Comment développer les régions rurales ?

Comment développer des régions rurales qui ne connaissent pas encore un grand développement touristique ?

Généralités Aujourd’hui, les promoteurs et défenseurs du tourisme dans les espaces ruraux prônent un tourisme durable. Ce dernier implique de se positionner et de saisir l’opportunité de se démarquer du tourisme de masse en tenant compte de l’environnement et du patrimoine culturel. Les buts du tourisme prennent ainsi en compte les intérêts locaux, à savoir amener à une diversification, un renouveau économique et territorial ainsi qu’à la sauvegarde du patrimoine (Vitte, 1998, p. 73). De plus, la préservation et la mise en valeur du paysage et de la nature, soit des ressources de l’espace rural, sont importantes pour la qualité environnementale et de vie d’une région car ils constituent un facteur d’attractivité à ne pas négliger (Ecoplan, C.E.A.T., PLANVAL, & seecon, 2007, p.4). Il est ensuite important d’avoir une bonne approche de sa clientèle et de ses attentes afin de proposer des territoires touristiques qui leur conviennent. Pour y parvenir, il faut que la société locale veuille tout d’abord un changement, qu’elle participe ensuite et, finalement, qu’elle s’investisse. C’est ainsi que deux problèmes se posent. Dans les régions rurales, la population reste souvent sceptique quant à l’avènement d’étrangers sur son territoire, ce qui constitue le premier problème.

La seconde difficulté concerne les relations entre agriculteurs et non agriculteurs. Ceux-ci sont en général rarement d’accord sur le développement touristique de leur région (Vitte, 1998, p. 74). Une des solutions à ces problèmes se trouve dans l’agritourisme. En effet, cette forme de tourisme est un atout pour les exploitations agricoles et notamment une chance pour le développement de nouvelles formes d’accueil. De plus, ce tourisme permet la création de produits touristiques d’excellente qualité et très originaux (Vitte, 1998, p. 75).Les régions rurales qui se trouvent dans la nature, en périphérie des villes, n’ont souventguère de moyens pour se développer touristiquement. Cependant, il est important de ne pas chercher à rivaliser avec les territoires qui ont de gros budgets pour se faire connaître. Il n’est pas nécessaire d’avoir de grosses sommes pour développer une région. Nombreux outils, se trouvant notamment sur internet, peuvent être utilisés gratuitement. L’important pour ces petites régions est qu’elles mettent en avant leur spécificité afin de se démarquer.

Par ailleurs, il peut s’avérer très utile de travailler en collaborant entre acteurs concernés. « Pour le prestataire, l’appartenance à un réseau importe plus que la localisation et un environnement proche souvent indifférent » (Vitte, 1998, p. 80). Travailler en réseau permettra de rendre attractive une destination et chacun bénéficiera des retombées. Il faut donc collaborer entre prestataires mais également avec les organes régionaux de développement car leur présence et leur appui sont décisifs pour le démarrage et la réalisation de projets dans une région rurale (Ecoplan, C.E.A.T., PLANVAL, & seecon, 2007, pp. 9-10). Finalement, il ne faut pas hésiter à faire appel à des prestataires extérieurs afin d’avoir un regard externe (Lerond, 2013). Un développement touristique est au final un bon prétexte pour l’affirmation ou la conquête d’identités nécessaires pour une région si elle souhaite continuer d’exister car, en l’absence de notoriété et de traditions touristiques, la demande n’a aucune connaissance de l’offre (Vitte, 1998, p. 85).

L’explication quant au développement d’une région rurale maintenant effectuée, trois pistes permettant de créer de nouveaux produits touristiques dans une telle région sont privilégiées et présentées dans cette revue littéraire :

1. les produits nature et culture, basés sur l’ouvrage du SANU et de la ZHAW Le tourisme – tout naturellement !

2. les produits de tourisme culturel pour la mise en valeur des patrimoines locaux, basés sur l’ouvrage Tourisme Culturel – un guide pour passer à l’action, proposé par Guillaume Cromer, directeur gérant d’ID-Tourism et Emilie Hergibo, consultante en tourisme culturel.

3. les produits de tourisme expérientiel, basé sur l’ouvrage Expériences – Boîte à outils pour les partenaires de la CCT 2e édition, crée par la Commission canadienne du tourisme (CCT).

Création de produits touristiques nature et culture

Le tourisme – tout naturellement ! publié en octobre 2011 et réalisé par le SANU (formation pour le développement durable) et la ZHAW (Fachstelle Tourismus und Nachhaltige Entwicklung) est un manuel qui permet de comprendre comment développer un produit touristique durable dans une région intégrant la nature et la culture tout en utilisant les prestations existantes en se basant sur des instruments pratiques à partir de l’idée et jusqu’au produit prêt à être vendu. Tout d’abord, il est nécessaire de rappeler que les ressources naturelles (paysages, air pur, nature, etc.) sont d’une grande importance pour une région. En effet, d’un point de vue de la demande, le paysage est un des éléments les plus attirants et importants pour un séjour dans une région.

Ce dernier est notamment bénéfique pour l’économie du pays et le tourisme intégrant la nature et la culture est ainsi source de valeur ajoutée pour la région (Forster, Gruber, Roffler, Göpfert & ZHAW Fachstelle Tourismus und Nachhaltige Entwicklung, 2011, pp. 10 et 17). Puis, il est primordial que les différents acteurs géographiquement concernés, à savoir les prestataires de la branche touristique et les spécialistes de la nature et la culture,réunissent leurs forces afin que l’aménagement d’une activité soit optimal. La collaboration entre les prestataires régionaux eux-mêmes est une base dans la conception d’un nouveau produit touristique (Forster et al., 2011, p.14). Les huit étapes du manuel Le Tourisme – tout naturellement ! sont ainsi exposées ci-dessous.

