LES PROTOZOOSES INTESTINALES
La trichomonose intestinale
Dé’finition
C’est une parasitose due à ~n protozoaire flagel!é appelé Trichomonas intestinalis encore appelé Pentatrichomvnas hominis qui est un parasite du gros intestin de l’homme.
Le parasite
Morphologie
Au microscope optique, le parasite existe sous forme végétative ou trophozoïte ;il est ovoïde ou sphérique, mesure 8 à 15µm de long sur 7 à 10 µm de large. Son cytoplasme renferme 1 axostyle et 1 blépharoplaste d’où partent 5 flagelles antérieurs libres et un flagelle postérieur. Le noyau est visible après coloration.
Il n’y a pas de forme kystique.
Cycle évolutif
T intestinalis vit dans le gros intestin et le caecum de l’homme. Des localisations extrf! !ntestïri~I~~ on~ ~té rappnrtéP.~ · po11mon, foie. plèvre souvent associées à un autre parasite (amibe) ou à des bactéries. -..) T. intestinalis se multiple par division binaire longitudinale ou scissiparité. La longévité est longue chez l’homme (1 mois dans l’eau, 7 jours à 4°c et 2 jours à 25 ° C dans les selles).
Symptomatologie
Le rôle pathogène de T. intestinalis n’est pas négligeable bien qu’il soit bien toléfé. Son action pathogène peut se traduire par une diarrhée, ou des coliques tenaces. Le parasite vit en saprophyte dans le tube digestif. Sa muitipiication est responsable d’entérocolite avec déséquilibre du milieu intestinal.
Diagnostic au labo·ratoire
Le diagnostic doit se faire par la mise en évidence du parasite dans les sellesaprès un examen direct à l’état frais ou après ensemencement sur des milie•.Jx de culture. La coloration à l’hématoxyline ferrique permet de retrouver les caractèïes morphologiques.
NB : La découverte de T. intestinalis ne suffit pas pour dire qu’il est la cause des troubles observés sauf s’il est retrouvé en grand n0mbre.
Traitement
Il est effectué au moyen de dérivés 5 imidazoles : métronidazole (FLAGYL ® pendant10 jours), tinidazole (FASIGYNE® en une prise orale).
Prophylaxie
Elle est surtout individuelle : hygiène corporelle et alimentaire, la lutte contre le péril fécal, l’approvisionnement en eau potable et l’éducation sanitaire.
La giardiase
Définition
La giardiase est une parasitose de l’intestin grêle due à un protozoaire flagellé : Giardia intestinalis (Lamblia intestinalis ou Giardia lamblia).
Le parasite
Morphologie
Giardia intestinaiis est un flageiié qui se pré~ente süus 2 foïmes : -Trophozoïte (forme végétative) 10 à 20µm de lu119 sur 5 à 1 Oµm de· large et 2 à 4 µm d’épaisseur. Il possède 2 noyaux, un axostyle et quatre paires de flage » « ‘S. Kyste : ovoïde, immobile, mesure 8 à 12 µm sur 7 à 10 µm, contient 2 à 4noyaux. C’est la forme de dissémination.
Cycle évolutif
L’homme se contamine en ingérant les kystes mûrs avec l’eau de boisson, les aliments crus ou à la faveur des mains sal~s. Les kystes ingérés redonnent des trophozoïtes dans le duodénum ; la transmission semble ~ouvent directe d’homme à homme et les mouches peuvent véhiculer passivement des kystes à distance.
Symptomatologie
La giardiase est asymptomatique mais elle peut provoquer des troubles digestifs variés. Le dP.but est habituellement progressif, parfois brutal, évoquant unegastroentérite aiguë et associée: anorexie, nausées, diarrhées (symptôme dominant) avec 5 à 10 exonérations par jour.
Diagnostic ou laboratoire
L’examen coprologique est suffisant en général. L’examen de selles à l’état frais permet de reconnaître les trophozoïtes mobiles. Si les selles sont solides,l’examen direct est compiéié par une iechniyùe ût: Cüi-1centïati0iî {Ritchie).
Traitement
Il est effectué avec des dérivés nitro-imidazolés : Métronidazole (FL l\GYL®) -Tinidazole (FASIGYNE®) etc …..
Prophylaxie
Essentiellement il s’agit de la lutte contre le péril fécal.
