, mais aussi à la réactivation des connaissances et le développement des compétences, tel le langage, les méthodes et outils pour apprendre et la formation du citoyen, entre autres. Il en a été de même pour les élèves de 2de, mais leur meilleur niveau de langue et la dynamique d’un groupe soudé leur a permis d’aller plus loin. Le dialogue, la réflexion et les discussions prenaient la place de la grammaire ou de la conjugaison permettant de développer un travail collectif très riche.
Malgré quelques difficultés et inconvénients évoqués, l’expérience d’utiliser l’enseignement de la langue pour former les élèves dans ce parcours citoyen a été d’une grande richesse personnelle et une source de fierté du fait de transmettre une partie de ma propre culture latino-américaine.
Puissent les élèves se souvenir des savoirs transmis lors des heures d’enseignement et restés assoiffés de connaissances pour devenir des citoyens libres.
|
Table des matières
Introduction
1. La transmission des valeurs et le parcours citoyen dans l’éducation nationale française
1.1. Problématiques et enjeux
1.2. Le parcours citoyen
2. Comment l’enseignement de l’espagnol peut-il contribuer à la mise en œuvre du parcours citoyen de l’élève ?
2.1. Contexte d’enseignement : la Cité Scolaire Hélène Boucher
2.2. Les classes en charge et les séances proposées
3. La démarche pédagogique
3.1. Aller à l’école et le droit à l’éducation. Le parcours citoyen des élèves de la classe de 5e
3.2. Le monde du travail et le travail des enfants. Le parcours citoyen des élèves de la classe de 3e
3.3. Les stéréotypes, la tolérance et les droits des femmes et des minorités. Le parcours
citoyen des élèves de la classe de 2de
4. Bilan et perspectives
Bibliographie
Annexes
Télécharger le rapport complet