Étape 1 : analyser et orienter Pour l’élaboration d’un nouveau produit touristique, il est premièrement important de faire l’état des lieux de la région concernée pour connaître son potentiel. Ceci peut se faire par une analyse SWOT, des recherches dans les offices de tourisme ou par d’autres moyens. En sus de cette analyse de sa situation particulière, il faut analyser la  situation générale de l’environnement concerné, c’est-à-dire voir ce qui existe par comparaison aux produits de ses concurrents (en effectuant un benchmarking par exemple), connaître les tendances dumarché d’un point de vue régional, national ou encore international pour comprendre la demande touristique et pour ainsi avoir une orientation vers laquelle le produit devra tendre (Forster et al., 2011, pp. 46-47). Le marché et les publics-cibles à viser Bien que les visiteurs cherchent de plus en plus à vivre une expérience dans une nature authentique et des échanges culturels avec les populations indigènes durant leurs vacances,il faut savoir que, si les produits touristiques liés à la nature et la culture ne répondent pas à leurs besoins et attentes, ils ne se vendront pas.

De ce fait, il est primordial de comprendre qui sont exactement les hôtesintéressés par la nature et la culture. En effet, ceux-ci sont « des personnes curieuses et sociables, qui s’intéressent à la vie au quotidien, sans artifices, de la région » (Forster et al., 2011, p.15). Ces personnes se retrouvent dans quatre publics cibles différents, avec chacun leurs propres attentes et intérêts, et représentent la clientèle à viser.Analyser les tendances dans le tourisme permet d’anticiper la création de produits tout en répondant à la demande touristique actuelle. Aujourd’hui, les hôtes attendent une qualité irréprochable qui prime sur la quantité, dans tous les domaines, tout au long de la chaîne de services. Bien qu’ils apprécient l’insolite, cela ne signifie pas qu’ils s’accommodent d’une mauvaise qualité. Les hôtes sont plus sensibles aux petits suppléments qu’ils reçoivent ou découvrent sans s’y attendre et qui signifient beaucoup pour eux. Afin de leur faire vivre des expériences intensives et inhabituelles leur offrant des sensations personnelles profondes et émotives, les éléments simples demeurent les plus efficaces.

En effet, des rencontres Réalisé par l’auteure, source : Forster et al., 2011, p.15. authentiques avec la population de la région, la découverte des valeurs traditionnelles et coutumes de cette dernière, des prestations uniques qu’ils ne retrouveront pas ailleurs constituent toutes ces choses véritables et originales qui les marquent. De plus, il est important de penser local dans tous les domaines que ce soit avec la population ou dans les produits de restauration. Les hôtes d’aujourd’hui sont sensibles à leur bien-être, à leur santé et au développement durable. De ce fait, ils apprécient de connaître l’origine des produits qu’ils mangent ainsi que leur mode de fabrication (Forster et al., 2011, pp. 20-23).

Étapes 2 et 3 : la phase créative et la création d’un réseau Suite à ces analyses diverses (état actuel, produits des concurrents, marché et tendances),il est possible de fixer les premiers objectifs, pour ensuite passe à la phase créative. En effet,il faut définir une première ébauche du produit qu’on souhaite créer en faisant un brainstorming par exemple et en réfléchissant au cadre que l’on souhaite offrir. Finalement, les meilleures idées seront sélectionnées pour pouvoir, par la suite, proposer un nouveau produit. Pour ce faire, il est important de s’entourer de personnes qui pourraient être concernées par ce dernier, soit des acteurs de la région, et de collaborer au niveau régional (Forster et al., 2011, pp. 48-49).

Étapes 4 et 5 : concrétiser les contenus du produit, définir ses prestations et calculer son prix Ensuite, il sera possible de faire une esquisse du produit choisi et de définir ce qui sera véritablement fait. Pour ce faire, il faut tout d’abord définir les atouts spécifiques à mettre en évidence dans le produit ainsi que mettre en place une stratégie. De même, le public cible visé devra être clairement défini. Pour finalement pouvoir commercialiser ce nouveau produit, il est important de calculer le prix qui lui sera fixé (Forster et al., 2011, pp. 50-53). Des prestations à définir Tant qu’un produit n’est pas défini clairement, il n’est pas commercialisable. Pour cela, il est donc important de définir chacune des prestations qui le composent en se posant deux questions (Forster et al., 2011, p.26) :

 Qu’ai-je à disposition et que puis-je commercialiser : des activités, un paysage, des traditions, de l’artisanat ?

 Ai-je les ressources (personnelles, financières, moyens, temps, espace, aide et soutien familial) suffisantes pour le concrétiser ? Ainsi, que doivent donc avoir les prestations intégrant la nature et la culture et de quoi dépendent-elles ? Pour répondre à cette question, il est possible de se référer aux tendances actuelles de la demande qui sont présentées en pages 11 et 12 de ce travail. Dans une région intégrant la nature et la culture, les activités doivent avoir un caractère unique, authentique et typique du lieu. Cela permet de mettre en avant les particularités de la région et ainsi de transmettre une image locale tout en utilisant les éléments et activités les plus simples.

L’aspect local s’applique ainsi au paysage, aux personnes, à l’artisanat, aux arts, à la culture ou encore à l’histoire. Une fois ces activités trouvées, il est nécessaire de les mettre en scène, c’est-à-dire de créer une atmosphère adéquate. Pour ce faire, il peut s’avérer très utile de jongler avec les cinq sens, ce qui créera des émotions certaines chez le visiteur. Le produits créé doit ensuite être adapté au public cible qui est à viser. Afin d’atteindre ce dernier, le positionnement choisi nécessite d’être clair et précis. Un autre élément important est que ces activités respectent l’environnement. Les hôtes sont toujours plus sensibles à l’écologie et font très attention à cet aspect lors de leur séjour.