L’amibiase intestinale (39)
Définition
L’amibiase est l’état dans lequel l’organisme héberge Entamoeba histolytica (/Jistolytica ou 1ninuta) avec ou sans manilestations cliniques.
Le parasite
Morphologie
Entamoeba nisto/ytica se présente sous 2 formes : formes végétatives (trophozoïtes) que sont Entamoeba histo/ytica histo/ytica et Entamoeba histolytica minuta et une forme kystique. Entamoeba histo/ytica histo/ytica est la seule forme hématophage et pathogèn2, responsable de l’amibiase intestinale.
Elle mesure 20 à 40 µ de diamètre. Elle émet de longs pseudopodes. Le cytoplasme renferme une zone centrale granuleuse (endoplasme) et une zone périphérique hyaline (ectoplasme). Dans l’endoplasme se trouve un noyau contenant un petit caryosme central et une chromatine fine régulièrement dispersée à ia périphérie. Il renferme également des hématies plus ou moins digérées.
Il existe un cycle normal (non pathogène, assuré par les kystes) et un cycle anormal.
Cycle évolutif
L’homme s’infeste en ingérant les kystes qui après plusieurs transformations donnent des formes minuta qui vivent en saprophytes à la surface de la muqueuse du duodénum et du côlon. Sous diverses influences, ces formes munita se transforment en formes histolytica qui sont hématophages et possèdent un grand pouvoir nécrosant des tissus par contact direct (enzymes protéolytiques) ; entraînant des ulcérations qui vont se traduire par des abcè~ classiques en » boüton de chemise ».
La flore bactérienne associée, entraîne la suppuration d’abcès qui s’évacuent dans la lumière intestinale par un petit pertuis. Ce sont les classiq’ües abcès en «bouton de chemise» plu~ … tendus en profondeur qu’en surface.
Symptomatologie
L’amibiase colique dans sa forme dysentérique du je~.me adulte se distingue par un~ incubation difficile à déterminer, un début insidieux. A la période d’état, on retrouve le trépied dysentérique (épreinte, ténesme et crachats rectau>’). Nontraitée elle se cornp:ique par une ulcération amibienne avec coiite et tumeuramibienne.
Diagnostic au laboratoire
Il repose sur des arguments épidémiologiques. Sur le plan clinique, on observe le syndrome dysentérique.
Le diagnostic biologique re..,ose sur l’examen parasitologie des selles fraîchement émises (état frais, après coloration ou lugol ou au MIF). Des formes végétatives et kystiques d’ E. histolytica sont observées.
La sérologie peut aussi être utilisée mais elle est rarement positive dans les formes purement intestinales.
Traitement
Le but est d’éli’miner le parasite de l’organisme. On utilise des amoebicides tissulaires qui diffusent à travers le sang (métronidazole (FLAGYL ®) à la dose de 30 à 50mg/kg/j en 3 prises pendant 7 à 1 Ojours). Le traitement est poursuivi par cies amoebicides de contact (tilquinol – tibroquinol (INTETRIX® à la dose de 2g/j pendant 10 jours).
On peut instaurer un traitement adjuvant à base d’antibiotiques pour traiter l’infection associée.
Prophylaxie
Il y a la prophylaxie générale qui consiste à lutter contre le péril fécal, à stéri:iser le réservoir de parasite en traitant tous les sujets dépistés même les porteurs de kystes sains et à éduquer les populations. Il y a aussi la prophylaxie individuelle qui repose sur une bonne hygiène alimentaire et des mains.
La cryptosporidiose
Définiiion
Le cryptosporidiose est un’:? p~rasitose intestinale (opportuniste surtout) due à un parasite intracellulaire du genre C1yptosporidium essentiellement localisé au niveau de l’épithélium digestif des hôtes vertébrés.
Le parasite
Morphologie
Le parasite se présente sous forme d’oocystes mesurant 5,6 à 7µm de large pour C. muris et 4,5 à 5 µm de large pour C. parvum. L’oocyste contient à maturité 4 sporozoïtes et un corps résiduel.
Cvcle évolutif
Le parasite est éliminé dans les sellEs d’un hôte infesté sous forme d’oocystes sporulés contenant 4 sporozoïtes et un corps résiduel.
La contamination se fait par ingestion de ces oocystes. Dans le tube digestif de l’hôte, sous l’action combinée d’enzymes et de sels biliaires, la µaroi de l’oocyste est digérée et des sporozoïtes sont libérés dans la lumière digestive.
