Comment faciliter les apprentissages de l’entrée dans l’écrit en Grande Section à travers une correspondance scolaire ?

Cette année, je suis professeur des écoles stagiaire en classe de Grande Section. Ma classe est composée de 30 élèves (14 filles et 16 garçons). En m’appropriant les programmes de l’école maternelle, j’ai remarqué bien évidemment l’importance donnée au langage oral en maternelle mais je n’imaginais pas celle qu’occupaient les essais d’écriture. En effet, d’après les nouveaux programmes de l’école maternelle de 2015, il est indéniable qu’il « appartient à l’école maternelle de donner à tous une culture commune de l’écrit. Les enfants y sont amenés à comprendre de mieux en mieux des écrits à leur portée, à découvrir la nature et la fonction langagière de ces tracés réalisés par quelqu’un pour quelqu’un, à commencer à participer à la production de textes écrits dont ils explorent les particularités. En fin de cycle, les enfants peuvent montrer tous ces acquis dans leurs premières écritures autonomes. Ce seront des tracés tâtonnés sur lesquels s’appuieront les enseignants de cycle 2 ».

Ayant un goût prononcé pour le domaine du français en général, aussi bien en littérature qu’en production d’écrit, j’ai été tout de suite intéressée par cet objectif mais je n’avais que de vagues idées de comment mettre en place des essais d’écriture autonomes en maternelle. En maternelle, l’apprentissage du geste graphique a une place importante mais comment donner du sens à cet apprentissage quand les élèves ne savent ni lire ni écrire ? Comment amener progressivement des élèves de grande section à écrire concrètement ?

L’acte d’écrire inclut de nombreuses notions qui nous semblent naturelles à nous lecteur et scripteur expert comme comprendre que l’on écrit à quelqu’un, pour quelqu’un, dans un but précis par exemple. En effet, c’est en réalisant tout cela que j’ai compris à quel point l’entrée dans l’écrit en grande section était important pour faciliter l’acquisition des apprentissages fondamentaux au CP et donc les compétences de lecteur et de scripteur.

J’ai donc pensé qu’il serait intéressant de travailler l’entrée dans l’écrit en projet afin d’inclure différentes notions liées à l’écrit car savoir former les lettres de l’alphabet est une chose mais comprendre la relation graphophonologique en est une autre, comme le fait de comprendre que l’on écrit dans un but précis, à un destinataire précis, dans le but de susciter une réaction et/ou une réponse de la part du destinataire. Le projet d’écriture qui me semblait le plus adapté était donc la correspondance scolaire mais restait-il encore à savoir comment mettre en place ce type de projet dans la classe. Et quels en seront les résultats ? Seront-ils positifs ou non et pourquoi ?

Selon Célestin Freinet, la correspondance scolaire est une activité pédagogique essentielle : « Nous cultiverons avant tout ce désir inné chez l’enfant de communiquer avec d’autres personnes, avec d’autres enfants, surtout de faire connaître autour de lui ses pensées, ses sentiments, ses rêves, ses espoirs. Alors, apprendre à lire, à écrire, se familiariser avec l’essentiel de ce que nous appelons la culture sera pour lui une fonction aussi naturelle que d’apprendre à marcher » (1960, p.162).

Aujourd’hui, la correspondance scolaire est de plus en plus présente dans les classes grâce à l’implication des enseignants et aux nouveaux outils de communication (courrier électronique, vidéo…). Cette correspondance permet d’appréhender différents domaines d’apprentissage, en particulier le langage, par le biais d’échanges réguliers. Or, le langage, qu’il soit oral ou écrit, se trouve au centre des apprentissages à l’école maternelle. Habituellement, une correspondance est établie entre deux classes afin de favoriser le langage écrit.

Comme vous l’aurez compris ce mémoire portera donc sur l’entrée dans l’écrit en grande section. La question que nous nous poserons tout au long de ce mémoire est la suivante : en quoi une correspondance scolaire peut-elle faciliter les apprentissages de l’entrée dans l’écrit en classe de grande section ?

En grande section, le principal langage et discours écrit que les élèves connaissent est celui de l’album de jeunesse. Pour eux, l’écrit sert à raconter des histoires inventées. Lorsque l’on commence à s’intéresser aux fonctions de l’écrit et à comprendre qu’il y a des choses écrites qui racontent, expliquent des choses qui sont vraies comme dans les journaux par exemple, les élèves semblent fascinés.