La durabilité est une réelle tendance du futur et les activités naturelles et culturelles doivent être mises en scènes tout en préservant la nature et doivent montrer aux touristes qu’un intérêt a été porté là-dessus. Les trois piliers du développement durable sont la base des produits qui intègrent la nature et la culture, à savoir, le produit créé doit être en adéquation avec les désirs de la population locale, ne doit pas détériorer l’environnement et doit générer un apport pour l’économie régionale. À nouveau, la qualité proposée à chacune des étapes de la chaîne de services (voir chapitre

Étape 6 : l’organisation et la chaîne de service) doit être irréprochable. En effet, l’hôte attend de toute manière cette qualité dans tous les domaines et celle-ci n’est donc pas un luxe Fixer le prix adéquat Vient ici l’étape de la commercialisation du nouveau produit. Celle-ci consiste à structurer le prix adéquat, car un prix mal adapté nuira fortement à l’image du produit final. Afin de définir un prix exact, il est possible de faire l’inventaire des différentes prestations offertes pour ainsi trouver le prix de chacune d’elle, puis, d’additionner ces prix. Le coût du produit doit être plus bas que le résultat de cette addition. Il faut notamment inclure dans le prix final les petits plus qui combleront les visiteurs. De plus, afin de finalement trouver le prix idéal à fixer, il est important de regarder à quel coût les offres similaires des concurrents sont commercialisées à titre de comparaison. Ainsi, le prix du nouveau produit sera en adéquation avec le marché et le client sera prêt à le payer. Finalement, il faut encore choisir le mode de réservation du produit et prévoir où ce dernier pourra être réservé. (Forster et al., 2011, pp. 35-27 & 52-53).

Étape 6 : l’organisation et la chaîne de service La prochaine étape est l’organisation et la vérification de l’ensemble de la démarche autour du produit proposé. Cette dernière comprend différentes prestations et différentes phases qui constituent en fait la chaîne de services. Chacune des phases de celle-ci doit répondre aux attentes du public cible sélectionné. Il peut notamment s’avérer très utile de tester soi-même régulièrement cette chaîne pour en percevoir la cohérence et les éléments à améliorer. Celleci pourra, de ce fait, être retravaillée par la suite si nécessaire (Forster et al., 2011, pp. 54-55).

Étape 7 : la publicité, la communication et les médias Maintenant que le produit est défini clairement et organisé, il est prêt à être commercialisé. Pour ce faire « il est capital d’atteindre le public visé car seules les personnes qui ont accès à l’information sont susceptibles de réserver » (Forster et al., 2011, p.56). Différentes manières permettent d’atteindre le public cible afin qu’il reçoive l’information qu’un nouveau produit existe : les brochures ou flyers avec des images et du texte suscitant l’intérêt des visiteurs, le biais d’internet grâce aux sites des offices de tourisme ou encore les réseaux sociaux et les applications mobiles. Il est ainsi primordial de collaborer avec les organismes touristiques régionaux et locaux car ceux-ci ont pour objectif de promouvoir les prestations touristiques existantes de la région permettant ainsi de renforcer la présence des petits prestataires sur le marché (Forster et al., 2011, pp. 35-37 & 56-57).

Étape 8 : assurer la qualité et se donner du temps La dernière étape à ne pas négliger est l’assurance de la qualité du produit, une fois celuici sur le marché. Pour ce faire, il est important de demander un feedback aux hôtes, aux amis ou à des connaissances l’ayant également testé. Les réponses  permettent de savoir vers quel point s’orienter pour l’améliorer. Bien qu’il faille se laisser du temps pour arriver à un produit touristique de haute qualité qui bénéficie d’une importante réputation, il  faut également sans cesse penser à la qualité de chaque élément, car une qualité plus élevée permet un meilleur positionnement sur le marché,. Le bouche-à-oreille est certainement la manière la plus pratique pour développer la notoriété du produit mais, cependant, elle  prend du temps (Forster et al., 2011, pp. 58-59).

Création de produits de tourisme culturel patrimoniaux

Le guide Tourisme Culturel – un guide pour passer à l’action réalisé par Guillaume Cromer,directeur gérant d’ID-Tourism et Emilie Hergibo, consultante en tourisme culturel, permet de comprendre comment mettre en valeur les patrimoines culturels locaux et explique la mise en place d’un projet commun entre les différents acteurs concernés du lieu depuis sa création jusqu’à sa commercialisation et son évaluation. Ce guide présente trois grandes étapes à suivre qui sont expliquées ci après suite à une brève définition du tourisme créatif.

Le tourisme créatif : un dérivé du tourisme culturel Le tourisme créatif est une nouvelle forme de tourisme dérivée du tourisme culturel qui se base sur la collaboration créative entre visiteurs et résidents d’un lieu afin de développer des expériences participatives et créatives à la suite desquelles les visiteurs apprennent quelque chose de nouveau. Il représente notamment l’une des composantes du tourisme participatif. C’est en l’an 2000 que le tourisme créatif est défini pour la première fois comme étant « un tourisme qui offre au visiteur l’opportunité de développer son potentiel créatif par une participation active à des cours ou en vivant des expériences caractéristiques du lieu où il séjourne » (Richards & Raymond, 2000, p.18). Ces cours et expériences peuvent être liés à l’art, à l’artisanat ou encore au savoir-faire, tels que des cours de danse, des stages de photographie, des ateliers de cuisine, etc. Ainsi, le touriste n’est plus uniquement passif et spectateur, il prend part lui-même à sa propre expérience, en tant qu’acteur. Le tourisme créatif constitue une nouvelle tendance dont le potentiel doit encore être exploité et qui s’appuie sur le rejet du tourisme de masse dans lequel le visiteur est complètement passif (Queige, 2015).

Étape 1 : partir à la (re)découverte de son patrimoine Afin de connaître le patrimoine de sa région et son potentiel, il est primordial d’effectuer d’abord une analyse complète du lieu. Pour ce faire, il faut tenir compte non pas uniquement des éléments du patrimoine bâti mais de tout ce qui peut faire partie du patrimoine immatériel tel que les savoir-faire de la population locale, ou encore des patrimoines paysagers et écologiques. En effet, ces éléments peuvent paraître inintéressants mais ils font pourtant toute la différence pour l’attrait des visiteurs. Une fois la liste effectuée, il est ensuite nécessaire de regarder ce qui se fait ailleurs par des méthodes comme la veille en ligne ou le benchmarking, voire même de tester les produits des concurrents en se mettant à la placed’un client. Finalement, il est important de réfléchir aux cibles que le produit devra viser. Pour cela et afin de proposer un produit qui répond à une réelle demande, il faut analyser la clientèle actuelle du lieu (Cromer & Hergibo, s.d., pp. 5-8).

