Code d’Ethique Mondial du Tourisme (CEMT)

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Charte du tourisme durable

Par la suite, en 1995, la charte du tourisme durable a été établie lors de la réunion de l’OMT, de l’Unesco, de la PNUE et de la commission européenne à Lanzarote. À l’issue de cette réunion, la charte est publiée et donne la première définition du concept. La charte du tourisme durable fut révisée en 2004.
En 1999, l’OMT publie un nouveau document portant sur le Code Mondial de l’Ethique du Tourisme (CMET). Cette dernière s’inspire de la charte établie en 1995, et énonce en 10 articles les règles que doivent respecter le gouvernement et les acteurs du tourisme.
« Le développement du tourisme doit être fondé sur des critères de durabilité, ce qui signifie qu’il doit être écologiquement supportable à long terme, ainsi que la viabilité économique, et éthiquement et socialement équitable pour les communautés locales …. Le tourisme doit contribuer au développement durable et être intégré avec l’environnement naturel, culturel et humain »7
Ainsi, la charte du tourisme durable a adopté les trois principaux piliers du développement durable. De ce fait, les activités touristiques doivent être:
• Supportable à long terme sur le plan écologique ;
• viable sur le plan économique ;
• équitable sur le plan éthique et social pour la population locale. C. Principe de l’équitabilité sociale
Dans le cas de notre recherche, nous mettons en exergue le principe de « l’équitabilité sociale». Ce dernier met en évidence le respect des cultures locales et l’intégration de la population locale dans les projets touristiques.
La charte du tourisme durable fait référence au principe de l’équitabilité sur le plan éthique et social.
Le mot équitabilité n’est pas commun. Il existe bien une nuance entre le mot « équité » et « équitabilité ». Equité est associée à un sens juridique, voire de l’égalité, ce qui n’est pas en rapport avec l’adjectif équitable. Actuellement, on utilise le mot « équitabilité » pour déterminer ce qui est à caractère équitable.
Dans la mise en place d’un projet touristique, en vue d’un tourisme durable, la prise en compte du caractère équitable constitue un principe important dans la pérennisation et la durabilité du projet. Tels sont les points en relation avec le principe de l’équitabilité sociale déterminée dans la charte :
• La considération des effets sur le patrimoine culturel et sur les activités dynamiques traditionnelles de chaque population locale par les acteurs du tourisme ;
• le soutien de l’identité et de la culture, point de référence incontournable dans le tourisme ;
• solidarité, respect mutuel et participation de tous les acteurs au niveau local, régional, national et international ;
• préservation, protection et valorisation de la richesse du patrimoine naturel et culturel ;
• activités touristiques intégrées dans l’économie locale pour contribuer au développement de l’économie locale ;
• développement touristique en vue de l’amélioration de la qualité de vie de la population locale.

Code d’Ethique Mondial du Tourisme (CEMT)

Adopté par la XIIème Assemblée Générale de l’Organisation Mondiale du Tourisme Santiago (Chili) le 1er octobre 1999, ce code s’adresse aux gouvernements, aux promoteurs, aux voyagistes, aux agents de voyages, aux communautés locales et aux touristes. Il constitue une référence fondamentale pour le tourisme responsable et durable. C’est un ensemble de principes visant à guider les acteurs. Le principal objectif du CMET est de maximiser les effets bénéfiques du tourisme tout en limitant l’incidence potentielle négative sur l’environnement, le patrimoine culturel et la société.
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Le Code Mondial d’Ethique du tourisme est composé de 10 articles comprenant :
• Article 1 : Une compréhension et un respect mutuel entre hommes et sociétés,
• Article 2 : Un vecteur d’épanouissement individuel et collectif
• Article 3 : Un facteur de développement durable
• Article 4 : Un utilisateur du patrimoine culturel de l’humanité et contribuant à son enrichissement
• Article 5 : Une activité bénéfique pour les pays et les communautés d’accueil
• Article 6 : Une obligation des acteurs du développement touristique
• Article 7 : Un droit au tourisme
• Article 8 : Une liberté des déplacements touristiques
• Article 9 : Un droit des travailleurs et des entrepreneurs de l’industrie touristique
• Article 10 : La mise en œuvre de ces pratiques du code mondial d’éthique du tourisme
Selon le CMET, le respect de la diversité des croyances religieuses, philosophiques et morales représente l’un des fondements d’un tourisme responsable. La mise en place d’un projet touristique doit porter attention aux traditions ou pratiques sociales et culturelles des peuples. Ensuite, les activités touristiques doivent être en harmonie avec les spécificités et traditions des régions et pays d’accueil (loi, us et coutumes). Enfin, tous les acteurs locaux (population locale et professionnel du tourisme) doivent apprendre à connaître et à respecter les touristes qui visitent (mode de vie, goût, attentes.).