Ceux-ci se transforment en trophozoïtes dont les différents stades de développement sont intraceiluiaire~ et extracytoplasmiques. Après division, les trophozoïtes se transforment en schizontes qui donnent des mérozoïtes. Ceuxci infestent d’autres cellules ou donnent dP.s formes sexuées qui, &près fécondation aboutissent à d’autres oocystes. Le cycle durs 48h à 10 à 14 jours selon l’hôte. L’incubation chez l’hor.1me est estimée à 5 à 21 jours.
Symptomatologie
Le maître symptôme est la diarrhée mais l’évolution est suus la dépendance du statut immunitaire :
Chez l’immunocompétent
La cryptosporidiose est asymptomatique ou provoque une gastro-entérite banale.
Un syndrome diarrhéique est de règle : 3 à 10 selles par jour, avec des diarrhées liquides, non sanglantes, non purulentes et contenant parfois du mucus. Des douleurs abdominales et nausées ou vomissement sont possibles.
La durée de la diarrhée est de 3 à 12 jours en moyenne et la guérison est spontanée.
Chez l’immunodéprimé
La cryptosporidiose concerne essentiellement les patients infestés par le VIH.
Lorsque les lymphocytes CD4 sont > 150/mm3, les patients se comportent comme les immunocompétents vis-à-vis de la cryptosporidiose. A un stade de déficit sévère (CD4 < 1 O/mm3), les patients développent une infection chroniquegrave, les faisant ent:-~:-at..! st3de SIDA. La ~ryptosporidio~P Pst in::iugurale dans environ 50% des cas.
Cycle évolutif
L’homme se contamine en ingérant des oocystes matures par l’intermédiaire d’eau ou d’aliments souillés à la faveur des mains sales. Les oocystes d’ lsospora belli libèrent 8 sporozoïtes infestants dans la lumière intestinale.
L’évolution se fait ensuite en 2 phases : une phase de multiplication asexuée ou shizogonique et une phase de multiplication sexuée ou gamogonique.
Après pénétration dans la cellule intestinale, le sporozoïte se transforme entrophozoïte qui se divise pour donner un schizonte mature (3µm) renfermant de nombreux mérozoïtes. Ces derniers, après leur libération par éclatement du schizonte envahissent les cellules épithétiales pour donner des gamétocytes mâles et femelles qui après fécondation vont donner des oocystes non sporulés, non infestants. Ces derniers vont devenir infestants dans le milieu extérieur par segmentation du sporoblaste en 2 sporocystes renfermant chacun 4 sporozoïtes. La durée du cycle complet est de 20 jours.
Cycle évolutif
Le sujet neuf s’infeste en ingérant les œufs par l’intermédiaire des mains sales ou en inhalant les œufs contenus dans la poussière pour donner des larves rhabditoïdes qui gagnent l’intestin grêle. Après 5 mues, ces larves deviennent adultes en 15 à 40 jours. Ils migrent vers la région caeco-appendiculaire où va s’effectuer l’accouplement. La femelle va ensuite pondre des œufs après avoir franchit le sphincter anal. Les œufs infestants contiennent un embryon vermiforme. La rétro infestai.ion est aussi possible.
Symptomatologie
La maladie est souvent bér.igne. En cas d’infestation massive, un prurit anal est noté (symptôme typique), des signes digestifs sont possibles également des troubles du comportement peuvent être notés et des signes nerveux (convulsions, crises épileptiformes). Une localisation génitale est possible avec une vulvo-vaginite entraînant un prurit vulvaire et des IP,ui::orrhées.
Diagnostic ou laboratoire
– Diagnostic présomptif: hyperéosinophilie sanguine légère de 6 à 20 %.
– Diagnostic de certitude : mise en évidence des œufs au niveau de la marge anale par la technique de la cellophane adhésive de Graham ou Scotch test.
Les vers adultes sont également mis an évidence dans ies linges ou dans les selles.
