COLLECTIVITES TERRITORIALES, MISE EN PLACE DU MARKETING TERRITORIAL ET EVENEMENTIEL SPORTIF

Sport, politique et communication, une longue histoire. Mise en contexte

Afin de montrer comment un événement sportif féminin local est un outil cohérent au développement de la stratégie de marketing territorial, il convient d’abord de présenter le contexte du marketing territorial et du sport en France.

Histoire brève des collectivités territoriales et de leurs compétences en terme de sport en France

L’histoire des collectivités territoriales en France remonte à l’après Révolution Française et se résume aujourd’hui en quatre échelons : la commune, les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), le département et la région. Les liens entre chacun des échelons ont évolué de par notamment les lois de décentralisation.
La décentralisation, dans ses premiers aspects, semblait entrer en conflit avec la notion de principe d’indivisibilité de la République. Mais une fois clarification faite, les collectivités territoriales sont autonomes mais ne sont pas indépendantes de l’Etat, ainsi l’Etat est toujours unitaire. Elle se déroule en trois actes principaux dont le dernier est toujours en cours.
L’Acte I, sous François Mitterrand et son ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Gaston Defferre, se déroule de 1982 à 2003. La loi n°82-213 du 2 mars 1982, relative aux droits et libertés des communes, des départements et des Régions renforce et développe le processus décentralisateur. Par cette loi, sont créées les régions. Cette loi annonce aussi un long programme législatif de répartition des compétences. S’en suit une nouvelle loi en 1983 qui répartit les compétences entre les trois échelons cités ci-dessus. Notamment, la région est en charge de l’apprentissage et des lycées, le département du transport scolaire et des collèges, et enfin la commune est en charge de l’école primaire.
L’intercommunalité est, quant à elle, reconnue pour la première fois en 1992, à travers la loi ATR du 6 février 1992. Par la suite, la loi Chevènement, loi n°°99-586 du 12 juillet 1999 renforce et simplifie la coopération intercommunale et l’intercommunalité devient un vrai échelon territorial dans la gestion du local avec des compétences à choisir parmi une liste définie.
L’Acte II est initié en 2003, sous Jacques Chirac et son Premier Ministre JeanPierre Raffarin. Il s’agit là de lois constitutionnelles et organiques et engendre un transfert important de compétences nouvelles au profit des collectivités territoriales. La première loi, adoptée le 19 décembre 2003, s’organise autour de deux axes : la création des conférences territoriales de l’action publique et la création des EPCI pour simplifier le paysage institutionnel.
A cela s’ajoute une relance de la décentralisation à travers une première loi en 2010, puis la loi de 2014 MAPTAM de modernisation de l’action publique et d’affirmation des métropoles. La loi de 2010 faisant lieu du fait que : « les compétences (…) sont partagées entre commune, département et région » (art 35). En 2015, une loi relative à la délimitation des régions est adoptée, on passe alors de 22 à 15 régions. A celle-ci s’ajoute la loi NOTRe du 7 août 2015 portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République et renforçant les compétences des régions tout en intégrant d’une meilleure manière les intercommunalités.
Ces différents volets de décentralisation n’ont pas pour autant clarifié les compétences des collectivités locales concernant le sport. Il semble même oublié des lois de répartition des compétences. Ce secteur, tout comme la culture, demande aux collectivités locales de faire preuve de volontarisme et de prise d’initiatives. Le sport a longtemps été un domaine de compétences réservé à l’Etat. Aujourd’hui, les dépenses publiques pour le sport s’élèvent à plus de 18 milliards d’euros dont plus de 69 % sont prises en charge par les collectivités locales. Le secteur communal est le premier financeur publique (67% de la dépense publique, 4% les départements, 3% les régions). Les collectivités ont tendance à globalement augmenter les financements mais chacune fait preuve de sa propre volonté et le met à profit de ses propres stratégies. La commune s’occupe de la politique sociale et d’animations.
L’investissement des autres est plus progressif et peut faire preuve de grandes disparités entre les territoires. Les régions financent notamment les événements sportifs mais cela est souvent imputé au budget communication car cela relève de questions de notoriété et d’image.