Étape 2 : définir LE bon projet « À partir de votre patrimoine recensé, il faut créer LE bon projet touristique, capable de faire se déplacer les visiteurs en apportant une véritable expérience client et en répondant aux attentes des clients ciblés ! » (Cromer & Hergibo, s.d., p. 9). Pour trouver ce bon projet, il faut réfléchir à l’orientation souhaitée des hôtes lors de leur visite en trouvant un fil conducteur logique. Afin d’agrémenter cette visite, il est possible d’utiliser des dispositifs numériques qui pourront donner des informations précieuses aux clients. Ensuite, les différentes parties prenantes du projet peuvent être impliquées dans ce dernier dès le départ en organisant des réunions participatives qui permettront, dans un premier temps, deprésenter le projet et, dans un second temps, que ces acteurs concernés expriment leurs idées quant à la mise en tourisme du patrimoine. Suite à cela, il sera primordial de définir un business model afin de pouvoir financer le projet. Le financement participatif ou crowdfunding peut s’avérer très utile pour trouver les fonds nécessaires au lancement d’un nouveau projet. Finalement, des outils permettant d’estimer la fréquentation de visiteurs peuvent être mis en place dans le but de pouvoir, par la suite, gérer ces flux afin d’éviter des impacts négatifs sur le territoire (Cromer & Hergibo, s.d., pp. 10-13).

Étape 3 : communiquer, commercialiser, évaluer Une fois un produit touristique créé, il est important de le faire connaître du grand public. Pour ce faire, l’ensemble des acteurs locaux concernés doivent être impliqués car ils seront les premiers ambassadeurs du produit et, ainsi, ses meilleurs vendeurs. Il peut s’avérer notamment efficace de tisser des partenariats avec les décideurs politiques et autres professionnels, et ce en travaillant en réseau avec, par exemple, d’autres sites ou relais économiques. Le nouveau produit peut ensuite être partagé sur les réseaux sociaux ou par le biais des blogs qui sont des moyens efficaces et gratuits pour partager rapidement des informations. Il suffit de le publier en ajoutant un petit descriptif, une histoire, qui donne envie aux éventuels futurs visiteurs. De plus, les personnes intéressées ont la possibilité d’interagir directement en laissant leur avis, en partageant une publication, en aimant une nouvelle offre, etc. Différents jeux-concours peuvent notamment être lancés sur les réseaux afin d’augmenter une éventuelle visite et d’avoir un partage plus rapide. Les réseaux les plus efficaces sont Facebook, Twitter, Google + et bien d’autres encore (Cromer & Hergibo, s.d., pp. 16-17). Une fois le produit testé par les hôtes, il faudra sans cesse vérifier sa qualité et les résultats obtenus permettront d’identifier les actions à corriger afin de l’améliorer.

Création de produits de tourisme expérientiel

La deuxième édition d’Expériences – Boîte à outils pour les partenaires de la CCT, publiée en octobre 2011 au Canada, présente le tourisme expérientiel et propose une démarche pour comprendre comment faire vivre de véritables expériences aux futurs hôtes. Le Canada, destination touristique propice au tourisme expérientiel, offre aux visiteurs la possibilité de faire l’expérience d’une vie hors de l’ordinaire et respecte son engagement en présentant une personnalité typiquement canadienne (CCT, 2011, p. 3).

Le tourisme expérientiel : vivre une expérience inoubliable Le tourisme expérientiel est une forme de tourisme qui permet « d’attirer les visiteurs en leur proposant des expériences authentiques conçues pour les aider à forger des liens avec les lieux, les cultures et les gens » de la région (CCT, 2011, p. 8). Ce tourisme propose des activités mémorables et principalement personnelles qui forgent des liens sur différents niveaux, à savoir physique, émotionnel, spirituel, social ou intellectuel. Il peut comprendre une ou plusieurs expériences qui doivent chacune mettre en valeur un aspect distinctif du lieu ou des gens qui y vivent (CCT, 2011, p. 8). Il est bénéfique non seulement pour les visiteurs, mais aussi pour la région concernée puisqu’il contribue à son développement économique. En effet, il « participe à l’attractivité des territoires en mettant en valeur le patrimoine ainsi que des entreprises et travailleurs locaux issus de différents secteurs d’activité » (Racine, 2013). Les expériences qui en sont créées stimulent les émotions des hôtes et permettent de donner à long terme un avantage concurrentiel à un lieu. Il est très important de tenir compte du visiteur et de ses attentes tout au long du cycle de consommation, dès le moment où ce dernier envisage un séjour jusqu’au moment où il le raconte et le partage à ses proches (CCT, 2011, pp. 9 et 12).

Les avantages du tourisme expérientiel Cette forme de tourisme comprend de nombreux avantages pour la région. En effet, cette dernière peut avoir un avantage concurrentiel sur les entreprises de l’industrie du tourisme et être une réponse à la demande des marchés nationaux et internationaux. Elle peut notamment faire preuve d’innovation et de créativité et élargir le réseau de fournisseurs et de partenaires avec des autochtones, sources de grandes richesses à partager avec les voyageurs. Ensuite, elle peut également unir ses forces avec celles d’autres entreprises, surtout dans les régions rurales. Ces avantages ne représentent que quelques exemples de la totalité des atouts du tourisme expérientiel (CCT, 2011, p. 11).

Comment créer des expériences touristiques mémorables ? Afin de connaître les principaux ingrédients de la création d’expériences touristiques mémorables, la CCT propose un processus comprenant 12 étapes à suivre. Celles-ci sont expliquées ci-dessous.

Étape 1 : connaître sa clientèle Avant de commencer la réflexion sur les expériences à développer, il est primordial de connaître parfaitement ses marchés cibles et ses meilleurs clients qui les constituent. Ainsi, chacun des éléments de l’élaboration de produits touristiques axée sur les expériences pourra être réalisé ou modifié selon ses clients et leurs attentes et augmentera les chances de réussite du nouveau produit (CCT, 2011, p. 21).