Ethnotourisme

Définition

Étymologiquement « ethnotourisme » est issu du préfixe « ethno » d’origine grecque « ethnos » signifiant famille ou tribu et du radical « tourisme » issu de l’anglais « tourist », trouvant sa racine dans le mot français « tour », signifiant, voyage circulaire. Ainsi, le mot ethnotourisme est défini par le dictionnaire comme étant un tourisme dans les tribus.
Dans leurs ouvrages « Le tourisme dit « ethnique » : multiples usages d’un concept flou », Lekane Tsougdou D. et Schmitz S. définissent l’ethnotourisme comme étant «l’une des formes du tourisme dont la pratique, le loisir, consiste pour un visiteur à aller à la rencontre d’une communauté hôte afin de découvrir ses façons de vivre, sa langue, son patrimoine et son environnement. »8
Néanmoins, la définition classique utilisée par les chercheurs est celle proposée par Bolnick qui définit l’ethnotourisme comme étant un « terme étroit décrivant toute excursion, qui se concentre sur les œuvres de l’homme plutôt que la nature, et tente de donner au touriste une compréhension des modes de vie de la population locale ». Il est aussi appelé «tourisme autochtone. »9
Ainsi, l’ethnotourisme est une pratique qui considère l’exotisme culturel et la population autochtone comme principale attraction touristique. Il privilégie les échanges culturels entre touristes visiteurs et la population locale visitée. Les touristes partent à la rencontre d’autres peuples et d’autres modes de vie, différente de la leur.
La réunion nationale sur le tourisme ethnique au Chili en 2000, formule clairement que l’ethnotourisme est une activité touristique centrée sur la culture ethnique actuelle et passée, et un groupe social distinct.
Généralement, les destinations ethnotouristiques privilégient l’exotisme et la conservation des pratiques ancestrales. Il est plus fréquent dans les pays sous-développés et particulièrement dans les zones rurales.

Entre ethnotourisme et tourisme culturel

L’objectif de l’ethnotourisme est de rencontrer d’autres peuples, d’autres modes de vie et d’autres us et coutumes. Les touristes sont à la recherche d’un dépaysement et de rencontre humaine. L’ethnotourisme est souvent associé au tourisme culturel. Néanmoins, letourisme culturel présenterait indirectement les objets, le patrimoine culturel alors que le tourisme ethnique mettrait le touriste en face de modes de vies et d’identités singulières, différentes de la sienne et il s’en sortirait enrichi et gratifié par une intime et authentique expérience.
C’est ainsi que certains définissent l’ethnotourisme comme une confrontation entre les peuples « visiteurs » et peuples « visités ». L’ethnotourisme nomme des voyages effectués par des touristes de pays développés dans les pays tropicaux, non seulement pour la plage et les bains de mer, mais aussi pour le contact avec des groupes humains « sauvages » ou « primitifs».
Certains auteurs considèrent l’ethnotourisme comme un cas spécial de rapports ethniques où l’exotisme culturel de la population autochtone constituerait la principale attraction touristique.

Typologie

Cette typologie est proposée par Lekane Tsogbou D. et Schmitz S., à travers une analyse des produits et pratiques ethniques proposée par les professionnels du tourisme sur les sites internet. Ainsi, ils ont relevé 4 types de pratiques ethnotouristiques.

La « mise en spectacle »

La « mise en spectacle » concerne la mise en œuvre d’activités souvent à caractère identitaire ou religieux, demandée par ou pour le plaisir des visiteurs et exécutées par les visités. Il faut néanmoins distinguer (a) une mise en spectacle volontaire, créée de façon artificielle et spécialement exécutée pour les visiteurs (b) d’une visite relevant plus du « zoo humain ».
Par contre, certaines de ces mises en spectacle promeuvent du « zoo humain » en termes de primitivisme folklorique (Monod, 2009). Le touriste consomme un produit qui ne lui est pas, ou pas premièrement, destiné. C’est le cas des « femmes girafes » dans les villages Thaton (Thaïlande) et kayan (Birmanie) qui enserrent leur cou d’une longue spirale de laiton pour des raisons autant ancestrales qu’obscures et sont montrés aux touristes (Michel, 2001). (c) une mise en spectacle moins orchestrée, mais non consentie est également consommée quand des visiteurs parcourent des lieux du monde et souhaitent juste observer, voire photographier, des « scènes » authentiques de la vie d’autrui. Ils peuvent être perçus par les populations locales comme des intrus. Leur prise de distance par rapport aux activités quotidiennes ou festives peut être interprétée comme une offense.