Les événements sportifs féminins locaux : outil pertinent dans la mise en place d’une stratégie de marketing territorial

Le cas des Internationaux de Strasbourg

Etude de cas et méthodologie

Afin de montrer comment le sport et notamment les événements de sport féminins locaux sont un outil de communication pertinent pour les collectivités locales dans leurs stratégies de « marketing territorial », j’ai choisi comme terrain les Internationaux de Strasbourg, tournoi de tennis féminin international ayant un fort ancrage local. Avant d’exposer la méthodologie de l’étude menée sur ce terrain, il est d’abord nécessaire de présenter le tournoi ainsi que son environnement et le soutien apporté à celui-ci par l’ensemble des collectivités locales.
Les Internationaux de Strasbourg sont le « premier grand rendez-vous féminin du tennis français sur terre battue ». En effet, le tournoi est le seul tournoi de tennis uniquement féminin, non comme Roland-Garros, d’une telle ampleur en France. Le prize-money est d’une valeur de 250 000 dollars. Le tournoi se déroule la semaine précédent Roland-Garros, sur les courts du Tennis Club de Strasbourg, en face du Parlement Européen. Ils ont eu lieu cette année pour la 32e fois. Il a été créé en 1987 et s’est d’abord appelé Grand Prix de Strasbourg. C’est la Ligue d’Alsace de Tennis qui était en charge de l’organiser. Dès 1988, le tournoi prend son titre actuel et devient une date du calendrier WTA. En 2008, c’est la Fédération Française de Tennis qui devient propriétaire du tournoi mais ne souhaitait pas à long terme être organisateur de tous les tournois se déroulant en France. Elle a aidé le tournoi à se maintenir à Strasbourg mais a cédé l’organisation à un entrepreneur privé ayant une forte affinité avec le tennis. Denis Naegelen, Alsacien, ancien joueur professionnel de tennis et fondateur de l’agence Quarterback, agence de marketing et communication par et pour le sport, s’est alors engagé à devenir « propriétaire » de la date dans le calendrier afin de le gérer et de l’exploiter tout en le maintenant à Strasbourg. Le tournoi se joue avec les mêmes balles qu’à Roland-Garros et avec de la terre battue issue des mêmes carrières que celle de Roland-Garros, et est la dernière ligne droite avec le Grand Chelem à Paris. Au palmarès figurent des joueuses de renom comme Lindsey Davenport (1995,1996), Steffi Graf (1997), Maria Sharapova (2010), et l’actuelle 5e mondiale, la Française Caroline Garcia (2016). Le tournoi se développe autour de trois axes majeurs : la femme, le sport et l’éco-responsabilité.
Cela se traduit par la mise en place de nombreuses actions avant, pendant et après le tournoi. Ces valeurs sont chères aux yeux de son Directeur, Monsieur Naegelen, qui se bat chaque année pour en faire un tournoi exemplaire et modèle pour les autres grands événements sportifs en France. Les Internationaux de Strasbourg ont pris de l’ampleur et cette année ont accueilli plus de 26 000 personnes, 5 500 VIP venant de France, Suisse, Allemagne et ont vu s’affronter huit joueuses du TOP 50 et une victoire finale historique longue de 3h35. Le tournoi a été relayé dans plus de 30 pays.
Le tournoi a un fort ancrage territorial de par son histoire mais aussi les origines de son directeur, Denis Naegelen. Maintenir cette date du calendrier WTA à Strasbourg a été un de ses engagements forts et le fruit d’une collaboration étroite avec les forces politiques locales à travers les différents échelons de collectivités locales. C’est pourquoi cela en fait un objet d’étude pertinent pour cette recherche car par son histoire et l’investissement des collectivités locales il attire l’attention de tous, depuis la conférence de presse jusqu’au bilan d’après tournoi.