Étape 2 : connaître sa région La seconde étape est la connaissance de sa région. Il s’agit ici de faire une liste, non pas du nombre de prestations touristiques existantes mais des particularités qui font le caractère unique de la région. Celles-ci peuvent être des personnalités, des lieux, ou encore des prestations ou activités qui peuvent paraître banales mais qui ont en réalité un grand potentiel pour le développement d’expériences extraordinaires (CCT, 2011, p. 21).

Étape 3 : réfléchir aux types d’expériences qui concordent avec son entreprise Comme il existe différentes sortes d’expériences, il est nécessaire de réfléchir, lors de cette étape, à celles qui conviennent à son entreprise tout en gardant à l’esprit qu’elles « mettent les sens à contribution, créent des liens entre les visiteurs, les gens et les lieux et répondent au besoin d’évasion, d’émotions fortes, d’exploration ou d’immersion » (CCT, 2011, p. 22).Elles peuvent prendre la forme, par exemple, d’un besoin d’explorer des terres isolées ou d’un désir de créer des liens avec les autochtones.

Étape 4 : choisir un thème ou une histoire Après avoir recherché diverses idées d’expériences qui peuvent convenir à son entreprise,il faut réfléchir à un thème autour duquel l’expérience sera articulée. Ce thème est en fait une sorte de fil rouge qui permet d’harmoniser tous les aspects de l’expérience durant le processus de création (CCT, 2011, p. 22).

Étape 5 : planifier l’expérience Cette phase permet à l’entreprise concernée de définir quels sont les éléments essentiels dont chaque visiteur se doit de faire l’expérience. C’est toute une planification qui doit se faire autour de l’expérience et un programme qui doit être élaboré en tenant compte des différents éléments (CCT, 2011, p. 23).

Étape 6 : définir le rythme par l’itinéraire Suite au thème et au programme choisis, il est important de définir la manière de raconter son histoire tout en définissant le temps nécessaire à chacune des parties de l’expérience. Lors de cette étape, l’itinéraire détaillé sera rédigé en portant une attention méticuleuse aux détails et en les personnalisant (CCT, 2011, p. 24).

Étape 7 : choisir ses partenaires et ses fournisseurs de produits et d’expériences Sans ces personnes spécifiques qui ont bon nombres d’activités authentiques et d’histoires à partager, il serait compliqué de créer de véritables expériences. Ainsi, cette étape propose à l’entreprise touristique de réfléchir aux fournisseurs et aux personnes  qui l’aideront à réaliser les expériences. De plus, il est nécessaire de transmettre à tous ces gens des instructions et des informations claires quant aux attentes des visiteurs et à l’expérience qui sera créée (CCT, 2011, p. 25).

Étape 8 : se positionner dans le marché La huitième phase est le positionnement sur le marché. Il faut ainsi déterminer le marché et le secteur auxquels s’adresse l’entreprise en question. Il existe différents types de marchés,le marché de masse ou sur mesure, le domaine de l’aventure, celui de la culture et du patrimoine, etc. ou encore le marché intérieur ou international, voire les deux (CCT, 2011, p. 25).

Étape 9 : établir le prix Une fois sur le marché et afin d’éviter de faire concurrence uniquement en fonction du prix à une autre entreprise touristique, il est primordial d’avoir des propositions de valeurs distinctives. Ainsi, il est possible d’établir son prix d’après la valeur de l’expérience. Ce dernier prend en compte les produits de base, les biens et services et l’expérience (CCT, 2011, p. 25).

Étape 10 : marketing et communications Après ces neuf premières étapes, il est important de communiquer sur le nouveau produit afin de le faire connaître du grand public, sans quoi les efforts déployés ne serviront à rien. Ainsi, il existe quatre types de communications :
 D’entreprise à consommateur : l’entreprise communique ses messages au marché grâce à de la publicité sur brochure, flyers, par internet et les réseaux sociaux, etc.
 De consommateur à entreprise : les consommateurs feront part de leur expérience directement à l’entreprise durant tout le cycle de consommation
 De consommateur à consommateur : le bouche-à-oreille, les messages et avis publiés en ligne entre différents clients qui permettent à l’entreprise d’en apprendre sur elle
 D’entreprise à entreprise : ce dernier type consiste en des messages échangés entre entreprises. Ces derniers sont transmis sur Twitter, Linkedin ou par communications personnelles (CCT, 2011, p. 28).

Étape 11 : préparer l’équipe et mettre l’expérience à l’essaiAvant l’arrivée des premiers clients, il est nécessaire de préparer l’expérience dans sesmoindres détails. De plus, ces éléments seront à nouveau évalués durant l’expérience et après le départ des hôtes. Tous les employés et partenaires devront notamment être préparés quant à la clientèle et ses attentes (CCT, 2011, p. 29).

Étape 12 : exécuter et évaluer l’expérience Finalement, les visiteurs vont tester l’expérience et il sera important de tenir compte de chacune des remarques faites par les consommateurs et les partenaires afin de pouvoir évaluer l’expérience et, si nécessaire, l’ajuster (CCT, 2011, p. 30).

Délimitation, définition et description de la zone géographique à développer

La région du Raimeux choisie afin d’être développée dans ce travail n’est pas une région encore définie et n’existe pas en soi. Il est donc nécessaire de bien la délimiter et de définir les villes et villages qui en font parties. Bien entendu, il faut tenir compte du fait que ce choix a été fait dans le cadre de ce travail et reste une proposition. Si ce projet venait à être repris par la suite, il faudrait alors délimiter clairement la zone en tenant compte des communes véritablement intéressées tout en leur faisant signer un contrat.

À présent, dans le cadre de ce travail, il a été décidé que la région du Raimeux compte deux villes et 18 villages. Les deux villes de la région, Delémont et Moutier sont les portes d’entrées principales sur la région du Source : arcinfo.ch, 2011. Raimeux. La région du Raimeux est située à une heure de la plupart des centres urbains du pays. En effet, elle se trouve à seulement une heure de Bâle, Berne, Soleure, et notamment à une heure des pays limitrophes tels que la France ou l’Allemagne. Cette situation géographique avantageuse est un atout de taille pour l’attraction des visiteurs dans la région.

