Code déontologique du travail social

Code déontologique du travail social

Insertion comme paradigme central des politiques sociales actuelles

Afin d’aider à la compréhension de ce concept, ce sous-chapitre tente de définir et d’éclaircir la notion d’insertion. L’évolution des politiques sociales en un État social actif, la met au cœur de sa réflexion comme le suggèrent Antonin-Tattini et Pinho : « […], l’Etat social dit « actif » met au centre de ses objectifs et de ses préoccupations la question de l’insertion socioprofessionnelle : activer pour insérer. » (Antonin-Tattini &Pinho, 2013, p. 3).
Ce terme apparaît dans un arrêté datant de 1972 concernant les clubs et équipes de prévention (Maclouf, 1992, cité par Castra, 2003). Notons que son utilisation courante a débuté en 1981 lorsque Bertrand Schwartz a publié son rapport sur l’insertion professionnelle et sociale des jeunes. La notion d’insertion était déjà, à l’époque, reliée aux termes « professionnel » et « social ».
Selon Denis Castra (2003), l’insertion se détermine par son « processus » et son « état final ». Il entend par processus, « une transition d’un état à un autre ». Cette dernière, implique un changement de rôle, un passage, comme celui de « l’entrée dans la vie professionnelle » qu’évoque Castra (2003) dans son ouvrage. Par « état final », il exprime une « participation « normale » à la vie de la cité » (Castra, 2003, p.10). Ceci tant sur des rôles économiques (production et consommation) que sociaux (habitat, santé, citoyenneté) (Castra, 2003). C’est un processus qui vise autant la socialisation que  l’entrée sur le marché économique ; en ce sens l’individu est perçu comme étant « inséré ».

Le travail social

Ce concept permet de contextualiser la notion de travail social en se basant sur la définition, le code déontologique, la formation et les compétences travaillées.
Le travail social prend forme dans la deuxième partie du 19ème siècle et le milieu du 20ème siècle. Cette notion ne peut pas se dissocier de l’économie et de la politique et évolue à travers les changements sociétaux. Michel Autès (2013) exprime cette idée dans son ouvrage intitulé « Les paradoxes du travail social » :
« […] il [le travail social] se trouve lui-même pris dans le labyrinthe des transformations sociales qui se jouent à l’articulation de l’économique et du politique, à travers les scénarios alternatifs de l’Etat social et de l’Etat libéral. »
Le travail social se développe en se confrontant aux volontés politiques et sociétales. Keller (2016) expose le fait qu’il se développe toujours dans un certain contexte « socialement construit » et se retrouve entre « individu et société ». Selon Autès, « […] le travail social atteint une certaine apogée vers le milieu des années 1970, comme mode d’action particulier au sein de la société salariale. » (Autès, 2013, p. 4). Il a pour mission principale d’aider les personnes en marge de la société et fragilisées. Pour l’auteur, « […] les missions consistent essentiellement à aider et à réparer des individus inadaptés ».
Dans son livre, Autès (2013) propose la définition suivante :
« Le travail social est le moyen, l’outil de l’action sociale. L’usage de ce terme « travail social », pour désigner un ensemble de professions disparates, s’impose dans les années 1970. Il naît dans un débat passionné sur les fonctions des travailleurs sociaux et leurs rôles paradoxaux de médiation entre la société et les individus. »(Autès, 2013, p. 34).
Le travail social se professionnalise et obtient le rôle de « médiateur » entre les individus et la société. Il est une méthode, un outil d’intervention et devient une profession à part entière. La FITS6 (2001), citée dans le code déontologique (2010), en donne une définition :
« La profession de travailleur social cherche à promouvoir le changement social, la résolution de problèmes dans le contexte des relations humaines et la capacité (empowerment) et la libération des personnes afin d’améliorer leur bien-être. Grâce à l’utilisation des théories du comportement et des systèmes sociaux, le travail social intervient au point de rencontre entre les personnes et leur environnement. Les principes des droits humains et de la justice sociale sont fondamentaux pour la
profession. » (AvenirSocial, 2010, p. 8).

Code déontologique du travail social

Le travail social en Suisse est basé, entre autres, sur un document intitulé : « code déontologique ». Ce dernier est le résultat d’une recherche effectuée par des experts provenant de la commission de déontologie d’AvenirSocial. Il a été accepté et est entré en vigueur en 2010.
Ce document décrit les objectifs et les devoirs sur lesquels tout travailleur social peut se baser. Il contient les fondements éthiques permettant de travailler avec des publics dits « précaires ». « Le code de déontologie d’AvenirSocial définit les lignes de conduite qui s’appliquent à l’exercice du travail social dans une perspective éthique. » (AvenirSocial,2010, p. 4). Les principes d’action mis en évidence aident le travailleur social dans les situations complexes.
Pour cela, le code déontologique nous explique que le travail social répond à trois missions :
« […] la première consiste au double mandat de l’aide et du contrôle qu’il reçoit de la société et des mandants ; la deuxième mission consiste à répondre aux demandes implicites ou explicites des bénéficiaires du travail social ; la troisième mission consiste à référer les savoirs professionnels et disciplines voisines aux principes des droits humains et de la justice sociale. Cette troisième mission amène les rofessionnel-le-s du travail social à devoir gérer des conflits possibles entre la première et la deuxième mission. » (AvenirSocial, 2012, p. 7).
Au sein d’une institution, le travail social doit jongler entre les exigences des mandats et les attentes des usagers, tout en favorisant un mode d’intervention basé sur les droits humains. « Le travailleur social est avant tout un arbitre des demandes et le porte-parole de l’usager et de l’institution. » (Marty, 1979, cité par Zwick Monney, 2015, p. 63).
Pour finir, ce document peut se voir modifié en fonction de l’évolution de la société. Ce sont les bases déontologiques sur lesquelles tout professionnel du social peut s’appuyer afin de créer son identité professionnelle.