Comme nous le voyions, comme dans toute démarche marketing, la connaissance de l’environnement est cruciale. Je vous présenterai donc à la fois le paysage sportif de Strasbourg et ses alentours ainsi que les collectivités territoriales qui le soutiennent et qui plus que des concurrentes, sont devenues des partenaires dans le maintien et l’évolution de ce tournoi. Il sera donc question de la Ville de Strasbourg, de l’Eurométropole, du Conseil Départemental du Bas-Rhin et de la nouvelle Région Grand Est. Tout d’abord, d’un point de vue sportif, la Région Grand Est est une des régions les plus sportives de France, elle compte pas moins de 14 000 clubs et 1 300 000 licenciés. Le sport de haut-niveau est encore beaucoup représenté par des équipes masculines : le Racing Club de Strasbourg, club de football évoluant en Ligue 1 est sans doute le club ayant le plus fort attrait avec un record cette année à plus de 19 000 abonnés au Stade de la Meinau pour une capacité totale de 26 000 personnes ; ensuite il y a la SIG, dont l’équipe première de basket est une équipe nationale évoluant en PRO A, et terminant dans le TOP 4 depuis six ans, et enfin l’Etoile noire au hockey, certes moins connue et à un niveau plus faible mais étant toujours une équipe masculine. Les Internationaux de Strasbourg sont donc le seul événement récurrent d’une telle envergure sur le territoire et qui est de plus exclusivement féminin. Le tournoi entre en concurrence avec le pays frontalier : l’Allemagne, ayant un tournoi à Nuremberg, du même niveau et se déroulant la même semaine du calendrier WTA.
Concernant les divers soutiens institutionnels locaux, en voici un bref tour d’horizon.
La Région Grand Est résulte de la fusion Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne lors de la création des grandes régions. Elle accueille 5 559 051 habitants pour 57 433 km2. C’est une région très jeune, 30% de la population a moins de 25 ans. Strasbourg est le chef lieu de la Région. Elle abrite 10 départements et est transfrontalière avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne et la Suisse. Abritant aussi des institutions européennes comme le Parlement Européen dans le quartier du Wacken à Strasbourg, elle est ouverte aux marchés internationaux et au carrefour de l’Europe. Cinq grandes agglomérations de plus de 200.000 habitants sont présentes dans la région : l’Eurométropole de Strasbourg, Mulhouse Alsace Agglomération, le Grand Nancy, Metz Métropole et Reims Métropole. Son économie repose sur l’industrie, l’agriculture et le tourisme. Elle est la plus grande productrice de bière en France avec cinq des huit grandes brasseries françaises. Son président est Monsieur Jean Rottner, affilié au parti Les Républicains. La Région se compose essentiellement d’élus de droite (LR et FN) et d’une minorité de gauche. Dans son budget, elle a établi cinq grandes priorités : l’emploi, la jeunesse, les territoires, les mobilités et l’Europe. Le budget global s’élève à 2,863 milliards d’euros en 2018. Voilà comme elle se définit : « L’attractivité de la Région tient à l’identité forte de ses territoires et terroirs, à son patrimoine historique, architectural, gastronomique, à sa vitalité sur le plan culturel et sportif. Creuset original de tradition et de modernité, la Région Grand Est est une terre propice à la création et à l’expression de toutes les formes artistiques ».
La nouvelle politique sportive mise en place en 2017 se décline de la manière suivante :
– soutien aux manifestations sportives,
– soutien au sport de haut niveau,
– soutien aux clubs de haut niveau,
– soutien aux investissements sportifs,
– soutien aux ligues et comités sportifs régionaux
– soutien à l’acquisition de matériel sportif.
Pour le sujet qui nous intéresse ici, les manifestations sportives, la Région « décide d’encourager l’organisation de manifestations sportives d’envergure nationale ou internationale, qui contribuent au développement de la pratique sportive, au dynamisme et à l’attractivité du territoire. » . L’attribution d’aide suit un cahier des charges et des règles bien établies. Le sport fait partie d’une direction Tourisme et Sport.