Offre touristique du Raimeux

Afin d’avoir une vue plus détaillée des prestations touristiques existantes, l’offre touristique de la région du Raimeux est présentée ci-dessous. Les trois éléments de l’offre originelle, soit les ressources naturelles, l’équipement général ainsi que le cadre humain sont tout d’abord analysés, puis viennent ensuite les deux parties que compte l’offre dérivée, soit les infrastructures et suprastructures touristiques. Réalisée par l’auteure, source : map.admin.ch, 2015.

Ressources naturelles Étant une région principalement axée sur la nature, le Raimeux présente des ressources naturelles d’importance considérable. Ces dernières sont l’atout principal de la région puisque celle-ci attire ses visiteurs principalement grâce à son cadre naturel, tout comme le reste descantons du Jura et de Berne. Cependant, comparée à d’autres régions touristiques telles queles Franches-Montagnes ou le Parc Régional Chasseral, la région du Raimeux présente une nature sauvage encore très préservée de la main de l’homme. D’un point de vue du relief, la montagne du Raimeux offre aux visiteurs une vue sur toute la vallée mais également de nombreuses balades. En effet, son sommet donne un point de vue de taille sur les deux côté de la montagne.

Lorsque le temps le permet, la vue sur les Alpes du côté bernois est sans conteste remarquable. Les versants de la montagne comprennent de nombreux rochers très prisés des adeptes d’escalades, comme les Rochers du Midi, les célèbres gorges de Moutier, imposantes formations calcaires tombant à pic dans la rivière de la Birse et qualifiées de site géologique d’importance européenne (Commune de Moutier,2010), voir encore les gorges de la Gabiare et celles de la Scheulte. Le paysage typique de la région offre également de vastes forêts de sapins et de pins qui entourent la montagne du Raimeux et qui sont sillonnées par de nombreuses rivières. La nature préservée permet de trouver à Raimeux une faune et une flore très sauvages et diversifiées (il est possible d’y voir, par exemple, de nombreuses Orchidées sauvages), ce qui a permis la mise sur pied de nombreux sentiers didactiques et botaniquestels que le Gore Virat, le Sentier nature du Stand,le Sentier botanique de Vermes et bien d’autres encore.

Equipement général La région du Raimeux est accessible par quatre routes différentes : par la ville de Delémont côté Bâle, par le col de la Scheulte depuis Soleure, par la ville de Moutier depuis Bienne et Berne, et finalement par la route de Corcelles depuis Soleure. La ligne de chemin de fer des CFF relie un bout à l’autre du territoire, soit depuis la gare de Delémont jusqu’à celle de Moutier tout en continuant sur les différents villages du Jura bernois. Du côté jurassien, la compagnie de transports CarPostal dessert les différents villages de la région par le biais de plusieurs lignes depuis la gare de Delémont grâce à des horaires très développés. La plupart des communes de la région du Raimeux disposent d’un office de poste ainsi que d’une ou plusieurs banques, des écoles, une pharmacie ou encore de nombreux petits commerces de toutes sortes et des cafés. Il n’est, de ce fait, pas nécessaire de se rendre dans les villes pour bénéficier des différents approvisionnements et services collectifs nécessaires sauf en cas de besoins plus importants tels que sanitaires (d’hôpitaux) ou commerciaux (grandes surfaces).

Cadre humain D’un point de vue touristique, le cadre humain des régions telle que celle du Raimeux est un élément très attractif qu’il ne faut pas négliger. On y trouve bon nombre d’agriculteurs qui participent à la préservation du paysage dont lesfermes typiquement jurassiennes attirent les visiteurs de par leur architecture et leur charme naturel. Concrètement et en guise d’exemple, 30 anciennes fermes situées dans le Vieux village de Crémines comprennent chacune une fontaine et un grenier et représentent un réel attrait touristique.La région du Raimeux jouit également d’un artisanat riche basé sur les ressources naturelles de la région. On y trouve des producteurs de produits régionaux comme du fromage, des viandes, des liqueurs, des confitures, du miel, etc. Les producteurs de produits du terroir ou biologiques invitent volontiers les visiteurs à découvrir leur façon de travailler et de fabriquer leur produits. Par ailleurs, il faut encore mentionner l’importance de l’industrie du fer qui est très présente dans la région. En effet, cette dernière n’a jamais cessé sa production du métaldepuis l’Age du fer jusqu’à aujourd’hui. Finalement, la région du Raimeux comprend de nombreuses cabanes forestières au milieu de ses forêts. Ces constructions qui comptent notamment des foyers pour faire des feux permettent aux randonneurs de s’y installer pour un repas.

Infrastructures touristiques La région du Raimeux dispose de différentes infrastructures touristiques qui ont été créées pour satisfaire les besoins des visiteurs. Comme la production de fer perdure dans la région et qu’elle est un élément de son patrimoine, deux musées ont été mis en place afin de permettre aux touristes de découvrir toute la chaîne de production du métal. Le Musée du Martinet de Corcelles présente une ancienne forge alors que le Musée VonRoll permet de montrer la chaîne de production du fer grâce à l’entreprise éponyme, unique et dernière productrice de la région. Quant à la coutellerie qui est une autre spécialité régionale, il est possible de visiterl’entreprise Victorinox située à Delémont pour découvrir les étapes de fabrication de divers couteaux, des matières premières jusqu’au couteau en lui-même (Jura Trois-Lacs Drei-SeenLand, 2015a).

L’offre sportive propose de nombreux sentiers pédestres balisés qui peuvent notamment être pratiqués à cheval. La région est également très prisée par les adeptes de VTT et de vélo grâce à ses itinéraires balisés. Il est notamment possible de louer des vélos électriques E-Bike à la gare de Delémont et dans d’autres stations de location comme à l’auberge de jeunesse de Delémont. Le train à vapeur de la Rotonde ou encore des vols en Montgolfière avec vue sur la région offrent aux touristes des moyens de locomotion hors du commun (sbbhistoric.ch, s.d.). En hiver, les sentiers pédestres sont pratiqués en raquettes à neige. Les infrastructures de loisirs et d’animations sont en outre très présentes dans la région. En effet, un parc de loisirs comprenant des activités uniques pour la région tels qu’un sentier pieds nus Kneipp, des descentes en trottinettes, ou encore un accrobranche est situé à Rebeuvelier (aventurejuraparc.ch, 2015).