Mission des travailleurs sociaux selon AvenirSocial

AvenirSocial est une association qui représente les intérêts des professionnels du Travail Social. Les objectifs principaux : « sont prioritairement la mise en réseau des professionnel-le-s du travail social, la représentation et la préservation de leurs intérêts professionnels, économiques et sociaux» (AvenirSocial).
En 2014, AvenirSocial a réalisé un document définissant le profil des travailleurs sociaux.
Le travail social inclut les métiers du service social, de l’éducation sociale, de l’animation socioculturelle, de l’éducation de l’enfance ainsi que celui des maîtres sociaux-professionnels. Tous ont obtenu leur diplôme suite à une formation dans le cadre d’une Haute-École, d’une Université ou d’une École Spécialisée. Le profil des travailleurs sociaux englobe de nombreuses personnes issues de formations et d’écoles diverses.
« Le travail social englobe un ensemble hétérogène d’activités professionnelles. Ces dernières visent à prévenir, à réduire et à résoudre les problèmes qui peuvent surgir en relation à l‘intégration de toute personne dans le contexte social, là où se produit l‘interaction entre l‘individu et son environnement social. » (AvenirSocial, 2014, p. 3).

L’accompagnement

Le Bouëdec (2001) explique l’étymologie du mot par « cum » et « panis » qui veulent dire « avec » et « pain ». Le compagnon serait, selon lui, « celui qui mange son pain en même temps qu’un autre; et plus généralement, accompagner c’est aller avec quelqu’un ou quelque chose. » (Le Bouëdec & al., 2001, p. 23).
L’accompagnement est utilisé dans toutes les sphères de la vie sociale (Foucart, 2009).
Papadaniel (2009) le définit comme un terme en vogue et comme un processus d’émancipation par lequel « le patient », « l’élève », « le bénéficiaire » ou « l’employé » revendique ou accède à une sorte d’autonomie face aux décisions qui le concernent.
C’est une notion qui reste très ambigüe malgré son succès et par laquelle les accompagnants mettent en avant les compétences des accompagnés par différentes techniques et outils (Boulayoune 2012).
« L’empathie, la bonne distance, l’auto-réfléxivité sont autant d’outils qui se doivent d’être mobilisés dans la démarche d’accompagnement pour permettre l’établissement d’un lien reliant deux individus dont l’une des missions centrales est, dès lors, de se reconnaître mutuellement. » (Papadaniel, 2009, p. 8).
Ce concept n’est plus réservé aux plus vulnérables mais à toute la population et a pour but d’annihiler l’assistanat et de rendre les accompagnés actifs de leur insertion (Boulayoune, 2012).
Depuis les années 90, le terme d’accompagnement est utilisé dans la plupart des secteurs professionnels. Paul (2004) explique qu’il existe peu de définitions de l’accompagnement dans les dictionnaires spécialisés si ce n’est des définitions propres au domaine lié à ces derniers. Elle le désigne comme un terme fourre-tout qui regroupe une multitude de pratiques : le coaching et l’idée d’entraînement ; le counseling (orientation et relation d’aide) ; le conseil et la consultance ; le tutorat, l’apprentissage et la socialisation ; le mentorat et la solidarité transgénérationnelle ; les médiateurs et la question de la tierce place ; le compagnonnage et l’idée de transmission ; le sponsoring et l’idée de parrainage(Paul, 2009).

L’autodétermination

Suite aux différentes recherches sur la notion d’accompagnement et aux observations faites durant notre pratique professionnelle, nous nous sommes penchés plus  spécifiquement sur la question de l’autodétermination. Ce chapitre tentera de définir et d’expliquer cette notion.
L’autodétermination est un concept couramment utilisé dès les années 1970 dans le domaine du social. Ce terme est fréquemment associé à celui d’autonomie, c’est pourquoi une clarification s’impose. Pluss (2016), dans son article définit et distingue ces deux notions. L’autonomie est :
« […] la capacité à gérer sa vie quotidienne : gérer son logement, son administratif, son argent, son hygiène personnelle, pouvoir se rendre sur ses lieux d’activités, à ses rendez-vous, etc. Il s’agit essentiellement de compétences concrètes et pratiques. Cette notion implique des apprentissages autour des habiletés sociales. Un accès à des compétences nouvelles et opérationnelles. » (Pluss, 2016, p. 21).
L’autonomie fait référence à des compétences dites pratiques. Alors que l’autodétermination répond à l’expression de choix faits pour et par soi. Wehmeyer & Lachapelle cités par Pluss (2016) définissent cette notion comme :« La capacité d’une personne à « décider de son destin ou de sa vie sans influences externes indues ». Elle est reliée à l’autonomie personnelle et représente le droit et la capacité d’une personne à se gouverner et avoir du contrôle sur sa vie. » (Wehmeyer & Lachapelle cités par Pluss, 2016, p. 21)