Les œufs peuvent être retrouvés à l’examen microscopique dans les selles.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPEL SUR LES PRINCIPALES PARASITOSES INTESTINALES OBSERVEES AU SENEGAL
Il Les protozooses intestinales
1.1 i La tr!chomoncse intestinale
a) Définition
b) Le parasiie
b-1 /Morphologie
b-2/ Cycle évolutif
c) Symptomatologie
d) Diagnostic au laboratoire
e) Traitement
f) Prophylaxie
1.2/ La giardiase
a) Définition
b) Le parasite
b-1) Morphologie
b-2) Cycle évolutif
c) Symptomatologie
d) Diagnostic au laboratoire
e) Traitement
f) Prophylaxie
1-::S/ L;amibiase intestinale
a) Définition
b) Le parasite
b-1) Morphologie
b-2) Cycle évolutif
c) Symptomatologie
d) Diagnostic au laboratoire
e) Traitement
f) Prophylaxie
1-4/ La cryptosporidiose
a) Définiton
b) Le parasite
b-1) Morphologie
b-2) Cycle évolutif
c) Symptomatologie
d) Diagnostic au laboratoire
e) Traitement
f) Prophylaxie
1-5/ L’isosporose
a) Définition
b) Le parasite
b-1) Morphologie
b-2) Cycle évolutif
c) Symptomatologie
d) Diagnostic au laboratoire
e) Traitement
f) Prophylaxie
Il/ Les Helminthiases intestinales
11-1/ L’ascaridiose
a) Définition
b) Le parasite
b-1) Morphologie
b-2, ‘:’ycle évolutif
c) Symptomatologie
d) Diagnostic au laboratoire
e) Traitement
f) Prophylaxie
11-2/ La trichocéphalose
a) Définit.io11
b) Le parasite
b-1) Morphologie
b-2) Cycle évolutif
c) Symptomatologie
d) Diagnostic au laboratoire
e) Traitement
f) Prophylaxie
11-3/ L’oxyurose
a) Définition
b) Le parasite
b-1) Morphologie
b-2) Cycle évolutif
c) Symptomatologie
d) Diagnostic au laboratoire
e) Traitement
f) Prophylaxie
11-4/ L’ankylostomiase
a) Définition
b) Le parasite
b-1) Morphologie
b-2) Cycle évolutif
c) Symptomatologie
d) Diagnostic
e) Traitement
f) Prophylaxie
11-5/ L’anguillulose
a) Définition
b) Le parasite
b-1) Morphologie
b-2) Cycle évolutif
c) Symptomatologie
d) Diagnostic au laboratoire
e) Traitement
f) Prophylaxie
Il 3/ Les cetodoses adultes
a) Définition
b) LPs parasites
b-1/ Taeniasis à Taenia saginata
b-1-1 / Morphologie
b-1-2/ Biologie
c) Symptomatologie
b-2/ Taeniasis à Taenia solium
iJ-2-1 /Morphologie
b-2-2/ Cycle évolutif
b-2-3/ Symptomatologie
b-3/ Taeniasis à Hymenolepis nana
b-3-1 /Morphologie
b-3-2/ Cycle évolutif
b-3-3/ Symptomatologie
11-7/ La bilharziose intestinale
a) Définition ·
b) Le parasite
b-1) Morphologie
b-2) Cycle évolutif
b-3) Symptomatologie
c) Traitement
d) Prophylaxie
11-8/ La dicrocoeliose
a) Définition
b) Le parasite
b-1) Morphologie
b-2) Cycle évolutif
b-3) Symptomatologie
b-4) Diagnostic au laboratoire
b-5) Traitement
b-6) Prophylaxie
DEUXIEME PARTIE:TRAVAIL PERSONNEL
Il Cadre d’étude
Il/ Matériel et méthodes
1 / Matériel
2/ Méthodes
a) Techniques d’examens parasitologiques des selles utilisées
a-1) Examen direct à l’état frais
a-2) Examen après concentration au lugol
a-3) Examen après concentration par la méthode de Ritchie simplifiée
a-4) Coloration de Ziehl Neelsen modifiée pour la recherche de Cryptosporidium et d’lsospora belli
b) Collecte des donnée
Ill/ Asrect quantitatif
IV/ Aspect qualitatif
1 / Répartition des KAOP positifs selon différents paramètres
2/ Répartition des KAOP positifs aux helminthes
3/ Répartition des KAOP positifs aux protozoaires
41 Répartition des différents parasites intestinaux observés
51 Répartition des espèces les plus fréquentes selon diF.érents paramètres
Troisième partie : Discussion
Quatrième partie : Conclusion et recommandations
Bibliographie