La « participation »

La « participation » aux activités de la vie quotidienne ou aux festivités permet aux visiteurs d’appréhender plus activement la communauté hôte. En étant acteurs de leur découverte, en prenant effectivement part aux activités quotidiennes, les visiteurs vont plus ou moins intégrer des normes et des modes de vie extérieurs, parfois totalement opposés aux leurs. Ce sont cependant les activités festives plutôt que celles de labeur qui attirent les touristes et les tour-opérateurs. Si ces périodes de festivités sont peut-être mieux adaptées à l’accueil des touristes, elles paraissent également plus denses en significations, car elles marquent généralement des moments importants du calendrier ou de la vie des communautés visitées.
De nombreux sites Internet de tour-opérateurs ou de collectivités locales associent bien ces festivités au tourisme ethnique. En termes de participation et de consommation des produits ethniques, différents comportements et implications sont affichés par les visiteurs.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
PARTIE I. CONCEPTS, THÉORIE ET TERRAIN
Chapitre I. Approche conceptuelle
I. Tourisme durable
A. Durabilité et tourisme
1. Développement durable
2. Tourisme durable
B. Charte du tourisme durable
C. Principe de l’équitabilité sociale
D. Code d’Ethique Mondial du Tourisme (CEMT)
II. Ethnotourisme
A. Définition
B. Entre ethnotourisme et tourisme culturel
C. Typologie
1. Mise en spectacle
2. Participation
3. Le retour aux sources
4. L’oeuvre missionnaire
Chapitre II. Théorie et méthodologie
II. Théorie du changement social de Guy Rochet
A. Définition du changement social
B. Agents du changement social
1. Le concept d’acteur social
2. Les élites
3. Les mouvements sociaux
C. Facteurs de changement social
1. Facteurs démographiques
2. Facteurs techniques
3. Facteurs économiques
4. Conflits
5. Poids idéologiques
III. Méthodologie de recherche
C. Phase exploratoire
D. Travaux sur terrain
Chapitre III. Parc National d’Ankarafantsika et population
I. Historique et localisation géographique
II. Gestion du Parc
III. Tourisme à Ankarafantsika
A. Potentialités touristiques
B. Fréquentation
C. Circuits
D. Aménagements touristiques
PARTIE II. RÉALITÉS ET ANALYSES DU TERRAIN
Chapitre IV. Spécificités ethniques à Ankarafantsika
I. Populations
II. Hétérogénéité de la population
A. Historique de migration
B. Dynamique culturelle
III. Les croyances sakalava
Chapitre V. Ethnotourisme à Ankarafantsika
I. Les circuits initiés par le Parc
A. Circuit Ampombilava
B. Circuit source de vie
1. Histoire du lac sacré Ravelobe
a. Le grand malaso Ravelobe
b. Le doany d’Ampijoroa
2. Les fady liés au lac
3. Les pratiques liées au doany d’Ampijoroa
C. Chants et danses folkloriques
1. Vako-drazana malgache
2. Antsa sakalava
II. Produits du terroir
A. Achards de mangues et de citrons
B. Apiculture
Chapitre VI. Les impacts de l’ethnotourisme
I. Les impacts potentiels du tourisme
II. Les impacts culturels de l’ethnotourisme
A. Valorisation des cultures locales
B. Folklorisation de la culture locale
C. Litiges sociaux
III. Les impacts socio-économiques
A. Dans le fokontany d’Ampijoroa
B. A Ampombilava
PARTIE III. ANALYSES PROSPECTIVES
Chapitre VII. Essai de comparaison
I. Des cas extrêmes d’ethnotourisme dans le monde : zoo humain.
A. Définition et historique du zoo humain
B. Le cas des « femmes girafes »
II. Associations et tourisme
A. Agir pour un Tourisme Responsable (ATR)
B. Tourisme et Développement Solidaire (TDS)
III. A Ankarafantsika
Chapitre VIII. Perspectives d’avenir
I. Labéllisation des produits locaux
A. Les objectifs
B. Le montage
1. La conception
2. La formation des acteurs intéressés
C. Le lancement du label
D. Suivi de l’action
II. L’application de la charte du tourisme durable
A. Les acteurs du tourisme durable
B. Les objectifs de la charte
C. Le contenu de la charte
D. L’application de la charte
III. Vers un tourisme durable à Ankarafantsika
Chapitre IX. Le géotourisme à Ankarafantsika
I. Les principes du géotourisme
II. Géotourisme à Ankarafantsika
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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