 

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Table des matières

1. PRÉSENTATION DE LA RECHERCHE
1.1 CHOIX DE LA THEMATIQUE
1.2 QUESTION DE DÉPART
1.2.1 Motivations
1.2.2 Objectifs théoriques
1.2.3 Objectifs professionnels
2. CONCEPTS THÉORIQUES
2.1 POLITIQUES SOCIALES ET INSERTION
2.1.1 Un peu d’histoire
2.1.2 Politiques sociales en Suisse
2.1.3 Insertion comme paradigme central des politiques sociales actuelles
2.2 LE TRAVAIL SOCIAL
2.2.1 Code déontologique du travail social
2.2.2 Mission des travailleurs sociaux selon AvenirSocial
2.2.3 Plan d’études cadre de la formation en travail social au sein de la HES-SO 11
2.2.3.1 L’orientation « éducation sociale »
2.3 L’ACCOMPAGNEMENT
2.4 L’AUTODÉTERMINATION
3. PROBLÉMATIQUE
3.1 QUESTION DE RECHERCHE
3.2 HYPOTHÈSES
4. DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE
4.1 TERRAIN D’ENQUÊTE
4.1.1 Le Semestre de Motivation : une mesure LACI
4.2 L’ÉCHANTILLON
4.2.1 Profil des personnes interviewées
4.3 OUTIL DE RECUEIL DES DONNÉES
4.4 ASPECTS ÉTHIQUES
4.5 RISQUES ET LIMITES DE LA DÉMARCHE
5. RÉSULTATS ET ANALYSE DES DONNÉES
5.1 PRINCIPES ET DÉMARCHE DE L’ANALYSE
5.2 CONTEXTE GÉNÉRAL DU SEMO
5.2.1 Le SEMO
5.2.2 Les principaux partenaires mobilisés
5.2.3 Les points forts et les lacunes du SEMO
5.3 HYPOTHÈSE 1 : POLITIQUES SOCIALES ET CADRE LÉGAL .
5.3.1 Étapes de l’accompagnement et objectifs associés
5.3.2 Les passages obligés
5.3.3 Exigences fixées par le cadre légal
5.3.4 La durée des mesures
5.4 HYPOTHÈSE 2 : FONDEMENTS DU TRAVAIL SOCIAL
5.4.1 Type d’accompagnement
5.4.2 Autodétermination
5.4.3 Valeurs
5.5 HYPOTHESE 3 : OUTILS ET STRATEGIES
5.5.1 Outils et stratégies
5.5.2 Trucs et astuces
5.6 QUESTIONS CONCLUSIVES
5.7 SYNTHESE DE L’ANALYSE DES HYPOTHESES
5.7.1 Synthèse H1 : accompagnement, cadre légal et temps des mesures
5.7.2 Synthèse H2 : fondements du travail social
5.7.3 Synthèse H3 : outils et astuces
5.7.4 Réponse à la question de recherche
6. BILAN DE LA RECHERCHE
6.1 LES OBJECTIFS VISÉS
6.1.1 Objectifs théoriques
6.1.2 Objectifs professionnels
6.2 DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
6.3 ÉVALUATION DES OUTILS MOBILISÉS
6.3.1 Choix de la population
6.3.2 Entretien semi-directif
6.3.3 Terrain d’enquête
6.3.4 Analyse des données
6.4 LIMITES DE LA RECHERCHE
7. CONCLUSIONS
7.1 RÉFLEXIONS PERSONNELLES
7.2 REFLEXIONS PROFESSIONNELLES
7.3 PERSPECTIVES DE RECHERCHE
8. BIBLIOGRAPHIE
8.1 LIVRES
8.2 ARTICLES
8.3 INTERNET
8.4 COURS HES-SO
8.5 IMAGE
9. ANNEXES
9.1 ANNEXE 1 : RÉFÉRENTIEL DE COMPÉTENCES DU BACHELOR HES EN TS
9.2 ANNEXE 2 : SCHÉMA DE PROGRESSION DES COMPÉTENCES .
9.3 ANNEXE 3 : SYNONYMES DU TERME « ACCOMPAGNER »
9.4 ANNEXE 4 : DÉFINITION SCHÉMATISÉE DE L’ACCOMPAGNEMENT SELON M. PAUL
9.5 ANNEXE 5 : LES DÉBOUCHÉS EN FIN DE PROGRAMME
9.6 ANNEXE 6 : GUIDE D’ENTRETIEN
9.7 ANNEXE 7 : DOCUMENT MODÈLE POUR LES RETRANSCRIPTIONS

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