Le Département du Bas-Rhin a une population totale de 1 112 815 habitants (chiffres 2018 – source : site du département) pour une superficie de 4 755 km2 et 518 communes.
Le Président actuel, Frédéric Bierry depuis 2015, est affilié au parti Les Républicains et le Département est plutôt situé à droite. Son siège est lui aussi à Strasbourg et son budget s’élève à 189,4 millions d’euros en budget d’investissement et 812,3 de fonctionnement. Les compétences du Conseil Départemental concernent notamment l’aménagement du territoire et ils ont une importante politique d’accès pour tous et du handicap. Le sport fait partie d’une direction éducation, jeunesse et sports.
La particularité de Strasbourg ensuite se dessine sur l’administration partagée entre l’Eurométropole et la Ville de Strasbourg. L’Eurométropole fait partie du pôle métropolitain Strasbourg-Mulhouse-Colmar et a été créée en 1967 sous le nom de Communauté Urbaine de Strasbourg. Son Président, Robert Herrmann, est affilié au Parti Socialiste. Cette collectivité locale est orientée plus à gauche et ce depuis 2008. 60% de la population de l’Eurométropole est à Strasbourg. L’EPCI est composé de 33 communes pour une superficie de 339,64 km2.
Elle représente 45% de la population du Bas-Rhin et un quart de la population d’Alsace. Elle a des compétences notamment en matière de développement et d’aménagement économique, social et culturel dont l’organisation de manifestations sportives, qui est une compétence propre. Chacune des communes conserve ses actions en ce qui concerne la vie quotidienne et l’identité culturelle spécifique. L’intercommunalité par ses actions est un bénéfice par ses compétences de rayonnement et développement économique. Le sport fait partie de la délégation sécurité, prévention, sport. L’Eurométropole détient une marque ombrelle « Strasbourg the Europtimist » avec pour ambition de développer une stratégie très globale d’attractivité pour tous les publics : du citoyen à l’entrepreneur en valorisant le projet du territoire à travers son offre en produits et services, et afin d’en faire une marque facilement appropriable. L’EPCI a une cellule « Evénementiel Sportif » et part du principe que la réussite au plus haut niveau est associée à une image de territoire dynamique, performante et jeune. L’Eurométropole intervient financièrement à hauteur de plus de 700 000 euros en subventions et achats de prestations et apporte un soutien logistique à l’ensemble des manifestations.
Concernant la Ville de Strasbourg, dernier échelon territorial soutenant les Internationaux de Strasbourg, elle est la plus grande commune du Grand Est par sa population (8e de France au 1er janvier 2018). C’est un des principaux pôles économiques du Nord-Est et une ville très jeune et étudiante. Elle est symbole de la construction européenne par les institutions présentes sur son territoire. Monsieur Roland Ries a été élu Maire depuis 2014, il est lui aussi affilié au Parti Socialiste. Sa population locale s’élève à 277 270 habitants pour une superficie de 78,26 km2 . Strasbourg est une ville tournée vers le sport car elle abrite 220 clubs et 26,9% de la population est licenciée dans un de ces clubs. Les Internationaux de Strasbourg sont un événement ponctuel majeur de la vie locale et ce depuis sa création en 1987. En 2016, la Ville de Strasbourg a soutenu seize manifestations sportives pour un montant total de 111 050€afin d’assurer la continuité dans l’accueil d’événements notamment féminins comme la finale de la Fed Cup en novembre 2016, la Strasbourgeoise, le tournoi international de tennis sur gazon, … Au sein de cette administration mutualisée, le sport fait partie d’un pôle sécurité et prévention.