Lorsque le temps est moins clément, le centre sportif La Croisée des Loisirs de Delémont offre des courts de tennis, squash, badminton, différentes pistes de bowling et divers jeux. Les deux villes comprennent chacune une piscine publique intérieure et extérieure, un centre sportif, une patinoire couverte ainsi qu’une halle d’expositions (Halle des Expositions à Delémont et Forum de l’Arc à Moutier). Pour découvrir les animaux de la région, le Zoo Siky Ranch de Crémines est une belle opportunité pour les enfants (Jura TroisLacs Drei-Seen-Land, 2015b). De plus, la Galerie l’Arche de Noé de Vicques offre le plus grand musée d’animaux naturalisés d’Europe (Jura Trois-Lacs Drei-Seen-Land, 2015c).Les manifestations présentes dans la région sont le Slow Up (district de Delémont), le Cross VTT à Rebeuvelier ou encore différentes manifestations passagères comme la 87ème Fête de Lutte du Jura bernois qui s’est déroulée en 2014 sur le sommet du Raimeux (Raimeux.ch,2014). Par ailleurs, l’office de tourisme de Delémont et celui de Moutier permettent d’accueillir, d’informer et de prendre en charge les visiteurs de la région du Raimeux, tout comme les différentes agences de voyages présentes dans les villes ainsi que dans certains villages de la zone.

Suprastructures touristiques Bien que Delémont et Moutier offrent différents hôtels, les hébergements de parahôtellerie sont les principauxétablissements de la région du Raimeux. On y trouve des chambres d’hôtes, des appartements ou studios de vacances, des hébergements collectifs,des campings, une auberge de jeunesse, des gîtes ruraux, des cabanes et des refuges ainsi que d’autres logements insolites(Jura Trois-Lacs Drei-Seen-Land, 2015d). L’offre en hébergements est très diversifiée et s’adresse ainsi à des publics cibles différents, tant du point de vue du pouvoir d’achat que des attentes. Afin d’avoir une vision plus précise des types et du nombre d’hébergements ainsi que du nombre de lits disponibles, le tableau 2 ci-dessous présente le recensement des lits par type d’hébergement de la région du Raimeux.Concernant l’offre en restauration de la région du Raimeux, elle est notamment très variée puisqu’elle compte 28 restaurants, cafés ou bars. De plus, la région offre 17 magasins et possibilités de déguster et d’acheter des produits du terroir. L’offre en restauration ne compte donc pas moins de 45 possibilités de se restaurer. Le tableau 3 ci dessous expose les détails de cette offre.

Demande touristique

La destination Jura & Trois-Lacs, au même titre que la région du Raimeux, est avant tout une destination d’excursionnistes. En effet, environ 70% des visiteurs qui y viennent ne dorment pas contre 30% de touristes qui passent au moins une nuit dans un hébergement de la destination (Rothenbühler, Cattin, Queloz, & Brahier, 2010, p.7). Cependant, comme la région du Raimeux n’est pas définie en tant que telle, aucune statistique n’existe actuellement. Il est par contre utile de se baser sur les statistiques de Jura Tourisme (JT) et Jura bernois Tourisme (JbT), de la destination Jura & Trois-Lacs et notamment sur des discussions avec les prestataires de la région. Ces visiteurs journaliers de la région du Raimeux proviennent principalement de Suisse et surtout du Jura, de Berne et de Soleure et sont pour la plupart des familles ou des groupes et écoles (données récoltées par l’auteure – workshop du 21 mai 2015). Dans la destination Jura & Trois-Lacs : 63% des visiteurs sont suisses. Lesmarchés principaux de la destination sont la Suisse, l’Allemagne, la France et l’Italie (Rothenbühler et al., 2010, p.9). La période de visite des hôtes dans la région du Raimeux s’étale principalement de mars à octobre (données récoltées par l’auteure – workshop du 21 Réalisé par l’auteure Source : données récoltées par l’auteur – workshop du 21 mai 2015.

Opportunités

Différents éléments positifs externes qu’il ne faut pas négliger peuvent aider au développement touristique de la région du Raimeux. Le premier concerne le potentiel d’augmentation des nuitées de la zone. En ayant une vision commune qui cherche à vendre aux clients principalement et au minimum deux jours sur le sol jurassien, ceci permettrait d’augmenter les nuitées et ainsi convertir certains excursionnistes en touristes, tel que souhaité par les Offices de Tourisme concernés (voir chapitre 3.6.2 Stratégie touristique de la destination Jura & Trois-Lacs). De plus, bien que la région soit située à cheval entre deux entités cantonales et donc s’avérer être une faiblesse, elle peut être considérée comme une opportunité puisqu’elle permettrait ainsi des collaborations intercantonales entre les différents acteurs touristiques : Offices de Tourisme, prestataires, communes, etc.

La proximité d’une nouvelle entrée et sortie de l’autoroute A16 ainsi que l’ouverture de la ligne TGV qui relie le Jura à Paris en seulement trois heures offrent des possibilités de développement touristique transfrontalières. En effet, l’amélioration de l’accessibilité des pays transfrontaliers tels que la France ou l’Allemagne permet d’attirer de nouveaux groupes cibles. Cetteopportunité permet d’élargir la palette d’offres au niveau des loisirs, des hébergements et notamment de la restauration. Depuis l’arrivée du tourisme de masse, de nombreuses tendances sont apparues. Les touristes ne cherchent plus les grandes zones touristiques ou resort mais sont plus sensibles à leur bien-être et à un retour aux sources dans tous les domaines, que ce soit dans l’hébergement où la simplicité et l’insolite gagnent en importance, dans la restauration où la nécessité de manger local est présente ou encore dans les activités qui doivent permettre de vivre des expériences uniques au milieu de la nature. Les séjours alliant bien-être, authenticité et sécurité sont aujourd’hui très recherchés par les touristes (Forster et al., 2011, p. 20). La région du Raimeux doit profiter de ces opportunités car elle comprend tous les élémentsnécessaires à un développement touristique dans ce sens. De plus, dans ces nouvelles tendances de voyages, les seniors sont toujours plus actifs, ont du temps et de l’argent à disposition et la région peut donc profiter d’exploiter ces tendances pour développer des offres pour ce groupe cible.