André Ouzoulias, professeur agrégé de philosophie, était impliqué dans la formation initiale et continue des maîtres depuis 1980 comme psychopédagogue. Ses recherches et ses productions ont principalement porté sur les apprentissages en lecture-écriture et leurs difficultés. Dans un de ses ouvrages de 2004 intitulé Comprendre et aider les enfants en difficulté scolaire, André Ouzoulias tente d’expliquer l’écart de niveau entre les enfants dans la mobilisation de l’écrit que ce soit en situation de lecture ou d’écriture. D’après lui, l’une des raisons à cette différence de niveau est liée à la compréhension de la nature des écrits. En fait, pour lui, les enfants en difficulté dans l’acte d’écrire ne se sont pas assez familiarisés avec les objets écrits, leurs fonctions et leurs utilisations.

Le document officiel Eduscol Découvrir la fonction de l’écrit en maternelle confirme l’apport d’André Ouzoulias. En effet, le document présente deux parties, l’une intitulée « Produire pour découvrir et comprendre la fonction de l’écrit », l’autre intitulée « Lire pour découvrir et comprendre la fonction de l’écrit ». Ainsi, comprendre les fonctions de l’écrit semble indispensable pour bien apprendre à lire et à écrire. Donc, pour que des élèves de grande section de 5 ans puissent produire un court texte et puissent surtout comprendre ce qu’ils font et comment ils doivent le faire, il est essentiel d’accorder du temps à la découverte des fonctions de l’écrit.

Les programmes de 2015 de l’école maternelle dédient tout un paragraphe aux fonctions de l’écrit et disent : « L’objectif est de permettre aux enfants de comprendre que les signes écrits qu’ils perçoivent valent du langage : en réception, l’écrit donne accès à la parole de quelqu’un et, en production, il permet de s’adresser à quelqu’un qui est absent ou de garder pour soi une trace de ce qui ne saurait être oublié. L’écrit transmet, donne ou rappelle des informations et fait imaginer : il a des incidences cognitives sur celui qui le lit. A l’école maternelle, les enfants le découvrent en utilisant divers supports (livres variés, affiches, lettres, messages électroniques ou téléphoniques, étiquettes, etc.) en relation avec des situations ou des projets qui les rendent nécessaires ; ils en font une expérience plus précise encore quand ils sont spectateurs d’une écriture adressée et quand ils constatent eux-mêmes les effets que produisent les écrits sur ceux qui les reçoivent » (Programme de l’école maternelle 2015).

Tous les enfants n’ont pas le même accès et le même rapport à la culture de l’écrit. En moyenne section encore, pour certains élèves, les lettres et les chiffres ne sont que des symboles, des dessins qui ne signifient pas grand-chose. Ce n’est qu’en fin de moyenne section voire milieu de grande section que les enfants prennent conscience que les lettres permettent d’écrire des choses. Une fois ce stade passé, il faut qu’ils comprennent que tout ce qui est écrit ne veut pas dire la même chose et ne sert pas à la même chose. Si certains enfants n’ont pas l’occasion de vivre des utilisations diverses et variées de l’écrit dans leur milieu familial, alors l’école maternelle est là pour construire cette familiarisation avec l’univers de l’écrit. Découvrir la fonction de l’écrit, ça veut dire quoi ? En fait, découvrir la fonction de l’écrit ça ne veut pas seulement dire découvrir à quoi sert l’écrit mais permet plutôt de développer la littéracie c’est-à-dire de découvrir les écrits comme des usages sociaux. L’acquisition des fonctions de l’écrit permet aussi de comprendre les effets que l’écrit peut avoir sur nous. Découvrir la fonction de l’écrit permet d’acquérir des attitudes et des savoir-faire à adapter en fonction des supports écrits. Cela permet également et surtout de découvrir la langue écrite. Faire comprendre à des enfants de 5 ans que l’on n’écrit pas comme on parle n’est pas chose aisée et en proposant aux élèves une progression leur présentant divers supports écrits leur permet de mieux appréhender cette idée de ne pas écrire comme on parle. Enfin, découvrir la fonction de l’écrit est indissociable du développement de compétences pour la compréhension mais également pour l’entrée dans l’écrit.

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Table des matières

Introduction
Première partie : les apports théoriques
I. Entrée dans l’écrit : les fonctions de l‘écrit
II. L’encodage de mots
III. Ecrire de courts textes
Deuxième partie : l’expérimentation
I. Séquence sur les fonctions de l’écrit
II. Scénario encodage de mots
III. Séquence écriture phrases
Troisième partie : l’analyse réflexive
I. Les apports
II. Les difficultés rencontrées
III. Les perspectives
Conclusion

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