Les événements de sport féminin locaux : un outil multitâche – Résultats et analyses

Les résultats de l’analyse ont été répartis par grands thèmes qui ressortaient des réponses des enquêtés et qui permettaient d’amener des éléments de réponses à la problématique de cette recherche. Ainsi, cela permettra de mettre en avant le fait que les événements sportifs féminins locaux sont des outils pertinents de marketing territorial et de communication des collectivités territoriales car ils possèdent un ensemble, une addition d’atouts complémentaires qui permettent une mise en valeur importante du territoire. Ces atouts répondent à des critères recherchés dans la mise en place d’une stratégie de marketing territorial.
« Le sport est vraiment au cœur de nos vies et je pense que ça le restera et ça le deviendra de plus en plus » Enquêté 3, Vice-Président de l’Eurométropole de Strasbourg, en charge des sports.
Tout d’abord, les événements sportifs féminins locaux ont l’avantage d’être sportifs et c’est en partie ce qui explique pourquoi ils sont un outil de marketing territorial pertinent pour les collectivités locales. Le sport, par ses valeurs intrinsèques, porte un message universel et défendu par tous. Il est porteur de valeurs qui parlent à tous et nécessaires dans des processus notamment d’éducation. Cela se note par la récurrence des termes utilisés par les enquêtés et présents dans l’ensemble des entretiens réalisés. Nous retrouvons des termes comme : performance, exemplarité, notion d’équipe, engagement, cohésion, sérieux, dynamique, image de résultats. Ces termes ont une connotation positive et mettent en avant le sport comme pratique positive pour la société. De plus, ce qui ressort de l’ensemble des entretiens c’est qu’il est « dans le quotidien de tous » selon l’enquêtée 1, responsable du service des sports du Département du Bas-Rhin. Le sport est dans le quotidien de tous notamment grâce à ses vertus positives pour la bonne santé de tous. Comme le souligne l’enquêtée 1, « une activité physique régulière éloigne le médecin ». Ce facteur rend encore plus actuels les bénéfices intrinsèques du sport par les nouvelles discussions politiques concernant le sport sur ordonnance. « Le sport c’est aussi la santé » d’après l’enquêté 3. Ceci est encore plus valable dans le cas particulier de Strasbourg et son territoire car il est avant gardiste sur le sport santé. Il est donc porteur d’un enjeu cité par l’enquêté 4 : « avoir un vivre-mieux, dans le sens vivre en meilleure santé et un vivre-ensemble au sens du sport qui réunit. Ce sujet touche donc tout le monde, chacun a pour son propre intérêt personnel intérêt à avoir une activité physique. Cela amène au fait que le sport rassemble et permet une courte transition vers l’intérêt de l’événement sportif. L’événement sportif permet de rassembler dans un même lieu un certain nombre de personne, il participe au « brassage des populations » . C’est un « outil de rencontres, d’échanges, et c’est une image de résultats », il « ne laisse jamais indifférent ». Les enquêtés semblent donc unanimes autour des atouts que porte le sport dans sa définition propre. Ce premier point permet de mettre en avant un premier consensus autour des bénéfices du sport et permettra par la suite de montrer que le sport qui rassemble est un facteur important dans la transmission des messages de communication et notamment d’identification de l’image du territoire.