Les offres touristiques des régions analysées

Comme il s’agit de régions très naturelles, elles proposent beaucoup de randonnées pédestres et d’itinéraires VTT, vélo ou E-Bike. Les régions suisses comptent des itinéraires d’importance nationale tels que le Trans Swiss Trail n°2 à Chasseral (SuisseMobile, (s.d.)a), le Chemin des Crêtes du Jura n°5 à Chasseral et au Val-de-Travers (SuisseMobile, (s.d.)b) ou encore des routes cyclistes et VTT nationales Suisse Mobile au Parc Jura vaudois, etc. De plus, le tourisme de la région italienne est principalement axé sur les sentiers pédestres puisque ces derniers permettent de relier un bourg à l’autre de la région. L’agritourisme est un élément important de chacune des régions. De nombreuses offres comprenant des produits du terroir, des animaux, de la cuisine de plantes, des visites de ferme et autres existent. Différents éléments intéressants sont à relever concernant ces offres-ci ainsi que les offres phares des régions. Par exemple, le Parc Jura vaudois qui s’est créé des partenariats avec quatre épiceries du village. Ces dernières servent non seulement de point de vente et donc de mise en valeur des produits régionaux mais proposent aussi aux visiteurs l’offre Paniers de découverte du terroir qui consiste en le fait que le touriste compose son propre panier du terroir avec des produits à choix, afin d’agrémenter une randonnée par exemple (Parc Jura vaudois, (s.d.)b).

Le Val-de-Travers, quant à lui, a développé différentes offres avec ses produits régionaux dont son offre phare qui comprend une visite guidée des galeries souterraines des Mines d’Asphalte, son jambon cuit dans l’asphalte en guise de repas ainsi que, pour finir, une visite de la Maison de l’Absinthe (G. Monnier, Marketing Goût & Région Val-de-Travers / Creux du Van, communication personnelle, 19 juin 2015). Il a aussi développé des offres pour les personnes âgées et adeptes d’histoire grâce à ses nombreux trains historiques. Le Parc Jura vaudois propose par ailleurs comme offre phare des excursions découvertes à des dates fixées préalablement. Quant au Cœur des Bauges, c’est une région qui a développé un programme complet Temps pluvieux, itinéraires heureux afin d’augmenter l’attractivité touristique lors de journées pluvieuses (Cœur des Bauges, (s.d.)b). La majorité des régions ont développé leurs offres afin de viser principalement le public cible des familles et celui des groupes et écoles. Elles permettent pour la plupart d’éduquer ou de sensibiliser les enfants à la question du développement durable.

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Table des matières

Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abréviations
Introduction
1. Objectifs et méthodologie
1.1 Objectifs généraux
1.2 Démarche
2. Revue littéraire
2.1 La méthode participative
2.1.1 Les avantages d’une démarche participative
2.1.2 Les limites d’une démarche participative
2.1.3 Choisir la méthode adéquate : le choix du workshop
2.1.4 Les différentes étapes à suivre afin de lancer un processus de participation
2.1.5 Agenda 21 : le cas du canton du Jura
2.2 Comment développer des régions rurales qui ne connaissent pas encore un grand développement touristique ?
2.2.1 Généralités
2.2.2 Création de produits touristiques nature et culture
2.2.3 Création de produits de tourisme culturel patrimoniaux
2.2.4 Création de produits de tourisme expérientiel
3. Présentation de la région du Raimeux
3.1 Le Mont Raimeux : un plateau en montagne
3.2 Lien entre le Jura et le Jura bernois
3.3 Délimitation, définition et description de la zone géographique à développer
3.4 Offre touristique du Raimeux
3.4.1 Ressources naturelles
3.4.2 Equipement général
3.4.3 Cadre humain
3.4.4 Infrastructures touristiques
3.4.5 Suprastructures touristiques
3.5 Demande touristique
3.6 Jura Tourisme et Jura bernois Tourisme : destination Jura & Trois-Lacs
3.6.1 Présentations des deux offices de tourisme
3.6.2 Stratégie touristique de la destination Jura & Trois-Lacs
3.6.3 Plan d’actions DAS de Jura & Trois-Lacs
4. Analyses diverses
4.1 Analyse SWOT de la région du Raimeux
4.1.1 Forces : une région pleine d’atouts
4.1.2 Faiblesses de la zone : problèmes identifiés freinant son développement
4.1.3 Opportunités
4.1.4 Menaces
4.2 Benchmarking
4.2.1 Choix des priorités d’analyse
4.2.2 Choix des entreprises de référence
4.2.3 Collecte des informations
4.2.4 Analyse et synthèse des résultats
5. Workshop avec les acteurs de la région du Raimeux
5.1 Phase préparatoire
5.1.1 Cadre du Workshop
5.1.2 Préparation pour la réalisation
5.2 Déroulement du workshop et résultats
5.3 Evaluation et perspectives
6. Propositions de produits pour la mise en tourisme du Raimeux
6.1 Produit n°1 : Le Marché gourmand du Raimeux
6.2 Produit n°2 : Découvrez les facettes du Raimeux !
6.3 Produit n°3 : Raimeux pass activités
6.4 Produit n°4 : Journées découvertes du Raimeux
6.5 Produit n°5 : Nuits à thèmes dans la région du Raimeux
6.6 Produit n°6 : Application MontRaim’héberge.com
Conclusion
Références
Annexe I : Planification pour la réalisation du travail
Annexe II : Tableau de benchmarking
Annexe III : Invitation au forum
Annexe IV : Fiche d’inscription au forum
Annexe V : Fiches Type de touristes – Réponses des participants 
Annexe VI : Déroulement détaillé de la partie présentation du workshop
Déclaration de l’auteure

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