Recommandations générales

La première chose à faire dans l’optique d’optimiser l’usage du sport comme outil efficace de marketing territorial serait tout d’abord de sensibiliser les collectivités locales à ce sujet et donc de souligner les avantages qu’une telle stratégie peut avoir en terme de coûts et de retour sur investissement. Ensuite, pour établir une vraie stratégie, il serait nécessaire de réaliser un benchmark de ce qui existe déjà sur l’ensemble du territoire français mais aussi d’avoir un diagnostic précis de chaque territoire. Cette analyse permettrait en premier lieu de savoir sur quel point l’outil peut être optimisé : mise en avant de valeurs plus importantes dans l’ère du temps, mises en avant d’aspect plus pertinent en lien avec le territoire concerné (histoire, développement durable par exemple). Cela permettrait d’établir par la suite des outils de mesure pertinents pour calculer le retour sur investissement des collectivités territoriales à travers une veille, une analyse de la concurrence, des enquêtes qualitatives sur l’évolution de l’image perceptible auprès de toutes les cibles concernées, des enquêtes quantitatives sur les retombées médiatiques, hôtelières, etc toujours à travers le spectre de l’événement utilisé comme outil de promotion du territoire. Cela devrait, il me semble, relever d’un travail commun entre les collectivités territoriales et l’organisation de l’événement car c’est aussi à l’avantage de l’organisateur de pouvoir justifier à ses investisseurs que la présence d’un tel événement sur le territoire est un atout pour tout le monde et que l’investissement des collectivités locales est donc rentabilisé et répond aux objectifs de valorisation et de promotion du territoire local.
Ensuite, il serait important de continuer dans la voie déjà prise du travail commun et accroître la collaboration à deux niveaux. Il s’agirait tout d’abord de faire progresser le travail commun dans la poursuite d’un objectif global de l’ensemble des collectivités locales concernées par un événement, tout en gardant en tête que l’idée n’est pas de mettre en avant un chef de file en terme de compétences sport mais bien de travailler main dans la main tout en maintenant les objectifs propres de chacun. Une meilleure communication intrainstitutionnelle permettrait une mise en commun des outils dans la poursuite d’un objectif commun. Peut-être que cela pourrait passer par une définition précise des rôles de chacune des collectivités locales afin de permettre une meilleure lisibilité dans la répartition des compétences mais cela poserait à nouveau la question du laisser faire ou de l’organisation du laisser faire à travers la répartition ou non des compétences sur le sport. A un deuxième niveau, il s’agirait, une fois avoir fait assimiler la notion de marketing territorial aux collectivités locales, de mener un travail de coproduction autour de le promotion de l’image d’un territoire avec non pas uniquement les collectivités locales mais avec l’ensemble des parties prenantes et notamment les partenaires privés comme les entreprises locales. Nous avons vu qu’un tel événement est lieu de rencontres et de discussions économiques, il serait donc pertinent d’en tirer profit en menant une collaboration importante. En effet, plus l’utilisation de cet outil est optimisé plus chacun en ressort gagnant. Une promotion accrue de l’image d’un territoire, c’est accroître son attractivité et donc amener potentiellement les usagers déjà présents à rester et à des nouveaux usagers de venir s’installer sur le territoire.
Cela remplirait donc l’objectif de montrer l’image d’un territoire dynamique et amènerait de ce fait des nouveaux clients aux entreprises et de nouveaux usagers aux collectivités locales.
Une optimisation de l’outil événementiel sportif prenant part à une stratégie de marketing territorial global est source de développement économique dont l’ensemble des parties prenantes en bénéficieraient. Cette solution demanderait à chacun d’accroître aussi son volontarisme concernant l’investissement et le développement d’actions autour du sport et ce de manière conjointe afin de ne pas laisser une seule des parties prenantes prendre les devants au risque d’en venir à ne nourrir que ses propres intérêts et en oublier l’intérêt commun, qui est la promotion de l’image globale du territoire avec l’ensemble des atouts qu’il présente. Bien sûr, chaque territoire est différent et a ses propres spécificités. C’est pour cela qu’une analyse précise de l’environnement de l’événement sportif local utilisé comme outil de marketing territorial est nécessaire pour chaque cas. La capacité d’adaptation sera la clé, aidée par le côté malléable, un événement pouvant être construit et modulé pour répondre aux besoins du territoire et des collectivités locales. L’horizon de Paris 2024 ouvre le champ des possibles à ce sujet car il est évident que les questions entourant le développement du sport en France ne pourront plus être évitées. En effet, l’objectif ne sera plus la mise en lumière d’un territoire local précis mais bien de tirer profit d’un tel événement pour mettre en avant l’ensemble des savoir faire français en matière de sport. Cela passera sûrement par la prise d’initiative, mot d’ordre dans l’histoire du développement du sport en France, même si la question des moyens plane toujours dans les esprits.

CONCLUSION

Nous avons vu que le sport était devenu un phénomène social et culturel de la plus haute importance pour la population en France : habitants, pratiquants, journalistes, investisseurs, personnalités politiques, … L’importance de la pratique d’une activité physique est à présent acquise aux yeux de tous. Le sport rassemble et permet à tous de s’exprimer. La diversité qu’offre le sport constitue un enrichissement pour chacun et notamment pour les collectivités locales qui, si elles l’utilisent de manière optimale, peuvent en tirer des bénéfices conséquents tant en terme d’attractivité et d’image qu’en terme de développement économique.
De ce fait, le sport est devenu un outil apolitique pour la politique. Il permet de rassembler et de transmettre des messages d’universalité tout en profitant de l’affrontement pacifique pour divertir les usagers. Etant devenu indispensable, il a pris place dans les discussions politiques et dans la question de la répartition des compétences des différentes entités républicaines. Les cas étant si diversifiés en France, les collectivités territoriales sont libres d’administrer les politiques sportives comme elles le souhaitent. A cela, s’ajoute un enjeu d’image. Les collectivités territoriales sont de plus en plus ressemblantes, par leurs objectifs, à des entreprises. Elles cherchent, à leur échelle, à vendre leur produit : un territoire.
Pour cela, nous avons vu que les événements sportifs locaux offraient une réelle opportunité en terme de développement mais tout d’abord en terme de visibilité et d’attractivité du territoire. En effet, ces événements, comme nous l’avons vu par le prisme des Internationaux de Strasbourg, offrent une palette large d’outils pour la communication des collectivités territoriales. Le sport est porteur de valeurs qui rassemblent, il est un fait social, et est devenu un outil politique. De plus, l’événement fait figure de rassemblement et permet de rassembler un ensemble de cibles variées ayant toutes des attentes différentes auxquelles un événement peut répondre. Il offre une vitrine à de nombreuses politiques en lien avec la personne des collectivités locales partenaires, il est transversal. C’est un outil malléable et nous l’avons vu par le côté féminin du tournoi : cet aspect permet à chacune des collectivités de l’utiliser au profit de sa propre politique, pour une politique de sport pour tous comme pour une politique de discrimination positive.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : SPORT, POLITIQUE ET COMMUNICATION, UNE LONGUE HISTOIRE. MISE EN CONTEXTE
A) HISTOIRE BREVE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES ET DE LEURS COMPETENCES EN TERME DE SPORT EN FRANCE
B) LE SPORT : OUTIL APOLITIQUE AU SERVICE DE LA POLITIQUE
C) COLLECTIVITES TERRITORIALES, MISE EN PLACE DU MARKETING TERRITORIAL ET EVENEMENTIEL SPORTIF
PARTIE II : LES EVENEMENTS SPORTIFS FEMININS LOCAUX : OUTIL PERTINENT DANS LA MISE EN PLACE D’UNE STRATEGIE DE MARKETING TERRITORIAL
LE CAS DES INTERNATIONAUX DE STRASBOURG
A) ETUDE DE CAS ET METHODOLOGIE
B) LES EVENEMENTS DE SPORT FEMININ LOCAUX : UN OUTIL MULTITACHE – RESULTATS ET ANALYSES
C) RECOMMANDATIONS GENERALES
CONCLUSION
LISTE DES ABREVIATIONS
BIBLIOGRAPHIE 
TABLE DES MATIERES
ANNEXES

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